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Chapitre 17 C’était un lapin qui, avait un fusil…*

« Suite de l'extrait du « lapin » de Chantal Goya »

 

Jeudi matin, je parlais à Jessica de mon rendez-vous avec Edward. Elle me fit promettre de tout lui raconter avant qu'un lutin maléfique ne m'attrape le bras en faisant jurer de lui dire aussi. Alice bouda une partie de la matinée après ça. Oh oh ! Possessive Alice ! Je finis par trouver grâce à ses yeux en lui disant qu'elle était ma meilleure amie. Après ça, mis à part les regards insistants de Mike sur mon décolleté, je passais une agréable journée.

Edward me déposa chez moi, et j'avais à peine fini de prendre ma douche que j'eu la surprise de trouver Alice dans ma chambre.

« Tu sais que j'ai une porte, je lui demande, sarcastique.

C'est bien plus rapide de cette façon. Visiblement… vu le nombre de fois où elle est utilisée. »

 

Alice rit, puis m'aide à me préparer, me coiffant en une élégante tresse de côté. Elle me souhaite bonne chance et s'enfuit. Lorsque l'on sonne à la porte, j'entends mon père ouvrir et je descends. Edward se tient sur le pas de la porte, élégant dans sa chemise blanche et sa veste de costume. Il sourit à mon approche. Je sens le regard de mon père. Edward me tend une rose bleue.

« Tu es magnifique, Bella.

Merci, dis-je en rougissant face à son sourire ravageur. Tu n'es pas si mal toi-même. Humhum, tousse Charlie. Oh pardon papa. Je vais mettre la rose dans un vase et je reviens tout de suite. »

Je rajoute en passant près de lui : « Ne le tue pas avant mon premier rendez-vous. Il est important pour moi. »

J'ai chuchoté mes mots, non pas qu'Edward n'ai pas entendu, mais ça aurait eu moins d'impact sur Charlie. J'entends Charlie demander à mon petit-ami de prendre soin de moi et de me ramener avant 22h. Quand je reviens dans l'entrée et attrape mon manteau, je vois Charlie me glisser quelque chose dans la poche. Lorsque nous sommes dans la voiture sur le trajet du restaurant, je ris en découvrant une bombe au poivre entourée par un mot : « Je suis désolé, mais avec la chance que tu as, tu finirais par t'électrocuter toi-même avec un taser. J'ai donc opté pour une solution moins risquée. Je t'aime. Papa. Ps : Ne l'essaye pas pour voir s'il marche !»

« Il t'aime beaucoup, remarque Edward.

Je sais. J'ai de la chance. Où va-t-on ? J'espère que tu aimes manger italien. »

Je souris en devinant où nous allions. Effectivement, peu de temps après, grâce à la conduite rapide et efficace d'Edward, nous étions arrivés devant la Bella Italia. Au début, Edward faisait attention à ne pas conduire trop vite, mais maintenant qu'il savait que la vitesse ne m'effrayait pas, il avait laissé tomber ses filtres. Espérons que ce ne serait que le début.

Un petit air de déjà vu me parcours quand je vois l'hôtesse du restaurant reluquer Edward. Mon agacement monte d'un cran quand elle nous propose une table bien au centre du restaurant. Ne voit-elle pas que nous sommes deux amoureux ? J'attrape le bras d'Edward et lui demande :

« Mon cœur, on peut avoir une table plus intime. Je n'aime pas être entourée de beaucoup de monde quand je mange.

Bien sûr mon amour, me répond Edward, entrant dans mon jeu. »

Puis il s'adresse à l'hôtesse en lui glissant un billet dans la main :

« Je suis sûr que vous avez une table plus à l'écart de la foule.

..Bien sûr, bafouille-t-elle. »

Elle nous accompagne à une table dans un coin de la pièce et nous annonce que notre serveuse va bientôt arriver. Quand je vois la femme qui avance vers nous, je reconnais la description de la serveuse.

« Quête principale : écarter votre rivale… Récompense : Passage à la vitesse supérieure réussi… Pénalité en cas d'échec : passage à la vitesse supérieure retardé de 6 mois… Durée : le temps du repas. Conseil du développeur : faites ressortir votre côté animal.»

