webnovel

examen final et désaccord

Je me réveille un peu confuse. Je ne suis pas anxieuse – contrairement à ce que je craignais – je suis plutôt curieuse quant à l'attitude de James de la veille.

Je dois me concentrer sur mes examens et sortir James de mes pensées. Je ne sais pas si je réussirais mes épreuves mais je sais avoir révisée et je sais mettre entraînée, je ferais donc du mieux que je peux mais pour James, je ne peux rien changer, surtout s'il décide de ne pas me parler de ce qui le travaille.

J'arrive à la cuisine où ma mère nous a préparé à mon frère et à moi notre déjeuner. Des tartines de pain grillées avec du beurre, un bol de chocolat chaud et un vert de jus d'orange. Mes parents et mon frère sont déjà installés, j'ai mis un peu plus de temps à me préparer ce matin, il fallait que ma tenue soit parfaite – en cas de notation improvisée – je me suis vêtue de la tenue des élèves braves en examens, un tee-shirt blanc en coton tout simple, un pantalon bleu foncé avec la veste assortie. Ce sont presque les mêmes que les braves sauf qu'il y a pour nos tenues une marque blanche et des écritures imprimés « en cours de formation ».

Quand James m'a donné ma tenue lorsque nous étions seuls je n'ai pas pu m'empêcher de rire aux éclats. Je me souviens qu'il m'avait dit avoir eu la même réaction en ayant vu le sien l'an dernier.

- Bonjour Kristy, me salue mon père en me tirant de mes pensées.

- Bonjour à tous.

Le déjeuner se passe dans un silence remarquablement inhabituel. J'attends mon frère pour partir au siège.

- J'ai trop peur, m'avoue Cyril.

- De quoi tu as peur ?

- D'échouer les examens.

- Mais Cyril, il n'y a aucune raison que tu échoues et je sais que tu as énormément révisé. Il vaut mieux échouer en sachant que nous aillons fait de notre mieux qu'échouer sans avoir tout fait pour y arriver.

- Tu as raison, en plus d'être brave, tu es sage petite sœur.

- Non, je suis juste brave, c'est Mitch, mon chauffeur de bus qui m'a dit ça un jour et c'est un sage. Tu sais, ton don ne te définit pas Cyril, tu es un connaisseur mais ce n'est pas pour autant que tu n'as pas le droit à l'erreur.

- Tu as raison. Je suis moins inquiet maintenant merci.

Je vois mon bus avec l'immense sourire de Mitch arriver.

- Mon bus est là, je te souhaite bonne chance grand frère.

- Bonne chance à toi aussi petite sœur.

Je monte dans le bus, je n'ai pas le cœur à parler avec Mitch, non pas parce que je n'ai pas envie, mais parce que je révise une dernière fois quelques mise en situation pour l'examen de technique.

J'ai réussie l'épreuve de la technique où j'ai finis seconde. Je monte dans la salle des tirs et prend place dans mon boxe, tout au fond. Il y a le calibre 22LR, ma cible est à 25 mètres. Comme à l'entraînement.

- Voilà comment ça va marcher... Vous avez tous l'arme avec laquelle vous vous êtes entraînez, vous n'avez le droit qu'à une seule balle, 25 mètres. Il vous faudra retirez du chargeur toute les balles, sauf une, viser, tirer le plus précisément possible et le plus rapidement également. En cas d'attaque il vous faut être rapide et précis. Comme maintenant. Je passe et je vais vous noter, stand par stand.

Au bout de 45 minutes, c'est à moi. Je prend l'arme, la vide et ne laisse qu'une seule balle, je vise et tire en plein milieu de ma cible. James s'en va, s'en rien dire... Mais je vois que j'ai mis une minute à peine pour faire l'exercice.

Une fois l'heure du repas, je décide de rentrer discrètement dans l'internat des braves, dans la chambre de James, il est là.

- James ?

- Kris ? Qu'est ce que tu fais ici ?

James se lève de son lit et me regarde... Bizarrement.

- Je suis venue t'embrasser.

Je m'approche et je l'embrasse.

- Bonjour, murmuré-je.

- Je ne te parlerais pas de tes résultats, je n'en ai pas le droit. Je n'ai même le droit de te dire si tu t'es bien débrouillée ou non, me dit-il sèchement.

