Le sanctuaire (3)

Je me trouve actuellement au cœur de la troisième épreuve du sanctuaire.

Contrairement aux épreuves précédentes, qui se déroulaient à l'intérieur, celle-ci se déroule en plein air, dans la nature sauvage.

L'objectif est de protéger un saphir attaché autour de mon coup comme collier pendant un laps de temps contre les créatures qui rôdent.

Ou bien connaître l'origine de pourquoi les monstres convoite se saphir.

Les monstres ne se montreront que dans 24 heures, laissant aux candidats le temps de s'habituer à l'environnement.

N'étant pas un expert en survie, me retrouver seul au milieu de nulle part me rend anxieux.

Heureusement, je tire des leçons de mes expériences passées, notamment d'une expérience similaire vécue avec mon frère jumeau et Tachi.

Nous étions ensemble lors d'une colonie de vacances axée sur la survie. Bien que nous soyons enthousiastes à l'idée d'imiter des explorateurs, Tachi ne partageait pas notre engouement.

Habituellement bavard et énergique, il semblait absent et peu émotif pendant la randonnée.

Nous avons supposé que son désintérêt pour la nature était dû à son habitude d'être devant un écran, mais nous avons évité de lui poser la question.

Lorsque nous avons choisi l'emplacement de notre tente, nous avons réalisé que nous avions pris le mauvais sac, celui contenant tous les outils et matériaux de survie essentiels.

Il était trop tard pour faire demi-tour car la nuit tombait et retourner au camp était dangereux.

Nous étions paniqués à l'idée d'être attaqués par des animaux sauvages. Cependant, Tachi est resté calme, affirmant que la forêt dans laquelle nous étions ne présentait pas de danger pour l'homme.

Il nous a rassurés avec des arguments solides et nous a prodigué des conseils pour faire face à la situation. Petit à petit, il a retrouvé son attitude habituelle, ce qui nous a permis de passer une nuit tranquille avec moins d'anxiété.

"Cet endroit semble parfait"

Un petit île au bon milieu d'un lac qui offre une vue panoramique me permettant de repérer tout créatures qui s'approche.

"Commençons sans perdre du temps"

Ça m'a pris toute la journée pour préparer le terrain.

Alors que je trouvais du réconfort dans mon dur labeur, le coucher de soleil m'avertit du début imminent de l'épreuve.

Bien que je ne sois pas assuré de survivre comme lors des épreuves précédentes, je fais confiance à mes préparatifs.

Tandis que j'essayais de me redonner courage, les bêtes ont commencé à émerger une à une de l'obscurité.

* * *

"Mais c'est une blague !?"

La lettre me dit carrément de ne pas manger ce poulet

"Alors pourquoi l'avoir préparer !?"

Je remarque même de la fumée s'échappant lentement du plat, s'élevant dans l'air comme des volutes de mystère, emportant avec elles les arômes alléchants qui titillent mes sens et alimentent mon imagination.

"Bordel de merde !!!"

Dans un accès de colère, j'ai renversé la table, envoyant le poulet voler avec elle.

Les rongeurs qui se baladait dans la pièce n'ont pas raté l'occasion pour manger la nourriture parterre.

"Au moins je serai fixée"

Les rongeurs qui se promenaient dans la pièce, insouciants et affamés, ont immédiatement saisi l'opportunité de se régaler du festin étalé par terre, ignorant tout danger potentiel.

"Enfin, je vais avoir ma réponse."

Si les rongeurs ne montrent aucun signe de maladie après avoir dévoré ce poulet, cela invalidera les allégations de la lettre ou indiquera qu'elle est inoffensive pour eux. Ou peut-être que la lettre dit la vérité.

Accroupie un peu plus loin, je scrute attentivement les rongeurs, observant leurs réactions, cherchant la moindre anomalie qui pourrait confirmer ou infirmer mes doutes.

Après cinq longues minutes d'attente anxieuse, aucun changement ne se produit.

"Je le savais... Quoi !?"

Alors que je m'apprêtais à me réjouir de pouvoir enfin savourer ce délicieux poulet, un frisson d'horreur me parcourt lorsque les rongeurs commencent à tomber, un à un, victimes d'une force invisible et mortelle.

"Que devrais-je faire ?"

Contrairement à la première épreuve où je ne ressent aucun besoin de manger, celle ci mon estomac semble vouloir crire famine.

"Pourquoi pas essayer ces champignons ?"

Je crois que c'est la seule chose qui me semble comestible ici

"Goûtons le"

*Manger

"Ouai pourquoi pas"

Ce champignon n'a littéralement aucun goût, je comme la sensation de mâcher de l'eau.

