webnovel

Chapitre 11 Au clair de la Lune…

Evidemment, la méiose était au programme des exercices de cet après-midi. La plupart des étudiants pâlissent ou soupirent. Edward se penche vers moi en me proposant son aide, mais je refuse poliment en lui assurant que cela devrait aller. En fait, les questions sont assez simples pour peu que l'on connaisse sa leçon et je termine rapidement. Comme il me reste beaucoup de temps, j'accompagne mes réponses de schémas légendés. Monsieur Banner me fait un grand sourire en ramassant ma copie. J'ai l'impression de lui avoir fait sa journée.

 

La journée se déroule sans anicroche et je me surprends à ne pas m'attarder plus que ça sur les regards des lycéens qui me dévisagent sans prendre la peine de se cacher. Je rejoins Alice et Edward sur le parking et nous prenons toutes les trois la route de leur maison. Une fois arrivés, nous faisons nos devoirs… Enfin, je fais mes devoirs à vitesse humaine pendant qu'Alice et Edward terminent les leurs en un temps record… Je suggère alors à Edward de jouer un peu en attendant que j'aie fini.

 

Il acquiesce et s'installe au piano, se lançant dans des mélodies complexes que je ne connaissais pas. Je termine mes mathématiques en soupirant et le rejoins. Il m'accueille avec un sourire. Je m'adosse à l'instrument et le regarde finir le morceau. Quand la dernière note se perd dans le salon, il m'invite à jouer à mon tour. Je prends place et me lance dans une version piano de Swordland, issu de Sword Art Online*. (*Interprétée par Kenzie Smith Piano)

 

« C'est une musique que je ne connais pas. »

 

Pas étonnant, je pense, l'animé n'est pas encore sorti.

 

« Mais tu aimes ? je lui demande.

Oui, c'est original et dynamique. Attends, j'en ai d'autres de ce style. »

 

Je décide de lui jouer les deux autres musiques que je connais : Crossing Field et Courage. Je me laisse même aller à chanter les paroles de la seconde chanson. Il m'écoute, les yeux brillant et me remercie. Je lui demande pourquoi.

 

« Pour partager un peu de toi. »

 

Je me rends compte que je ne me suis pas vraiment ouverte à eux et à lui en particulier, parce que je garde en tête mon secret à chaque discussion. Quand je joue, je me livre à la musique et m'exprime librement. Est-ce que cela se voit tant que ça ? Il me tire de mes pensées en me demandant s'il peut m'écouter jouer de la guitare. J'acquiesce, puis fronce les sourcils en regardant l'horloge.

 

« Que se passe-t-il ? S'inquiète-t-il.

Avec le trajet en voiture, il y a peu de chance que je puisse te jouer un morceau avant que Charlie n'arrive. »

 

Il me regarde quelques secondes, puis me propose d'un air résolu de me porter en courant jusqu'à chez moi. J'écarquille les yeux, puis accepte avec joie. Il rit en sentant mon excitation. J'attrape mon sac, le mets sur mon dos et grimpe sur le sien qu'il me présente en s'accroupissant. Je m'accroche à son cou, respirant son odeur au passage. Edward soulève un sourcil. Je réponds en haussant les épaules :

 

« J'adore ton parfum, il faudra que tu me donnes la marque pour que je me shoote avec.

Je peux aussi te laisser ma chemise comme doudou, propose-t-il pour me taquiner. Avec plaisir, dis-je pour rentrer dans son jeu. »

 

Il éclate de rire. C'est la première fois que je l'entends rire et c'est le plus beau son que j'ai entendu. Toujours hilare, il me demande de bien me tenir, sort de la maison et commence à courir. La sensation de l'air contre ma peau est vivifiante et excitante. Les roller coasters peuvent se rhabiller, rien ne peut égaler le plaisir que je prends à voir le paysage défiler autour de moi dans un flou artistique. Il s'arrête à quelques mètres de la maison dans les bois et me demande si ça va.

 

« C'est trop bien, je m'écrie en descendant de ses épaules. J'avais l'impression d'être dans le Faucon Millenium passant en vitesse lumière ! »

 

Le rire d'Edward à mes paroles prolonge mon plaisir et nous entrons dans la maison de bonne humeur. Je le guide jusque dans ma chambre me sentant rougir en me rappelant l'état de désordre.

 

« Je m'excuse, je n'attendais personne, dis-je, un peu gênée.

Ne t'inquiète pas, quand Rose n'est pas là, la chambre d'Emmett est bien pire. »

 

Je repousse mon couvre-lit, attrape l'étui de ma guitare sous mon lit et invite Edward à s'assoir à côté de moi. Je caresse le bois avant de me lancer dans la version acoustique de Price Tag * (*Imaginez la version d'OrtoPilot)

 

« Encore une chanson inconnue… constate Edward. Tu l'as composée ?

Non ! Mais n'est-ce pas agréable de découvrir de nouvelles chansons ? Oui, me répond-il en un souffle. »

 

Je sens la question derrière toutes ces mélodies inconnues, et pour cause, les chansons ne sont pas encore sorties, mais il sait que je lui aurai déjà donné une réponse plus claire si je le pouvais, alors il ne pousse pas plus loin son questionnement, ajoutant probablement une pierre à l'édifice qui le rapproche de mon secret.

 

« Charlie va bientôt arriver, me dit-il soudain. Il ne doit pas me trouver là sans ma voiture.

On se voit demain ? je lui demande. Je passe te chercher comme ce matin. »

 

Il ouvre la fenêtre, ce qui me rappelle une chose que je voulais lui dire.

 

« Edward ! je l'appelle.

