webnovel

4 : Première rencontre

Maintenant c'était les vacances. Pendant ce premier trimestre, Emeraude avait beaucoup appris, mais ses professeurs n'étaient toujours pas satisfaits. Heureusement Milly était très fière d'elle, ce qui lui fit du bien.

  Pendant les vacances, son professeur de langue, M. Trymwé lui avait conseillé de lire tous les jours un livre et de noter les mots qu'elle ne comprenait pas dans un carnet pour pouvoir lui expliquer à la rentrée.

  20 jours de vacances allaient faire beaucoup de bien à Emeraude. Elle en était sûre car cette première période scolaire fut compliquée avec toutes ses nouvelles matières à assimiler.

  Pour son premier jour de vacances, son grand-père et roi de Dor l'avait invité à venir déjeuner. C'était une première. Emeraude ne l'avait vu qu'en portrait, jamais en vrai. Elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. Allait-il être un grand-père aimant et sympa ou au contraire sévère et froid. Milly lui avait expliqué qu'en général les monarques étaient assez froids et sévères et que c'était fortement le cas du roi, mais qu'en privé cela pouvait être très différent et que personne ne savait. Peut-être qu'avec sa famille il pouvait être plus convivial. C'est ce qu'Emeraude allait voir aujourd'hui.

   En se réveillant ce matin-là on lui avait déposé une magnifique robe qui était à l'intérieur d'une énorme boîte qui était devant le miroir.

   Cette robe était un mélange agréable de rose et bleu clair. Il y avait plein de froufrous et de couches dedans qu'Emeraude pensait qu'elle allait transpirer à l'intérieur. Après avoir mis la robe, la jeune fille découvrit une autre petite boîte à l'intérieur de la grande boîte. Dans cette petite boîte il y avait plein de bijoux : bracelets, colliers et bagues serties de pierres précieuses.

  L'adolescente ne savait pas quels bijoux il fallait mettre et heureusement un petit papier en dori était donné avec la boîte de bijoux. Sur ce papier, Emeraude réussit à presque tout comprendre et mit deux bagues serties de rubis à chacune des mains, trois bracelets sertis de saphir sur son poignet gauche et un collier sertie de lapis-lazuli.

   Milly vint la chercher dans sa chambre quelques minutes plus tard.

   Elles descendirent au premier étage. Emeraude n'y était jamais encore allée. Mais en même temps on ne lui laissait pas aller où elle voulait. L'adolescente ne vivait presque sa vie qu'au quatrième étage où se trouvait sa chambre, son salon, sa salle de musique, sa salle à manger et la salle des connaissances. Elle descendait parfois pour son cours de politique où celui de géographie, mais seulement au rez-de-chaussée. Jamais au premier étage.

   Dans ce premier étage tous les murs étaient en bleu. Elles marchèrent très vite vers le fond du couloir où s'y trouvait un grand miroir bleu foncé. Là, sa conseillère lui expliqua qu'il fallait attendre.

    Emeraude se prit donc à observer Milly. La jeune adolescente remarqua qu'elle possédait autant de bijoux qu'elle,  mais surtout des bagues. Elle en portait sept bagues, toutes de ton de vert différent. 

-  Pourquoi portez-vous autant de bagues au doigt ?

- Ses bijoux représentent mon statut. Ils signifient que je viens d'une grande famille, que je suis riche et aussi que je suis mariée. Cela permet de savoir à l'avance à qui tu as à faire devant toi. En ville tout le monde porte des bijoux et des habilles signifiant leur statut. Mais pas au château, parce que les gens ici travaillent alors ils portent un uniforme comme moi.

- Oh, je ne savais pas que vous étiez mariée, dit Emeraude surprise.

  Milly sourit.

- Je ne dis pas tout sur moi.

   Puis on entendit des bruits de tambour fort qui retentissaient dans tout le long couloir. Milly en entendant les tambours se mit directement à genoux et regarda le sol. Alors Emeraude l'imita.

   Une dizaine de garde avancèrent au rythme des tambours et traversèrent le grand miroir bleu. Ensuite le roi, vêtue d'une longue et grande toge dorée agrémentée de diamants, arriva dans le couloir entouré de trois gardes et rentra dans la pièce. A la suite de cela, Milly se mit debout et franchit le miroir ; Emeraude fit de même.

   Cette salle s'appelait le salon royal. C'était un grand salon qui donnait sur la ville. Il y avait un joli tapis blanc au centre, les murs étaient peints en or et au sol c'était tout ce qui pouvait ressembler à du parquet. Sur les murs s'y trouvaient plein de portraits de personnes certainement importantes, mais Emeraude n'avait aucune idée de qui ils étaient.

  Autour du tapis blanc il y avait des fauteils et au centre du tapis il y avait une table où était posée deux bols remplis de sorte de petites balles noires.

Le roi était déjà assis sur un des fauteuils, avec un casque aux oreilles.

  Milly demanda à sa protégée de s'asseoir sur le fauteuil en face du roi et de mettre également le casque qui était posé au sol. Emeraude s'exécuta.