Je suis vexée, je n'y avais même pas songé.

Je m'écarte de lui, je me sens insultée par ses insinuations.

- Je suis simplement venu embrasser mon petit ami, pas parler à mon professeur et surtout pas dans sa chambre... Pour qui tu me prends ?

Je pars, plus que fâchée, il attrape mon poignet et me retourne.

- Non, attends, excuse-moi, tu as raison. Je suis bête, c'est juste que... Tous les élèves se sont agglutinés sur moi aujourd'hui pour avoir les résultats et...

- Et je suis comme tous tes élèves ? Sympathique.

Encore une fois, je me sens insultée. Je me retourne vers la porte en essayant de sortir mon poignet de son emprise mais lui, resserre sa prise.

- Non, bien sûr que non. Pardon.

James m'embrasse, une main dans mes cheveux, l'autre sur ma hanche. Mes mains à moi ont retirées le tee-shirt de James de son pantalon et se balade sur son torse nu, sur son ventre, son dos, ses omoplates. J'adore le combat entre la dureté masculine de son corps et la douceur de sa peau. James s'écarte de moi et tousse.

- Bon, allons rejoindre les autres à la cafétéria.

- Tu as raison, gloussé-je.

James me regarde intensément, ses yeux émeraudes brûlent de... Désir ?

- Kris, tu es si... Envoûtante.

- Toi aussi, tu m'envoûtes.

James sors d'abord de sa chambre et s'assure que personne ne soit là pour que je puisse sortir en toute discrétion. Je passe avant et James me suit de loin, lorsque nous nous retrouvons dans le bâtiment des braves, devant les toilettes, comme le couloir est vide, James m'embrasse furtivement et je le regarde entrer dans la cafétéria. Moi je pars aux toilettes me rafraîchir un peu, tous les élèves mangent dans le silence, l'après-midi, nous avons la possibilité de nous entraîner pour le combat à mains nues de demain.

- Aurore ?

- Oui Kristen ?

- Est-ce que tu veux qu'on s'entraîne pour le combat à main nues de demain ?

- Euh... désolée, j'ai promis à Kelly de...

- OK, tu as raison.

- Moi je n'ai personne pour m'entraîner si tu veux, on peut le faire ensemble ?

Je me retourne et vois Léna.

- Ce serait super.

- Alors d'accord, me dit-elle toute joyeuse.

L'après-midi, nous nous entraînons avec Léna, au bout de presque deux heures, nous sommes seules elle et moi.

- Tu as vachement progressé Kristen.

- Merci, toi aussi, je ne me souviens pas de t'avoir vu aussi forte en tapant dans ton sac.

- C'est vrai. James m'a beaucoup appris.

James ?

- Oui, il m'a donné quelques cours, je sais que juste après moi, il te donnait des cours à toi.

- Il ne me l'a pas dit, qu'il te donnait des cours à toi.

- Pourquoi ? Il aurait du ?

Oui, James est MON homme.

- Non, bien sur que non. Il m'a simplement dis qu'il avait réussit à avoir une heure pour « régler mon problème » sans me dire qu'il y avait d'autre « problème à régler ».

Je n'en ai pas en fait, mais je dois t'avouer que James me plaît énormément. J'ai essayer de l'embrasser, mais ça avait l'air de le mettre mal à l'aise.

- Tu as essayer de l'embrasser ? Bégayé-je.

- Oui, pourquoi, tu n'as pas essayé toi ?

Je n'essaie pas, je l'embrasse parce que c'est MON homme !

- Non. Que t'as t-il répondu quand t'as essayé de l'embrasser ?

- Rien, il a esquivé, mais je suis certaine que j'arriverais à l'avoir. S'il s'est comporté comme ça c'est parce que je suis encore son élève mais quand je ne le serais plus, on sera ensemble, j'en suis certaine.

Léna à l'air d'être fière d'elle. Je sors, en trombe, je suis une vraie boule de nerf, je descends pour aller me calmer dans les toilettes. Ce qui ne m'aide pas, c'est de croiser James tout sourire. Sans me préoccuper de lui, je me précipite dans les toilettes.

- Hé, Kristen, m'appelle James.

Je suis presque dans une cabine de toilettes mais James me retient par le bras.

- Quelque chose ne va pas ?

- Léna !

