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Scepticisme

— Attends… Tu n'es pas sérieux j'espère ?! Tu as pris un coup sur la tête dans le donjon ?! rétorqua Artoria en écoutant le récit surréaliste de Fenris. Des dieux ?! Ne me fais pas rire, ce ne sont que des contes pour enfants… Cette histoire est complètement tirée par les cheveux !

Sa réaction pragmatique fit soupirer le loup géant qui ne semblait pas surpris :

— Que tu les croies ou non, les choses sont comme elles sont.

Lissandra quant à elle faisait une fois de plus preuve d'ouverture d'esprit et ne dénia pas la moindre de ses paroles. Elle décortiquait chacune d'elle dans son esprit avec une excitation palpable. Malgré cela, une question la plongeait dans une forme de tourmente.

Est-ce que cela valait le coup d'être appris en dépit de toutes ces horreurs ?

Comme pour l'ignorer, Artoria esquiva finalement la thématique de cette discussion. Elle se dirigea plutôt vers la soi-disant étrange apparence de Sin :

— Est-ce pour cela qu'il ne quitte jamais son casque ? 

— Oui et non. Il a fini par se faire à son nouveau visage. Le problème serait plutôt qu'il est considéré comme un monstre auprès des vôtres. Il préfère donc le cacher à l'extérieur pour éviter de se faire remarquer. Après ce n'est pas le seul... Je dois faire de même avec ma taille gigantesque. Les humains ont vraiment peur de ce qu'ils ne comprennent pas, c'est pathétique...

— Attends… Tu peux altérer ta taille ?!

— Oui. J'ai tendance à prendre la forme d'un chiot en ville.

— Oh, mais… Ce doit être trop mignon ! J'aimerais bien voir ça ! s'exclama-t-elle.

Artoria caressa soudain la tête du loup géant avec une certaine frénésie. Son geste semblait être une incantation qui allait réaliser son rêve en le transformant sur le champ.

— Hé ! Mais qu'est-ce que tu fais ?! Je ne suis pas une vulgaire lampe ! 

— Euh, comment ça ?

— Rien… Si tu veux voir cette forme, tu devras attendre que nous approchions de la cité. Mais avant cela, je vais vous expliquer la suite de notre rencontre avec Sin.

En reprenant son calme devant cette agression inattendue, il reprit le cours de son histoire :

— Par la suite, je lui ai demandé s'il avait des souvenirs de ce qu'il s'était passé dans la grotte. Au début, ses propos se montraient flous et incohérents, mais il finit par me dire quelque chose qui clarifia la situation… 

Fenris raconta en détail la rencontre entre Sin et Loki, ainsi que le pacte que ces derniers avaient scellé. Finalement, il arriva au point crucial de la conversation :

— En résumé, il a été désigné comme étant le champion d'un dieu, et plus précisément celui de Loki, mon père.

Sans surprise, cette anecdote embrasa de nouveau la conversation auprès d'Artoria. Elle ne semblait décidément pas prête à l'entendre.

— Je reste quand même sceptique par rapport à ces histoires de dieux… fit-elle en croisant ses bras.

— Et pourquoi cela ?

— Hé bien... Qu'un animal communique c'est une chose. Après tout, les Esprits sont reconnus depuis des temps très anciens. Que Sin soit possédé par une entité inconnue c'en est une autre. Là, tu décris un dieu en chair et en os qui débarque pour proposer ses pouvoirs à un humain ! Si c'était la vérité, alors pourquoi personne n'en parle ?!

— Je ne sais pas pourquoi ils sont aussi cachotiers, mais les dieux vivent parmi vous depuis des siècles, voire des millénaires ! Certains ont des relations amicales, amoureuses, et même sexuelles. D'autres ont également des enfants avec vous !

— Im-Impossible… rétorqua Artoria en reculant.

