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William et son enfer

William, 16 ans, ne vivait pas comme les autres enfants. En effet, ses parents étaient violents et le frappaient à leur guise. William était battu presque tous les jours, ses parents évitant son visage pour que cette violence ne soit pas remarquée par les autres. Son corps était criblé de bleus et de blessures, mais il tenait bon et se montrait fort devant les autres. Pourtant, chaque soir, son visage se couvrait de ruisseaux amers et acides.

Il travaillait sans arrêt, s'éloignant de tous pour ne pas trahir son secret et ne pas se mettre en danger vis à vis de ses parents. Il ne profitait pas des bonheurs de ceux de son âge, mais n'en ressentait pas le besoin, son seul but étant de survivre à son quotidien. Il cachait sans cesse sa souffrance, masquant ses blessures, portant des habits longs, se battant pour ne jamais avoir à aller à l'infirmerie, cachant sa vie privée aux yeux de tous. Il passait seulement pour un jeune homme mystérieux qui avait toujours les meilleures notes.

Pourtant, il ne s'attendait pas à ce que son secret soit découvert, causant des problèmes plus importants encore que ceux auxquels il était déjà sujet.

C'était un mardi chaud et ensoleillé. William avait cour de sport ce jour-là. William était très doué en sport, malgré ses bleus et blessures douloureuses qui le faisaient souffrir.

Ce jour-là, ils faisaient du basket-ball. William appréciait le basket-ball malgré les douleurs qu'il lui causait. Il faisait partie des meilleurs éléments de son équipe, ayant l'œil acéré et le bras vif.

William marqua de nombreux paniers, mais son corps commença à se rebeller. Son corps tout entier était affaibli par la violence de ses parents la veille au soir. Il continua malgré tout à jouer en essayant de ne pas laisser la douleur l'emporter sur ses performances.

A la fin du cours de sport, le professeur se dirigea vers William en lui demandant :

- Tout va bien William ? Tu avais l'air plus fatigué que d'habitude.

Le garçon répondit :

- Tout va bien monsieur, ne vous inquiétez pas.

Le professeur insista :

- En es-tu…

Il se coupa dans sa phrase et ouvrit les yeux en grand, surpris. William suivit son regard et vit son bras. Sa manche était à moitié remontée ,laissant entr'apercevoir des bleus. William baissa sa manche précipitamment. Il évita le regard de son professeur, n'ayant pas le courage de l'affronter.

Il marmonna finalement :

- Je vais y aller professeur.

Le professeur abasourdi ne répondit pas.

William partit en courant, la peur au ventre. Qu'allait il arriver maintenant ? Le professeur de sport avait vu les bleus sur son bras, et il n'était pas bête. Il devait avoir compris de quoi il s'agissait. Allait il convoquer ses parents pour en parler ? Est-ce que tout le monde allait savoir qu'il était battu par ses parents ? Comment allaient donc réagir ses parents.

Il s'arrêta de courir, à bout de souffle. Il se mit à réfléchir. Il fallait qu'il garde la tête froide et qu'il fasse comme si rien ne s'était passé pour que ses cours restants n'en soient pas affectés. William prit une grande inspiration pour calmer son cœur battant et il partit vers son prochain cours.

Le professeur de sport, Robert Amilton, était abasourdi par ce qu'il venait de voir. William Mertops, un des meilleurs élèves de l'école et un de ses élèves préférés, avait le bras couvert de bleus, signe de violence à son encontre. Il devait être frappé régulièrement, soit par des lycéens soit par sa famille. Il semblait plus probable que William soit battu. Robert devait en parler d'urgence avec le comité psychologique et médical de l'établissement. Tous furent d'accord avec l'hypothèse du professeur de sport : William Mertops était battu par ses parents et la situation était dangereuse.

William était épuisé. Durant ses dernières heures de cours, il avait dû faire comme si tout allait bien et prêter attention aux cours. Il ne savait pas ce qui l'attendait en rentrant chez lui. Son anxiété s'exprimait dans chacun de ses faits et gestes. Il tremblait d'appréhension et il avançait lentement sur le chemin de retour à son domicile. Il attendit devant la porte de longues minutes avant d'entrer. A l'intérieur, ses parents l'attendaient. Son père s'exclama :

- Le lycée à essayé de nous appeler. Qu'est-ce que tu as donc fait là-bas ?

William ne répondit pas, ne laissant aucun son quitter ses lèvres. Son père se leva, imposant et terrifiant. William eut un mouvement de recul. Son père le gifla en arrivant à sa hauteur et cria :

- T'AS FAIS QUOI ENCORE ? RÉPONDS !

William ne répondit toujours pas, paralysé par la peur et la douleur. Son père le gifla de nouveau en répétant :

- RÉPONDS-MOI !

William ne dit toujours rien. Son père fou de rage le prit par le col et le jeta au sol. Puis, il lui donna un coup de pied dans les côtes. William retint un cri de douleur. Il laissa échapper un petit bruit :

- Hurrrggg.

Alors, son père continua à lui donner des coups de pied et criant :

- RÉPONDS-MOI SALE INGRAT !!!

William s'il le voulait n'aurait pas put bégayer un simple mot, le corps déjà trop douloureux. Il ne laissait échapper que des petits bruits pitoyables. Tout à coup, son père arrêta de le frapper et sa mère s'exclama :

- Réponds à ton père fils ingrat.

William répondit par un grognement de douleur :

- Huurrggg…

En l'absence d'une réponse correcte, sa mère demanda :

- Si tu lui réponds, nous n'aurons plus besoin de te discipliner mon garçon. Tu comprends n'est-ce pas ? Donc réponds à ton père si tu ne veux pas plus être punis.

William ne répondit pas, sa conscience commençant à s'éloigner de son esprit. Prenant ce manque de réponse pour un refus, le père de William lui donna un coup violent dans le ventre. Puis, il marcha sur la main de William qui sentit un de ses doigts se tordre et cria faiblement de douleur. Son père continua de le frapper puis s'arrêta devant le manque de réaction de William. Ses deux parents partirent encore furieux, quittant finalement la maison en claquant la porte.

William le visage couvert de larmes et de sang sanglotait au sol, le corps douloureux et la main plus encore. Il entrouvrit les yeux et leva lentement sa main au niveau de ses yeux. Un de ses doigts était tordu, sortit de sa position originale et lui provoquant une douleur insoutenable. Il serra les dents et remit son doigt en place en criant. Il respira lourdement, le visage couvert de transpiration et de larmes. William se leva difficilement, les jambes et les bras faibles et se teint au mur. Il avança vers sa chambre en se tenant au mur. Une fois arrivé, il ouvrit un tiroir et en sortit des bandages. Il se créa une attelle avec deux crayons et ses bandages. Ensuite, il se laissa tomber sur son lit, épuisé et laissant échapper un grognement de douleur. Du sang coula de son nez mais il ne fit rien pour l'arrêter, son lit avait déjà subit maintes tâches de sang et le drap ne s'inquiétait plus des tâches et souillures. William ferma les yeux et s'endormit, la douleur l'assaillant même dans ses rêves.

Le lendemain, William ne trouva pas la force de sortir de son lit. Chacun de ses muscles étaient douloureux.

À la première heure de cours, le professeur fit l'appel et s'aperçût que William n'était pas là. Il en informa la vie scolaire. Le comité psychologique et médical en fut informé. Tous s'attendaient au pire pour le jeune homme qui ne ratait jamais aucune heure de cours malgré ses nombreux bleus et autres blessures probables.

De son côté, William était recroquevillé dans son lit, perclus de douleur. Il avait décidé de na pas venir, son visage montrant des traces de violence et son corps faible. Il était seul dans la maison et entendit donc la sonnerie du téléphone. Il sortit précipitamment de son lit malgré la douleur affreuse qui le parcourait et il prit le combiné téléphonique. Il répondit :

- Allô ?

Une voix répondit :

- Bonjour, je suis Linda Wilson du lycée Wonforg. Je vous appelle pour vous prévenir que votre fils n'est pas en cours et pour savoir si il est ici. Est-ce le cas ?

William paniqua et raccrocha le téléphone. Il manipula fébrilement l'appareil pour effacer l'appel de l'historique téléphonique. Puis, il rassembla ses forces pour se préparer à aller en cours. Il lui restait un peu moins d'une heure avant que la pause déjeuner ne se finisse. Il prit son sac de cours et finit de s'habiller pour aller en cours. Il sortit de la maison précipitamment et courut vers son lycée malgré la douleur qui déchirait son être tout entier. Il arriva devant le lycée trois quarts d'heure avant le retour en classe. Il se pressa et entra. Il se dirigea vers le bureau de la vie scolaire et y entra. Il avait préparé un faux mot d'absence avec la signature imitée de sa mère. Il présenta son mot d'absence aux surveillants qui s'en occupèrent. Les adultes de l'établissement étaient tous au courant de la situation de William. Le surveillant qui secondait son collègue regarda les joues rougeâtres de William et son doigt enrubanné dans une attelle de fortune et détourna le regard, de la tristesse visible dans ses yeux. William ne le remarqua pas, trop inquiet que ses parents découvrent le pot aux roses.

Tout se passa sans accroc pour William qui put enfin respirer. En sortant du bureau de la vie scolaire, il se détendit et regretta d'avoir courut jusqu'au lycée. Ses côtes droites le faisaient souffrir et son corps entier était douloureux. Il se tint contre le mur pour respirer et tenter d'ignorer la douleur qui l'assaillait. Il n'avait malheureusement accès à aucun antidouleur. Il se dirigea vers la salle de son prochain cours et s'assit sur le sol dos au mur, à côté de la porte. Il se frotta le nez, sentant une démangeaison soudaine. Il sentit alors du sang couler le long de son visage pour tâcher sa chemise. Il sortit un mouchoir de sa veste et tenta d'arrêter le saignement. Sa chemise était tachée de sang. Il ne pouvait pas se présenter comme cela en cours. Son professeur passa alors devant lui. Quand il vit qu'il saignait du nez, il s'exclama :

- William, il serait mieux que tu ailles à l'infirmerie.

William eut un sursaut et le regretta. Il laissa échapper un sifflement de douleur. Il déclara :

- Je n'en ai pas besoin monsieur, mon sang va bientôt arrêter de couler. Vous n'avez pas à vous en faire.

Pourtant, malgré ses dires, du sang continuait de couler de son nez. Le professeur insista :

- William, tu devrais vraiment aller à l'infirmerie. C'est important de te soigner.

William se releva et allait refuser de nouveau quand il eut un vertige. Le professeur le stabilisa et s'exclama :

- Vu ton état, tu n'es pas en position pour protester.

Il prit William part le bras, qui gémis sourdement. Son bras était couvert de bleus et douloureux. Le professeur, se rendant compte de son action, se tourna vers son élève et déclara :

- Peux-tu me suivre sans essayer de partir ? Je ne veux pas te faire mal en te forçant à venir. Mais si tu ne me suis pas, je vais y être obligé.

William regarda son professeur et déclara finalement :

- D'accord, je vais vous suivre.

Il suivit docilement son professeur jusqu'à l'infirmerie. Ils entrèrent tous les deux et l'infirmière se tourna vers eux. Elle remarqua William et demanda au professeur :

- Est-ce mon nouveau patient ?

Le professeur acquiesça et l'infirmière dit à William :

- Pourquoi es-tu ici ?

William ne répondit n'y ne bougea. Le professeur répondit :

- Principalement pour un saignement de nez abondant.

- Principalement ?

L'infirmière ne comprenait pas. Pourtant elle se tourna vers William et s'exclama :

- Voyons ça. Mais d'abord, il faudrait que tu changes de chemise. Celle-ci n'est plus utilisable.

Quand elle s'approcha de lui, William recula. Il percuta le professeur qui le supplia doucement :

- S'il te plaît William, laisse la s'occuper de toi ?

Il sentit William trembler légèrement. Le jeune homme répondit :

- Je… je… je ne peux pas.

L'infirmière déclara :

- Je ne vais pas te faire de mal William. Fais moi confiance.

