Sur une montagne dans la presqu'ȋle du Sud de ce pays qui semble porter le fardeau du peuple noir, Haïti, un homme de race blanche, blond avec des yeux bleus, de taille moyenne dont la musculature ne laissait aucun doute sur le nombre d'heures de gym qu'il se tapait pour rester en forme ; contemplait le ciel avec ce regard profond qui laisserait croire qu'il comprenait la musique des étoiles. Un mouvement à peine perceptible le tira de sa contemplation et sans se retourner il lâcha
- Que me vaut l'honneur de ta visite ?
- Toujours la tête ailleurs
En disant cela un homme au teint basané, de haute taille sortie des buissons avec un regard énigmatique, on ne saurait dire s'il était heureux ou contrarié.
- Le temps n'a pas arrangé ta sale mine. lança le blond.
- Père te fait dire le moment de te racheter est venu
Le blond se tourna vers son visiteur et ce dernier put voir la colère bouillir dans ses yeux. Craignant un affrontement il lâcha avec empressement.
- Écoute Michael, c'est comme ça que tu te fais appeler de nos jours, le passé est derrière maintenant. On doit se tourner vers le futur et père ne t'aurait pas fait appeler, si l'enjeu n'était pas aussi grand.
- Que se passe-t-il pour qu'on fasse appel au fils prodigue.
- D'un point de vue rhétorique, fils prodigue ne s'applique pas à toi, car toi tu n'es jamais revenu vers le père.
L'atmosphère se glaça, Michael avait désormais que de la haine dans les yeux et cette fois le basané soutient son regard et on voyait dans le sien cet air de défi qui ne laissait présager rien de bon. Comme n'y tenant plus Michael se détourna et se remit à contempler le ciel.
- Comme je disais, le passé est bien où il est… Michael ?
- J ai compris, que me veut père qu'aucun de ses laquais ne peut réaliser
Le basané vira au gris et on sentait qu'il faisait à ce moment un effort gigantesque pour ne pas venir aux mains
- Si père m avait laissé faire, tu ne serais plus de ce monde depuis longtemps.
- Si… Tu n'es pas père heureusement pour nos frères….Bon messager, pourquoi tu tardes à me livrer les paroles de père ?
Là, on aurait dit que des flammes brûlaient littéralement dans les yeux du basané, mais prenant conscience qu'il s'écartait de la raison de sa présence en ce lieu, il livra le message :
- Celui qui n'aurait pas dû, mais qui fut s'est réveillé
À ces mots, on remarqua un changement total dans la posture de Michael, la tension qui s'installa sur son visage fut palpable.
- Je ne commettrais pas l'affront de te demander si tu es certain
- un peu de sagesse de ta part, enfin… Oui, on est certain
- Pourquoi moi ? Je suis seul et aucun de nos frères ne me ….
- Je t'arrête là, l'ami ton but est de trouver la clef …..dois-je te rappeler que tu as perdu ta place parmi la légion
Avec une voix nostalgique, mais dont on ne saurait douter de la détermination
- Où dois-je me rendre ?
- New York, en passant l'adversaire la cherche aussi
- Qui a-t-il envoyé ?
Avec un sourire démoniaque le basané lâcha « Natacha » avant de disparaître laissant un Michael médusé aux prises avec ce nom revivant son passé qui l'avait conduit à ce présent merdique et un avenir plus sombre que jamais. Ses démons l'avaient retrouvé. Maudit soit le passé qui le rattrape toujours