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Tendresse Mort-Vivante

Aussi longtemps qu'il s'en souvienne, il a toujours été dénué d'émotions. Mais que se passe-t-il, quand un "zombie émotionnel" comme lui, rencontre une véritable zombie? Et elle a la joie de vivre?! C'est parfait, elle est détective privée et a justement besoin d'un assistant pour mener l'enquête! Iwao, lui, espère que passer du temps avec elle lui permettra enfin de ressentir des émotions, et de les exprimer correctement. Mais elle oublie parfois que son nouvel assistant peut mourir, lui. Et lui, ne se rends pas compte qu'il tombe, sans le savoir, peu à peu amoureux d'elle. Toutefois, l'amour est bien loin de ses préoccupations à elle. Car elle est à la recherche d'un meurtrier lié à son passé. __________________ EXTRAITS « Quoi ? Tu t'attendais à ce que je déduise tout ça sur le moment, dès ton entrée ici ? Faut arrêter de regarder la télé mon gars... » Ajouta-t-elle en souriant. À présent, elle semblait presque se vanter et se moquer de moi en même temps. « C'est de l'atteinte à la vie privée, » répondis-je à mon tour, sans pour autant être effrayé. --- « Dans ce cas, tombez amoureuse de moi, » proposais-je. Elle sursauta face à l'énormité de ce que je venais de dire. « Non, attends ! » S'exclama-t-elle en brandissant à nouveau ses mains vers moi. « C'est pas comme ça que ça marche ! » __________________ Couverture par Anzai (Fiverr: fiverr.com/anzailee) Lettrage du titre par Gedomaru/Noya (Instagram: @donya.dhl ) Création des personnages: AreeSensei BETA: Nayrroda __________________

AreeSensei · Urbain
Pas assez d’évaluations
39 Chs

Dossier N°1: Des obsessions déplacées - Quelque chose que j'ai vu.

Les heures passèrent plus vite que je ne le pensais, et avant même que je ne m'en rendre compte, j'étais assis sur un gros fauteuil, dans une chambre d'hôtel plutôt confortable, avec en face de moi madame Munehara, ainsi que la détective.

Nous attendions déjà depuis plusieurs minutes, sans que je sache vraiment pourquoi, quand quelqu'un frappa plusieurs fois à la porte.

La détective se leva, et ouvrant la porte, dit :

« Nous t'attendions, entre. »

Elle se poussa sur le côté pour laisser le nouveau venu entrer, et à ma surprise, je vis le jeune garçon sur lequel je m'étais assis irrévérencieusement la veille.

Il avait le regard fuyant, et ne voulait pas spécialement regarder qui que ce soit dans les yeux. Mais ce qui me frappa plus, c'est qu'il évitait inconsciemment de regarder dans la direction de madame Munehara.

Cette dernière, toutefois, ne resta pas silencieuse bien longtemps.

« Sagawa-kun ? » S'étonna-t-elle, reconnaissant visiblement le jeune homme.

La voix fit réagir le jeune homme, car il tourna tout de suite sa tête vers la cliente, avant de détourner les yeux, gêné.

« Bien, maintenant que tout le monde est là, nous allons enfin pouvoir clore cette affaire comme il se doit ! » S'exclama la détective, toute souriante.

Elle se comportait comme si elle n'avait pas du tout remarqué l'étrange tension qui s'était installée dans la pièce, ce qui encouragea le garçon à s'asseoir à son tour, non sans choisir la chaise la plus éloignée du groupe.

La détective, toujours debout, se tourna alors vers moi et me sourit, avant de se tourner à nouveau, cette fois vers madame Munehara.

« Munehara-san, pour commencer, je vais vous raconter comment j'ai procédé, » expliqua-t-elle.

La cliente hocha de la tête, visiblement prête à attendre les conclusions de la jeune femme.

« Comme je vous l'ai dit au téléphone hier soir, votre harceleur a été attrapé, » expliqua-t-elle. « Mais je ne vous avais pas dit de qui il s'agissait jusqu'à présent, car je souhaitais que tout le monde soit présent. »

Elle désigna alors de la main le jeune homme qui était arrivé en dernier, et annonça :

« Comme je le pensais, la personne qui vous harcelait et vous appelait tous les soirs était Sagawa-kun ici présent. »

Madame Munehara fut surprise par cette révélation, et troublée, regarda le jeune homme qui évitait nerveusement de lever les yeux vers elle. Mais elle n'était pas la seule à être surprise.

Je me demandais pourquoi la détective présentait les choses sous ce jour-là.

« Mais… Pourquoi est-ce que tu as fait ça, Sagawa-kun ? » Demanda madame Munehara, abasourdie.

Le jeune homme ne répondit rien, ce qui signala à la détective qu'elle devrait tout expliquer.