William secoua la tête, la peur imprimée sur son visage. Il ne pouvait pas s'échapper, il était pris au piège. Il commença à sentir son corps s'affaiblir de nouveau. Il allait essayer de fuir quand son professeur pris son bras et remonta sa manche. William se réveilla de son état de choc initial et tenta de se dégager de l'emprise de son professeur pour cacher ses bleus. Le professeur s'exclama alors :

- Tu n'as pas besoin de te cacher William, nous savons ce que tu as vécu. Tu n'as pas besoin de te battre seul contre tes problèmes.

A ces mots, William arrêta de se débattre. Il laissa retomber ses deux bras et des larmes commencèrent à couler sur ses joues rouges. Plus rien n'importait plus. Il ne savait pas quoi faire. Tout était fini. Tout le monde savait quel monstre il était.

Des larmes ruisselant sur ses joues, il avança de quelques pas. Puis, il enleva sa cravate, lentement, presque mécaniquement. Il la laissa tomber doucement au sol et leva les mains jusqu'au col de sa chemise. Il enleva lentement le premier bouton, puis le deuxième, puis le troisième, et tous les autres. Puis, il ouvrit sa chemise d'un coup sec. L'infirmière et le professeur étouffèrent un hoquet choqué. William avait le corps criblé de bleus, comme un champ de mines. Ses côtes droites étaient rougeoyantes et son corps maigre. Il laissa tomber sa chemise maculée de sang au sol.

Il se tenait droit devant les adultes, le regard déterminé. Les larmes qui ruisselaient sur ses joues étaient maintenant parties. Il n'avait plus rien à leur cacher, son plus grand secret révélé. Il ne pouvait qu'attendre la conclusion, impuissant face à ses aînés et à leurs décisions. Il ne pouvait qu'attendre, comme toujours, à la merci des autres.

L'infirmière s'approcha de lui. Il ferma les yeux, ne sachant pas à quoi s'attendre. Qu'allait elle faire ? Qu'allait elle dire ?

Il sentit une main frôler son bras, et il ouvrit les yeux en sursaut, reculant d'un pas. Il n'était pas aussi prêt qu'il le pensait. Il ne pouvait pas tout accepter des adultes finalement. Il était toujours terrifié par les adultes et ce qu'ils pouvaient lui faire, contrairement à ce qu'il pensait.

William, comprenant cette vérité, se mit à trembler de nouveau. Sa détermination l'avait quitté, ne laissant derrière elle qu'un enfant blessé et effrayé.

Le professeur de William le voyant trembler lui demanda :

- Tout va bien William ?

Le garçon s'accroupit sur le sol, et les bras tremblant ramassa sa chemise et sa cravate. Il enfila sa chemise en un éclair et chercha un chemin jusqu'à la porte. Il le trouva et se précipita jusqu'à la porte, l'ouvrant à la volée et sortant de l'infirmerie en courant. Il courut sans s'arrêter dans les couloirs encore vides de l'établissement, à bout de souffle, poursuivi par les appels de son professeur. William voulait juste que tout soit fini, que plus personne ne le frappe. Il monta les escaliers quatre à quatre, ne ralentissant pas pour reprendre son souffle. Il arriva finalement sur le toit du bâtiment. De hautes grilles empêchaient toute situation dangereuse.

William hors de souffle, s'accroupit au sol, vidé de son énergie. Il avait encore mal partout, et il était épuisé. Il s'allongea au sol, la tête qui tournait, et ferma les yeux.

Le vent timide souffla sur son visage, lui offrant son réconfort. William murmura :

- Je ne veux pas y retourner, j'ai peur de ce qui va arriver.

Il entendit alors la voix de son professeur qui l'appelait. Sa voix se rapprochait, mais William ne voulait plus lutter.

Une goutte de pluie tomba sur sa joue, suivie par une autre et encore une autre. La pluie commença à tomber doucement sur William, puis elle devint plus forte. Le jeune homme resta allongé sous la pluie battante, sans bouger. Le froid qui lui glaçait les os était presque rédempteur et lui offrait un calme plus qu'attendu.

Tout à coup, la porte du toit s'ouvrît en grand. William comprit qu'il s'agissait de son professeur. Quand celui-ci vit le jeune homme allongé sous la pluie battante, il s'exclama :

- William !

L'accalmie de William était finie. Il laissa ses yeux fermés, attendant que son professeur fasse un geste. L'homme s'approcha de William et déclara :

- William, il faut que l'on rentre à l'intérieur. Tu vas tomber malade si tu restes ici.

William ne bougea pas. Des larmes se mêlèrent lentement à la pluie qui couvrait son visage. Il murmura :

- Je n'en peux plus. Je suis fatigué de tout ça. Je ne veux plus vivre comme ça.

William savait que son professeur était juste à côté de lui et qu'il l'avait entendu. Son professeur ne dit rien. Puis, il déclara :

- Je suis désolé.

William se sentit comme touché par ses mots qui lui étaient si peu familiers. Il sourit et murmura :

- Merci.

Puis, il se mit à grelotter violemment, le vent froid soufflant contre ses habits trempés. Le professeur s'en rendant compte demanda :

- Est-ce que tu est prêt à rentrer à l'intérieur ?

William hocha la tête et se releva sous la pluie battante. Ses muscles étaient engourdis par le froid et la fatigue et il faillit glisser sur le sol mouillé. Le professeur prit doucement son bras et le passa autour de son épaule. William gémit quand le professeur le toucha. Celui-ci s'excusa :

- Pardonnes-moi William, mais c'est la seule façon pour que l'on te sorte d'ici.

William hocha la tête et plaça lentement un pied devant l'autre. Ils finirent leur progression laborieuse quelques minutes plus tard, étant complètement trempés. Le professeur voyant que William ne pourrait pas trouver la force de descendre les escaliers lui demanda :

- Pourrais-tu essayer de te tenir à moi pendant que je te porte sur mon dos ?

William le regarda, fatigué, et répondit :

- D'accord.

Le professeur le prit sur son dos tout doucement pour ne pas lui faire mal. William se détendit enfin quand il fut sur les épaules de son professeur. Il murmura :

- Merci monsieur, merci de m'aider. Je n'en vaut pas la peine. Donc je vous remercie de m'avoir aidé.

Son professeur allait protester quand William reprit d'une voix plus basse encore :

- Je crois que je vais me reposer, je suis un peu fatigué…

Puis, il ferma les yeux, incapable de rester éveillé plus longtemps.

Le professeur s'exclama :

- William, attends !

Il ne reçut pas de réponse. Il s'arrêta sur un pallier de l'escalier et fit descendre William de son dos. Le garçon était frigorifié et tremblait de froid. Son souffle chaud semblait le seul indicateur qui annonçait qu'il était en vie. Le professeur prit son pouls qui était faible. Il jura et prit le jeune homme dans ses bras pour l'emmener à l'infirmerie.

Il courut vers l'infirmerie pour y amener William le plus vite possible.

Dans les couloirs, tous se demandaient pourquoi un professeur tenait un élève évanoui dans ses bras et pourquoi les deux étaient trempés. Le professeur faisait de son mieux pour garder William en sécurité et le transporter rapidement.

Il arriva enfin devant l'infirmerie et ouvra la porte en grand. Il s'exclama :

- Je l'ai retrouvé !

L'infirmière arriva et lui demanda de le déposer sur un lit. Puis elle lui demanda :

- Que s'est il passé Evhan ?

Il répondit :

- Il s'était réfugié sur le toit. Il était allongé sous la pluie. Je l'ai persuadé de venir avec moi, mais il a perdu connaissance. J'ai dû le porter jusqu'ici.

L'infirmière s'occupa de son patient. Elle enleva sa chemise trempée et essuya doucement le corps de son patient. Puis, elle appliqua une paumade sur ses bleus. Elle soigna ses coupures et observa ses côtes et sa main. Elle déclara :

- Je pense qu'il a des côtes fracturées et son doigt a été disjoint. Il a l'air de l'avoir remis en place lui même mais la douleur doit encore être atroce. Je me demande comment il a fait pour supporter ça.

Les deux adultes observèrent l'expression de douleur de William. L'infirmière déclara :

- Je vais lui injecter un anti-douleur. Ça sera mieux pour lui. Il lui faudrait aussi aller à l'hôpital le plus tôt possible.

Elle s'occupa du reste du corps de son patient et expliqua ses diagnostics au professeur. Ils étaient tous deux effarés par la situation. Le jeune homme de 16 ans semblait avoir été battu de longue date et son corps était en très mauvais état c'était une chance qu'il ne perde pas connaissance en cours de sport. Son état était inquiétant : malnutrition, des nombreux bleus, des blessures éparses, des traces de fractures, un corps faible, maltraité et surmené.

Evhan réfléchissait encore à l'état de William plus tard dans la journée. Le comité psychologique et médical avait décidé qu'il était beaucoup trop dangereux de laisser William sous la garde de ses parents. Malheureusement, il leur était interdit de garder William dans le lycée sans autorisation légale. De plus, il était encore endormi.

William se réveilla dans un lit qui n'était pas le sien. Son lit était abîmé et taché de sang alors que celui-ci était blanc et propre. William sentait l'odeur de la pommade et sa douleur était partiellement partie. Ses côtes étaient enrubannés dans des bandages et son doigt également. Il se redressa et sortit du lit, les jambes tremblantes. À côté du lit de trouvaient des habits propres. Il s'en vêtit et se dirigea vers la porte. Il n'y avait personne dans l'infirmerie. Il vit une horloge accrochée au mur. Celle-ci affichait 17h37.

Cela signifiait que les cours étaient terminés depuis moins d'une dizaine de minutes. William sortit de l'infirmerie, trouvant des couloirs vides et silencieux. Sans douleur pour l'en empêcher, William pouvait marcher sans problème. Il arpenta les couloirs sans réfléchir, se dirigeant vers la sortie de l'établissement.

Il arriva devant la grande porte et prit une grande inspiration. Puis, il poussa les portes pour se retrouver à l'air libre.

Le soleil de fin d'après-midi l'accueillit chaudement. William s'étonna du changement rapide de météo, comme si le temps voulait s'accorder avec son humeur. Il avança lentement hors du lycée, le vent léger caressant sa peau.

Il savait qu'il allait devoir retourner chez lui, mais la douceur du temps lui donnait envie de rester ici pour l'éternité. Pourtant, William continua son chemin vers sa maison.

Il entendit alors un cri provenant du lycée. Il se retourna et vit avec étonnement une personne courir vers lui. Il reconnut son professeur. Celui-ci s'arrêta devant lui, essoufflé. Il s'exclama :

- William où vas-tu ?

L'intéressé répondit :

- Je retourne chez moi.

- Je ne peux pas te laisser faire ça !

Le professeur Han avait crié cette réponse. Il reprit son souffle et reprit plus calmement :

- Je ne peux pas te laisse faire ça William. Si tu retournes chez toi maintenant, tu sera encore plus blessé.

William déclara :

- Ce n'est pas grave. J'y suis habitué.

L'homme regarda William et murmura :

- Ce n'est pas une chose à laquelle tu devrais être habitué.

William détourna le regard. Ses cheveux s'agitèrent dans le vent, laissant entr'apercevoir une cicatrice sur son front. Il répondit :

- Une habitude ne se change pas si facilement. Quoi que je fasse, mes parents continueront à être violents. Et le monstre en moi continuera d'accumuler cette douleur jusqu'à ne plus pouvoir la supporter. Malheureusement, il échouera toujours.

Le professeur ne comprenait pas vraiment ce que William voulait dire.

Un grand coup de vent souffla tout à coup. Les cheveux de William volèrent, dévoilant complètement la longue cicatrice qui barrait son front. Le professeur ouvrit les yeux avec stupeur. William voyant son regard sur lui leva la main jusqu'à son front et toucha sa cicatrice. Il déclara finalement :

- Je devrai bien rentrer chez moi à un moment. Après tout, cette famille est la seule que j'ai.