— Je ne te comprends vraiment pas... De quoi as-tu peur ?! Tu es vraiment le stéréotype même de l'humain de base et j'en suis moi-même effrayé ! As-tu vécu recluse toute ta vie ?! Tu devrais prendre exemple sur l'ouverture d'esprit de cette fillette. 

— Ce n'est pas ça… Mon éducation a été tout autre ! Et de voir qu'en l'espace d'un instant tout ceci est remis en question… Oui, j'ai du mal à l'accepter !

— Il faut un début à tout... L'ignorance est un poison, un jour tu t'en rendras compte.

— Si tu le dis...

— Hmm… Je… Je ne suis pas surprise, ajouta Lissandra en s'immisçant dans le débat. Après tout, la Kabbale prône l'existence de Chaos qui est considéré comme un dieu... Par contre, je… je n'ai jamais entendu parler des champions, à quoi se résume leur rôle ?

— Pour faire court, c'est l'équivalent de vos héros. Ils aident les dieux à effectuer des tâches, qu'elles soient personnelles ou pour le bien de la communauté.

— Je vois… Mais si ce sont des héros… Cela pourrait sous-entendre que…

— Si c'est ce à quoi tu penses, oui. Les héros de la Grande Guerre étaient pour la plupart des élus des dieux.

— Mais… Ce… Ce n'est écrit nulle part ! P-Pourquoi un tel fait n'a-t-il jamais été évoqué ?! s'exclama Lissandra d'un air scandalisé.

— Je ne peux pas te dire toutes les raisons, mais la plupart des dieux se sont toujours faits discrets, et les gens qui le savent le sont tout autant. Vous aussi, vous devrez le rester à ce sujet.

Devant cette remarque soudaine, les deux aventurières acquiescèrent sans hésitation.

— Bien. Concernant la suite… Après avoir accepté les conditions de Loki, Sin se serait fait tuer selon lui, puis il a repris connaissance à l'extérieur. Étant donné qu'il n'y avait pas de témoins, ce passage reste également flou… Pour ma part, s'il a récupéré les pouvoirs de Hela, alors il aurait clairement la capacité, comme elle, de naviguer entre la vie et la mort.

— Cela voudrait dire qu'il est… immortel ? supposa Lissandra.

— C'est une éventualité, mais je n'en suis pas non plus certain. Il a les pouvoirs d'un dieu, mais n'en est pas un pour autant... Et puis je n'ai pas assez confiance en ma sœur pour assurer qu'il ne lui arrivera rien tôt ou tard… Il faut savoir que les champions ont tous la possibilité de dépasser leurs limites, c'est d'ailleurs ce qui désigne la "Transcendance". Néanmoins, la transformation que j'ai observée dans la grotte n'avait rien à voir avec cela, où alors elle était bien trop avancée pour ses capacités actuelles. De plus, étant donné qu'il était inconscient, cela veut dire qu'il n'avait aucun contrôle sur ce qu'il faisait.

— S'il n'avait aucun contrôle et qu'il tuait tout ce qui bouge, il reste donc dangereux... conclut Artoria avec pragmatisme.

— Malheureusement. Dans ce cas, ce n'est pas un avantage, mais plutôt une malédiction. Je reconnais bien là les desseins de mon père…

— V-Votre père... Est-il si cruel que ça ?

— Oui. Il a tendance à faire ce qu'il lui plaît sans se préoccuper de l'éthique, tant qu'il peut arriver à ses fins ou s'amuser… Après m'avoir raconté son histoire, Sin m'a demandé de récupérer le corps de son maître qui l'accompagnait. Je l'ai escorté jusque-là, puis nous sommes repartis ensemble vers Horizon.

— Quand j'y repense, comment ont-ils fait pour se retrouver dans un tel merdier ? demanda Artoria sans perdre la moindre curiosité à propos du récit de Fenris.

