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Le Nuage de Rey, Tome 1: L'Ordre d'Artemis

Après plus d'un siècle de guerre sans interruption, l'empire du milieu a enfin réussi à faire s'installer une paix durable. Mais elle cache une société violente, cancérisée par une pègre avide de pouvoir et d'argent. Comme un malheur ne vient jamais seul, un phénomène météorologique nouveau apparaît lui aussi. Un nuage rose qui laisse tomber à certains endroits du monde une pluie modifiant à tout jamais ceux qui la touchent. Un quart de ce ceux touchés meurent, tandis que les autres survivent et voient leur corps et leur environnement évoluer pour le meilleur et pour le pire. C'est dans ce contexte que Myo et ses amis vont découvrir un univers nouveau où ils devront user de leur force et de leur imagination pour protéger le monde de sa destruction.

darkwand · Fantaisie
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25 Chs

Entre Rêve et Réalité

Le spectacle que j'admire est des plus saisissants, à mes pieds je vois mon reflet comme si je marchais sur l'eau et un ciel bleu et rosé nous surplombe. Cet univers ne semble pas avoir de limite. Quand je tourne la tête en arrière, je ne vois plus personne, excepté une petite fille. Elle a peut-être dix ans et elle penche la tête de droite à gauche en m'analysant de haut en bas.

-Bonjour, aurais-tu vu mes amis ? Ils sont accompagnés par le capitaine Soryo.

-Intéressant.

-Euh... Comment t'appelles-tu ?

-Je m'appelle Shalpie et toi, c'est bien Myo, n'est-ce pas ?

-Oui. Comment le sais-tu ?

-Je le vois, c'est tout et tes amis aussi.

-Alors, tu as vu mes amis rentrer.

Oui et on a même parlé ensemble et c'est ce que nous allons faire avec toi si tu le veux bien. Même si nous l'avons déjà fait.

-Quoi ? Je ne comprends pas.

-Viens suis moi, ça va te paraître plus simple. Tu veux bien me donner la main ? J'ai toujours un peu peur toute seule.

-Bien sûr.

Je lui tends alors la main qu'elle prend joyeusement. La sienne est légèrement plus froide et elle me la sers tendrement comme une fille et son père. Puis, nous commençons à marcher tous les deux. C'est de plus en plus étrange comme sensation. Je me sens calme et léger, pas du tout inquiet par la disparition de mes amis, juste curieux de ce monde et de ce qu'est vraiment cette petite fille. C'est cheveux long et blond vont jusqu'à sa taille et elle marche dans sa robe blanche avec des reflets d'argents, pieds nues comme si de rien n'était.

-C'est joli comme endroit, non ?

-Oh oui, bien sûr. Je n'ai jamais rien vu de semblable, pas même dans mes plus beaux rêves.

-Oh ce n'est rien vraiment. Tu vois quoi autour de nous ?

-Eh bien, un ciel bleu et une sorte d'eau à nos pieds sur laquelle nous marchons.

-Oh. C'est amusant, il faudra que j'y pense.

Sa voix douce et paisible continue de me bercer jusqu'à une sorte d'autel où un miroir semble flotter au dessus.

-Tu vois ce miroir devant nous ?

-Oui, en effet.

-Eh bien regarde à l'intérieur et tu verras ce qu'on fait tes amis et comment tu dois agir.

Cette petite fille est très énigmatique mais je l'écoute et obéis sans trop hésiter et puis... Quelque chose me pousse à la croire et à lui faire confiance. Je m'approche alors de ce miroir, il est petit. C'est un miroir à main, il est argenté et il est décoré sur la poignée avec une sorte de dragon qui sert de poignet. C'est fou, on dirait à s'y méprendre, celui de ma mère. Mais c'est impossible car celui de ma mère, c'était mon père qui le lui avait dessiné et avait fait graver son nom au dos. Je le prends donc en main et je le retourne sans trop savoir ce que j'attends.