James fait mine de ne pas comprendre ce qui ne m'aide pas à me calmer.

- Quoi Léna ?

- Pourquoi tu joues les idiots ?

- Je t'assure, je ne joue pas l'idiot, je ne comprend vraiment rien.

- Léna m'a dit qu'elle avait essayé de t'embrasser.

- Et alors ?

James s'en fiche, une autre femme, beaucoup plus belle que moi a essayé de l'embrasser et il me répond « Et alors ? ».

Je me débat pour qu'il me lâche.

- « Et alors » ? T'es sérieux ?

- Mais je ne l'ai pas embrassé, se défend-il.

- Je sais, mais tu ne l'as pas clairement repoussé non plus. Si bien qu'elle croit qu'elle t'aura.

- Quoi ? Ricane t-il.

- Content que ça te fasse rire.

- Mais je ne vois pas pourquoi c'est à moi que tu en veux ?

- Tu ne lui as pas clairement dit « non ». J'ai du l'écouter parler, l'écouter dire que tu lui plaisait, qu'elle voulait t'embrasser, qu'elle voulait t'avoir, qu'elle t'aurais... Maintenant tu me lâches.

James me pousse brutalement dans la cabine et m'embrasse. Ce n'est pas un baiser tendre, c'est un baiser de propriétaire. Un baiser d'appartenance, un baiser presque violent et sauvage. Un baiser qui me fait oublier tous mes doutes concernant Léna. James me plaque contre un mur, la petite taille de cette pièce n'est que plus stimulante pour moi. Il a ses deux mains sur mes hanches, mes mains à moi passe dans ses cheveux et tire dessus. Sans faire attention, je sors le tee-shirt de James de son pantalon et pose mes mains directement sur son torse. Je gémis de plus belle lorsqu'il plaque sont bas-ventre contre moi. Je n'en suis pas certaine, mais je pense sentir la bosse de son désir réclamant à tout prix un contact avec moi. Je me cambre et appuie sur cette bosse, exigeant moi aussi un contact plus ambiguë avec lui.

J'ai envie de lui maintenant. Rien ne pourra m'en empêcher, je le veux, il est à MOI.

Mes mains descendent vers son pantalon pour défaire sa ceinture mais avant que je ne puisse l'atteindre, James s'éloigne de moi.

- C'est à toi que j'appartiens. Je n'appartiens et ne veux appartenir à personne d'autre, c'est clair ?

- Oui.

James sort de la cabine, je suis... Perdue. Il est tellement... Parfait. Trop bien pour moi je pense.

L'heure est venue pour moi de rentrer. Je n'ai pas le cœur à rentrer en bus, je décide de rentrer à pied. Je suis assez loin de chez moi mais peu importe. J'ai besoin de me vider la tête aussi, je rentre en courant. Une fois chez moi, je retrouve mon père au salon.

- Hé Kristen, tu étais où ?

Je n'avais pas vu mon frère, dans la cuisine avec ma mère.

- Bonsoir, excuse-moi, j'avais besoin de courir un peu, de me défouler, je redoute un peu l'épreuve de demain.

- Il n'y a pas de mal, mais essaie de me prévenir la prochaine fois, j'étais fou d'inquiétude, me sermonne mon frère.

Je fronce les sourcils car je déteste que mon frère se comporte comme si il devait me protéger, je suis une grande fille et en plus une brave.

- Ne regarde pas ton frère de cette façon, mets-toi à sa place, avec ce qui s'est passé l'an dernier... Me rappelle ma mère.

Oh !

- Oui, je suis désolé Cyril, je te promet que ça ne se reproduira plus.

- Je vais réviser dans ma chambre, j'ai un examen important demain, nous signale Cyril.

- Ne te fâche pas, s'il te plaît.

- Ça va, ça va.

Je prend mon frère dans mes bras pour m'excuser et pour témoigner mon affection. Après un immense sourire, il se retire dans sa chambre et je me dirige vers mon père.

- Mon enfant, ça ne va pas ?

- Papa, je voudrais te parler.

Mon père se lève, pose sa Bible sur la bibliothèque et me prend la main. Nous sortons dehors.

- Mélanie, nous sortons discuter.

- Bien, je vous appellerai si vous tardez trop.

- J'espère que je vais te manquer, déclare mon père.