— Lui aussi était surpris. À la base, ce n'était qu'une simple mission de récolte. Puis finalement, ils sont tombés sur cette escouade avec ce warlord à leur tête. Les informations de la Guilde étaient totalement erronées…

— Étrange en effet… Et qu'est-il arrivé à ce seigneur orc ?

— Aucune idée. Il n'y avait que des tas cendreux à côté du cadavre de son maître et il était impossible de savoir s'il en faisait partie… 

— Je vois…

— Une fois rentré à Horizon, nous avons rejoint un manoir en ruine situé sur la grande colline qui surplombe la cité. Il s'agissait de leur foyer à tous les deux. Sin enterra la dépouille dans le jardin à l'arrière du bâtiment, sous un cerisier éternel. Durant les semaines suivantes, il a passé le plus clair de son temps au pied de cet arbre à méditer et lire ou bien dans une taverne. Étant donné qu'il ne sentait jamais l'alcool en revenant, je trouvais que c'était une étrange manière de faire son deuil pour un humain ! 

— Peut-être cherchait-il une autre compagnie que la tienne ! ricana Artoria.

— Cela m'étonnerait fort ! Je suis bien trop intéressant pour être ignoré ! rétorqua Fenris avec une prétention assumée.

— C'est bien ce que je dis… ajouta-t-elle d'un soupir imperceptible.

— Pour s'excuser des problèmes occasionnés par la mission, Sin a été grassement dédommagé par la Guilde, poursuivit-il. Par ailleurs, il a aussi obtenu une copieuse récompense pour l'extermination de l'escouade orc, même s'il n'y était pour rien, ha ha. L'organisation lui proposa de monter de rang, mais étrangement il refusa. Je ne lui ai pas demandé pourquoi, mais il devait avoir ses propres raisons… 

— C'est vrai qu'il est fort, bien trop pour son rang actuel... C'est bien la première fois que je vois un aventurier refuser une promotion ! s'exclama Artoria avec la même surprise.

— Il n'est pas bizarre pour rien ! Mais ça ne m'a pas empêché de rester à ses côtés quelques temps pour l'observer. Après tout, le choix de mon père m'intriguait au plus haut point… Au final, mes premières conclusions furent décevantes, car il avait tout d'un humain lambda. Avant cette soudaine transformation, Sin devait être un garçon frêle, féru de connaissances. Il n'avait vraiment rien d'un guerrier… Pour être franc, il passait le plus clair de son temps le nez dans un bouquin. Il faut dire que le vieux manoir en regorgeait déjà à l'époque. Il profita donc de ses nombreuses récompenses pour faire réparer en grande partie les ruines et consolider la grande bibliothèque qui s'y trouvait par la même occasion. Même si mes éloges à son égard se voulaient peu flatteurs, il restait agréable à vivre, débordait d'énergie et était très souriant. La mort de son maître n'avait pas l'air de l'avoir abattu, mais il mit quand même un certain temps à prendre ses marques sans lui. 

— Chacun réagit à sa façon dans ces moments-là… déclara Lissandra.

— Il faut croire, affirma Fenris. Il s'est habitué à son nouveau corps petit à petit, malgré des débuts compliqués. Je le disais frêle, car ses gestes étaient ceux d'un enfant, ce qui donnait des résultats déroutants avec la force qu'il venait d'acquérir. Il brisait la plupart des choses qu'il tenait en main, il cassait les portes ou les fenêtres lorsqu'il les refermait.

— À ce point-là ?! demanda Artoria.

— Oui, il se prétendait épéiste avant ces événements, mais je pense plutôt qu'il n'était qu'un simple magicien d'un point de vue physique ! Étant donné que le Chevalier Noir est l'une des classes avec le plus de force et qu'il devait déjà y prétendre à cet instant-là, l'écart de niveau était assez absurde...

— En effet ! affirma-t-elle en riant.

— Nous avons passé une bonne année comme ça, le temps pour lui d'être apte et prêt pour repartir à l'aventure, conclut Fenris.

