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POV Jace

Après cette conversation tendue avec Ava, je suis rentré à la maison de la meute, où j'ai passé la soirée à échanger avec les membres et alliés. Pourtant, même en me mêlant à eux, mon esprit restait fixé sur elle. Je me rends compte que j'ai souvent été un vrai con avec Ava. Mais malgré nos différends, je n'arrive pas à me défaire de cette impression que Lucian prépare quelque chose. Il a un soudain intérêt pour elle suspect, et même si elle semble ignorer mon inquiétude, je ne veux pas qu'il lui arrive quoi que ce soit.

Quelques jours se sont écoulés depuis ma cérémonie, et Lucian est toujours là. Sa présence s'étire, et son comportement commence à éroder ma patience. Alors que je suis dans mon bureau en train de lire un rapport, j'entends frapper à la porte.

— "Entrez," dis-je, sans lever les yeux.

Lucian entre avec son habituel sourire suffisant.

— "Salut, cousin. Comment vas-tu aujourd'hui ?" dit-il avec une fausse chaleur.

— "Ça va, merci," réponds-je, essayant de garder un ton poli malgré l'agacement qui monte en moi. "Qu'est-ce que tu fais encore ici ? Tu n'as pas une meute à gérer ?"

Il hausse les épaules avec nonchalance.

— "Oh, si. Mais mon bêta peut très bien gérer les affaires courantes. Je pense rester quelques jours de plus."

— "Ah oui ? Et pourquoi ?" demandai-je, méfiant.

Lucian esquisse un sourire narquois, un éclat malicieux dans le regard.

— "J'aimerais faire plus ample connaissance avec Ava. Cela ne te pose pas de problème, hein ? Après tout, tu l'as rejetée… alors je suppose que le champ est libre."

Son sourire s'élargit, et une pointe de jalousie et de colère me pique malgré moi. Ce jeu qu'il joue avec Ava m'exaspère.

— "Pourquoi Ava ? Tu n'as pas assez de louves dans ta meute ? Il fallait que ça tombe sur elle ?" dis-je, la voix légèrement tremblante sous la colère.

Lucian éclate d'un rire moqueur.

— "Calme-toi, cousin. En quoi cela te pose-t-il problème ? Tout le monde connaît la façon dont tu l'as traitée… Elle mérite bien mieux, tu ne crois pas ?"

Je me lève, m'approchant de lui, mes muscles tendus par la tension.

— "Oublie tout de suite ce que tu as en tête avec elle. Elle ne t'appartient pas !" dis-je en grondant.

Lucian ne cille pas. Son sourire s'agrandit, provoquant.

— "Elle ne t'appartient pas non plus, ou plutôt, devrais-je dire… plus."

À ce moment, la porte s'ouvre brusquement. Mon père, attiré par la confrontation, entre dans la pièce, l'air sévère.

— "Qu'est-ce que c'est que toute cette testostérone ici ?"

Lucian, profitant de l'arrivée de mon père pour éviter d'aller trop loin, salue respectueusement.

— "Oh, rien du tout, mon oncle. Je dois y aller, j'ai un rendez-vous."

Il sort de la pièce en refermant la porte derrière lui, et la tension qui pesait dans l'air semble retomber. Pris d'une colère que je n'arrive pas à contenir, je frappe violemment le bureau, laissant un coup sourd résonner dans la pièce.

Mon père me regarde, un sourire moqueur aux lèvres.

— "Tu serais jaloux, Jace ? Je pensais pourtant que tu t'en fichais d'Ava."

Je le fixe, sentant monter un mélange de frustration et de confusion.

— "Est-ce un jeu entre vous ? Une punition pour ce qui s'est passé entre Ava et moi ?"

Mon père secoue la tête.

— "Je n'irais pas jusque-là. Mais je dois admettre que je ne comprends pas non plus pourquoi Lucian s'intéresse autant à Ava. Elle ne pourrait jamais être sa compagne. Alors pourquoi tout cet intérêt ?"

Son regard se fait plus pensif, et je me surprends à ressentir une pointe de soulagement qu'il partage mes doutes.

— "Papa, tu connais bien Lucian ? Je sais qu'Alpha John et Luna Mia sont morts quand il avait dix-sept ans. Tu l'as aidé à construire sa meute, mais on ne sait pas grand-chose de ce qu'il y est devenu…"

Mon père soupire, le regard lointain.

— "Nous avons cherché les responsables de la mort de ses parents sans succès. Cela m'a rongé de l'intérieur. Ta mère a été très affectée par la perte de son frère. Mais nous avons tout fait pour aider Lucian, et j'ai dû arrêter de surveiller sa meute de près. Quant à son intérêt pour Ava, je ne peux pas l'expliquer, mais elle est une magnifique louve. Elle attire les regards, Jace."

Ses paroles me rappellent à quel point Ava est convoitée, et je sens un malaise profond, une inquiétude sourde qui refuse de me quitter.

— "Je ne sais pas, papa, je sens quelque chose de sombre chez Lucian. Je vais demander à Blaine d'enquêter."

Mon père secoue la tête en souriant.

— "Ah non, pas Blaine. C'est un excellent bêta, mais d'une discrétion… inexistante. Laisse-moi m'occuper de cette affaire. Si cela peut t'apaiser, je mènerai l'enquête moi-même."

Je lui adresse un hochement de tête reconnaissant, sentant la pression retomber un peu.

— "Merci, papa."

Il me tapote l'épaule avant de quitter la pièce. Pourtant, même après son départ, l'inquiétude reste en moi, sourde et persistante, comme un feu qui couve, prêt à s'embraser au moindre souffle.