Son professeur le retint par la main et s'exclama :

- Je t'en supplies William, prends soin de toi.

Le garçon le regard dans les yeux, voyant son inquiétude à son égard. Il répondit :

- Ne vous inquiétez pas, tout ira bien.

Le professeur insista :

- Si je dois te laisser y retourner, promets-moi au moins que tu prendra soin de toi.

William lui sourit et dit :

- Tout ira bien. Ayez confiance en moi.

Puis, il enleva sa main de l'emprise de son professeur et partit en s'exclamant :

- À demain monsieur.

Le professeur ne se rendit compte que trop tard que William ne lui avait rien promis. Il jura et murmura :

- J'espère que tout ira vraiment bien pour toi William.

William arriva devant la porte de sa maison, nerveux. Il ouvrit la porte pour trouver ses parents devant la télévision. Il se dirigea discrètement vers sa chambre et fit le moins de bruit possible une fois dans celle-ci. William savait qu'aucun endroit de cette maison n'était sûr. Il ne pouvait que prier pour que ses parents l'oublient.

Pourtant, ses prières furent inutiles. Son père entra dans sa chambre en ouvrant la porte à la volée. Il se dirigea lentement vers William et quand il arriva à son niveau, il donna un coup de pied dans sa chaise, faisant tomber William. Il le cribla ensuite de coups de pieds et de poings. Puis, il mit son pied sur les côtes droites de William, celles qui étaient déjà cassées, et appuya. William cria de douleur, sentant ses côtes s'enfoncer dans sa chair. La respiration laborieuse, il tenta de supporter la douleur. Chaque cellule de son être lui disait de fuir. Son cerveau, son corps, son âme, tout en lui criait de douleur. La douleur était insupportable. De la bile sortit de la bouche de William. Il sentait la sensation de ses os déchirant ses tissus. Allongé sur le côté sous le pied de son père, il laissa ses larmes couler. Il était à la limite de perdre connaissance. Il trouva pourtant la force de bouger les doigts. Il bougea ensuite son bras, ses jambes, et il ouvrit les yeux. Alors que son père enlevait son pied de ses côtes, William se redressa et trouva la force de rapidement se redresser et de partir en courant. Il tenait ses côtes avec sa main, les os transperçant sa chair et essayant de se frayer un passage hors de son corps. Il courut hors de sa chambre, se forçant à courir jusqu'à la porte de la maison. Il l'ouvrit et se précipita hors de la maison. Une fois dehors, il courut sans s'arrêter jusqu'à ce qu'il n'aie plus de souffle et que ses jambes ne lâchent sous lui. Il tomba au sol avec un cri de douleur, ses côtes le faisant souffrir atrocement. Une large tache rouge s'étendait sur son t-shirt.

Il avait couru inconsciemment jusqu'au lycée. William était maintenant allongé au sol, du sang s'échappant de sa blessure. Sa conscience commençait à lui échapper et ses yeux à se fermer.

Il entendit alors une voix avec le peu de conscience qu'il lui restait. C'était la voix de son professeur qui l'appelait. Il l'entr'aperçu à travers ses yeux à moitié fermés et le vit se pencher vers lui en l'appelant désespérément. William sourit et murmura :

- Ne Vous inquiétez pas… je vais aller mieux… bientôt…

Puis, il leva la main pour toucher son visage. Malheureusement, sa main ensanglantée glissa contre la peau de son visage et retomba quand William perdit connaissance.

Le professeur Evhan était resté devant le lycée, perdu dans ses pensées. Il était resté là pendant une longue demi-heure quand il vit quelqu'un arriver un courant. La personne semblait mal en point, se tenant les côtes en courant. Tout à coup, la personne s'arrêta et tomba au sol. Evhan se précipita vers la personne et cria le nom de William quand il se rendit compte qu'il s'agissait de lui. Il vit qu'une tâche rouge s'étalait sur son t-shirt. Il appela le nom de William pour essayer de le faire rester conscient. Malheureusement, William avait les yeux presque fermés. Evhan appela encore son élève et celui-ci murmura que tout irait bien avant de lui toucher le visage avec sa main ensanglantée. Puis, sa main retomba au sol, William évanoui.

Evhan était choqué. William venait juste de s'effondrer devant lui. Le jeune homme avait le torse ensanglanté et respirait difficilement. Evhan appela les secours, l'esprit embrouillé par le choc. Ils arrivèrent peu après. Ils prirent William en charge rapidement, laissant le professeur venir avec eux et ils conduirent vers l'hôpital.

L'un des ambulanciers demanda la situation à Evhan. Celui-ci leur répondit le cœur lourd :

- William était rentré chez lui, mais il est revenu au lycée en courant. Puis il s'est effondré au sol. Il était déjà blessé quand je l'ai trouvé. Je suis presque certain qu'il a été blessé à cause de ses parents. Nous venions juste de découvrir qu'il était battu par ses parents.

L'ambulancier comprit que cela expliquait le corps meurtri du jeune homme.

Ils arrivèrent très rapidement à l'hôpital. William fut pris en salle d'opération en urgence.

Le temps durant lequel William fut opéré parut des années à Evhan. Il n'arrêtait pas de se blâmer pour ce qui venait de se passer. Il n'aurait pas dû laisser son élève partir. Il aurait dû le forcer à rester pour qu'il soit en sécurité. Il avait pourtant échoué à éviter une tragédie. Il ne savait pas si William allait s'en sortir et s'en voulait plus que tout.

Il retint son souffle quand un chirurgien sortit de la salle d'opération. L'homme s'exclama :

- Ne vous inquiétez pas, il s'en est sortit. Il ne se réveillera par contre pas tout de suite. Mais il va beaucoup mieux.

Evhan soupira de soulagement, heureux. Il remercia chaleureusement le chirurgien :

- Merci, merci de tout cœur d'avoir sauvé William. Je n'aurais pas put supporter de le perdre.

Des larmes coulaient sur ses joues, larmes de joie et de soulagement. Le chirurgien accepta ses remerciements et se retira.

Les circonstances étant exceptionnelles, une enquête fut lancée sur les violences à l'encontre du jeune homme.

Evhan fut autorisé à visiter son élève à la place de ses parents qui n'étaient pas encore prouvés innocents ou non.

Le professeur s'assit sur une chaise à côté du lit de son protégé. Il ne le quitterait pas des yeux tant qu'il ne serait pas réveillé.

Il attendit pendant longtemps que William ouvre les yeux, se blâmant éternellement et pleurant de soulagement. Il s'endormit, la tête sur ses bras, sur le bord du lit du patient.

Le lendemain, Evhan se réveilla. William dormait toujours, ne voulant pas reprendre conscience. Il prit doucement sa main et murmura :

- Il faut que tu ailles mieux, il faut que tu ailles mieux pour que tu puisse tenir tête fièrement à ta famille et que tu puisse la quitter la tête haute. Il faut que tu ailles mieux pour que je puisse me pardonner et pour que je m'excuse de ma négligence. Il faut que tu ailles mieux pour que tu soit libéré de tes chaînes. Il faut que tu ailles mieux… pour ton bonheur… et pour moi aussi.

Il serra la main de William dans les siennes et finalement la lâcha, se levant pour quitter temporairement la pièce.

Il sortit de l'hôpital rapidement, il voulait revenir le plus vite possible.

Il se dirigea vers un fleuriste. Il voulait acheter un bouquet pour William et lui souhaiter un bon rétablissement. Une fois à l'intérieur, il découvrit un paradis de fleurs toutes plus belles les unes que les autres. Pourtant, un bouquet attira son regard. Il s'agissait d'un bouquet composé de fleurs bleues, jaunes, oranges et blanches. Le résultat était magnifique et Evhan sentait que c'était le bouquet parfait pour William. Il l'acheta et retourna à l'hôpital.

Il déposa le bouquet dans un vase et se rassit à côté de son protégé. Puis, il sortit un carnet de son manteau et il commença à écrire.

C'était l'histoire d'un jeune garçon perdu dans une forêt qui devait retrouver son chemin vers chez lui. Le jeune garçon rencontrait les animaux de la forêt et apprenait d'eux. Il apprenait la gentillesse, le bonheur mais aussi la méchanceté et la haine. Il comprit qu'il était seul dans ce monde, que cette forêt n'était pas sa prison mais son refuge. Il se mit à haïr ceux qui l'avaient abandonné. Il détestait les humains et vivait en symbiose avec les animaux. Pourtant, un vieux chêne lui dit qu'il était temps pour lui de partir car il n'était pas un animal et qu'il ne pouvait plus vivre ici. Le jeune garçon qui était maintenant adulte avait donc dû apprendre à vivre de nouveau avec les humains. Cela fut compliqué au début, mais, il s'y habitua. Malheureusement, les humains n'apprenaient jamais. Le jeune homme subit de nouveau trahison et abandon. Il décida donc de retourner à la forêt. En y retournant, il déclara au renard son frère : « Ma famille originelle ne signifie plus rien pour moi. Vous tous ici êtes ma famille et cette forêt est chez moi. » Personne ne s'opposa à sa décision et il vécu heureux la fin de ses jours dans cette forêt douce et accueillante.

Evhan écrivit pendant des heures et des jours, visitant son élève sans arrêt. Pourtant, celui-ci ne se réveillait pas et Evhan commençait à perdre espoir. C'est alors que 10 jours après son accident, il ouvrit enfin ses yeux.

William était dans une obscurité profonde. Cette obscurité était sans fin, l'appelant, le suppliant de rester pour toujours. William voulait écouter l'obscurité, se blottir en son sein et se reposer pour l'éternité sans n'avoir à se soucier de rien. Pourtant, il sentait que ce n'était pas le bon moment pour dormir aussi longtemps. Quelque chose devait certainement l'attendre au delà de cette obscurité. Il regarda derrière lui, là où une douce lueur brillait. Il la regarda tristement puis regarda l'obscurité devant lui. Il murmura :

- Je promets sur mon âme de revenir ici un jour et de rester plus longtemps que maintenant. Le destin le permettra. Je te promets obscurité que l'on se reverra rapidement.

Puis, il se détourna, avançant vers la lumière qui l'attendait elle aussi. Il entendit murmurer : « Je t'attendrais Will. »

Le jeune homme sourit et franchit le dernier pas vers la lumière, ouvrant les yeux sur un plafond blanc.

Evhan relisait son histoire, ayant enfin fini de l'écrire. Il se demandait anxieusement quand est-ce que William se réveillerait. Il entendit alors une toux et un gémissement de douleur. Il releva la tête et découvrit William debout, assis sur son lit, les mains sur les côtés et ses yeux verts brouillés. Evhan se leva précipitamment, laissant tomber toutes les pages de son histoire. Il se précipita vers William et le prit dans ses bras.

William venait de se réveiller quand il vit son professeur à côté de lui sur une chaise. Il allait parler quand il se mit à tousser. Il regretta d'avoir toussé, les côtes douloureuses. Il gémit de douleur en se tenant les côtes. Il entendit alors une chaise racler le sol et il releva la tête pour se retrouver dans une embrassade chaude et réconfortante. Il se laissa aller dans cette douceur inhabituelle mais comfortable. Il tendit doucement les bras pour rendre son embrassade à son interlocuteur. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas sentit la chaleur humaine et il ne voulait la laisser partir.

Alors que cette chaleur allait le quitter, il resserra son étreinte.

Evhan déclara :

- Tout va bien William, tout ira bien.

Le jeune homme répondit alors :

- Restez juste encore un peu s'il vous plaît. Je me sens bien ainsi.

Evhan ne le lâcha donc pas, cédant au caprice de son protégé. Il sentit peu à peu William le relâcher et le soutint par le dos. William s'était rendormi dans ses bras.

Il le déposa doucement sur le lit, triste de ne pas avoir put lui parler correctement. Il devrait attendre pour savoir exactement ce qui était arrivé à William.

Quelques heures plus tard, William ouvrit de nouveau les yeux. Il se redressa dans son lit et voyant son professeur endormi sur sa chaise, il s'exclama :

- Professeur ?