« Lucie Linaria », le nom de ma mère. C'est le miroir de ma mère que je tiens dans mes mains. Celui qui lui servait à se maquiller et se coiffer tous les matins avant de m'amener à l'école ou alors avant que papa ne rentre du travail.

-Comment est-ce possible ? Comment ?

-Parce que tu l'as voulu, voilà tout. Ce monde n'existe qu'au travers des yeux de chaque personne qui l'observe. Personne ne le voit de la même manière car personne n'a vécu les mêmes choses, ni les mêmes rêves, ou les mêmes peines. Tout le monde n'a pas perdu ses parents comme tu les a perdus, Myo.

-Comment savez-vous toutes ces choses-là ?

-Je sais tout ce qu'il y a à savoir sur les gens qui viennent ici : leurs joies, leurs peines, tout ce qu'il y a de plus secret et de plus voyant. Je connais les envies, les sentiments et les peurs. C'est pour cela que je suis ici, pour que tu puisses toi aussi voir ce qu'il y a au fond de toi et apprendre à contrôler ce feu nouveau qui t'habite.

-De quel feu parlez-vous ?

-De celui que tu portes depuis que tu as rencontré le Nuage de Rey, celui que tu portes à ton cou. Ce n'est pas étonnant d'ailleurs que tu aies acquis ce pouvoir. Toutes les personnes qui en ont obtenu un, l'ont reçu pour une bonne raison. Toi, c'est parce que tu as manqué de temps, tu as manqué de temps pour prévenir ton père et le sauver. En tout cas, c'est ce que tu crois.

-Les pouvoirs que confèrent le Nuage de Rey ont un rapport avec qui je suis?

-Avec ce que tu es et même ce que tu aimerais devenir. Certains obtiennent la richesse, d'autres la force, parfois même le courage mais le Nuage ne crée rien. Il ne fait que nous faire prendre conscience de ce que nous sommes véritablement au fond de nous, rien de plus. La montre que tu portes et qui est une relique de ton père, sera désormais un instrument très précieux pour avancer dans ce monde. En tournant le cadrant vers la gauche tu pourras remonter le temps de dix secondes et pas une de plus. Mais pour réitérer cet exploit, tu devras attendre une minute avant de pouvoir recommencer.

-Revenir dans le temps...

-C'est un pouvoir dont de nombreux personnes ont rêvé, alors ne t'en sers pas à la légère.

-Je ferai de mon mieux pour m'en montrer digne.

-Tu le sera, j'en suis certaine et tes amis aussi, à la condition que vous vous fassiez confiance et que vous restiez souder. Tu peux à nouveau regarder dans le miroir, maintenant. Tu y verras tes amis et comment ils vont.

Je plonge alors mon regard dans le miroir et je vois Lyra, elle est elle aussi face à cette petite fille. Le monde dans lequel elle est, est pour le moins rigolo, tout est très coloré dans le ciel comme si on l'avait peint à la main. Quant au sol, il est parsemé d'une herbe verte pomme. En plus de voir parfaitement la scène, je l'entends aussi.

-Excuse-moi, mais je suis perdue et je ne vois plus mes amis.

-Ne t'inquiète pas, Lyra. Ils sont là comme toi. Ils passent le test en même temps et ils vont bientôt ressortir avec toi.

-Ah et que dois-je faire pendant ce test ?

-Oh rien de spécial, seulement être toi-même.

-Je pense que je devrais arriver à faire ça.

La petite fille se met alors à sourire et toute heureuse, elle lui révèle.

-C'est amusant comme capacité.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Prends la pierre qui est par terre et sers la dans ta main.

Lyra s'exécute donc en se penchant en avant dans l'herbe et prends un caillou dans la main. Elle se relève ensuite pour le serrer dans ses doigts, puis le caillou se trouve entouré d'une bulle et flotte légèrement dans les airs comme une bulle de savon lorsqu'elle le libère.

-Je ne m'attendais pas à cela.

-Oui, je sais. Tu aurais voulu quelque chose de plus spectaculaire mais sache que ton pouvoir saura se montrer très utile en toute circonstance, si tu apprends à bien t'en servir.

