Faim

Alors que toute la capitale était saisie par la terreur à l'idée de ce que la sorcière pouvait préparer, à l'intérieur de la grande tour qui émettait toujours une épaisse fumée noire, il y avait une pauvre princesse qui était assise au milieu du désordre qu'elle avait créé dans la cuisine, son visage sale sur le point de pleurer.

(POV de Seren)

« Ahh ! Ces livres ennuyeux. Pourquoi dois-je même les lire ? » J'ai fermé le livre que j'avais en main et me suis renversée dans la chaise. 

N'ayant personne à qui parler, je n'avais rien d'autre à faire que d'être dans ma chambre à coucher et de regarder par la fenêtre. J'ai bien essayé de lire certains des derniers livres de géographie et d'histoire envoyés par mon père, que j'ai trouvés ennuyeux. Je n'avais pas envie de m'occuper de mon jardin ni de peindre.

Néanmoins, il n'y avait rien d'autre ici avec quoi je pourrais me divertir, donc j'étais coincée à lire ces livres.

Penchant l'arrière de la chaise encore plus, j'ai fermé les yeux, seulement pour entendre quelque chose d'agaçant. 

Rumble! 

« Hein ? » J'ai ouvert les yeux et j'ai regardé mon ventre avec agacement. Le frottant avec ma main pour le calmer, j'ai demandé, « Tu as déjà fini ce qu'on a mangé ? »

J'ai regardé par la fenêtre et réalisé qu'il n'était que le début de l'après-midi. La dernière fois que j'ai mangé, c'était il y a juste quelques heures. Avant que Martha ne parte, elle avait préparé des en-cas matinaux pour moi, mais je les avais tous finis d'un seul coup.

Rumble!

Mon estomac a de nouveau grogné, et j'ai soupiré. « Ces livres sont vraiment ennuyeux, et mon cerveau a brûlé tout ce que j'ai mangé en essayant de les comprendre. » 

J'ai mis le livre de côté, suis sortie de ma chambre à coucher, et me suis dirigée vers les escaliers qui menaient aux étages inférieurs. La tour vide était remplie de rien d'autre que le bruit de mes pas, et cela me faisait encore plus regretter Martha. 

Une fois au rez-de-chaussée, j'ai pris le chemin vers la plus grande pièce plus à l'intérieur de la tour.

C'était ma cuisine royale personnelle où Martha cuisinait pour nous deux. C'était aussi là qu'elle m'a appris, à moi la princesse, à cuisiner. C'était tout parce que d'autres servantes et domestiques royaux n'étaient pas autorisées à entrer dans ma tour comme décrété par le Roi, laissant à Martha toutes les tâches – de la préparation des repas à mon éducation.

Martha a toujours fait en sorte de cuisiner les meilleurs plats pour moi, de la même qualité et variété que ceux mangés par les autres membres de la royauté au palais. Elle n'était pas une experte comme les chefs royaux du palais principal qui préparaient la nourriture pour le Roi, mais sa nourriture était toujours savoureuse, et je l'adorais. 

« C'est pour ça que tu me manques le plus, Martha, » j'ai murmuré en me demandant quand cette vieille femme serait de retour.

« Qu'est-ce que je devrais cuisiner ? » 

Sachant que je n'avais pas d'autre choix que de préparer mon propre repas, j'ai regardé autour et ai vu les légumes frais et les fruits dans les paniers en bambou tressé. 

Avec un sourire, j'ai pris une pomme du panier. « Manger des fruits suffira. Pas besoin de cuisiner. » 

Debout à côté de la fenêtre, j'ai fini toute la pomme et ai regardé mon ventre en le frottant à nouveau. « Tu es content maintenant ? »

J'allais quitter la cuisine mais…. Rumble!

Le sourire content sur mon visage a disparu alors que j'ai refait mes pas vers la cuisine. « Seulement des fruits, ça ne suffira pas. »

Me sentant impuissante, je suis allée vers les récipients contenant diverses céréales et grains. 

« Faisons quelque chose de facile. » 

J'ai ouvert le récipient de riz. C'était la chose la plus simple que je pouvais cuisiner. Je savais où trouver ce dont j'avais besoin car Martha m'avait tout montré dans la cuisine pendant mes cours de cuisine... Tss, je déteste ces cours de cuisine forcés.

« Je ne peux pas manger du riz nature, » j'ai marmonné en regardant les légumes.

J'ai coupé quelques légumes à ajouter au riz car je n'ai jamais aimé manger du riz nature. Le riz nature me faisait étouffer à cause du manque de goût agréable.

J'ai lavé le riz et me suis rappelé, « Maintenant, je dois le cuisiner. » La chose la plus agaçante que je devais encore faire. « Feu ? » Je ne pouvais que soupirer mais je devais le faire. 

La tâche la plus difficile était d'allumer le feu et de le maintenir jusqu'à ce que la cuisson soit terminée. Relevant ma jupe et l'attachant pour que l'ourlet ne se salisse pas, je me suis agenouillée devant le poêle carré en argile et j'ai mis des petits blocs de bois et des branches d'arbres sèches à travers le trou circulaire fait au bas du poêle.

J'ai réussi à allumer le feu comme Martha m'avait appris, et c'était comme un grand accomplissement. Comparée au passé, je m'étais certainement améliorée. « Eh bien, ce n'était pas difficile. » 

« Où sont ces marmites maintenant ? » J'ai trouvé une pile de marmites en métal de différentes tailles et j'ai choisi celle que je connaissais bien : une marmite de cuisson en fer lourde et ronde.

Je l'ai mise sur le poêle en argile et j'ai ajouté du riz, de l'eau, des légumes et quelques épices dans la marmite tout en même temps, trouvant ridicule la façon dont Martha les ajoutait un par un. 

« Au final, ils seront cuits ensemble. Pourquoi perdre du temps ? » J'étais content de ma prévoyance à propos de la cuisson rapide. 

J'ai attendu à côté du poêle que le riz cuise plus vite, mais cela prenait du temps. 

« Qu'est-ce qu'il ne va pas ? » 

J'ai vérifié et réalisé qu'il fallait un feu plus fort. 

« Ajoutons-en plus. » J'ai ajouté plus de branches sèches et j'ai essayé tout ce que Martha m'avait appris mais je n'ai pas réussi à faire grandir le feu. Au lieu de cela, plus j'essayais, plus les flammes sur le bois devenaient petites. 

Agacée, j'ai regardé autour de la pièce, et ma vue s'est posée sur la petite bouteille de la taille d'une paume conservée sur l'une des étagères. 

« Ah ! De l'huile inflammable ! »