L'homme, entendant William, se releva. À moitié endormi, il demanda :

- William tu es enfin réveillé ?

Le jeune homme répondit :

- Oui, c'est bien moi. Je suis debout.

Le professeur étant maintenant totalement réveillé demanda :

- Est-ce que tu te sens mal ? As tu besoin de quelque chose ? Est-ce que tout va bien ? Est-ce que tu te souviens de ce qui est arrivé ?

William assaillit par les questions s'exclama :

- Calmez-vous monsieur, je vais bien. Et pour répondre à vos questions, je n'ai plus mal et je n'ai besoin de rien en particulier.

Il fit une pause et reprit :

- Et je me souviens de tout ce qui s'est passé.

Le professeur se calma et lui demanda :

- Est-ce que tu te sens prêt à tout expliquer ?

William hocha la tête. Puis, il déclara :

- Je veux bien tout vous expliquer, mais j'aimerais savoir ce qu'il se passera après.

Le professeur réfléchit et déclara, comprenant ce que son élève signifiait :

- Ton témoignage et les preuves de violence sur ton corps permettront de mener tes parents en justice pour violence sur mineur. Si tout se passe bien, tu seras placé sous la charge d'un orphelinat digne de confiance en attendant ton adoption.

William regarda son professeur et s'exclama :

- Si je dois témoigner, qui prendra mon témoignage ?

Le professeur se gratta derrière la tête, embarrassé de placer son élève dans une position si difficile. Il répondit pourtant :

- On attendait que tu réveilles pour te faire interroger par l'avocat qui dirigera ton affaire.

Il détourna le regard légèrement coupable et déclara plus bas :

- Mais j'aimerais d'abord tout entendre de toi directement.

Le jeune homme regarda son embarras, amusé. Il sourit et répondit :

- Pas de problème, ça ne me dérange pas.

Puis, il s'assit plus confortablement sur son lit et déclara :

- Si ça ne vous dérange pas, je vais commencer mon histoire maintenant, depuis ma jeunesse.

Il prit une grande inspiration et commença :

- Depuis que je suis jeune, mes parents se défoulaient sur moi. Au départ, ce n'était pas des coups, juste des insultes. Ma mère me rabaissait sans arrêt et mon père se joignait à elle. Puis, vers mes 10 ans, mon père est rentré un soir et quand il m'a vu il m'a giflé. C'était la première fois qu'on me frappait. Je m'en suis souvenu, la douleur déjà terrible pour le jeune enfant que j'étais. Puis, il a continué à me frapper. Il le faisait de plus en plus souvent, évitant mon visage pour ne pas être découvert. Il n'hésitait pas à utiliser ce qui lui tombait sous la main pour me frapper. Ma mère, elle, continuait sa violence morale, tout en entraînant mon père à continuer de me battre sans raison. Mon corps était toujours plus meurtri, mon esprit toujours plus blessé et désespéré. Je cachais sans arrêt mes blessures, sachant que si quelqu'un les voyait, tout serait fini pour moi. Parfois, la douleur me poussait à vouloir mourir et je me retrouvais inconsciemment dans des situations dangereuses. Puis, mon professeur de sport a découvert le pot aux roses. Tout s'est précipité. Je suis rentré chez moi et suite à un appel du lycée, mon père s'est mis à être plus violent que d'habitude. Mon corps faible n'avait pas supporté ça. Je sentais que mes côtes me brûlaient. Puis, j'ai décidé de ne pas aller en cours le lendemain. Malheureusement le lycée a appelé sur le téléphone fixe. J'ai donc supprimé l'appel et je suis allé au lycée. Vous savez ensuite ce qu'il s'est passé ce jour-là. Puis, quand je suis rentrée chez moi, rien ne s'est passé jusqu'à ce que mon père entre dans ma chambre et commence à me frapper. Puis, il a appuyé sur mes côtes fracturées avec son pied. La douleur était insupportable. Je sentais mes côtes s'enfoncer dans ma chair. J'ai réussi à m'enfuir et j'ai courut jusqu'au lycée, là où vous m'avez trouvé.

Evhan était choqué par cette histoire. Il ne savait pas quoi dire. Le trop plein d'informations stagnait dans son esprit, son cerveau essayant de tout enregistrer. Il déclara finalement :

- On ne peut pas te laisser dans une famille comme celle-ci. Je me demande même comment tu as fait pour survivre jusque là. Comment as-tu fais pour ne pas te laisser submerger par tes idées suicidaires ?

William baissa la tête et murmura :

- Je me le demande moi-même.

Beaucoup de temps passa, William eut finalement justice, étant séparé définitivement de ses parents violents. Il fut placé dans un orphelinat en attendant que toutes les procédures légales soient prêtes pour que l'adoption puisse être considérée. Pourtant, la chance ne semblait pas vouloir être du côté de William, et la joie ne voulait pas non plus s'offrir à lui.

La vie à l'orphelinat était ordinaire. Pourtant, des accidents semblaient se produire très souvent envers William. Un vase avait faillit lui tomber dessus, la fenêtre de sa chambre restait ouverte laissant la pluie tremper son lit, ses affaires disparaissaient, son électricité était éteinte, son tour de service de nourriture était oublié, il se retrouvait seul à faire le ménage, son pupitre finissait sale, ses habits finissaient dans des bacs d'objets à jeter et plein d'autres choses encore. Parfois, il tombait dans le couloir pensant que quelqu'un l'avait poussé alors qu'il n'y avait personne. Il entendait également parfois les enfants chuchoter sur son passage. Il entendait parfois des mots de ce qu'ils disaient comme « punching-ball », « cadavre », « fantôme », ou encore d'autres mots.

William savait ce qu'il se passait. Il avait compris dès le départ. Mais il ne fit rien. Il laissa les enfants se moquer de lui et détruire ses affaires. Cela n'était rien par rapport à la violence de ses parents. Pourtant, les enfants ne s'arrêtèrent pas là.

Voyant que William ne réagissait pas, le chef de la bande choisit une nouvelle stratégie d'attaque.

Alors que William marchait seul dans un couloir, un groupe de 3 garçons le prit et l'emporta dans une salle vide juste à côté. L'un des garçons ferma la porte à clef et le chef de la bande déclara à William qui était au sol :

- Sais-tu qu'ici il y a des règles ? Et bien ces règles c'est moi qui les établis. Alors tu dois m'obéir.

William demanda alors :

- Et si je ne veux pas ?

Le chef sourit froidement à cette réponse et s'exclama :

- Déshabillez-le !

Ses acolytes s'emparèrent de William. L'un d'eux prit son t-shirt et le déchira. Tous purent donc voir les bleus qui couvraient le corps de William. L'un des garçons s'exclama :

- C'était vrai alors ! Il était vraiment un punching-ball !

Les garçons éclatèrent de rire. William se recroquevilla sur lui même, mal à l'aise. Les garçons écartèrent ses bras et le tinrent pour bien voir ses bleus. Un jeune garçon demanda :

- Est-ce que ça fait mal ?

Il toucha un des bleus de William. Le jeune homme sursauta, une douleur fantôme lui revenant. Un autre garçon demanda :

- Et ça fait mal là ?

Il lui pinça le bras là où plusieurs bleus se superposaient. William retint un couinement. Le chef de la bande s'exclama :

- Toujours pas de réaction ? Alors voyons si tu ne réagis pas après ça.

Puis, il prit son pied et donna un coup dans le ventre de William. Celui-ci se courba en deux et toussa. Ensuite, son assaillant le frappa sans s'arrêter. Un petit garçon s'exclama alors :

- Theor, on ne risque pas de se faire découvrir ?

Le chef de la bande arrêta de frapper William et déclara :

- Si il est silencieux à propos de cela, personne ne saura jamais. N'est-ce pas le nouveau ? Tu resteras silencieux si tu ne veux pas te faire frapper à nouveau. Est-ce bien compris ?

William ne répondit pas, le corps perclus de douleur et l'esprit perdu dans ses mauvais souvenirs. Theor redemanda :

- Est-ce compris ? Réponds moi petit con !

William comprit que quoi qu'il arriverait, il n'échapperai pas à cette violence. Il murmura pourtant :

- Oui, je ne le dirai à personne.

Alors, le chef du groupe lui donna un dernier coup de pied dans le ventre avant de partir en reniflant dédaigneusement.

William se retrouva seul sur le sol, son t-shirt réduit en lambeaux et son corps douloureux. Il se releva et sortit rapidement de la salle pour ne pas être vu. Il courut vers sa chambre et mit un nouveau t-shirt.

Le soir même, William fut retenu par le ménage de la salle de classe, ratant ainsi l'heure du repas. Il se coucha le ventre vide, espérant que tous ses problèmes passeraient bientôt.

Le lendemain, il arriva dans sa salle de classe et trouva son pupitre couvert de terre. Il l'épousseta avec ses mains, entendant des ricanements derrière lui. Il les ignora et continua son nettoyage. Alors qu'il avait fini, Theor arriva devant lui et lui demanda :

- Bien mangé hier soir ?

Puis, il ricana et s'exclama :

- J'ai l'impression que tu as l'air d'avoir mal au ventre. Laisse moi t'aider avec ça.

Puis, il sera le poing et l'enfonça avec force dans le ventre de William. Celui-ci se plia en deux et cracha quelques gouttes de sang. Theor s'exclama :

- Oh non, il est vraiment fragile, j'essayais juste de lui faire un massage.

Puis, il se secoua la main et partit en rigolant.

William essayait de rester debout, la douleur brûlant son estomac. Il allait s'assoir sur sa chaise quand son estomac se tordit puissamment dans son ventre. Il partit en courant jusqu'aux toilettes et y entra, entrant dans une cabine de toilettes. Il se pencha au dessus des toilettes et vomit. Cela lui arrivait parfois après que son père le frappe trop dans le ventre. Il s'essuya le visage et retourna en cours comme si rien n'était arrivé.

Les jours qui suivirent, William subit les brimades de ses camarades, cachant une fois de plus ses souffrances aux yeux des autres. Cette fois si pourtant, il serait difficile de prouver par un rapide coup d'œil si ses bleus étaient anciens ou nouveaux.

William en avait assez de vivre ainsi, mais il ne pouvait rien y faire. Il repensa alors à sa promesse envers l'obscurité qui l'avait accueillie chaleureusement lors de son passage à l'hôpital. Pourtant, il chassa cette idée de son esprit. Il devait tenir plus longtemps, aussi longtemps que possible pour ne pas inquiéter ceux qui l'avaient déjà aidé.

Peu après, William reçu une lettre du professeur selon laquelle il pouvait enfin être adopté. Les autres enfants en ayant entendu parler décidèrent de redoubler leurs assauts contre William. Le jeune homme n'en pouvait plus, il essayait de survivre tant bien que mal à cette douleur qu'était sa vie.

Un jour, le groupe de harceleurs mena William sur le toit de l'orphelinat de force. Theor s'exclama :

- Oh William, pourquoi n'as tu pas décidé d'en finir avec la vie ? Ce monde n'a pas besoin de toi. Contente toi juste de le quitter pour le laisser en paix.

William était épuisé par ce qu'il vivait au quotidien. Il regarda les trois étages qui le séparaient du sol. Une petite voix murmura dans sa tête : « William, il est temps pour toi d'arrêter de t'accrocher à cette vie et à l'espoir vain de recevoir de l'amour, regardes toi, tu es seulement un monstre. Si tu veux te rendre un service, saute de ce toit et finis en. »

William pensa alors à le chaleur de l'obscurité qui l'attendait et à sa promesse.

Il avança alors un pied, puis l'autre, et doucement arriva sur le bord du toit. Puis, il avança son pied une dernière fois et se laissa tomber dans le vide. Le vent l'accueillit doucement en son sein et l'accompagna gentiment dans sa chute.

William percuta le sol violemment. Il sentit ses os se briser, sa chair se déchirer et sa tête percuter le sol après son corps. Puis, il perdit connaissance.