- Bien sûr, surtout si tu te perd dans la forêt.

Mes parents éclatent de rire.

- Viens Kristy, m'encourage mon père.

Une fois dans le jardin, je ne sais pas trop par où commencer.

- Kristy, tu voulais me parler et maintenant tu reste muette ?

- Oui, enfin non... C'est juste que j'ignore pas où commencer ?

- Par le début si tu veux bien.

- Je me suis entraînée avec une fille pour les combats et elle m'a dit qu'elle voulait sortir avec James, qu'elle avait essayé de l'embrasser et ça m'a mise en colère... Contre elle mais surtout contre James.

- Je vois... Tu es jalouse, ce n'est pas très sage.

- Je suis brave papa et j'ignorais que c'était ça, la jalousie.

- C'est donc ça qui te tracasse ?

- Ensuite j'ai crié sur James, je lui ai reproché, nous nous sommes embrassés...

Je tousse pour m'éclaircir la voix.

- Oui... ? M'incite mon père.

- Nous ne nous étions jamais embrassés comme ça, à ce moment là je me suis sentie...

- Prête ?

- Oui je crois. Nous n'avons rien fait mais... Je veux dire... C'était vraiment une suite logique à notre étreinte. Je ne sais pas si je m'exprime correctement, je...

- Je comprends parfaitement mon enfant. - Comme promis, je ne te dirais rien mais si tu me le permet, je voudrais te donner un conseil.

- Oui, bien sûr.

- Il n'y a pas de bon moment, de bon endroit... Lorsque tu en auras envie, lorsque vous en aurez envie tous les deux, le reste n'aura aucune importance.

- D'accord.

Le lendemain, nous avons le combat à main nues. Bien sûr nous nous battrons contre un brave mais nos trois professeurs ne feront que nous noter, sur 40. Avant d'y parvenir, je décide d'aller aux toilettes pour me rafraîchir. Devant le miroir, je baisse ma tête, je ne suis pas malade mais je suis très nerveuse, je sens un bras m'enlacer, je relève ma tête et aperçoit James à travers le miroir. Il a du me suivre, je me retourne et l'embrasse tendrement, chastement.

- James, ça va ?

- Oui, je suis venu simplement te souhaiter bonne chance.

- Oh, c'est gentil.

Son visage est remplit d'angoisse, il me ment, je sais que quelque chose ne va pas. Il regarde partout, pour vérifier que nous soyons bien seuls. C'est le cas.

- James, ça ne va pas ? Je le vois bien.

- Si... Tu vas devoir te battre contre Gaëlle, c'est une amie à moi, elle est coriace.

- Qu'est ce que tu veux dire ?

- Il faut vraiment que tu sois rapide, ne la laisse pas te donner un coup sinon tu es foutu.

- D'accord, merci du conseil... Mais je croyais voir mon petit ami ce matin.

- Oui, excuse moi.

James m'embrasse, tendrement.

- Garde le pour toi, je n'étais pas censé d'aiguiller. Reprend-il.

- Oui, je m'en doute. Merci, James.

Je n'ai pas le cœur à le regarder partir aussi, je le pousse dans une cabine comme lui l'a fait la veille.

- Qu'est-ce que tu... ?

James n'a pas le temps de finir sa question que déjà mes lèvres sont plaquées contre les siennes, réclamant à tout prix un baiser similaire à celui de la veille. Mes mains sont dans les cheveux cuivrés, rebelles de l'homme que j'aime, j'y tire dessus pour que nos lèvres restent collées. James comprend le baiser dont j'ai besoin, il ne se fait pas prier et m'embrasse passionnément, violemment, de façon possessive, primitive. Quand nous en avons terminé, nos souffles sont courts et saccadés, nos fronts appuyés l'un contre l'autre, nous essayons de trouver de l'air.

- Tu es si... Me chuchote t-il.

- Toi aussi, James, murmuré-je.

- Pourquoi est-ce que tu m'as attaqué comme ça ? Ricane t-il.

- Je voulais m'excuser de mon comportement d'hier.

- Ne t'excuses pas. J'aime que tu sois jalouse.

- Je parlais du fait qu'on ne soit pas...