*

Fenris acheva le récit de sa rencontre avec Sin, tout en palabrant d'anecdotes parfois futiles. Il se contenta du strict nécessaire pour effacer les zones d'ombre qui auraient pu se créer lors de cette journée. Concernant Artoria, qui restait sceptique sur de nombreux points, il n'insista pas et laissa Frigga lui expliquer la suite.

Moi qui avais trouvé que c'était un connard prétentieux... Finalement, il n'a pas non plus l'air d'avoir eu une vie simple, songea Artoria en plaçant ses mains derrière son crâne doré.

Lissandra semblait tout aussi pensive. Intriguée par ce flot de mystères qui entourait le duo, elle ne se doutait pas que cette première journée la déstabiliserait autant. Malgré cela, elle éprouvait de la reconnaissance envers la franchise de la bête :

— Merci, Sire Fenris ! s'exclama-t-elle en souriant. 

— Mais de rien !

Cette longue histoire occupa tout leur temps au point de ne pas le voir filer. Sans s'en rendre compte, ils arrivèrent à l'entrée du sentier de la forêt.

— Hmm… La belle au bois dormant est toujours évanouie on dirait, nota le loup géant avec un soupir.

— Il… Il va bientôt se réveiller ?

— Oui. À vrai dire, il ne maîtrise que partiellement son pouvoir… Et cette bourrique ne fait pas grand-chose pour s'améliorer ! Bref, cet état de fatigue varie en fonction de la durée passée sous cette forme et des blessures qu'il reçoit. 

Fenris leva la tête et renifla l'air ambiant.

— Je pense qu'on approche de la fin. Peux-tu descendre, fillette ?

— O-Oui, bien sûr.

Une fois celle-ci à terre, il arbora un sourire malfaisant, agitant sa grande queue comme s'il jubilait de sa future bêtise. 

Soudain, le loup géant se mit à bondir sur place avec une brutale férocité. Encore affalé dessus et sans maintien, Sin fut inévitablement éjecté au sol.

Les deux aventurières exprimèrent une mine déconfite, ne comprenant pas ce qui venait de se produire.

— Tu es malade ?! braya Artoria.

— À moins que tu puisses le porter sur ton dos pour le reste du trajet, c'est le moyen le plus efficace pour le réveiller, rétorqua-t-il.

À l'approche de la cité, Fenris reprit son apparence de louveteau sous un grand panache de fumée blanche. Passant ainsi de la forme d'un monstre géant à celle d'une petite peluche.

En le voyant ainsi, la stupeur des deux jeunes femmes s'effaça instantanément.

— Oh ! Il est trop mignon ! firent-elles avec un air niais.

Toujours flatté par les effets que procure cette apparence, il leva la tête avec fierté et s'adressa à Lissandra :

— Si tu le désires, fillette, je te fais l'honneur de me laisser porter dans tes bras !

Des étoiles brillaient dans les yeux azurés de l'élémentaliste. Elle s'exécuta alors sur le champ sans la moindre protestation. 

Malgré son sérieux, Artoria exprima une forme de jalousie devant ce privilège qui n'en était pas réellement un. Profitant de cette apparence fragile et bien moins intimidante que l'originale, elle s'approcha discrètement de Fenris avant de lui tirer la babine.

— Tu vois que tu peux être charmant quand tu veux !

— Ne sois pas trop familière, humaine ! rétorqua-t-il avec un air noble. J'ai dévoré des gobelins lors de ce sauvetage, je pourrai encore te tuer sous cette forme avec un simple rot !

Pendant qu'ils se chamaillaient, Sin se mit à gémir. Il se releva avec difficulté et regarda les alentours, sonné.

— Argh... À ce que je vois... On est tous sortis de là entiers...

— Tu t'es enfin réveillé ! Oui... nous n'avons rien. Merci pour votre coup de main ! Si vous n'étiez pas arrivés, allez savoir ce qu'il se serait passé, affirma Artoria en se grattant le crâne, gênée. 