Comme sortant de leur stupeur, les enfants commencèrent à réaliser leurs actions. Theor se prit la tête dans les mains et murmura :

- Qu'ai-je donc fait ?

Tous les enfants étaient sous le choc. Aucun d'eux ne savait quoi faire, ils réalisaient tous qu'il étaient allés trop loin, ne réalisant pas la portée de leurs actions sur William.

Theor, ayant à moitié reprit ses esprits, pressa les enfants à quitter le toit. Une fois hors du toit, il força les enfants à promettre de ne jamais rien dire de ce qui s'était passé sur le toit. Puis, il les laissa tous partir. Il se laissa tomber au sol, se prenant la tête dans les mains et marmonnant :

- J'ai tué quelqu'un… j'ai tué quelqu'un…

Perdu dans son choc et sa culpabilité, il n'entendit pas les ambulances arriver pour William.

La professeure d'anglais, Kellie Degart, était dans son bureau, se préparant pour son cours. Elle vit alors quelque chose de gros tomber au dehors. Elle ouvrit pour voir ce qui était tombé. Étant au premier étage, elle regarda vers le sol. Elle poussa alors un cri. A quelques mètres sous elle se trouvait un de ses élèves, le corps couvert de sang et meurtrit par sa chute. Elle sortit de sa salle en courant et s'écria :

- Appelez une ambulance, un élève est tombé du deuxième étage !

Elle courut jusqu'au dehors et se précipita vers le corps meurtri de son élève. Il y avait beaucoup de sang et elle ne savait pas quoi faire. Elle reconnut alors l'élève et s'exclama :

- William, William dis moi que tu respires encore ! Dis moi que tu es encore en vie !

Elle tenta de prendre son pouls, mais ses mains tremblaient trop pour pouvoir percevoir correctement son pouls.

Une main prit alors la sienne. Ils s'agissait d'un ambulancier. Il l'éloigna du corps de William pendant qu'un de ses collègues vérifiait les constantes vitales du jeune homme.

Ils l'emmenèrent en urgence, ne confirmant qu'une seule chose : il était pour l'instant toujours en vie.

Evhan vaquait à ses occupations, se demandant comment allait William. Tout à coup, il reçu un appel de l'hôpital. Il décrocha fébrilement l'appareil. En écoutant son interlocuteur, son visage devint pâle et il laissa tomber le téléphone au sol. La personne au téléphone demanda :

- Allo, tout va bien, j'ai entendu quelque chose tomber.

Evhan répondit :

- Tout va bien, ne vous inquiétez pas, et j'arrive tout de suite.

Il raccrocha, le cœur lourd et les yeux brouillés. Il ne pourrait pas oublier ce qu'on lui avait dit : « William Mertops est tombé du deuxième étage de l'orphelinat et est dans un état grave. »

Le professeur s'exclama :

- Pourquoi ces choses là n'arrivent qu'à toi William ? J'allais te sortir de là, tu allais enfin être libre, donc pourquoi est-ce que le ciel ne veut pas te donner la joie ?

Evhan attendit devant la salle d'opération, priant de toute son âme que son protégé s'en sorte.

Une enquête commença par rapport à l'accident de William. Il était probable que le jeune homme aie tenté de se suicider, mais l'affaire était assez suspecte.

Les enfants et adultes furent interrogés. Les adultes n'étaient au courant de rien et les enfants étaient muets comme des carpes. Pourtant, Theor rongé par la culpabilité ouvrit finalement la bouche. Il raconta tout aux enquêteurs, prenant l'entière responsabilité des actes commis envers William.

Ainsi, l'affaire fut close, arrivant à la conclusion que William avait sauté de son plein gré après les violences et incitations de ses camarades. Il avait effectué une tentative de suicide.

Evhan était au chevet de William quand il entendit le résultat de l'enquête. Le jeune homme avait miraculeusement survécu après son opération, mais la nouvelle plongea Evhan dans un désespoir plus profond encore.

William n'échapperait-il jamais à la violence de ses pairs et à la tristesse ?

Puis, il se rappela de ce que William lui avait dit : « J'ai toujours réussi à ne pas me faire dévorer par mon monstre, mais si un jour mon monde venait à s'écrouler ou si je perdais ma raison de vivre, il prendra peut-être le dessus. Mais ce jour-là, je ne serais plus là pour en témoigner. »

William était déjà à bout ce jour-là, mais il avait fini dans un état plus important, se laissant attraper par son monstre, ayant tenté de se suicider.

Evhan pleurait en silence pour son élève. Il lui prit la main et murmura :

- Je t'en prie William, vaincs tous tes ennemis et monstres et reste vivant à mes côtés. Je deviendrai ta famille et ta raison de vivre donc n'abandonne plus.

William ouvrit les yeux sur une douce obscurité qui le dorlotait doucement. L'obscurité l'enveloppait doucement, lui apportant la chaleur qu'il n'avait pas reçu depuis si longtemps. Il se blottit au sein de l'obscurité et ferma de nouveau les yeux en murmurant :

- J'ai tenu ma promesse…

L'obscurité enveloppa William en répondant : « Dors bien Will… »

Evhan était dévasté par l'état de William. Le jeune homme avait survécu de peu. Si les soins avaient été retardés de quelques minutes, il n'aurait pas survécu. La moitié de son corps avait subit des fractures et il avait perdu une grande quantité de sang. Il avait subit un traumatisme crânien et ne se réveillerait pas tout de suite, plongé dans le comas.

Pendant plusieurs semaines, Evhan se battit de toutes ses forces pour surmonter sa culpabilité et sa tristesse. En effet, il se considérait à moitié coupable de tout cela. C'était en partie sa faute si William était dans cette situation. Tout était arrivé car Evhan n'avait pas su s'occuper de son élève correctement. Il visitait William tous les jours pour voir s'il s'était réveillé.

Des cernes s'étaient formées sous ses yeux, son travail et son sommeil perturbé par de nombreux cauchemars l'empêchant de se reposer correctement. Son corps émacié témoignait lui aussi de son état. Pourtant il continuait à visiter son protégé le plus souvent possible.

William ne se réveilla pas pendant longtemps.

Un mois avait passé et il n'avait toujours pas ouvert les yeux. Evhan désespérait, se demandant quand est-ce que son élève se réveillerait.

Deux mois après son accident pourtant, il ouvrit ses yeux. Evhan était à ses côtés veillant sur lui.

William ouvrit les yeux sur un plafond blanc. Son esprit était vide. Il ouvrit la bouche et murmura :

- Professeur…

Evhan se tourna vers William et vit que ses yeux étaient ouverts. Il s'exclama :

- William tu es réveillé ?

Le jeune homme cligna des yeux et répéta :

- Professeur…

Alors, Evhan se mit à pleurer. Il pleurait de joie et s'exclamant :

- Tu t'es réveillé, dieu merci tu es de retour. J'ai eu tellement peur de te perdre.

Des larmes baignaient maintenant ses joues.

William murmura de nouveau :

- Professeur…

Puis ses yeux se remplirent de larmes et il leva doucement la main vers Evhan. Puis il murmura doucement :

- Je suis désolé…

Sa main tremblait de ne pas avoir bougé pendant si longtemps. Evhan comprit que William devait faire un grand effort pour la maintenir en l'air. Il la prit alors et murmura :

- Ce n'est pas ta faute William. Pour l'instant, repose-toi et récupère.

La main de William retomba doucement sur le lit. Le jeune homme regarda le plafond blanc avec ses yeux douloureux et il ferma les yeux. Ensuite, il murmura :

- Je suis vraiment désolé professeur.

Puis, il se rendormit.

Quand on appris que William s'était réveillé, ce fut le chaos dans la chambre de William.

William se réveilla au bruit de la chambre bouillonnante d'agitation. Il ouvrit les yeux sur le même plafond blanc que la veille. Malgré ses muscles ne lui répondant pas, il essaya de se relever. N'y arrivant pas il appela faiblement :

- Professeur…

Il entendit alors quelqu'un se lever d'un fauteuil à côté de son lit et des pas approcher. Le professeur entra dans son champ de vision, souriant et le visage rassurant. William se détendit en le voyant. Juste après une autre personne entra dans son champ de vision. Il s'agissait d'une infirmière. Celle-ci demanda :

- Est-ce que tu arrive à bouger ?

William hocha légèrement la tête et bougea lentement les doigts. Puis il murmura :

- Un peu.

L'infirmière s'exclama :

- Tant mieux. Mais n'en fait pas trop pour l'instant. Tu es resté alité pendant deux mois. Tes fractures sont guéries mais ton corps est devenu faible. Tu as eu de la chance de survivre à ta chute.

William détourna le regard, coupable. Evhan lui demanda alors :

- Est-ce que tu voudrais que l'on te redresse pour que tu nous voie mieux ?

William hocha la tête et Evhan plaça des oreillers derrière le dos de William pour qu'il soit en position assise. Alors, William put voir l'entièreté de sa chambre. Les murs blanc illuminaient la pièce et les fenêtres laissaient passer la lumière vive du jour. À côté du lit un pot de fleur était posé sur une table de chevet et des cadeaux jonchaient le sol. William se demanda qui avait donc put apporter tous ces cadeaux.

Puis, il regarda son professeur. Il avait maigri et des cernes noirs entouraient ses yeux. Il souriait chaudement à William qui sentit son cœur se serrer de culpabilité.

Dans la pièce il y avait également l'infirmière et deux autres adultes, une homme était une femme, qui étaient inconnus à William. Ceux-ci approchèrent et la femme se présenta :

- Bonjour William, je suis Erica Pentris, du bureau d'enquête de violence sur mineurs. Mon collègue Amon Kotaru et moi sommes ici pour te poser quelques questions. Mais cela un autre jour qu'aujourd'hui. Nous venons juste décider d'une date pour entendre ton témoignage.

William la regarda et murmura :

- Le plus tôt possible serait le mieux.

Il déglutit pour pouvoir continuer :

- Aujourd'hui aussi est bon pour moi.

L'enquêtrice rit et s'exclama :

- Désolé de te décevoir jeune homme, mais je ne veux pas tourmenter un patient sortant à peine du comas. Pour l'instant repose-toi. Je reviendrai dans 2 jours. Comme ça, je suis sûre que tu seras assez reposé pour tout nous expliquer.

Elle recula d'un pas et s'exclama :

- Sur ce, je vais me retirer et te laisser à tes retrouvailles avec ta famille.

Elle désigna Evhan tout en disant cela. Puis, elle s'exclama :

- À plus tard jeune homme.

Puis, elle et son collègue sortirent de la chambre, suivis de l'infirmière après que celle-ci aie ordonné à Evhan de ne pas surmener William.

Evhan et William se retrouvèrent seuls dans la pièce. Evhan s'assit sur le lit à côté de son protégé. Il lui prit la main et lui demanda :

- Est-ce que tu vas bien ?

William le regarda et répondit :

- Je crois.

Tous deux restèrent silencieux et le professeur s'empara d'un cadeau et s'exclama :

- J'ai vraiment cru que j'allais te perdre cette fois-ci.

Il tritura le noeud du cadeau et il reprit :

- Tu as manqué à tout le monde à en voir la quantité de cadeaux.

Puis il s'exclama plus joyeusement :

- Et si on les ouvrait ? Je suis sûr que l'on peut trouver quelque chose de bien dans ce tas.

Il tendit alors le cadeau à William qui le prit délicatement dans ses mains. Le jeune homme observa le cadeau, le tournant et le retournant. Puis, il enleva le papier coloré et grimaça devant le cadeau singulier qu'était le pull poilu qu'il venait de recevoir.

Evhan rigola et William le suivit. Ils déballèrent plusieurs cadeaux et devant une boule musicale, William s'arrêta et s'exclama :

- Professeur, voulez-vous savoir ce qu'il s'est passé avant que je le dise aux enquêteurs ?

Evahn le regarda surpris et répondit :

- Si cela ne te déranges pas.