-Je te remercie. Comment t'appelles-tu au juste ?

-Shalpie.

A ces mots, l'image commence à se troubler et je vois maintenant, Wistom dans ce qui ressemble à un terrain de cricket. Cette fois-ci, je ne suis même pas étonné par la vision, c'est tellement mon frère que le contraire m'aurait surpris.

-Désolé ma petite, mais tu n'aurais pas vu passer des gens et on est où là ?

-Pour ce qui est de la première question, je répondrai oui. Quant à la seconde, je te répondrais où tu veux.

-Tu es drôlement énigmatique pour une petite fille. Désolé, mais il faut vraiment que je me dépêche car je dois passer un test.

-Je le sais bien, Wistom. Tu es d'ailleurs en train de le passer.

-Quoi ? C'est toi qui fais passer le test ? Je m'attendais à...

-A des médecins et des parcours sportifs. Malheureusement, tu n'en as pas rêvé. Mais ce n'est pas grave, je suis là pour te montrer ton nouveau pouvoir. Tes amis et toi avez des capacités très différentes mais qui saurons surement être complémentaire.

-Allez dis-moi que je vais être encore plus fort avec une superbe armure.

-Hum... Il y a du vrai mais ce n'est pas toi qui seras en armure. En tout cas, pas tout de suite, je te présente ton Croger.

Un samouraï de bois sort lentement de terre et fait face à Wistom. Il a un visage mécanique, semblable à mon jouet que j'avais reçu étant petit et que je garde toujours précieusement dans ma chambre comme l'un des derniers souvenirs de mon ancienne vie. Contrairement à mon jouet, ses yeux sont formés par deux cristaux bleus. Quant à sa tenue, il porte une sorte de toge de voyageur à laquelle il a attaché à sa ceinture un katana et un wakizashi. Sa toge est une sorte de vert empire, avec les contours orange. Enfin, il est coiffé d'un large jingasa beige qui est un chapeau porté traditionnellement par les soldats du sud lorsqu'ils partent pour de longues missions.

Wistom est à la fois fier et très impressionné par ce personnage immobile et fier qui lui tient tête.

-Il sera ton compagnon de route et tu pourras l'invoquer, si tu es dans le besoin.

-Chouette!

-Fais bien attention à toi et aussi à lui car s'il est blessé, il lui faudra du temps pour recouvrir toutes ses forces.

-Très bien, Shalpie. Merci pour tout.

-De rien, futur guerrier.

Le miroir se trouble alors une nouvelle fois et je vois à ma plus grande surprise, Hirion. Il est face à Shalpie et il est en pleine forme. Le monde qui l'entoure m'est familier, c'est la colline au cœur de Himawari. La seule chose qui m'étonne un peu, c'est le fait qu'il y ait plusieurs grands pommiers autour de lui alors qu'en vrai, il n'y en a qu'un.

-On m'a dit qu'ici je comprendrais ce qui m'arrive et ce que je dois faire.

-En quelque sorte, Hirion. Ce matin tu t'es enfin réveillé après avoir terminé ta transformation. Cela t'a fait grandement souffrir mais c'était le prix à payer pour renaître.

-Renaître ?

-Oui, sous la forme d'un homme-plante. Désormais, tout ton organisme a été métamorphosé que ce soient tes os ou même ton cœur, tout n'est que végétation en toi.

-Euh... Je ne sais pas quoi dire.

-Alors ne dit rien et rejoins tes amis, ils t'attendent impatiemment.

Finalement, je lâche le miroir qui reste suspendu dans les airs en tournant lentement sur lui-même.

-Maintenant que je vous ai dit ce qu'il y avait à savoir tu peux rentrer.

-Notre vie ne sera plus jamais la même. N'est-ce pas ? j'ose lui demander comme pour m'assurer de la direction que va prendre mon destin.

-En effet, ce don qui vous a été offert par les cieux. Vous allez devoir vous en servir, de la manière que vous voulez. Mais c'est vrai que vous ne pourrez plus revenir à votre vie calme dans votre petite ville. Maintenant, le monde vous attend et il a grandement besoin de vous ; plus que tu ne peux l'imaginer.