Bon sang ! Ces développeurs sont des fous à lier ! Bon, je réfléchirai à cela plus tard, pour l'instant je dois m'occuper du problème le plus urgent.

« Et Amber entre en scène… je murmure. »

Edward me regarde, curieux. Je lui annonce :

« Ne t'inquiète pas, je prends les choses en main. »

Il se met à rire. C'est à ce moment-là que miss « je flirte au taf » se présente à nous.

« Bonjour, je m'appelle Amber et je serai votre serveuse ce soir. »

Elle lui tend un menu. Evidemment, comme dans le livre, elle s'adresse exclusivement à Edward, minaudant en mettant ses cheveux derrière ses oreilles.

« Et moi Bella, je lui réponds sèchement, en tendant la main en direction du second menu, recevant son regard offusqué. »

Toi ma cocotte, tu vas vite comprendre qu'il ne vaut mieux pas m'ignorer.

« Mon petit-ami et moi voudrions deux coca, s'il vous plait, pour commencer.

Je vais vous les chercher tout de suite, réplique-t-elle en regardant à nouveau Edward, qui lui ne la calcule même pas. »

Je roule des yeux et regarde le menu. Ohhhhh des pâtes à la carbonara ! Miam ! La serveuse revient et je lui annonce directement qu'Edward et moi partageront un plat de pâtes. Elle repart l'air agacée et je roule des yeux.

« Puis-je te demander si tu as déjà vu cette scène mon amour ?

Oui et si je me trompe pas, elle ne compte pas en rester-là. Tu as raison, acquiesce-t-il. Si tu veux, on s'en va. Non, je vais gérer le problème. De toute façon, il faudra bien que je m'y habitue. Tu es beaucoup trop attirant pour ton propre bien et moi je dois défendre mon territoire. Côtoyer des prédateurs commencent à déteindre sur toi mon amour, ricane-t-il. Très bien, on reste là. J'ai hâte de voir comment tu vas gérer l'envahisseur. Je vais te donner un indice : Il est parfois plus efficace de passer par la voie administrative pour éviter le carnage. »

Il hausse les sourcils, mais ne répond pas. Au lieu de ça, il me questionne sur mes projets professionnels.

« Je voudrais être professeur pour des adolescents.

Un choix audacieux quand on connait leur caractère. Je suis sûre que ça me plaira, je lui dis en souriant. Tu risques d'être déçue par la réalité. Peu probable. J'ai déjà eu un aperçu. Evidemment ! ricane-t-il, ne sachant pas que je parle de la vie réelle. Et toi ? que comptes-tu faire comme études ? Eh bien, j'ai déjà étudié la médecine deux fois, la littérature, les mathématiques, le droit, la mécanique, les langues, l'histoire de l'art et le commerce international. Je n'ai plus trop d'idées. Et si je te demander de partir avec moi à Paris ? dis-je sur un coup de tête. Tu veux aller étudier en France ? Pourquoi pas ! Bon, il faudra que j'obtienne une bourse et puis que je regarde les cursus des différentes universités, mais j'aimerai beaucoup y vivre. On pourra faire tout ce que tu souhaites Bella. Tu n'as même pas à te soucier d'obtenir une bourse. Je sais que tu as de l'argent Edward, mais il faut que cela soit un minimum crédible pour Charlie. Je peux toujours te sponsoriser par l'intermédiaire d'une de mes entreprises. »

Je bloque deux secondes, puis « assemble les deux bouts » avec ce qu'il a dit plus tôt.

« Tu es chef d'entreprise ?

Oui, je gère dans l'ombre plusieurs sociétés. C'est ainsi plus facile d'hériter de la maison de mes parents, tous les cinquante ans environ. La maison de tes parents ? Où est-elle ? A Chicago, c'est là où j'ai passé ma vie humaine. Je n'y suis jamais allée. C'est joli ? Tu voudrais visiter ? Oui ! Je voudrais voir où tu as vécu. Je veux en apprendre plus sur toi. Beaucoup de choses ont changé depuis le temps. Peut-être que tu auras même du mal à te repérer, je le taquine. Je n'ai pas un aussi mauvais sens de l'orientation que toi, rétorque-t-il sur le même ton. Tu aimes voyager ? J'aime découvrir de nouveaux paysages. J'aimerai voyager partout dans le monde. Voir l'Asie, surtout le Japon, la Nouvelle-Zélande… Mais tu as déjà dû tout voir. J'ai la sensation que voyager avec toi, ce sera comme voir ces pays avec des yeux nouveaux. »

Je lui souris, je me sens heureuse. Bien sûr, il faut qu'elle revienne à ce moment-là ! Amber arrive à notre table et demande à Edward si tout s'est bien passé. J'interviens alors.