William hocha la tête et chercha ses mots. Puis, il commença :

- Après mon arrivée à l'orphelinat, les autres enfants ont commencé à me harceler, d'abord silencieusement puis ouvertement. Ils ont commencé à me frapper sans arrêt. J'ai supporté cela jusqu'à ce que mon monstre décide que c'était trop. Je me suis laissé dévorer par son illusion et j'ai sauté du toit après les incitations du chef de la bande de mes harceleurs. Voilà ce qu'il s'est passé.

Evhan était choqué. La violence ne laissait jamais William tranquille, lui volant sa joie et sa tranquillité. Il se sentait maintenant plus que coupable. Il murmura :

- Je suis désolé William, c'était de ma faute.

William surpris releva la tête et s'écria :

- Mais non ce n'est pas de votre faute professeur !

Celui-ci secoua la tête et murmura :

- Si, tout cela est arrivé par ma faute, lorsque tu était à l'orphelinat, j'ai exprimé moins souhait de lancer une procédure d'adoption à ton égard.

William ouvrit les yeux en grand et s'exclama :

- QUOI ?!?

Il se redressa difficilement dans son lit, ses muscles encore engourdis, et tenta de croiser le regard d'Evhan qui avait tourné la tête.

William demanda plus timidement :

- Vous voulez vraiment m'adopter ?

Sa voix tremblante fit tourner la tête à Evhan qui regarda son protégé. Il vit alors des larmes couler sur les joues de William. Troublé, Evhan s'exclama :

- Qu'y a-t-il William ? Est-ce que tu as mal quelque part ?

Willam secoua la tête et sourit. Il dit d'une voix pleine de joie :

- Tout va bien, je vais bien. Je suis juste heureux d'entendre que vous vouliez m'adopter. Je suis heureux de savoir que quelqu'un tient à moi.

Evhan le prit dans ses bras en déclarant :

- Tu as tous les droits d'être heureux. Et je suis plus qu'heureux de pouvoir t'adopter.

William rendit son étreinte à Evhan et dit joyeusement :

- Et si on finissait s'ouvrir les cadeaux.

2 jours plus tard, l'enquêtrice Erica Pentris du bureau d'enquête de violence sur mineurs fut de retour. William lui expliqua tout ce qu'il avait vécu. Tous ceux qui l'écoutèrent furent choqués par ce que William avait vécu jusque-là.

William resta quelques temps à l'hôpital et put enfin sortir.

La procédure d'adoption fut conclue et William s'installa chez son nouveau tuteur légal et parent.

Il découvrit que son professeur de littérature vivait avec celui qu'il aimait, le professeur de sport de William, Robert Amilton.

William commença donc paisiblement sa nouvelle vie avec ses deux nouveaux parents.

William se rendit de nouveau en cours normalement. Il avait changé de classe entre temps, ayant raté le début de l'année scolaire. Il arriva en classe de première G quelques semaines après la rentrée.

William était anxieux. Ses dernières interactions avec des pairs de son âge n'avaient pas été très agréables et l'idée de se retrouver entouré d'une classe complète de nouveau lui était inconfortable. Il entra dans la salle de classe et la professeure le présenta :

- Certains de vous le connaissent peut-être déjà mais voici William Mertops. Il commence cette année scolaire en retard à cause d'un accident qui l'a empêché de faire quoi que ce soit. J'espère que vous prendrez soin de lui et lui expliquerez ce qu'il a manqué.

Puis, elle se tourna vers William et lui montra une place vide en déclarant :

- Voici ta place, tu peux t'installer et nous allons commencer le cours.

William s'installa sur sa chaise au milieu des regards curieux. Mal à l'aise, il observa son voisin de table. Celui-ci avait des cheveux roux et de magnifiques yeux violets. Il le regarda également et tendit la main en s'exclamant : « Ravi de te rencontrer William, j'espère qu'on s'entendra bien » et lui fit un sourire charmeur qui fit rougir légèrement William qui détourna le regard et écouta la professeure en marmonnant :

- Moi aussi.

Léon regarda William assis à côté de lui. Son visage était fin et ses yeux verts mystérieux attiraient son regard, le plongeant dans un océan profond et irrésistible. Son nez fin était semblable à une œuvre d'art et ses lèvres fines et rosées ne demandaient qu'à être volées et possédées. Le moindre recoin de son visage était attirant. Ses cheveux soyeux semblaient l'appeler et lui demander à être touchés et caressés. Enfin, son corps fin ne demandait qu'à être préservé soigneusement, prêt à se briser au moindre mouvement brusque.

Pour la première fois de sa vie, Léon voulait passionnément quelqu'un pour lui. Il voulait prendre William dans ses bras et l'embrasser jusqu'à peu plus, il voulait connaître la chaleur de son corps et ne plus la laisser partir, il voulait connaître son odeur par cœur et s'en imprégner indéfiniment.

Il tendit la main vers William et s'exclama :

- Ravit de te rencontrer William, j'espère qu'on s'entendra bien.

Il sourit chaleureusement, son cœur déjà pris par le jeune homme en face de lui.

William et Léon devinrent très vite amis. Léon était chaleureux et plein de vie, respirant la gentillesse et l'amitié. William l'appréciait beaucoup, se sentant attiré par sa chaleur et sa douceur cachée.

Tous deux commencèrent à traîner ensemble tout au long de la journée et commencèrent à mieux se connaître. Pourtant William se sentait coupable de mentir et de cacher des secrets à ce sourire charmeur et chaud.

Un soir, Evhan allait partir faire des courses quand il vit William dans le salon. Il lui demanda alors :

- Ça te dirait de venir faire des courses pour le dîner de ce soir ?

William se leva aussitôt et s'exclama :

- Bien sur que je viens.

Tous deux se dirigèrent vers la voiture en discutant joyeusement et partirent faire leurs emplettes.

William et son père arpentaient les allées du supermarché. Ils s'arrêtèrent dans le rayon des fruits et légumes pour acheter de quoi manger. Alors que William allait prendre un paquet de carottes, un homme l'interpella. William se tourna vers lui pour lui répondre. Pourtant quand il le vit, il recula d'un pas. L'homme avait des traits similaires à ceux de son père. William se mit à trembler quand le visage de son père se superposa sur celui de l'étranger. L'homme lui demanda :

- Tout va bien ?

William ne l'entendait pas, perdu dans des réminiscences des violences de son père.

Quand l'homme approcha William pour voir s'il allait bien, William se réveilla de ses pensées. Il recula et laissa tomber les carottes au sol. Puis, il partit en courant. Il courait dans les allées de supermarché, l'esprit embrouillé et le souffle court. Il haletait, la peur au ventre.

Il entendit l'appel de son père adoptif derrière lui mais ne ralentit pas. Il fallait qu'il s'éloigne de son cauchemar.

Il passa la porte d'entrée à bout de souffle et s'arrêta de courir une fois dehors. Il s'assit au sol contre le mur du magasin, les jambes repliées et la tête entre les genoux.

Alors, il se mit à pleurer, la pression dont il avait été victime redescendant.

Evhan arriva dehors peu après. Quand il vit William assis au sol, il se précipita vers lui essoufflé. Il s'accroupit devant William et lui demanda doucement :

- Que s'est-il passé William ?

Le jeune homme ne répondit pas. Il resta prostré sur lui même sans rien dire.

Evhan demanda alors :

- William, regarde moi s'il te plaît.

William ne bougea pas pendant un moment, puis il releva lentement la tête. Son visage était un mélange de peur résiduelle et de tristesse. Evhan le prit dans ses bras et murmura :

- Tout ira bien Will, quoi qu'il arrive je ne laisserai personne te faire de mal. Robert et moi serons toujours là pour toi. Ne pense plus à ton passé, sois plutôt heureux avec nous.

William continua de pleurer contre l'épaule de son père adoptif et finalement se calma.

Il releva la tête et murmura :

- J'ai eu l'impression qu'il était là. Un inconnu m'a interpellé pour me demander quelque chose. Il lui ressemblait tellement. J'ai eu peur donc je suis partit. Je suis désolé de ne pas t'avoir prévenu.

Evhan lui secoua gentiment les cheveux en déclarant :

- Je n'ai aucune raison de t'en vouloir pour quoi que ce soit. Je comprends tout à fait pourquoi tu es parti. J'aimerais juste que tu comptes plus sur moi et Robert. Si jamais une situation te fait peur, tu peux toujours nous demander de l'aide, retiens le. Nous sommes là pour toi.

William hocha la tête. Evhan le lâcha alors et se releva. Puis il lui tendit la main et s'exclama :

- Et si on terminait nos courses, je suis sûr que tu veux un bon petit plat maison pour te remonter le moral.

William rigola et accepta la main de son père. Il se releva et tous deux retournèrent dans le supermarché.

Ce soir là, William montra à ses parents qu'il allait bien, mais quand il se retrouva seul dans sa chambre, il laissa tomber son masque et s'effondra sur son lit en tremblant. Le souvenir encore vif de son père apparut devant ses yeux et il se recroquevilla dans son lit en serrant ses bras contre sa tête. Il gémit doucement et ferma les yeux des scènes violentes jouant en boucle devant ses yeux fermés. Il se mit à pleurer sans pouvoir trouver le sommeil de la nuit.

Le lendemain matin, William se leva plus épuisé que jamais. Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit, assaillit par les visions de son passé.

Il sortit de son lit et se prépara pour aller en cours. Il sortit de la maison avant ses parents, décidant de ne pas les laisser voir ses yeux fatigués et rouges. Il regretta rapidement d'avoir fait le chemin à pied sans avoir avalé quoi que ce soit avant de partir. Il arriva pourtant sans accroc au lycée.

Il se dirigea vers la salle de son premier cours et une fois arrivé s'affala sur sa table, épuisé et affamé. Léon arriva peu après.

Quand Leon vit William, il comprit que quelque chose n'allait pas. Il avait les yeux rouges de larmes versées en flots et des cernes visibles. Il semblait également affamé. Il s'assit alors à côté de lui et posa délicatement une main sur son bras en demandant :

- Tout va bien William, tu n'as pas l'air d'aller bien.

Le jeune homme ne répondit pas, grognant légèrement à la question.

C'est alors que le professeur entra dans la salle. Léon leva le bras et s'exclama :

- Monsieur, William ne se sent pas bien du tout, puis-je l'emmener à l'infirmerie ?

Le professeur regarda William avec pitié et répondit par l'affirmative.

Léon pris William par la main et le mena hors de la salle de classe. Il le guida le long des couloirs de l'établissement et s'arrêta devant la cour. Puis, il fit asseoir son ami sur un banc et s'assit à côté de lui. Il sortit des gateaux de sa poche et les tendit à William en lui disant :

- Mange William, ça te fera du bien.

William hésita puis pris un gâteau, ouvrit le paquet et croqua dans le chocolat doux et mousseux. La douceur du gâteau et la gentillesse de son ami firent fondre quelque chose en lui et William commença à pleurer.

Léon, voyant que William pleurait, le prit dans ses bras et le serra doucement contre lui.

William perdu dans la chaleur de son ami posa le paquet vide et murmura :

- Merci d'être là pour moi Léon.

Léon caressa délicatement les cheveux de William pour le rassurer et répondit :

- Je suis là pour ça tu sais. Et si tu as besoin de parler je suis juste à côté de toi.

William secoua la tête mais Léon reprit :

- Je sais reconnaître quelqu'un qui ne va pas bien, je sais voir les signes d'une personne qui va mal. Je vois que quelque chose te fait très mal à l'intérieur, pas besoin de le nier.

William se blottit contre le torse de son ami et murmura finalement :

- Ma soirée à été horrible, c'est tout…

Léon lui prit doucement la main et traça des cercles avec son pousse pour faire se détendre William et il déclara :

- Je peux voir que c'est bien plus profond que ça William, tu est profondément blessé de l'intérieur mais aussi de l'extérieur. C'est ce qui fait que tu ne vas pas bien.

Il remonta doucement la manche de William pour lui faire voir ses bleus et il reprit :

- Je sais ce que ça fait d'être blessé intérieurement, c'est pour ça que je suis là pour toi, maintenant et quand tu veux.