-Je ne suis rien ni personne et malgré mon pouvoir, je me sens toujours aussi impuissant.

-C'est normal. S'il en avait été autrement, je t'aurais pris pour un fou. Cependant, tu dois être patient et apprendre à te connaître pour découvrir les pouvoirs qui sommeillent en toi. Les choses n'arrivent pas par hasard, enfin c'est ce que je crois.

-Je te remercie Shalpie pour tes conseils. Puissions-nous nous revoir un jour.

-Cela arrivera, mais pas tout de suite. Tu as encore du chemin à parcourir.

Lorsqu'elle finit sa phrase, mes yeux font de nouveau face à la porte en argent. Je me retourne donc pour découvrir Lyra, Wistom et Hirion.

Wistom est d'ailleurs en train de l'écraser dans ses bras en pleurant alors qu'un sourire rassuré se dessine sur son visage.

-Plus jamais tu ne me fais une peur pareille. C'est bien compris? Plus jamais.

-Oui, Wistom. Mais ne m'écrase pas comme ça car je vais vraiment mourir sinon.

Lyra, quant à elle, tient ses mains jointes tout en souriant pour en se retenir elle aussi de pleurer. Ces retrouvailles nous font le plus grand bien et même le capitaine Soryo souris en coin. Il nous laisse ainsi deux bonnes minutes de répits avant de nous interrompre:

-Je suis désolé d'écourter vos retrouvailles, mais il y a deux autres amis qui aimeraient vous voir.

Lorsqu'il finit sa phrase, il se décale sur la gauche et nous voyons Pold et Zoé, marcher vers nous. Ils avancent tous les deux en se tenant la main et en souriant, les yeux trempés par les larmes. Hirion se précipite alors pour embrasser Pold tandis que Zoé et Lyra coure l'une vers l'autre pour se serrer dans les bras. J'assiste à la scène en les saluant tout en prenant la peine d'admirer une nouvelle fois l'édifice. Malgré le fait de l'avoir scruté pendant plusieurs minutes, je continue à y découvrir des détails magiques comme cette petite statue creusé dans le mur où un poulpe affronte un requin. Finalement, je regarde de nouveau Pold et il a l'air changé. Son œil droit est devenu bleu alors que les siens étaient verts. Mais après tout ce qui nous est arrivé un simple œil vairon est loin d'être choquant ou d'être la priorité.

-Maintenant que vous avez pu vous revoir et échanger les commodités d'usage. Je vais vous présenter au capitaine Haka qui est en charge de la formation des recrues. Vous allez voir, il est un peu spécial mais c'est un homme sage et qui sait motiver et entraîner ses troupes.

Nous le suivons donc tous les six en repassant devant le commandant Vorka qui est toujours en train de boire son thé mais cette fois-ci en lisant son journal:"L'Argus Patriote". Nous nous dirigeons donc vers les escaliers que nous montons tranquillement et nous arrivons ainsi au deuxième étage qui a une décoration bien différente où toutes sortes de bois ont été utilisé pour fabriquer les statues, les murs et même le sol. Le parquet est beige mat alors que les murs sont faits d'une sorte de chêne. Beaucoup de monde se déplace dans ce qui ressemble à une armurerie géante. Nous marchons au milieu d'une sorte de bibliothèque de l'armement. Toute sortes de katanas, lance, épée et arcs sont exposées dans des vitrines toutes transparentes et hautes de quatre mètres. Nous ne nous attardons cependant pas ici et nous continuons notre chemin au travers d'une grande arche produite par deux grands arbres se mêlant ensemble jusqu'au plafond titanesque qui rivalise de hauteur avec les cathédrales. C'est alors que je viens à peine de remarquer des plantes qui descendent du plafond en supportant des pierres et des bougies pour éclairer l'endroit. C'est un ravissement et le sol où les armes reposent est en parfaite opposition de ce plafond idyllique et calme.