Cela étant dit, ma famine diminue.

Deux jours plus tard

*Manger

"Pourquoi ?"

*Manger

"Pourquoi c'est devenu infecte !?"

Au début, lorsque je prends une bouchée de champignon, je trouve son goût tout à fait acceptable, peut-être même agréable. Cependant, à mesure que je continue à en manger, je remarque que quelque chose change.

Les saveurs semblent devenir plus intenses, mais pas de la manière dont je l'espérais.

Le goût que je trouvais acceptable au départ devient peu à peu désagréable, voire écœurant.

Les nuances subtiles qui faisaient la délicatesse de ce champignon semblent s'évaporer, laissant place à une amertume ou une acidité qui me rebute.

Peut-être que c'est simplement une saturation de mes papilles gustatives.

Quoi qu'il en soit, ce qui était autrefois une expérience gustative agréable se transforme peu à peu en une expérience désagréable que je préfère éviter.

Ce qui me mettait le plus en colère, c'était de constater que, malgré mes efforts pour suivre l'épreuve, d'autres plats tentants étaient ajoutés à côté du poulet.

Les frites dorées et croustillantes, accompagnées de boissons gazeuses glacées, ont alimenté davantage ma sensation de faim déjà présente.

C'était comme si l'épreuve se jouait de moi.

Je me demandais si toute cette mise en scène était délibérée, conçue pour me pousser au bord de la frustration.

"Bon sang, est-ce que cette épreuve allait enfin se terminer ?"

* * *

Au bon milieu de la nuit, guider par ses narines développé, un loup se faufile entre les hauts herbes attiré par l'odeur de la nourriture.

Une fois arrivé, le loup s'apprêtait à croquer dessus, quand soudain un piège se déclenche le fermant ainsi dans une cage en bois.

Ça fait une douzaine maintenant

Dix jours s'est écoulé depuis le début de l'épreuve.

Je ne fais que capturer des animaux dans une cage en les appâtant avec de la nourriture que j'avais stocké dans mon inventaire.

J'aurais besoin d'eux dans les jours à venir.

Si ma mémoire est bonne, ce seront d'abord les créatures terrestres qui arriveront, suivies ensuite par celles issues du roman, telles que les gobelins.

Là également l'épreuve durera un mois comme le précédent si vous choisissez de protéger le saphir.

En regardant dans la direction où les monstres affluent, je ne peux m'empêcher de me demander "que y'a t-il au fond de cette forêt ?"

Malgré que je sois l'auteur de ce monde, j'avais délibérément abandonné développer ce qu'il y'a au plus profond de la forêt vu que c'était pas nécessaire.

Des monstres sont-ils cachés ou bien y'a t-il une créature qui dépasse mon imagination, malheureusement ça est une question qui demeurera à jamais sans réponse.

Dans le récit, Kim était reconnu comme un enfant prodige dans l'art de manier l'épée, une compétence qu'il avait acquise grâce à un entraînement intensif dès son plus jeune âge, sous la tutelle attentive de son père.

Celui-ci avait anticipé les défis qui attendaient son fils au sanctuaire, et avait donc veillé à ce qu'il soit prêt à affronter toute épreuve.

Après avoir réussi à vaincre un loup au cours d'un affrontement direct, Kim se laissa emporter par la confiance en ses capacités et décida d'explorer plus en profondeur la sombre forêt.

Cependant, à mesure qu'il avançait, il réalisa que les dangers devenaient de plus en plus redoutables, mettant à rude épreuve même ses compétences les plus affûtées.

À un moment critique de son périple, il se retrouva au bord de la mort, confronté à une menace insurmontable.

Cette expérience l'obligea à faire face à sa propre vulnérabilité et à reconnaître les limites de sa force.

Conscient de son imprudence, il prit la décision sage de rebrousser chemin, préférant assurer la sécurité du précieux saphir plutôt que de risquer sa vie inconsidérément dans les ténèbres de la forêt.

En résumé cet épreuve a pour but de toujours reconnaître ses limites et de réfléchir avant d'agir.

Le lendemain à l'aube, avant que le soleil face son apparition.

Une petite créature difforme, hideuse, avec une peau vert olive, un visage déformé aux grands yeux perçants et aux oreilles pointues, se tient devant moi.

Elle est équipée d'une armure rudimentaire qui semble presque trop grande pour elle, et d'une lance qu'elle brandit avec détermination, prête à attaquer à tout moment.

"Un gobelin !?"

La surprise teinte ma voix alors que je réalise la menace qui se tient devant moi.