Oui ? Tu sais que le matin, il ne fait pas très chaud ? .. marmonne-t-il, déconcerté. Je voulais juste te rappeler de fermer la fenêtre en sortant de ma chambre. Je ne voudrais pas prendre froid. »

 

Il écarquille les yeux, se demandant sûrement si mes propos étaient à double sens. Eh bien, ça occupera un peu de ses pensées entre deux séances d'espionnage. Je n'aime pas vraiment cette attitude. Si je n'avais pas une idée de ce qui a dû se passer, contrairement à Bella, qui l'a pris relativement sereinement et de façon clinique, moi j'aurais paniquée et aurais virée paranoïaque.

 

La soirée se passe sans encombre, malgré l'enthousiasme tout relatif de Charlie fasse à la potée de légumes que je lui sers. Je pouffe quand je le vois repousser du bout de sa fourchette les navets, que je finis par lui voler dans son assiette.

 

« Au fait, Bella, j'ai des nouvelles du garagiste.

Quoi de neuf ? Eh bien… je sais que tu l'aimes beaucoup, mais les réparations vont au-delà du prix de la voiture alors… Ne t'inquiète pas, je le coupe. J'ai compris. Je me débrouillerai avec mes amis et j'irai à pied les jours de beau temps. Tu es sûre ? dit-il, hésitant. Je peux t'amener le matin. »

 

Je frissonne en pensant à la voiture sérigraphiée m'amenant tous les matins au lycée.

 

« Papa, je n'ai pas envie de faire paniquer les petits délinquants du bahut tous les matins. Ça ira très bien pour moi, d'autant qu'Edward vient me chercher demain matin.

 

Charlie bloque un peu. Il me dit en grommelant.

 

« Eh bien, ça a l'air de bien progresser avec lui. »

 

Je décide de la taquiner un peu.

 

« Oui… Il m'a même proposé en mariage et j'emménage la semaine prochaine chez lui… »

 

Charlie s'étouffe en recrachant son chou et moi j'éclate de rire. Il s'essuie le visage et prend un air sévère.

 

« Ce n'est pas drôle Bella ! Tu es bien trop jeune pour penser à te marier !

Pourtant à mon âge tu pensais déjà à le faire avec maman… je réplique. Et comme tu peux le constater, nous étions bien trop jeunes pour ce projet. Qu'aurais-tu fait si papi et mamie s'était opposés au mariage ? … Je l'aurais fait tout de même. Mais Bella, la situation était différente ! Je connaissais Renée depuis bien plus longtemps que tu ne connais Edward. Papa, je dis en lui prenant la main. Je ne suis pas en train de te dire que je vais m'enfuir me marier dès que j'aurai dix-huit ans révolu, juste qu'il faudra de toute façon qu'au moment venu tu me fasses confiance. »

 

Il me regarde sérieusement pendant quelques secondes, puis me demande :

 

« Quand ma fille a-t-elle tant grandi ?

Depuis que je me suis rendue compte que je voulais être quelqu'un dont tu sois fier et sur qui tu peux compter. Viens là ma fille, dit-il en me tendant les bras, et je lui fais un gros câlin. »

 

« Complicité Charlie +2 »

 

Ce jeu est vraiment un casse-ambiance !

 

« Bella… demande Charlie après un moment… Tu ne comptes pas vraiment te marier à dix-huit ans, n'est-ce-pas ?

Qui sait papa ! Qui sait… je lui réponds, hilare. »

 

Les jours et les semaines ont passé. J'ai eu mon rendez-vous avec Carlisle. Il ne m'a pas demandé pourquoi je souhaitais prendre la pilule et je n'ai pas évoqué son fils. Ma fenêtre était enfin fermée les matins en me réveillant et je trouvais un jour une violette à côté de mon réveil. Une routine agréable s'était mise en place. J'ai même fini par manger avec les Cullen de temps en temps. Je mettais un point d'honneur à manger également avec Jessica et Angela au moins une fois par semaine. Edward passait me chercher les matins et me ramenait chez moi sur son dos après avoir passé la fin d'après-midi chez lui.

 

Un matin cependant, il m'avertit qu'un horaire avait été décidé pour la rencontre avec les loups. Ils souhaitaient que je sois aussi présente. Le rendez-vous était donné à minuit le lendemain soir. Je me préparais devant mon père pour aller dormir tôt, enfilais un legging chaud et un tee-shirt large, puis me glissais sous ma couette en éteignant la lumière. J'entends mon père monter se coucher, puis ronfler comme un bienheureux et attends qu'Edward vienne me chercher. Je suis en train de somnoler quand je sens une main fraiche sur la joue.

 

« Tu es sûre que tu veux venir Bella ? me demande Edward doucement.

Sûre et certaine, je réplique sur le même ton en me mettant mes chaussures. Il me faut mon manteau. Je vais te le chercher. »

 

Quelques secondes plus tard il est de retour avec la chaude, mais non moins tendance, doudoune achetée avec Alice. Je l'enfile et il me tend ses bras, où je me love. Puis il me porte et saute par la fenêtre. Je ne peux pas m'empêcher de lui dire :

 

« Bon sang ! J'adore ! On pourra sauter d'un arbre ou d'une falaise la prochaine fois ? »

 

Il me regarde entre l'amusement et la stupéfaction.

 

« Décidément, tu aimes les sensations fortes !

Oui ! Je les adore, mais seulement quand je me sens en sécurité ! »

 

Il répond à mon commentaire par un sourire tordu tout en accélérant l'allure. Les membres de sa famille sont déjà au point de rendez-vous. La nuit est claire. Je lève les yeux vers le ciel. C'est la pleine lune…