« Oh, mon cœur ! Tu ne voulais pas aller te laver les mains ? »

Il attrape mon regard aiguisé et réagit immédiatement.

« Oui, c'est vrai. Je me dépêche, tu peux commander le dessert pour nous, mon amour ?

Bien sûr. »

Il s'éloigne et je commande à mon adversaire :

« Nous prendrons une mousse au chocolat pour deux et nous n'aurons pas besoin de service supplémentaire.

Je vous demande pardon ?! s'exclame Amber Pas de café, je veux dire. »

J'espère qu'elle aura compris le sous-entendu, mais dans le doute, je vais assurer mes arrières. Edward revient après le départ d'Amber et l'arrivée de mon dessert. Je lui demande de me laisser payer. Il proteste, alors je lui propose un compromis :

« As-tu des billets ? »

Il comprend alors mes intentions et me glisse l'air de rien des morceaux de papiers dans une de mes mains. Lorsque notre charmante serveuses aux dents longues tend la note à Edward, je m'en empare prétextant la perte d'un pari. Je vois Amber blanchir. Mes soupçons sont donc corrects. J'ouvre la facture et voit un numéro sur la note. Je me lève alors et me dirige directement vers le comptoir où j'ai repéré un homme d'âge moyen qui semble diriger le personnel.

« Excusez-moi monsieur ? Bonjour, seriez-vous le responsable ?

Bonjour, oui madame, répond-il un peu soupçonneux. Est-il habituel de laisser des numéros de téléphone sur les notes de vos clients ? Des numéros de téléphone ? »

Il prend la note que je lui tends et pâli quand il voit que c'est numéro de téléphone portable et non le numéro du restaurant. Je poursuis d'une voix glaciale.

« C'est dommage que le service soit d'aussi piètre qualité, alors que la nourriture est par ailleurs délicieuse. »

Je lui tends alors les billets qu'Edward m'a donnés et sort en prenant le bras de mon petit-ami sans attendre la monnaie. En arrivant à la voiture, je tremble un peu. Edward ouvre ma portière, m'aide à m'installer et me rejoint dans la voiture où je suis en train de réaliser ce que je viens de faire, la tête baissée. Je n'ose pas le regarder.

« Ça va, Bella ?

Je suis en train de me demander ce qui m'a pris. Tu as défendu ton territoire, comme tu m'avais prévenu, dit-il en gloussant. Tu ne m'en veux pas d'avoir fait une scène ? T'en vouloir ? répond-il surpris. »

Il soulève mon menton délicatement et embrasse mes lèvres.

« En fait, si tu as trouvé sexy de me voir chasser, sache que j'ai trouvé aussi très sexy que tu agisses de façon aussi possessive. »

Je ris alors et nous prenons la route pour Forks.

« Quête principale réussie… Une récompense va vous être accordée. Foncez ! »

Edward s'arrête en chemin au bord de la mer et nous marchons un moment dans le sable, tenant nos chaussures à la main. Edward s'assoit sur le sable m'attirant sur ses genoux. Ma jupe se remonte un peu, Edward pose sa mais sur les cuisses et se fige. Je lui susurre : « Tu aimes mes bas ?

Je pensais que tu portais des collants. Avant, oui. Mais j'ai fait le plein de dentelles et de froufrou hier. C'est Alice qui m'a conseillé ceux-là. Regarde. »

Je soulève sa main et désigne la bande en dentelle auto adhésive.

« Tu aimes le motif ?

Beaucoup, répond Edward trop vite en détournant le regard. Tu n'as même pas regardé ! Je suis sûre que la majorité des lycéens aurait au moins jeté un œil ! La majorité des lycéens n'ont pas été éduqué comme au début du siècle dernier, répond-il un peu nerveux. A mon époque, c'était dégradant pour une femme de montrer sa cheville dénuder. Et à mon époque, c'est se montrer grossier que de détourner le regard quand on vous parle. »

Il tourne alors sa tête vers moi ne regardant que mon visage.

