Sentant son aura, Mylon se précipita d'une grande vitesse et plaça son épée en bois au niveau du cou de la personne. Il la fixa droit dans les yeux d'un regard noir pour grogner :
— Morganna…
— Je t'ai manqué ? ria t-elle. Je t'avais bien dis que l'on se reverrait …
Ses cheveux commencèrent à prendre du volume et à se déplacer tel des tentacules, l'entourant sans vraiment le toucher. C'est alors qu'il put entendre une autre personne :
— Sorcière, je croyais que nous devions s'affronter en guise d'entraînement. Pourquoi t'en prendre à un sans magie ?
— C'est comme ça que tu le perçois, Rex ? Tu es un loup pas si futé à ce que je vois. Mais soit, je vais te montrer dans quelques instant…
Sans qu'il ne le remarque, Morganna portait avec ses cheveux un pinceaux recouvert d'un liquide violet. Le remarquant, Elio se précipita pour aider Mylon. Il profita de la poussière du sol pour en envoyer une grande quantité dans leur direction et ce, d'un balayement de pieds. Il profita de ce nuage pour tirer Mylon en arrière et prendre une position de garde. Il lui informa alors :
— Fait attention ! Ce pinceau, ce liquide… C'est celui qui est utilisé dans les rituels d'asservissement.
C'est la même chose qu'a utilisée la Reine face à la primordiale ? se dit Mylon.
— Merci bien en tout cas. J'ai l'impression que cette rousse ne va pas me lâcher de sitôt…
— C'était donc ça tes intentions, Sorcière ? questionna Rex. Je ne comprendrais jamais la femme que tu es, à vouloir asservir autant d'homme pour les jeter après.
— Voyons mon grand loup, toi qui est un thérianthrope, tu devrais le comprendre non ? Si un jouet, je veux dire, un compagnon de « jeux » se casse, tu le remplace pour la survie de la meute ? Et bien c'est pareil… On va juste dire qu'ils sont juste trop faibles pour supporter mes jeux. J'en ai déjà perdu quatre en deux jours.
Il grogna un coup puis regarda dans leur direction mais plutôt vers celle d'Elio. Il l'étudia comme un prédateur le ferait sur sa proie et le reconnut ainsi.
— Toi, c'est toi le pot de colle, celui qui est toujours après elle…
— Ah, R-Rex… bégaya Elio. Cela fait quoi, un jour ou deux ? Toi aussi, elle te-
Il n'eut pas le temps de continuer que Rex s'élança avec son corps gigantesque sur lui. Il se protégea le visage de ses avant-bras mais, avant qu'il ne puisse sans rendre compte, Mylon s'était mis sur le chemin du thérianthrope et prit le coup de poing à sa place. Le coup produisit un énorme claquement qui vint résonner dans la place, attirant les regards de tous. Toutefois, bien que ce fut un coup venant de cette montagne de muscle, Mylon ne vacilla pas. Rex n'arriva qu'à lui faire détourner la tête, son poing appuyant toujours sur le visage du jeune hybride. Mylon, lui, le regardait véhément et droit dans les yeux. Il s'efforça de tourner le visage, résistant à la force titanesque du thérianthrope et lui intima froidement :
— C'est tout ? Tu veux continuer ou … ?
— C-comment ?!
— Je te l'avais dis Rex, intervint hautaine Morganna. Je ne m'intéresse qu'aux toutous les plus intéressants !
Cependant, ayant été prévenu de la présence de Morganna et de son pinceau, des membres de l'église de Mitra intervinrent et entourèrent les deux perturbateurs, tous armés d'épée et équipés d'armure en maille de fer. L'un d'eux se mit à parler :
— Halte ! Vous êtes en possession illégale de Mélusine. Mademoiselle Morganna, veuillez nous concéder votre pinceau et nous suivre jusqu'à la cathédrale.
