À cette simple idée, à celle que Marlène puisse encore se trouver dans cet enfer, à la merci de ces truands ... Son sang se mit à bouillonner tandis qu'il fut prit d'une sueur froide. Non, pas elle, tout mais pas elle. Il retourna avec précipitation dans le village. Sa colère aveuglante avait laissée place à l'inquiétude. Il se devait de trouver Marlène et si celle-ci se trouvait parmi les victimes, il ne saurait guère s'il pourrait continuer. Elle était la dernière chose qui le retenait dans ce monde autre que la vengeance.
Plus loin au centre du village, Adamantine et Lancelot se trouvaient face à face. Le haut de l'armure d'Adamantine avait été réduit en poussière et son corps était recouvert d'égratignure, il en était de même pour Lancelot. Chacun tenait ses distances, épuisés de ce combat où l'un et l'autre furent à égalité en terme de force et de technique. Cependant au même moment, un petit cercle magique lumineux blanc apparut au dessus de l'œil droit de Lancelot. Adamantine fut surprise quand il commença à marmonner tout seul et de manière haletante :
– Vous arrivez vraiment à la fin vous ...…. Oui … Oui je sais, ne vous inquiétez pas je vais en finir. Vous pouvez apprécier le spectacle maintenant.
Adamantine était hésitante, ce cercle magique n'était pas une bonne nouvelle. Devait-elle attaquer Lancelot maintenant avant que quelque chose de mauvais ne se passe ? Elle finit par se décider mais à ce moment ci, une autre voix se fit entendre, celle d'une jeune fille et qui provenait d'une ruelle adjacente à la place :
– Attends reste ici Volt ! C'est dangereux, on devait rejoindre maman mais tu t'es sauvés ! Viens s'il te plaît.
Un chiot blanc sortit tout à coup de la ruelle, poursuivit par une petite fille aux cheveux rouges et habillée d'une petite robe grise, c'était Marlène. Le chiot s'arrêta à la vue d'Adamantine et de Lancelot et s'assit sur le sol tirant la langue.
– Ah bah voilà tu t'es enfin arrêté ! s'exclama Marlène.
Elle attrapa le chiot sans remarquer ce qu'il se passait et se trouva à droite d'Adamantine. Au même moment, Lancelot sourit à la vue de la fillette pendant qu'Adamantine, elle, jeta un coup d'œil vers la fillette, surprise par son apparition. Toutefois, au moment où ses yeux revinrent sur Lancelot, il était trop tard. Celui-ci s'était déjà élancé dans la direction de la fille, pointant sa lame vers sa tête. Adamantine se jeta désespérément aussi dans la direction de Marlène pour essayer de parer le coup.
Elle se trouva devant la fille. Le temps semblait comme ralentit, la pointe de la lame de Lancelot était maintenant pointée vers le ventre de la chevaleresse. Son sourire ne s'était toujours pas effacé : cette situation était ce qu'il chercha. Adamantine dévia tant bien que mal la lame de Lancelot mais elle n'eut plus assez de force pour le faire totalement. La lame de Lancelot glissa contre celle d'Adamantine avant de finalement transpercer son abdomen. L'épée s'arrêta juste devant les yeux de Marlène qui avait une vue sur le sang qui y coulait. Lancelot approcha alors sa bouche de l'oreille droite d'Adamantine.
– Ah Ada, tu as toujours été trop vertueuse, c'est ton plus gros défaut. Si tu n'avais pas chercher à sauver cet enfant, tu aurais pus m'avoir si facilement … Ton cœur est tellement prévisible !
– Toi … balbutia faiblement Adamantine.
Lancelot retira sa lame et elle s'effondra au sol tout en crachant du sang. Marlène horrifiée cria :
– Madame non !
Elle se précipita vers Adamantine, lâchant le chiot qui se mit à mordiller la botte de Lancelot. Elle posa ses mains sur la blessure d'Adamantine et lui intima tout en pleurant :
– Ne mourrez pas s'il vous plaît ! Pas pour moi … Tenez bon !
Lancelot se mit encore à parler avec le cercle lumineux à l'œil :
– Vous voyez, je vous l'avais dit que je l'aurais ! dit-il fièrement…. Quoi la gamine ? Oui … Bah si vous le dîtes, bon …...Tient sale bête va !