Allez plus loin, allais-je dire mais je n'ai pas le temps de répondre car nous entendons quelqu'un entrer dans les toilettes. James pose sur mes lèvres son index, j'acquiesce d'un hochement de tête. James monte, les pieds sur les W.C et tire la chasse. Je sors de la cabine.

Aurore.

- Salut toi, me salue t-elle.

- Salut. Dis moi, j'aurais besoin que tu m'aides.

- À faire quoi ?

- J'ai dans mon casier une nouvelle veste et celle-ci est un peu trop serrée. Tu pourrais m'aider à en changer ?

- Tu ne sais pas faire ça toute seule ?

- Depuis ce matin, je tremble comme une feuille, c'est mon père qui m'a attaché les boutons de veste.

Aurore éclate de rire et avance vers la sortie. Lorsqu'elle monte, je commence à la suivre en remarquant le sourire éblouissant que James me fait en sortant des toilettes pour femmes.

Avec le nombre de braves et d'élèves présents ici, nous avons eu énormément de chance de ne jamais nous faire attraper.

- C'est ici, signalé-je à Aurore.

Aurore m'aide a attacher mes boutons de veste – inutilement puisque je suis capable de le faire, je sais mentir parfois – puis je la remercie. C'est aujourd'hui et c'est l'heure de l'épreuve. Je dois me battre contre Gaëlle qui a eu son examen l'an dernier, est grande, brune, métisse avec des yeux verts.

Magnifique.

Nous sommes dans la salle des combats, au fond, a été installée pour l'événement j'imagine, un bureau avec trois chaise. James, Léo et Arthur sont assis, ils nous observent. Gaëlle et moi avons le tatami pour nous seules.

- Alors prête à partir par terre petite ? Se moque Gaëlle.

- Je suis prête, j'espère que tu n'as pas trop mangée.

- Pourquoi ? Me demande t-elle étonnée.

- Parce que tu vas manger le tatami.

L'immense et surprenant Léo arrive.

- Commencez ! Nous ordonne t-il.

Nous commençons à nous battre, elle va pour me frapper, un crochet du droit que j'esquive en enchaînant rapidement avec un crochet du gauche. Je continue à la frapper.

- Bon sang, tu te bats bien. S'essouffle Gaëlle.

Je continue à la frapper, comme elle parle, elle est distraite. En moins de 10 minutes je l'a met à terre.

Je me suis bien battue !

Je regarde James, il a les sourcils froncés lorsqu'il me scrute de bas en haut puis il détourne la tête pour parler à ses deux collègues. Arthur et Léo n'ont pas l'air d'accord avec lui, James n'a pas l'air content, ils débattent. Je vois James soupirer comme si il avouait une chose interdite à ses collègues. Bizarre ! Je les regarde, James s'en aperçoit et me fait un petit sourire en coin qui n'atteint pas ses yeux. J'essaie de les écouter, en vain.

- Tu t'es très bien battue. Me surprend Gaëlle.

Quand je me retourne, je constate qu'elle me tend la main, nous nous échangeons une poignet de main. Les braves font ça, pour se saluer. Grâce à James, il y a des contacts, comme celui-là, que j'arrive à supporter.

- Merci.

J'attends presque une heure avant que tous les élèves soient passés et une autre heure pour que les professeurs débattent entre eux de notre sort dans la seconde salle des combats. Le soir est là, tous les élèves sont ici, les professeurs vont bientôt arriver. Aurore s'approche de moi avec Josh et Savannah.

- Tu viens ? On va fêter la fin des examens à la cafétéria des braves, me dit Aurore.

Je jette un coup d'œil, James n'est pas encore sortit.

- D'accord.

- Super.

Nous partons donc avec Aurore, Josh et Savannah fêter ça, à la cafétéria. Quelques minutes après, je vois James entrer dans la cafétéria, nous nous sourions et il me rejoint lorsque je suis seule dans un coin.

- Je me suis bien battue, tu as vu ? Lui dis-je fièrement.

- Oui.

James grimace, je vois bien qu'il ne me ment pas, mais j'ai comme l'impression que ça l'embête.

J'ai envie de lui prendre le visage à deux mains, mais ici, devant tout le monde, je me retiens.

- Qu'est-ce que tu as ? Je te trouve bizarre, tu sais que tu peux tout me dire.

- Tout va bien.

- Je préfère que tu ne me parles pas au lieu de me mentir.