Toutefois, elle sourit face à cette situation. Ses cheveux s'agitèrent et elle commença à léviter. Sa robe virevoltait à cause d'un vent qui avait l'air de provenir d'elle. Dans cet acte, elle fit élever du sol des cailloux dont se dégagèrent des éclaires qui se déplaçaient autour d'elle, comme si elles étaient doué de vie. À vrai dire, on aurait pu croire qu'un serpent de tonnerre se déplaçait autour de la sorcière, ondulant de cailloux en cailloux bien qu'ils ne soient pas censé pouvoir conduire l'électricité. C'est ainsi que, dans sa position de supériorité, qu'elle clama en les pointant du doigt :
— Vous êtes sûr de vous les garçons ? Je ne voudrais pas avoir à vous rôtir vivant voyez vous.
Qu'est-ce que … ? s'étonna Mylon. Elle arrive à maîtriser plusieurs éléments en même temps ?! C'est mauvais, sans utiliser la magie, ça va être compliqué de…
— Voyons, voyons, ma chère ! intervint soudainement une énième personne. Ce serait vraiment dommage que l'on ait à employer chacun toutes nos forces.
Ils remarquèrent tous l'arrivée d'un homme habillé d'une tunique liturgique composé d'une soutane blanche surmonté d'un mozzetta rouge. Les mains dans son dos, il regardait avec un faux sourire Morganna qui commençait à se calmer.
— Si ce n'est pas l'évêque d'Elmoth ! s'exclama t-elle.
Elle se lécha les lèvres à la vue de la personne et redescendit au sol, annulant tous ses sorts.
— Mes chers, s'adressa l'évêque à ses camarades. Rangez vos épées, j'ai la situation bien en main.
Les membre de Mitra se regardèrent hésitant mais c'était quand même l'évêque ! Ils acquiescèrent et reprirent leur route sans plus de questions.
— Qu'est-ce que tu veux ? interrogea Morganna. Je ne pense pas que tu puisses m'arrêter à toi tout seul.
L'évêque se rapprocha d'elle tout sourire et lui rétorqua :
— Tu sais très bien ce qui arriverais si je me donnais à fond contre toi. Nous ne voulons tous les deux pas de ça.
— Parle pour toi ! Un peu d'exercice ne me ferait pas de mal, j'étais partis pour en faire avec Rexinou…
— J'ai ordonné à mes hommes partir mes hommes, Morganne. Mais je souhaiterais tout de même que tu me remettes ce flacon de Mélusine.
Il la regarda intensément dans les yeux en lui tendant la main, demandant par son geste qu'elle le lui remette. Elle roula des yeux puis sourit étrangement, avait-elle un plan ? D'ailleurs, que se passait-il ? Mylon etElio furent perdu par la situation. Ils ne faisaient qu'assister depuis un moment. Tout s'était déroulé si rapidement et Rex, lui, grimaçait d'ennui.
C'est alors qu'elle répondit enfin à l'évêque :
— C'est d'accords Maximilien, mais seulement si tu me payes un verre !
— Partons sur ça alors…
Elle lui remit donc le flacon et les deux partirent ensemble sans donner plus d'informations, laissant nos deux héros ébahis devant la scène.
— Mais qu'est-ce qu'il vient de se passer ? s'exclama Mylon. Ils se connaissent ?
— Alors là, aucune idée, renchérit Elio. Je la connaissait de rumeur mais là…
C'est alors qu'ils virent Rex grogner et lui aussi se mit à reprendre son chemin. Toutefois, il leur donna quand même un bout d'information :
— Cherchez pas le lapin dans son terrier, les deux se connaissent. Essayez juste de rester éloigné d'elle, elle aime bien casser les faibles et s'amuser avec ce qu'elle trouve intéressant. De jouer avec les forts.
Cependant, il se retourna une fois de plus pour donner un regard de prédateur à Mylon.
— Surtout toi Damné, résister à un de mes coups… La prochaine fois j'aurais une revanche, tu vas voir. Nous nous reverrons certainement dans d'autres circonstances.