William agrippa le gilet de Léon avec son poing et murmura doucement :

- Ça faisait mal, tellement mal… mon père… il me frappait tout le temps j'avais si mal… et ma mère aussi… ses mots étaient si durs, si violents… je me demandais si j'avais le droit de vivre, mais ça faisait si mal… et puis le lycée l'a découvert, mon père m'a cassé les côtes. Et le jour d'après il m'a frappé, j'ai senti mes côtes dans ma chair, j'ai cru que j'allais mourir. Mr.Han m'a sauvé et j'ai fini à l'orphelinat. Toujours mal, ça faisait toujours mal… pourquoi moi ? J'avais trop mal, j'ai sauté du deuxième étage en pensant à lui… à mon père… je voulais juste mourir, je voulais disparaître de ce monde qui fait si mal… mais j'ai survécu. C'est pour ça que je suis arrivé plus tard en cours. Et hier… hier je l'ai vu. Je sais que c'était pas lui mais je l'ai vu. Je pensais que je pourrais oublier, mais tout à tourné dans la tête, encore, encore, encore et encore sans fin. Je ne veux plus que ça fasse mal, mais je n'arrive pas à oublier.

William pleurait à chaudes larmes et Léon le serra doucement contre lui pour le réconforter. Il lui murmura le cœur serré :

- Ne t'en fait pas Will, je suis là… je suis là pour toi.

William serrait fort dans son poing le gilet de son ami qui doucement le cajolait et le rassurait.

Léon voulait pouvoir effacer toute trace de tristesse du visage de William. Mais pour l'instant il ne pouvait pas faire grand chose. Il dégagea doucement des cheveux du front de son ami et vit alors une longue cicatrice. Il hésita mais déposa finalement un doux baiser du bout de ses lèvres sur son front tout en l'enlaçant. Il sentit alors William se détendre légèrement et il lui murmura doucement :

- Tout va bien maintenant.

William leva finalement la tête et regarda les yeux pleins de mélancolie de Léon. Puis, il murmura :

- Merci d'être avec moi Léon, je crois que j'avais besoin d'en parler. J'ai du mal à gérer mes cauchemars et pour une fois je me sens bien. Vraiment merci.

Léon le serra une dernière fois dans ses bras et le lâcha avant de se lever un sourire aux lèvres en déclarant :

- Et si on finissait de manger avant de retourner en cours.

William rigola et ils mangèrent quelques gâteaux avant de retourner en classe.

Ce soir là, quand il rentra, William tomba nez à nez avec ses deux pères qui l'attendaient dans le salon. Quand ils le virent, ils se levèrent tous deux pour voir comment William allait.Evhan s'exclama inquiet :

- Tout va bien ? Ton professeur de maths en première heure de cours nous a dit que tu n'allais pas bien du tout et que tu avais l'air pâle. Que s'est-il passé ?

William regarda ses deux pères affectueusement et allait ouvrir la bouche quand Robert demanda :

- C'est à cause d'hier n'est-ce pas ? Evhan m'a raconté ce qu'il s'était passé. C'était à cause de cela William ?

Le jeune homme le regarda surpris puis détourna le regard en hochant la tête. Puis, il expliqua :

- Hier soir je n'ai pas réussi à dormir, je voyais le visage de mon père apparaître sans arrêt. Je ne voulais pas vous inquiéter donc je l'ai caché. Et ce matin je n'ai pas mangé donc je me sentais très mal. Mais un camarade de classe a compris que je n'allais pas bien et m'a donné de quoi manger. Après ça allait mieux.

Les deux hommes soulagés rassurèrent William de leur mieux par rapport à son père et le laissèrent finalement aller se reposer.

William de retour dans sa chambre s'allonge sur son lit en repensant à tout ce que Léon avait dit et fait pour lui. Il sourit doucement et s'endormit.

De son côté, Léon ne dormait pas. Il repensait à ce que William lui avait révélé. Il soupira et se toucha doucement le cou là où une brûlure ancienne trônait. Léon comprenait William plus que celui-ci ne pouvait le savoir. Léon avait lui aussi un passé sombre, mais personne ne le savait. Il se leva et sortit de sa chambre pour se diriger vers le salon. Là, il avisa sur la table une enveloppe de billets que son oncle lui avait laissé avec un message : « Voici pour les dépenses du mois. Contacte moi si tu as besoin de plus. »

Léon sourit faiblement et prit l'argent. Puis, il le mit dans une boîte dans laquelle d'autres billets et pièces de monnaie reposaient. Finalement, il retourna dans sa chambre et prit un médicament avant de s'endormir.

Le lendemain, William se réveilla plus frais que jamais. Parler avec Léon lui avait fait un bien fou. Il comprenait maintenant qu'il n'était plus tout seul mais qu'il pouvait toujours compter sur Léon.

Il arriva au lycée assez tôt et trouva Léon déjà assis à sa table. Quand le jeune homme l'entendît arriver, il se tourna vers lui et lui fit un grand sourire. William sentit son cœur louper un battement et il secoua la tête pour retrouver sa contenance. Il vit alors un attrape rêves dans la main de Léon et lui demanda :

- Pourquoi est-ce que tu as un attrape rêves dans tes mains ?

Léon sourit encore plus et le lui tendit et déclarant doucement :

- Il est pour toi. C'est pour tes cauchemars.

William le regarda incrédule et demanda :

- Comment sais-tu que j'en ai ?

Le sourire de Léon s'évapora et William se demandait ce qui n'allait pas. Puis Léon déclara en souriant faiblement :

- Parce que les personnes blessés intérieurement en ont toujours.

William était confus face à cette réponse et le regard dans la vague de Léon lui disait qu'il n'était pas la première personne que Léon avait vu dans la même situation. Il prit alors l'attrape rêves sortant Léon de sa torpeur. Léon sourit tristement et murmura :

- Prends en soin et tu te sentira beaucoup mieux.

La journée continua normalement comme s'il ne s'était rien passé. Léon était joyeux et lumineux comme à son habitude mais William se demandait d'où venait la tristesse de ce matin-là. Il n'osa pas demander à Léon de peur de le blesser.

Des jours passèrent tranquillement, les deux garçons toujours plus proches l'un de l'autre malgré les secrets et les non-dits.

De son côté, William sentait une émotion étrange de frayer la place dans son cœur. Il se sentait heureux avec Léon et sentait parfois une sensation étrange et chaude dans son cœur quand Léon lui souriait chaleureusement. William Ne savait pas quoi en penser et ne trouvait pas de réponse en lui malgré de longues heures de réflexion.

Léon, lui, sentait son envie de protéger William se mélanger avec son envie de le posséder pour lui-même. Il voulait le toucher, le serrer contre lui, l'embrasser, mais il ne pouvait pas le faire contre son gré. Il se retenait donc de faire quoi que ce soit.

Un jour de cours tout aussi normal que les autres, Léon arriva devant la table de William et s'exclama :

- Mes potes ont décidé d'organiser une petite fête avec peu de monde. Ça te dirais d'y aller avec moi ?

William surpris ne savait pas quoi dire. Alors Léon le rassura :

- Ne t'inquiètes pas, on ne sera pas beaucoup mais ce sera cool. Et ne t'en fais pas, il n'y aura rien de bizarre ou de dangereux, c'est juste une soirée.

William réfléchit quelques instants et répondit alors :

- Il faudra juste que je demande à mes parents si je peux y aller.

Léon heureux sauta de joie et s'exclama :

- C'est décidé alors ! Si tu peux venir c'est vendredi soir après les cours.

William sourit face à l'enthousiasme de Léon et sentit l'envie d'accompagner son ami l'envahir. Il ferait en sorte de convaincre ses parents de le laisser y aller.

William était assis à sa table en classe. Léon son ami le plus proche s'arrêta devant sa table et demanda :

- Tu as eu l'autorisation de tes parents ?

William répondit :

- Oui, ils ont accepté.

Le jeune homme s'exclama :

- Super, on peut y aller alors.

William sourit devant l'enthousiasme de son ami. Il se leva et suivit son ami hors de la salle. Ils sortirent du lycée et rejoignirent le reste du groupe qui les attendaient au dehors.

Le groupe de 5 amis partit donc pour leur virée. Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent à destination. Ils furent accueillis par une enseigne brillante et une musique atténuée par les portes fermée. L'enseigne du bâtiment affichait : « Bar Millenium »

Les 5 garçons entrèrent excités de découvrir ce bar pour certains, détendus par l'atmosphère familière pour d'autres et inquiets par l'atmosphère étrangère pour les derniers.

William faisait partie de ces derniers inquiets. Il entra dans le bar emplit d'appréhension.

Mais bientôt, il se détendit.

Les 5 jeunes hommes furent conduits à une salle privée. L'un des garçons demanda des boissons et un serveur arriva le plateau plein.

Léon se leva et s'exclama :

- Aujourd'hui on est là pour s'amuser. Je ne laisserai personne partir sans avoir bu.

Puis, il donna un verre à William et lui dit :

- Allez, descend moi ça cul sec.

William le regarda incrédule et Léon en profita pour lui mettre le verre devant sa bouche entrouverte. Il lui dit alors :

- Bois tout d'un coup. Tu verras, c'est génial.

William, ne pouvant plus refuser, prit le verre et avala son contenu sans réfléchir.

La boisson lui brûla la gorge mais il avala tant bien que mal. En y réfléchissant la boisson n'était pas si mauvaise, juste très forte.

Léon s'exclama :

- Je paries que c'est la première fois que tu bois de l'alcool.

William hocha la tête. Alors tous les garçons du groupe se tournèrent joyeusement vers lui et lui proposèrent à boire.

William avait lu quelque part que l'alcool aidait à oublier les problèmes. Lui, voulait oublier tout ces cauchemars et ce qui se rapportait à son passé ou son père qui apparaissait sans cesse devant lui.

Il accepta alors les verres d'alcool avec joie, sentant déjà l'effet inhibant de l'alcool.

Une heure passa et tout le monde était très alcoolisé. De tous, William était le plus saoul. Il était affalé sur la table en murmurant des phrases incompréhensibles. Parfois il se redressait et parlait plus fort, criant parfois, puis reprenait un verre d'alcool. Tous autour de lui riaient et parlaient bruyamment.

Léon regarda alors l'heure et s'exclama :

- Wesh les gars les nombres de mon téléphone ils bougent. Non attendez c'est bon.

Puis il reprit :

- Putain il est déjà l'heure de rentrer les gars.

Il se tourna alors vers William et lui demanda :

- Tu peux te lever Willou ?

William essaya de se redressa sur la table et essaya de se relever mais ses jambes chancelantes ne le tenaient pas.

Léon demanda alors :

- Quelqu'un sait où il habite les gars ? Je crois qu'il a trop bu pour sa première fois.

Personne ne répondit. William murmura alors :

- Veux… pas… rentrer…

Léon le prit alors par le bras et le porta sur son dos en demandant aux autres de trouver le téléphone de William dans sa poche.

L'un des amis de Léon trouva le téléphone en question et Léon chercha dans les contacts. Il trouva un contact nommé « Papa(1) »

Il appela le numéro sans réfléchir très longtemps.

La sonnerie retentit de l'autre côté de la ligne et quelqu'un décrocha en demandant :

- William qu'y a-t-il ? Ce n'est pas habituel que tu m'appelles comme ça, il s'est passé quelque chose ?

Léon répondit :

- Je suis Léon un ami de William. On était à notre petite fête. Est-ce que vous pourriez ramener William chez lui ? Il ne peut plus marcher et il est tout bizarre.

La personne de l'autre côté répondit :

- Pas de problème, dites-moi juste où vous êtes.

Léon allait répondre quand William se redressa le déstabilisant. William se mit à murmurer plus fort. A travers le téléphone on put l'entendre dire :

- Esentio lupus eractum sectrema misidem. Artifice… serpent… ouvert… rouge…

Léon éloigna William du téléphone et vit alors des larmes dans ses yeux. Il posa William au sol, surpris et légèrement exaspéré. Il reprit alors :

- On est en face de la gare routière. Il serait mieux de venir rapidement, notre Willou a pas l'air d'aller bien.