Je commence à tourner les talons mais James me retiens par le bras mais le relâche immédiatement. Je lui fait face, ses yeux émeraudes, toujours aussi sublimes, m'envoûtent instantanément.

- J'ai très envie de t'embrasser... Je peux ?

Je sens bien que ce n'est pas le problème mais je n'ai rien contre un baiser.

Je frôle la main de James avec un immense sourire aux lèvres.

- Pas ici. Viens.

Je commence à partir et il me suit, discrètement je pense. Nous nous rejoignons devant la salle des souvenirs, depuis notre baiser, à chaque fois que je rentre là, je m'y sens chez moi, enfin presque. James rentre avant moi, il se stoppe net, se qui m'arrête également car il fait bloque entre les deux pièces.

- James. Le salue une voix grave.

Je le pousse presque pour pouvoir rentrer dans la salle et là je vois un des chefs, celui qui lui ressemble, Hector, si mes souvenirs sont bons.

- Papa. Le salue t-il en retour.

Papa ? J'avais raison, ils font parti de la même famille.

Je m'avance vers l'homme et lui tend ma main pour le saluer à mon tour.

- Monsieur, je m'appelle Kristen.

- Enchanté Kristen, je suis Hector, le père de James.

- Enchanté également.

- Pourrais-tu nous laisser s'il te plaît ?

- Oh, bien sûr. Je serais dans le couloir.

Je me précipite dans le couloir, je ne ferme pas totalement la porte, afin d'écouter pourquoi cette attitude, envers moi mais surtout envers James, son fils. Je suis tirée de mes pensées lorsque j'entends Hector crier.

- Tu te rends compte de ce que tu as fais ? Hurle Hector.

- Je sais, je n'aurais pas dû, mais elle...

La voix de James est à peine audible.

- Tu dois lui dire, tu dois lui expliquer, lui conseille son père.

- Non, je ne veux pas lui avouer ça.

- Tu le dois pourtant, je comprends pourquoi tu as agi ainsi et je comprends aussi pourquoi tu veux rectifier le tire mais...

- Elle ne me le pardonnera jamais.

- Tu es sûr que c'est ce que tu veux ? Modifier les notes ?

- Oui, je regrette déjà ce que j'ai fait.

- Bien... Les notes sont déjà affichés, nous devrons les changer.

- Merci, papa.

- Avec plaisir fils, mais c'est la première et dernière fois que je te sauve, c'est clair ?

- Oui.

Quand j'entends des pas arrivés près de la porte, je détale plus loin. Hector sort de la pièce.

- Il est tout à toi, Kristen. M'annonce poliment Hector.

- Merci, monsieur.

- Hector, s'il te plaît.

- Je préfère m'en tenir à « monsieur ».

Hector ricane et moi je fronce les sourcils.

- James m'avait dit que tu étais têtue.

À mon tour je me met à ricaner, écarlate et je rentre dans la salle après avoir salué Hector. Une fois la porte fermée, je plaque James contre celle-ci et je l'embrasse. Il se retourne et me plaque sur la porte à mon tour.

Ce baiser est... J'en gémis tellement c'est bon et lui aussi. I

Il me soulève par les cuisses que j'enroule autour de sa taille. Je ne veux pas aller plus loin mais au fond de moi, je sens plein de papillon.

- Tu me rends fou Kristen. Me dit-il entre deux baisers.

- Tu me rends folle James alors, je trouve que c'est de bonne guerre.

Nous sourions mais ne cessons pas de nous embrasser.

- Je dois te montrer quelque chose, viens ! Me dit-il.

Et trop vite il me relâche pour s'éloigner.

- OK.

Il se branche et s'endort sur le fauteuil, un souvenir !

« Je nous vois, dans les bras l'un de l'autre, c'était hier, avant l'entraînement, lorsque je me vois à travers ses yeux je me vois belle, je me vois beaucoup mieux à travers ses yeux qu'à travers les miens. Ensuite je nous vois dans les toilettes on s'embrasse, il m'explique qu'il m'appartient, qu'il veux n'appartenir qu'à moi. Il m'embrasse puis sort de son souvenir. »

Il me regarde droit dans les yeux, ils sont doux et attendrissants. Lorsqu'il est avec moi, ses yeux sont toujours plus verts, de vrais diamants. Au début je croyais que c'était dans mes rêves, mais à force de le regarder, je me suis rendu compte que ses pupilles étaient dilatées, viraient presque aux noirs quand il était « le prof ». Il se lève, se dirige vers moi d'un pas assuré, il se penche et m'embrasse, un baiser tendre, doux et langoureux. Ses yeux émeraudes me fixent, comme si il avait une chose importante à me dire.