Ces créatures sont connues pour leur intelligence comparable à celle des humains, mais teintée de malveillance et de cruauté.

Nos regards se croisent brièvement, mais il semble plus intéressé par le saphir autour de mon cou que par ma présence.

Son regard affamé se fixe sur le joyau, oubliant presque totalement ma présence.

Prenant avantage de son obsession pour le saphir, je le retire de mon cou et le place bien en vue au sommet de mon île.

"Ça marche", murmurai-je pour moi-même, observant la réaction du gobelin.

Voyant le joyau sans protection, le gobelin se précipite vers lui, son avidité brûlant plus fort que toute prudence.

Un pont que j'avais hâtivement construit, faute de temps, s'étend entre le gobelin et le précieux saphir. Sans hésitation, le gobelin fonce sur le pont, ne prenant aucun risque en courant dessus.

Mais le pont, fragilisé par sa hâte, cède sous son poids.

Le gobelin tombe dans l'eau en contrebas, son armure le tirant vers le fond.

Malgré ses capacités de nageur, la lourde armure le condamne à une mort certaine par noyade.

Cependant, je suis conscient qu'il n'est pas seul ; je peux apercevoir d'autres gobelins se cachant dans les buissons, se rapprochant en nombre, une cinquantaine au moins.

Connaissant leur nature rusée, je m'attends à ce qu'ils adoptent une autre approche après avoir vu la mort de leur compagnon. Certains avancent prudemment vers moi, apprenant de l'erreur précédente.

"Hé hé", un sourire s'échappe involontairement de mes lèvres.

Malheureusement pour eux, le pont est truffé de pièges. D'un geste rapide, je libère une liane attachée sous le pont, les faisant tous chuter dans l'eau.

Je célèbre ma victoire alors que leurs compagnons se noient. Au départ, les gobelins ne semblaient pas me prêter attention, mais maintenant, ils sont tous déterminés à me voir mort.

Leur chef gobelin rassemble ses troupes et commence à élaborer une stratégie.

Lorsqu'ils ont fini, un sourire collectif se dessine sur les visages des gobelins.

Pourquoi sont-ils si confiants ? Cette question tourne dans ma tête alors qu'un groupe de gobelins retire leurs armures.

Est-ce qu'ils ont l'intention de nager jusqu'ici ?

Voyant ma surprise, les sourires des gobelins s'intensifient et ils se précipitent vers l'eau pour me rejoindre.

Cependant, je feins la peur pour inciter tout le monde à sauter dans l'eau, mais une partie reste sur la berge.

C'est dommage, j'aurais préféré qu'ils viennent tous pour en finir rapidement.

Je me dirige vers les cages que j'avais cachées sous des tas de feuilles à l'abri des regards et les jette dans l'eau, vérifiant qu'elles sont toutes ouvertes.

Malgré mes actions étranges, les gobelins continuent de nager jusqu'ici.

Au moment où l'un d'eux s'apprête à mettre pied sur mon île, il est brusquement tiré vers le fond de l'eau, tandis que des éclaboussures de sang apparaissent à la surface.

Les gobelins s'arrêtent brusquement dans leur élan pour comprendre la situation, mais il est déjà trop tard.

Les crocodiles que j'avais capturés et affamés pendant des jours attaquent tous les gobelins présents dans l'eau.

Le sourire triomphant du chef gobelin se transforme en une grimace de frustration à la vue de ses soldats morts sans avoir pu se défendre.

Maintenant, je me demande ce qu'ils vont faire.

Le lac est infesté de crocodiles et le pont est piégé.

"Attends, où vont-ils !?"

Pourtant, à ma grande surprise, ils se retirent tous.

C'est étrange, l'abandon n'est pas habituel pour eux. Peut-être est-ce un retrait stratégique.

Si c'est le cas, quelles sont leurs intentions ? Je reste néanmoins vigilant.

Deux heures passent et la nuit tombe rapidement. Peut-être ont-ils vraiment abandonné.

Alors que je m'apprête à me reposer pour reprendre des forces, quelque chose file à toute vitesse à côté de moi, manquant de me toucher de peu.

Qu'est-ce que c'était ?

En me retournant, je remarque une flèche plantée dans l'arbre à côté de moi. En regardant dans la direction du tir, je distingue des dizaines d'yeux rougeâtres brillant dans l'obscurité.

Grâce à la clarté de la lune, je peux discerner les coupables : les gobelins sont revenus, mais cette fois-ci, ils sont tous armés d'arcs.

"Oh non"

cette fois-ci, je n'avais pas prévu cela.