Il mit alors un coup de pieds au chiot l'envoyant valser contre le mur. Celui-ci couina avant de perdre connaissance. Adamantine, elle, regardait Marlène qui essayait de retenir le sang. Elle lui intima faiblement :
– … F-f-fuis …
– Je ne pense pas que ça va être possible non ! rétorqua sadiquement Lancelot. Elle aussi va subir le même sort que toi !
– N-n-on ! refusa difficilement Adamantine.
Lancelot dirigea soudainement sa lame vers la tête de la fillette pour lui donner un coup fatal. Arborant toujours ce sourire sordide et dérangeant, il laissait voir sur son visage un certains plaisir à tuer, à faire souffrir.
Cependant, sortant des ténèbres à une vitesse époustouflante Mylon interposa son bras gauche recouvert d'écaille entre Marlène et la lame, bloquant le coup tout en repoussant sur sa gauche l'épée. Il était à quelque centimètre de Lancelot et profita du moment pour lui porter un coup de poing au ventre. Il y accompagna en plus de la magie de flammes pour propulser son bras encore plus vite. Ce coup envoya valser l'homme à l'autre bout de la rue, le faisant percuter un bâtiment dont le mur s'effondra. Mylon se retourna rapidement vers Marlène et lui demanda dans la panique :
– Tout va bien ?!
– Gr-gr-grand frère Mylon ! Elle a finit comme ça pour me protéger !! cria t-elle en parlant d'Adamantine.
Elle s'était mise à pleurer pendant que ses mains appuyaient sur la blessure d'Adamantine qui elle, saignait abondement. Mylon comprit tout de suite la situation et se précipita tout de suite aux côtés d'Adamantine. Il plaça ses mains sur la blessure avant d'émettre une incantation.
–« Stone Shot ! »
Cependant, sans crier gare, Lancelot qui s'était remis sur pieds lança un sort de terre qui fit propulser à toute vitesse dans la direction de Mylon un rocher de la taille d'une balle.
« Et m… » Allait dire Mylon avant d'être coupé par le projectile.
Il n'eut même pas le temps de soigner Adamantine qu'il dut se lever pour dévier la roche. Pour cela, il embua tout son bras droit de flamme bleu avant de la frapper. Le cercle magique blanc à l'œil droit de Lancelot était tout ce qui était visible dans sa direction. Mylon prit donc une position défensive avant de s'adresser à la fille :
– Marlène je m'occupe de lui. Toi, occupe toi de la dame, tu te souviens de mon cours sur la magie ? Tout repose sur l'imagination !
– O-oui, je vais essayer tout mon possible ! bégaya t-elle.
Lancelot se rapprocha doucement d'eux doucement. Mylon pouvait entendre son épée racler le sol à mesure que le malfrat se rapprochait. Celui-ci parla justement dans le nuage de poussières :
– Ça fait mal … Très mal !!! Tu croyais que j'allais tomber avec un seul coup salaud ?
À mesure qu'il se rapprochait, son corps se distinguait petit à petit. Le coup de poing au ventre que lui avait infligé Mylon avait détruit toute l'armure à ce niveau. On pouvait apercevoir sa peau qui avait un peut brûlée. Lancelot continua à parler tout seul :
– Ah je vous jure … Je suis pas assez payé pour ces conneries moi … L'attaque du village, la permission de recourir à toutes nos pulsions sans répercussion pour moi et mes gars, tout ça pour le débusquer. Sacrez sociopathe que vous êtes ... Vous voulez pas me filer un coups de main maintenant qu'il est là ?
Mylon ne comprenait pas mais une chose était sûr, il venait de révéler qu'il était le chef des bandits. Le chef de ceux qui avaient sauvagement décapités ces enfants, le responsable de ceux qui avaient brûlés, pillés le village, décimés des habitants et violés des femmes. Autant d'atrocités le faisaient bouillonner de rage. Il ne contrôlait plus très bien sa magie de flammes qui se dégageait de son bras gauche. Son visage s'était crispé d'une colère noire. Le sang qui teintait autrefois ses cheveux avait disparu, carbonisé par ses flammes.
Il se rua sur Lancelot mais bien que l'homme était blessé et aux portes de la mort, une lueur blanche émanait de tout son corps.
– Il lui reste autant de mana après tout ça ? se demanda Mylon perplexe. C'est comme si celui-ci allait imploser et jaillir de son corps. Je dois en finir vite !