- Je t'aime, me murmure t-il.

Moi ? Il m'aime, moi ? Mais pourquoi ? Pourquoi moi ?

J'en reste sans voix tellement il me prend par surprise, je l'aime aussi mais j'ai peur de lui dire, je sens que si je lui dis, je vais le perdre. Cette sensation est horrible. Il passe nerveusement la main dans ses cheveux, scrutant sur mon visage une réponse, il s'écarte de moi en se justifiant.

- Je ne veux pas t'effrayer, je sais que je peux te perdre en te disant ça mais c'est la vérité, je t'aime. N'ai pas peur de moi, je t'en prie, il faut que tu me crois je...

Je me rapproche de James, le coupe en l'embrassant, mes mains sur ses joues.

- Je t'aime moi aussi. Je t'aime depuis longtemps.

- Tu ne cesseras jamais de m'aimer ? Même si je fais des erreurs ?

J'ai l'impression qu'il m'implore, il me regarde droit dans les yeux, ce qui me surprend c'est qu'ils sont noirs. James pose ses deux mains sur mes hanches.

- Répond-moi s'il te plaît.

- Je t'aime et j'ai confiance en toi. Pour ce qui est des erreurs, nous sommes humains, mais je crois en toi. Je sais que tu n'en feras pas qui puissent volontairement me blesser.

Ma réponse n'a pas l'air de lui plaire puisqu'il grimace. Je lui caresse les joues pour l'encourager.

- Je me trompe ?

Seul le silence me répond.

- Qu'est ce qui ne va pas ? James, s'il te plaît, parle moi, je vais vraiment commencer à m'inquiéter. Tu as un problème ?

- Non, ne t'en fais pas, je vais bien mais j'ai...

- Hé, les résultats sont affichés ! Hurle un jeune à l'extérieur.

Je souris, heureuse et impatiente de connaître les résultats. Je sais mettre bien débrouiller. James essaie de me retenir en me tenant le bras. Je me dégage de sa prise, je suis trop agitée, j'ai besoin de savoir si je suis dans les cinq premiers.

- Je dois te parler, j'ai fais une connerie.

Je vois bien que James doit me parler mais il n'avait qu'à le faire quand je le lui ai demandé. Je pense qu'il peut encore se taire une minute ou deux.

- On en discutera dès que j'aurais vu le classement, c'est promis.

Je caresse tendrement sa joue comme pour m'excuser de le laisser au milieu de la conversation.

- Tu es sixième, me dit-il d'une voix contrainte.

- Quoi ?

J'ai été seconde et quatrième dans les deux premières épreuves, il a fallu me donner de très mauvaises notes pour ne pas terminer dans les cinq premiers. Je préfère vérifier par moi-même c'est impossible...

James me lâche au moment où je fais de-même, sans dire un mot de plus j'ouvre la porte.

- Attend Kris... Me demande James.

Je me précipite sur le tableau qui se trouve sur le mur où, durant tout le long de notre formation, nous nous sommes réunis avec tous les élèves et je regarde...

Je suis bien sixième. Je suis Seconde en stratégie, quatrième en Maniement des armes et je suis... onzième dans le combat. Onzième ? Et là, j'ai une illumination, James en pleine discutions après mon combat, la discussion avec son père pour réparer les dégâts, sa « connerie »...

Lorsque James me rejoint, je comprend en le regardant que tout est de sa faute. Je me raidi, je suis en colère mais je ne veux pas m'emporter avant d'être sûre que tout ça vient bien de lui.

- James ? C'est toi qui as fais ça ? Demandé-je dans un souffle.

Par pitié, faites que je me sois trompée.

- Oui, soupire t-il.

Je ferme les yeux, incapable de le regarder. Il me prend les bras, je me raidi devant son toucher.

C'est impossible. Il n'a pas pu m'entraîner avec autant d'assiduité pour au final me faire ça n'est ce pas ?