Il hocha la tête pour acquiescer les remerciements du paladin et la bascula aussitôt en direction de la bête.

— Sinon... tu peux me dire pourquoi j'étais affalé par terre, Fen ? 

Sous cette remarque accusatrice, le louveteau prit soudain un air innocent :

— Hum… Je ne vois pas de quoi tu parles… Je viens tout juste de te déposer avec la plus grande délicatesse !

— … Je te retiens, sac à puces, soupira Sin, désespéré par la malice de son partenaire.

— Oh ! C'est bon ! Tu aurais préféré que je te pisse dessus pour te réveiller peut-être ?!

Lissandra tira avec légèreté sur l'une de ses minuscules oreilles poilues.

— Vous manquez d'élégance, Sire Fenris…

— Et toi, petite... Tout va bien ? lui demanda le chevalier.

— Hé bien… Oui ! Merci pour tout ! répondit-elle en faisant une révérence maladroite. 

Son mouvement brusque bouscula alors le louveteau qui prit cette fois-ci un air agacé :

— Doucement, fillette ! Heureusement que tu as des petites mamelles sinon je me serais fait écraser !

Suite à cette réflexion douteuse, l'élémentaliste le foudroya d'un regard méprisant avant de le lâcher subitement par terre. Non rassuré par cette réaction exagérée, Fenris se trouvait dans une position délicate, car elle aurait facilement pu le piétiner sous l'effet de la colère.

— Ne complexe pas pour ça ! Tu es encore jeune, ça viendra ne t'inquiète pas ! répliqua Artoria avec sa franchise habituelle.

Lissandra rougit et croisa les bras pour masquer sa poitrine, faisant de nouveau soupirer Sin.

— Si vous avez été comme ça tout le long de la route, j'ai eu de la chance d'être inconscient jusque-là…

À son insu, le chevalier fit rire tout le groupe.

— À ce propos, je leur ai parlé de notre rencontre et de ton statut de champion, déclara Fenris.

— Oh... d'accord. Je ne pense pas que tu seras blâmé pour ça étant donné les circonstances. Comme quoi, tu peux te rendre utile parfois.

Le louveteau grogna en montrant toutes ses dents. Vu de l'extérieur, cela s'avérait plus adorable qu'effrayant.

— Si tu veux me faire pitié, c'est réussi, ajouta Sin pour enfoncer le clou.

Ne s'avouant pas vaincu, Fenris chercha du réconfort auprès de Lissandra. Il fit les yeux les plus mignons possibles pour retourner dans ses bras. Cependant, celle-ci ne paraissait pas de cet avis :

— Vous ne vous en sortirez pas comme ça ! s'exclama-t-elle en détournant la tête.

— Bon, très bien ! Je… Je suis désolé.

Sa volonté étant faible, la jeune fille finit par céder face à cette apparence adorable et ces excuses plates.

— Hmm... j'ai raté quelque chose ? C'est la première fois que j'entends ce sale petit rat s'excuser, demanda Sin abasourdi par la scène qui se jouait devant lui.

— Bien sûr ! Figure-toi que j'ai trouvé une nouvelle maîtresse ! 

— ...

Le chevalier se retourna en silence et partit comme s'il venait de conclure une affaire.

— Hé ! Quoi ?! Attends, reviens ! aboya la divinité, paniquée.

Les deux aventurières se mirent à rire. L'humour qui se dégageait du duo apaisait la peine qu'elles ressentaient suite aux récents événements.

— Allez, on rentre.

Les survivants de cette exploration mortelle étaient tous sur pied et se dirigeaient vers Horizon. Maintenant que la requête de Frigga était accomplie, Sin devait effectuer son compte rendu auprès de la déesse. Artoria, quant à elle, avait encore beaucoup à faire. Elle devait s'occuper de rapatrier les corps de ses camarades tombés au cours de cette quête meurtrière et ne cessait d'appréhender la suite.