Il s'en alla lui aussi et les laissa seuls au milieu de la parcelle d'entraînement. L'endroit avait été déserté après le grabuge causé par Morganna et Rex. La peur qu'imposait ces individus se fit ressentir par Mylon qui demanda ainsi à Elio :
— Comment la ville n'a déjà pas fini à feu et à sang avec ces gens-là ?
— Tu l'as vu par toi même, non ? L'église de Mitra arrive à les gérer et à éviter les trop grands conflits. Surtout récemment avec elle…
Ils décidèrent ensuite d'arrêter pour aujourd'hui après ce qu'il venait de se passer. Avec tout ça, l'horloge de la cathédrale sonna dix-sept heures. Il était temps pour Mylon de partir pour retrouver Adamantine. Toutefois, Elio lui demanda :
— Attends ! Dis moi, tu es disponible dans les prochains jours ? Pour continuer, je veux dire…
— J'imagine ? souffla Mylon. Par contre, je ne serais pas disponible après quinze heures voir seize. Je dois aller aider le couvent de Lumis dans sa rénovation.
— Laisse moi t'aider alors !
— Que- pourquoi ?
— Je dois bien te remercier de m'aider d'une façon, non ?
Mylon plissa des yeux. Elio était donc si généreux ? Enfin, lui l'était en acceptant de l'aider aussi et vice-versa. C'était ça l'amitié ? Il hésitait et voulut en avoir le cœur net. Il lui demanda alors sur le chemin du retour :
— Dit Elio, pourquoi me considères tu comme ton ami ?
— Bah ! On a combattu ensemble voyons ! En plus, on a déjà échanger sur nos relations. Je vois pas ce qui pourrait ne pas faire de nous des amis, non ?
Était-ce de la naïveté ? Mylon vit Elio comme un enfant mais cela le fit légèrement rire, surtout qu'Elio connaissait ses origines d'hybride mi-démon. Tient, c'était la première fois qu'il avait un rire authentique avec une personne, hors Marlène et Adamantine.
— Je vois, ria Mylon. J'imagine que cela ne peut faire de mal ? Mais tiens, qu'est-ce qu'il te voulait sinon Rex ?
— Ah ça… Hum, alors. On va dire qu'il ne peut pas me sentir ? Enfin, on- c'est à dire que l'on est attiré par la même personne.
— Ah, compliqué, compliqué… C'est vrai que je ne sais pas si je pourrais me retenir si je voyais quelqu'un intéressé par Adamantine.
Il y eu alors un moment de gêne. Toutefois, ils allaient bientôt arriver à un embranchement de ruelle où ils devraient se séparer mais Elio lui demanda avant :
— Mais pourquoi la sorcière rouge en a après toi ?
Mylon pointa alors son cache-oeil et Elio comprit directement. Cependant, pour plus de précision, Mylon ajouta :
— Elle m'a surprit à un moment où je ne cachais pas mon mana et voyant « un Damné » doté de magie, elle s'est doutée de quelque chose et depuis, elle me poursuit si on peut dire ainsi. Cela ne fait que la deuxième fois que je la croise…
D'ailleurs, peut être est-ce différent comme pour le cas de Dame Dragnir ? La cheffe des Valkyries ressemblait à une Damné mais possédait quand même de la magie. Elle s'est dite « née comme ça ». Peut-être que cette femme me pense être comme elle ?
— T'as vraiment pas de chance dis donc.
Il tapota alors Mylon dans le dos en affichant un sourire, puis s'exclama :
— Si jamais tu as un soucie, n'hésite pas ! Tu m'as protéger de Rex, je te dois bien ça.
Enfin, c'était pour lui rendre la pareil qu'il avait prit le coup mais soit. Cela montrait le côté solaire d'Elio. Ils arrivèrent à l'embranchement mais quelque chose attira l'oeil de Mylon. Quelque chose de morbide, de funeste, quelque chose qui lui provoquait un ressentit en lui ne pouvant être décrit avec de simple mots. Il grogna donc :
— Non ce n'est pas… De-de, de l'es-
(Petite apparté, j'avais sauté le prochain capitre lors des publications ! J'assaie de résoudre le problème mais pour le moment, il se trouve à la fin)