Mylon était maintenant à trois mètre de lui. Or c'était trop tard, Lancelot leva son épée au ciel faisant jaillir à travers celle-ci une colonne de lumière. Une assez grande pour le toucher lui et les deux filles derrières. Il s'adressa sérieusement à Mylon :
– Il est trop tard jeune homme. Maintenant fait moi plaisir, rends toi ou j'abattrais mon épée, tuant ces demoiselles par la même occasion. Je ne pense pas que toi tu en périras mais bon, ça t'immobilisera assez longtemps pour que je puisse te capturer.
Mylon s'arreta alors, fixant droit dans les yeux cet ordure d'un regard noir. À sa colère s'ajoutait de la surprise.
– Me capturer ? demanda t-il. Ne me dit pas que …
– Et oui, tous cette désolation, tu pensais vraiment qu'on faisait ça juste pour de l'amusement ? Bhahahah, non, non, elle savait que tes principes moraux te ferais sortir de ton trou !
– Elle ?!
– Bon assez parlé, je perds mon temps. Essaye un peu de résister à ça !
Il commença à descendre son épée se faisant abattre cette colonne de lumière. Mylon se tenait en face hésitant, il n'avait qu'une fraction de seconde pour réfléchir :
Que faire ?! Si j'esquive le coup, elles vont se faire toucher par cette vague d'énergie de lumière !
"Et merde !" dit il à haute voix avant de lever ses mains au ciel, attrapant la colonne de lumière avant que celle-ci ne s'abatte au sol. Cependant la charge d'énergie était lourde, trop lourde, ce qui lui fuit perdre l'équilibre, il s'effondra sur son genoux droit tout en essayant de repousser cette énergie.
Il jeta rapidement un coup d'œil derrière lui, la colonne n'était plus qu'à deux mètre de hauteur de la tête de Marlène qui s'était agenouillé auprès d'Adamantine. La peur pouvait se lire sur son visage. Elle était comme pétrifiée, fixant cette colonne de lumière.
Cette vague d'énergie créait aussi des bourrasques de vent faisant flotter les cheveux de Mylon et Marlène.
Non, pas maintenant, je ne peux pas flancher maintenant. Se dit-il. Je ne veux pas perdre encore plus de proche, pas Marlène, non !
Il repensa encore une fois à Jessie, James, leur cadavres, une image de sa mère dans ses bras, crachant du sang et lui répétant ses derniers mots :
« V-vie pour nous Mylon, sans regret, tu en as le droit … Je-Nous ne voulons que ton bonheur, n'abandonne jamais, ne cède jamais. Tu dois vivre … Je t'ai-aime mon cœur, je t'aimerais toujours comme mon fils ». Elle regardait Mylon dans les yeux et expia un dernier soupire avant de mourir dans ses bras. Lui qui n'étai encore qu'un enfant ... On put l'entendre appeler sa mère plusieurs fois en pleurant avant de revenir à la réalité. -
Il rouvrit les yeux, le regard déterminé, des flammes bleues apparurent tout d'un coup autour de son corps : sa rage, sa détermination ... Il était en train de rediriger ces sentiments dans son mana qu'il transformait directement en flammes. Le sol autour de lui commençait à fondre à cause de la chaleur exercée par les flammes. Il commençait peu à peu à se relever, en même temps que ses flammes rongeaient la vague d'énergie de Lancelot.
– Qu'est-ce que ? s'interrogea Lancelot dans une certaine panique. Je croyais qu'il ne devait pas être aussi fort ?! Ne crois pas que j'ai tout donné espèce de monstre !!!
Il utilisa toute ses forces pour abattre son épée mais cela restait toujours insuffisant. Mylon dans un dernier effort repoussa la colonne de lumière vers le ciel et la brisa en millions de petites particules, éclairant le ciel en blanc.
– Qu- ?!
Mais avant de pouvoir réagir ne serait-ce qu'un instant, Lancelot se fit transpercer la poitrine par le bras de Mylon qui s'était propulser toujours entouré de flammes vers lui. Il cracha du sang lorsque Mylon retira son bras de sa poitrine en coupant de suite ses flammes pour observer Lancelot s'écrouler au sol. Il se tenait au dessus de lui et s'exprima :
– Plus jamais je ne vous laisserais faire maintenant !