« Je suis désolé mon amour. Je ne suis pas très à l'aise à l'idée de te fixer en sous-vêtement.

Parce que tu ne veux pas me voir agir de façon dégradante ou parce que ça ne t'intéresse pas ? Parce que je ne veux pas me comporter comme tous ces adolescents lubriques qui reluquent les femmes avec insistance et les mettent mal à l'aise. Ce qui me met mal à l'aise, c'est que tu ne désires pas voir mon corps. Nous sommes seuls et je ne pense pas que cela soit dégradant de se dénuder devant son compagnon. Tu penses que je ne te désire pas ? me demande Edward stupéfait. Eh bien… J'ai beau comprendre que tu n'as pas été éduqué de la même manière que moi, je me sens un peu vexée et blessée que tu ne sois pas attiré par moi. »

Je chuchote la dernière partie de la phrase, sentant mon cœur se serrer douloureusement, quand je me rends compte que son rejet m'affecte plus que je ne l'imaginais au départ. Je savais qu'il serait réticent, mais je ne pensais pas que j'aurais autant de mal à recevoir un « non » de sa part. Je sens des larmes monter et ma vision se trouble. Edward me soulève le visage et me supplie de sa voix de velours :

« Ne pleure pas, mon amour. J'ai manqué de tact et j'aurais dû mieux m'exprimer.

Ça ne change rien au fait que tu ne veuilles pas de mon corps dans ton champs de vision, je réponds, amère. Il va falloir que je sois plus direct, je pense. »

Il me déplace sur ses genoux, me rapprochant de lui et je sens un renflement entre lui et moi. J'écarquille les yeux, puis le regarde.

« Convaincue ? me demande-t-il avec un sourire narquois.

Alors, tu veux quand même me regarder ? J'en ai très envie, acquiesce-t-il, mais ce ne sont pas des manières de gentleman de le faire. Même pour regarder sa compagne ? je dis en soulevant un sourcil. Parce que j'ai déjà vu Carlisle regarder le décolleté d'Esmée et on en peut pas dire qu'il manque d'éducation. D'accord, soupire-t-il. C'est peut-être moi qui aie un peu de mal à gérer la situation. Il faut que tu comprennes que c'est la première fois pour moi que je ressens quelque chose envers une femme. Tu n'es jamais sorti avec quelqu'un ? Un vampire ne tombe amoureux qu'une seule fois. Et avant ? Après tout, tu avais dix-sept ans. A cet âge-là, les hormones dirigent le corps. Tu en sais quelque chose, ricane-t-il, tandis que je lui tape le torse légèrement. Même à dix-sept ans, les filles n'étaient pas au centre de mes préoccupations. Je rêvais d'une carrière militaire et de participer à la première guerre mondiale. La guerre des bouchers ?! je m'écrie. Tu es fou ! Tu ne t'étais pas renseigner sur les batailles de la Somme, de Verdun ou de la Marne ?! Sans parler du Chemin des Dames qui a été un massacre pour les alliés. On parle de centaines de milliers de morts là ! »

Il me fixe quelques secondes sérieusement, puis reprends la parole :

« C'est vrai que ce fut un traumatisme, notamment pour les français.

Oui, j'acquiesce. Et toi tu voulais y participer ! J'idéalisais la guerre, je n'imaginais pas la réalité de celle-ci. Maintenant je suis reconnaissant de ne pas être parti. J'aurai pu ne jamais te rencontrer. »

Il embrasse mes cheveux.

« Je me demande ce qui se serait passé si on s'était rencontré en 1918, je murmure.

Moi je le sais, réponds Edward en souriant. Je t'aurais fait la cour, nous aurions fait des promenades sous le regard attentif de nos chaperons… »

Je glousse.

« Je t'aurai peut-être volé un baiser, mais seulement après avoir obtenu l'accord de ton père. J'aurais mis un genou à terre et t'aurai demandé d'être mienne pour l'éternité.

Hummm, je dis malicieusement. Il me semble que tout est réuni sauf une chose… »

Il hausse les sourcils. Je me redresse et me place à califourchon sur lui, le prenant par surprise.

« Il te reste à me faire tienne, je murmure à son oreille.

Bella… tu vas me tuer… »