« Déjà, commençons par revoir ce qui vous lie. Nijima-kun ici présent ne le savait pas, mais vous vous connaissiez déjà avant, pas vrai? »

« C'est vrai, » dit madame Munehara en hochant de la tête. Elle se tourna alors vers moi, et ajouta : « Depuis que j'ai déménagé ici, je vais faire mes courses dans une supérette pas très loin d'ici. Et Sagawa-kun y travaille actuellement... »

Oh… Donc, ils se connaissaient bien avant les faits…

Mais je ne voyais pas en quoi cela changeait quoi que ce soit concernant les appels téléphoniques.

« Le fait que Sagawa-kun vous connaisse est très important, » continua la détective. « Car c'est la raison pour laquelle il n'a pas cessé de vous appeler. »

« Nous ne nous connaissons pas tant que ça, pourtant… Et je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit qui puisse attirer son attention de cette façon... » Dit la cliente, un peu gênée.

« Justement. Vous ne vous connaissiez pas assez pour avoir le numéro de portable de l'un ou de l'autre. D'où les appels sur votre ligne fixe, étant donné que le numéro était facilement trouvable dans les annuaires téléphoniques. » Expliqua la détective. « Il ne vous connaissait pas assez, mais vous avez tout de même discuté de temps en temps, quand vous veniez faire les courses, pas vrai ? »

« Je… Je suppose... » Concéda madame Munehara.

La détective se tourna alors vers le lycéen, et avec un air pensif, reprit son explication.

« Ce qui m'amène au point suivant… L'incident avec les fleurs. »

« Vous voulez-dire que Sagawa-kun est celui qui a laissé les fleurs devant chez moi, et qui est entré dans mon appartement ? » Demanda la cliente, à présent inquiète.

Le lycéen réagit vivement, comme s'il voulait protester, mais resta silencieux, ses yeux tremblants braqués sur la femme qu'il n'avait cessé d'appeler ces dernières semaines.

« Non, » contredit rapidement la détective. « Ce n'était pas Sagawa-kun, et comme je vous l'ai dit la veille, le coupable a été remis à la police. »

« C'est… C'est vrai... » Réalisa madame Munehara. « Mais dans ce cas, qui a été arrêté ? »

La détective montra à nouveau de la main le lycéen…

« L'incident a été connu de tout le quartier, et Sagawa-kun a également appris ce qui s'était passé. Il se peut même que vous en ayez parlé sans vous en rendre compte, pendant que vous faisiez vos courses. »

Puis, elle se tourna alors vers madame Munehara, et la désignant à son tour de la main, ajouta :

« Réfléchissez. Vous travaillez dans une supérette, et voyez cette femme, toujours seule, venir faire ses courses. Elle n'a pas d'alliance, et peut-être même qu'elle a déjà dit vivre seule... »

« J'ai… J'ai peut-être dit que j'étais seule… Oui ? » Remarqua madame Munehara.

« Il n'est donc pas étrange de s'en faire pour une personne ayant ce profil, quand on apprends par les rumeurs circulant dans le quartier, que quelqu'un est entré par effraction chez elle. »

C'était en effet censé. Le garçon avait très bien pu se soucier de la cliente. Mais dans ce cas, pourquoi en était-il venu à l'appeler sans arrêt?

« Vous avez dit que la supérette n'était pas très loin, pas vrai ? » Fit remarquer la détective. « En fait, elle est tellement proche, que quelqu'un pourrait choisir de faire un petit détour avant de rentrer chez soi, pour vous suivre et voir où vous habitez. Et cette personne... »

Elle se tourna à nouveau vers le lycéen, qui n'osait toujours pas regarder madame Munehara. Il continuait de fixer la moquette de la pièce.

« … Pourrait avoir vu quelque chose d'étrange. D'inquiétant, même. »

La déduction fit sursauter le jeune homme, et sembla d'autant plus inquiéter la cliente. Moi-même, je découvrais certains éléments de l'affaire dont je n'avais pas eu connaissance jusqu'à présent. Et j'étais impatient d'en savoir plus.

Peut-être était-ce ce sentiment, qui faisait que les gens lisaient tant de romans policiers ?

Il se passa quelques secondes, peut-être une minute entière, avant que le jeune homme ne prenne finalement la parole. Il paraissait résigné, comme s'il s'avait que ce moment viendrait. Peut-être que la détective et lui avaient parlé ensemble la veille, tandis qu'on m'emmenait à l'hôpital ?

« Ce que la dame dit est vrai... » Finit-il par dire, relevant finalement les yeux vers les gens qui l'entouraient. « Je m'étais un peu inquiété, étant donné que vous aviez toujours été une personne souriante et agréable à qui parler pendant mon service. Alors un soir… Je suis passé dans votre rue. »

À ces mots, madame Munehara eut un sourire amer.

Je sentais également que le jeune homme était sincère, et je me demandais bien où tout cela allait nous mener.

« J'avoue que je vous ai suivie, et je m'en excuse, mais sur le moment, je n'ai pas réfléchi... » Dit le lycéen tout en grimaçant. « Du coup, je savais dans quel appartement vous habitiez. Et un soir, alors que je ne travaillais pas, je suis passé dans le quartier. Et, comme dit la dame… J'ai vu quelque chose. »

La détective commence à officiellement expliquer l'affaire à sa cliente. Voyons où cela nous mène...

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