Il se retourna ainsi rapidement pour se rendre auprès de Marlène, mais à peine au premier pas fait, un bruit strident provint du corps de Lancelot. Le cercle magique blanc au dessus de son œil droit clignotait et émettait ce son. Il se retourna vers le corps, prit alors de sueur froide. Une voix grésillante à l'allure féminine sorti du cercle :
« J-je t'a—ai trouvé ! Tu n-ne m'é-é-échappera plus maintenant ... »
Le cercle disparut de suite avec la voix et plus aucun mana n'émanait du corps de Lancelot. Mylon fut pris d'une crise de panique, la voix résonnait dans sa tête et le contre-coup de son utilisation abusive de mana lui fit tourner la tête. Il n'arrivait pas à reprendre son souffle. Il se perdit alors dans ses pensées :
C'était donc vraiment eux ?! Non, non, non ! Je lui avais promis de vivre sans regret. Je n'ai jamais voulu directement me venger car je savais qu'elle n'aurait jamais voulu ça pour moi... Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?! J'en ai marre de tout perdre …
En proie à l'angoisse, Mylon fut ramener à la réalité par les cries de Marlène :
– Grand frère, à l'aide !!! Vite s'il te plaît, elle ne respire plus !!
Marlène était en larme. Elle avait fait de tout son possible pour sauver Adamantine et réussit à réparer les organes vitaux de la femme. Toutefois, avec son peu de mana elle n'avait pu soigner le reste. Adamantine perdait toujours du sang, Mylon revenu à la réalité se précipita vers elles. Il s'agenouilla alors pour prendre le pouls d'Adamantine.
– C'est vraie son cœur ne bat plus ! Se dit-il. Non elle ne doit pas mourir, pas devant Marlène. Ce n'est pas le genre de souvenirs qu'elle devrait garder toute sa vie !
Il se mit donc à soigner la blessure d'Adamantine avec le peu de mana qui lui restait. Une fois fait, il se mit à faire un massage cardiaque à la chevaleresse. Il alternait ceci avec du bouche à bouche dans l'espoir de faire rebattre son cœur en regardant avec intervalle régulier si elle respirait mais le massage n'avait pas l'air de fonctionner. Marlène sanglotait aux côtés d'un Mylon désespéré qui intima ainsi à la chevalière :
– Allez n'abandonne pas maintenant. Tu es une chevaleresse, bat toi au moins pour vivre !
– Ne mourrez pas madame, s'il vous plaît ! rajouta Marlène toujours en sanglot.
À mesure du geste, Mylon infusait de son propre mana dans le corps d'Adamantine pour essayer de redémarrer son mécanisme. Mylon paraissait inquiet et fatigué, épuisant déjà ses réserves de mana. Cela se voyait par des sortes de fissures rouges d'énergies qui apparaissaient sur son visage.
– Je vous en prie Stella, supplia t-il à la déesse. Trop sont mors ce soir ... épargnez la s'il vous plaît !
Adamantine réagit subitement au moment en crachant d'un seul coup le sang qui avait remplit ses poumons.
– Mylon tu as réussis ! clama Marlène qui affichait un sourire. Elle respire, elle respire !
Marlène essuya ses larmes tandis que Mylon soulagé mais à bout de force, commença à s'effondrer sur Adamantine qui était toujours inconsciente. Cependant il se retenu de tomber en revenant à la réalité :
Non je ne peux pas m'effondrer ici, pas encore, c'est trop dangereux, il pourrait rester des bandits !
– Ca va grand frère ?! T'es tout pâle et tes yeux ! Même, c'est quoi ces fissures ? On fait quoi maintenant ?! demanda Marlène anxieuse.
Elle regarda soudainement autour. Elle avait poursuivit au départ Volt, son chiot mais il avait disparut … Mylon commença à soulever Adamantine et la plaça sur son dos. Il ordonna alors d'un ton sec :
– Vient Marlène ! On va s'abriter dans un des bâtiments pour le moment, le temps que je reprenne des forces.
Il titubait et tenait à peine debout avec la chevaleresse sur son dos. Marlène le vu et acquiesça sans poser de question. Ils disparurent tous les trois dans une allée de la place de l'église alors que celle-ci même s'effondra sur le corps sans vie de Lancelot...