  C'est le roi qui brisa le silence qu'il régnait dans cette pièce avec une voix grave et vieillissante.

- Bonjour à vous deux. Je vous accueille ici dans mon petit salon pour rencontrer ma petite fille. Alors comment furent vos premières semaines sur Dhahabu ? demanda-t-il lentement

Elle le comprenait, la jeune adolescente arrivait à l'entendre en français grâce aux casques. Quelle technologie ! Mais Emeraude ne savait pas quoi lui dire, car elle se sentait intimidée par son grand-père. Toutefois, elle lui répondit quand même d'une faible voix.

- Bien.

  Le roi sourit. Il avait l'air content. C'est en le regardant qu'Emeraude se rendit compte que comparé aux autres gens qu'elle avait vu, lui avait les yeux jaunes. D'un magnifique jaune.

- Je suis content que vous vous plaisiez sur Dhahabu ma chère. J'espère que cela puisse continuer ainsi. Et votre conseillère ? Qu'en pensez-vous d'elle ? Je l'ai bien choisi n'est-ce pas ?

Emeraude regarda Milly puis elle répondit seulement en hochant la tête.

- Alors je suis vraiment très content. Et vous, chère conseillère, vous plaisez-vous donc dans votre nouveau métier. N'est-ce pas trop dur ? Ne gaspille-t-il pas tout votre temps ? J'ai appris il y a peu de temps que vous aviez un enfant, non ?

  Milly répondit quelque chose assez rapidement, mais Emeraude n'eut pas réussi à comprendre, malheureusement le casque ne traduisait que ce que le roi disait et Emeraude n'avait pas un assez bon niveau de dori pour comprendre.

- Bon, vous pouvez tous sortir. Laissez-moi avec ma petite fille, dit-il à tous les gardes dans la salle, y comprit à sa conseillère. 

 Tous les gardes et Milly mirent aussitôt leur main à leur bouche et se baissèrent puis partir vers la sortie. Emeraude ne bougea pas et resta à sa place. Elle avait un peu peur de ce qui pouvait lui arriver. En même temps, il ne pouvait pas lui arriver grand-chose. C'était son grand-père tout de même, non ?

- Voulez-vous vous plaindre de quelque chose ? De votre conseillère, la nourriture, vos cours, vos professeurs ? N'importe quoi, dit-il en commençant à manger son repas.

  Emeraude regarda dans son assiette à elle et la nourriture ne lui donnait pas vraiment envie, en même temps cela ressemblait à des petites balles, mais elle se décida quand même à manger.

- Non, dit-elle timidement.

- Vous êtes très différente de votre mère chère enfant. Votre mère avait toujours besoin de se plaindre toute la journée. Vous ne lui ressemblez pas. Votre visage est comme celui de cet humain, dit-il de dégoût.

  L'adolescente l'écoutait tout en mangeant ses petites balles toutes moelleuses et plutôt salées en plus. Ce n'était pas mauvais, mais elle s'arrêta tout d'un coup, en entendant son grand-père lui parler de sa mère.

-  Pourquoi ne pouvons-nous pas parler de ma mère sur Dhahabu, demanda-t-elle d'une petite voix.

   Le roi s'arrêta de manger également et regarda Emeraude dans les yeux. Personne encore sur cette planète  n'avait osé la regarder dans les yeux, donc elle en fut très surprise.

- Parce que votre mère est une traîtresse. Vous comprenez ça ? Vous n'avez pas besoin d'entendre comme cette femme à trahit son royaume. Personne n'a besoin d'entendre ses âneries. Est-ce que c'est clair, dit-il d'une voix très forte, très vieille, mais très lente.

  Emeraude ayant peur du roi, répondit simplement en hochant la tête.

- Serez-vous fidèle à votre planète, votre royaume ? Vous rendez-vous compte que vous serez bientôt reine et que vos sujets comptent sur vous ? Arriverez-vous à être fidèle à ce monde ? dit son grand-père

   L'adolescente hocha de la tête timidement, car elle ne savait pas quoi faire. Le roi se leva juste après difficilement et s'approcha de sa petite fille.

-  Je veux vous l'entendre dire jeune fille, je veux que vous me promettez d'être fidèle à un seul monde. Votre monde. A Dhahabu uniquement, le dit-il encore plus fort.

Emeraude trembla car son grand-père lui faisait peur et c'est la peur qui lui fit répondre.

- Oui. Je le serai.

Le roi sourit alors et se rassis.

- Bien, vous pouvez terminer votre repas, dit-il d'une voix plus calme, plus faible, plus vieille.

  La violoniste recommença à manger en tremblant et n'osa plus regarder son grand-père qui lui fit à présent très peur.

  Avant de venir elle se demandait comment il serait avec elle. Quel genre d'homme serait-il avec sa petite-fille. A présent elle avait eu sa réponse. Ce n'était pas l'image du grand-père qu'il voulait lui renvoyer, mais celle du roi. Emeraude avait compris maintenant. Il avait beau être son grand-père, il restait le roi.