La voix des l'autre côté du téléphone répondit d'une voix troublée :

- Merci de m'avoir appelé, je m'en charge.

Léon répondit alors :

- De rien m'sieur, et puis je fais ça pour Willou, après tout on s'est bien amusé, et puis l'est sous ma responsabilité.

Il regarda William et reprit :

- Bon bah je vous laisse, je vais pioncer un peu en vous attendant.

Puis il raccrocha. Ensuite, il s'assit à côté de William et lui demanda :

- Willou, ça va ? T'as l'air pas bien.

William continua à pleurer. Alors, Léon fit s'allonger William en lui mettant la tête sur ses genoux. Puis, il lui dit doucement :

- Désolé de t'avoir emmené là dedans, mais je crois que ça t'as permis d'oublier un minimum tous tes problèmes.

Puis, il caressa doucement les cheveux de William et déposa un baiser sur la cicatrice de son front. Ensuite, il ferma les yeux pour se reposer en murmurant :

- Bon dodo mon Willou.

Evhan était entrain de préparer son prochain cours de littérature quand il reçu un appel de William. Il avait autorisé William à sortir avec ses amis mais ne savait pas vraiment ce qu'ils faisaient, il était donc inquiet à propos de cet appel. Il décrocha donc et demanda :

- William qu'y a-t-il ? Ce n'est pas habituel que tu m'appelles comme ça, il s'est passé quelque chose ?

La voix d'un jeune homme qu'il ne connaissait pas répondit à la place de celle de William, rendant Evhan plus anxieux encore. Le jeune homme déclara :

- Je suis Léon un ami de William. On était à notre petite fête. Est-ce que vous pourriez ramener William chez lui ? Il ne peut plus marcher et il est tout bizarre.

Le jeune homme semblait légèrement saoul à sa manière de parler. Evhan comprit que William avait dû boire lui aussi s'il ne pouvait pas marcher comme son ami le disait. Evhan n'avait jamais interdit à William à toucher à l'alcool, mais sachant qu'il était encore mineur, il n'aurait pas penser à la possibilité qu'il veuille en goûter.

Perdu dans ses pensées, Evhan répondit :

- Pas de problème, dites-moi juste où vous êtes.

Evhan entendit alors de l'agitation de l'autre côté du téléphone et il entendit la voix de William marmonner :

- Esentio lupus eractum sectrema misidem. Artifice… serpent… ouvert… rouge…

Evhan ne comprenait pas ce que son fils voulait dire. Confus, il entendit alors l'ami de William répondre à sa question nonchalamment :

- On est en face de la gare routière. Il serait mieux de venir rapidement, notre Willou a pas l'air d'aller bien.

Evhan resta coincé pendant quelques secondes sur l'étrange surnom qu'était « Willou », mais revint à ses sens et déclara :

- Merci de m'avoir appelé, je m'en charge.

Le jeune homme de l'autre côté du combiné répondit :

- De rien m'sieur, et puis je fais ça pour Willou, après tout on s'est bien amusé, et puis l'est sous ma responsabilité.

Et après quelques secondes de pause le jeune homme reprit :

- Bon bah je vous laisse, je vais pioncer un peu en vous attendant.

Alors, l'ami de William raccrocha, laissant Evhan abasourdi.

Celui-ci sortit rapidement de la maison prenant sa voiture. Sur le chemin il croisa Robert qui lui demanda :

- Tout va bien mon amour ?

Evhan secoua la tête et répondit :

- Il faut que j'aille chercher William rapidement.

Robert l'arrêta et lui demanda anxieusement :

- S'est-il passé quelque chose ?

Evhan répondit :

- Je crois qu'il a bu avec ses amis. Il faut que je le ramène à la maison.

Puis, il partit sans donner plus de précisions à celui qu'il aimait.

William flottait sur un nuage. Il ne voyait plus se cauchemars n'entendait plus les voix qui le hantaient et ne pensait plus qu'à la chaleur de son ami contre lui. Il murmurait dans phrases que lui seul comprenait et voyait milles couleurs autour de lui.

Son esprit s'éclaircit et il dit plus fort : « Esentio lupus eractum sectrema misidem » puis, il murmura des mots éparses.

Alors qu'il profitait de la chaleur de son ami, quelque chose lâcha en lui et il se mit à pleurer. Il ne pouvait plus arrêter de pleurer même quand son ami lui posa la tête sur ses genoux. Pourtant, son cœur se calma quand les lèvres de son ami touchèrent sa cicatrice. Une douce chaleur se propagea en lui et il sentit les larmes se tarir.

Quelques minutes plus tard, Evhan arriva devant la gare et vit les deux jeunes hommes. William avait la tête posée sur les genoux de son ami. Tous deux semblaient endormis. Pourtant quand Evhan s'approcha, les deux garçons ouvrirent les yeux.

William se redressa rapidement mais il tituba et faillit tomber. Léon le rattrapa et se leva difficilement. Il pris William sur son dos et avança vers Evhan. Celui-ci était choqué par l'état de William. Le jeune homme s'exclama :

- Nilus Etaernatium… Maison !

Léon expliqua :

- Désolé s'il est un peu saoul, je savais pas que ça allait être à ce point.

Il déposa William sur le siège passager de la voiture de Evhan qui déclara :

- Ce n'est pas grave, l'important c'est qu'il aille bien.

Léon hocha la tête et toucha une mèche des cheveux de William en murmurant :

- A demain Willou, reposes-toi bien.

Puis, il s'éloignant de la voiture en s'exclamant :

- Au revoir m'sieur, bonne chance pour la suite.

Evhan regarda le jeune homme s'éloigner sans savoir quoi dire. Puis, il observa William. Celui-ci s'exclama :

- Papa ? Maison ?

Evhan le prit dans ses bras et murmura :

- S'il te plaît ne me fait plus peur comme ça.

Ils rentrent chez eux et une fois arrivés, Evhan ouvrit la portière de la voiture sur un William endormit. Il le prit dans ses bras et le porta à l'intérieur où Robert l'attendait.

Quand il entra, le professeur de sport se précipita vers eux. Il soupira de soulagement quand il vit que William dormait. Tous deux emmenèrent William dans sa chambre et le mirent dans son lit.

Ils allaient devoir attendre le lendemain pour savoir ce qu'il s'était passé.

Le lendemain, William se réveilla avec un mal de crâne horrible. Il sortit de son lit et tituba jusqu'au salon. Quand il entra, il vit ses deux parents. Robert qui l'avait entendu se tourna vers lui et lui demanda :

- Est ce que ça va Will ?

Le jeune homme déclara :

- J'ai mal à la tête et j'ai du mal à me rappeler ce qu'il s'est passé hier.

Evhan se leva et lui tendit un verre d'eau en lui disant :

- Tiens, c'est pour ta tête.

William prit le verre et bu son contenu jusqu'à la dernière goutte. Alors, Robert lui demanda :

- Est-ce que tu te souviens de ce que vous avez fais hier un minimum.

William hocha la tête et répondit :

- Avec mes amis on était censés aller à une petite fête entre nous. Ils nous on pas dit où c'était. On est arrivés au bar et on est allés dans une salle privée. Puis ils ont commencé à boire et m'ont fait boire un verre. Et puis on a tous continué à boire. Après je ne me souviens plus vraiment du reste. Je sais que Léon m'a porté dehors mais c'est tout.

Evhan lui dit alors :

- William, nous ne t'avons pas interdit de boire de l'alcool, ne pensant pas que tu en boirais. Mais tu aurais dû être plus prudent. Il aurait put t'arriver quelque chose de grave. Robert et moi étions inquiets.

Robert et Evhan ne sermonnèrent pas trop William sachant que la faute n'était pas entièrement sienne.

Alors que William allait retourner dans sa chambre, quelqu'un toqua à la porte. Evhan se leva et alla ouvrir. Il se trouva nez à nez avec Léon. Celui-ci demanda :

- Je ne vous dérange pas ?

Evhan répondit par la négative et invita Léon à l'intérieur. Le jeune homme se courba devant les deux parents en s'exclamant :

- Je suis vraiment désolé à propos de ce qu'il s'est passé hier. C'est de ma faute si William était dans cet état. Je n'aurais pas dû le laisser boire autant. Je voulais juste qu'il se sente bien que ce soit dans le groupe ou en général.

Evhan répondit alors :

- Tout cela n'est pas entièrement de ta faute. Tout le monde ici est coupable. Donc ne t'en veux pas trop. Et puis c'est grâce à toi que William va bien.

William qui s'était rapproché de Léon lui prit la main et renchérît :

- Ce n'est vraiment pas de ta faute Léon, tout le monde s'est entraîné mutuellement à boire. C'est ma faute si j'ai suivi le groupe.

- Mais je savais que tu ne te sentais pas bien, j'aurais dû t'arrêter.

Evhan les arrêta :

- Les garçons, je pense qu'il serait mieux d'en rester là et d'abandonner le sujet. Tout le monde est coupable et c'est tout.

Les deux jeunes hommes arrêtèrent donc de parler. Devant le silence, Robert s'exclama :

- Et si vous alliez dans la chambre de Will et profitiez de la présence de Léon. Nous vous appellerons pour le déjeuner si Léon reste jusque là.

Léon déclara :

- J'ai tout mon temps, mes parents ne sont pas chez moi et je n'ai pas d'obligations aujourd'hui. Donc je resterai volontiers pour le déjeuner.

Tout le monde s'étant mis d'accord, les deux garçons se rendirent dans la chambre de William.

Quand les deux garçons entrèrent, William ferma la porte derrière eux. Quand il se tourna vers Léon, celui-ci était assis sur la chaise à roulettes du bureau de William.

William s'assit sur son lit et demanda alors :

- De quoi tu voulais me parler ?

Léon le regarda et détourna le regard en rougissant. Puis, il murmura :

- Je suis vraiment désolé pour hier soir.

William répondit :

- Je t'ai déjà dit que ce n'est pas de ta faute.

Alors, Léon secoua la tête et s'exclama :

- Ce n'est pas de ça que je parle.

William le regarda incrédule et Léon continuant en rougissant et en évitant son regard :

- Hier… je t'ai… embrassé sur le front.

Il ne laissa pas William dire quoi que ce soit et continua en parlant plus vite :

- J'étais saoul et tu n'allais pas bien, je n'ai pas put me retenir. Et puis tu étais si…

Il bafouilla et rougit encore plus fort. Il murmura finalement :

- Si mignon…

William regarda Léon surpris et vit son visage rouge et embarrassé.

Alors, il vit Léon relever la tête les yeux pleins de détermination. Léon pris doucement la main de William et déposa un doux baiser dessus. Alors, il murmura :

- Will, je suis tombé amoureux de toi dès que je t'ai vu. Je devais te le dire car je n'en peux plus de rester silencieux et de seulement te regarder de loin.

William l'observa incrédule et vit ses yeux emplis du désir de l'avoir pour lui même. Ses joues étaient encore rosées, mais sa déclaration était sincère. William sentait que Léon disait la vérité, mais il ne savait pas comment réagir. Il murmura alors :

- Est-ce que tu peux me laisser le temps de réfléchir Léon ?

Le jeune homme serra sa main un peu plus fort, le regard légèrement triste et le lâcha, son sourire habituel revenant couvrir ses lèvres. Il murmura doucement :

- Bien sur Will. Je t'attendrai.

Leur discussion fut alors coupé par un appel à l'étage inférieur :

- William, Léon, venez manger.

Pendant le repas, William était silencieux, réfléchissant à ce que Léon lui avait dit. Au contraire, Léon était comme à son habitude, engageant la discussion avec les pères de William.

Après le repas, Léon s'exclama :

- Je vais retourner chez moi, je vous ai suffisamment importuné.

William l'accompagna à la porte et alors qu'il allait partir, Léon leva doucement la main et caressa une mèche de cheveu de William en murmurant :

- J'attendrai ta réponse avec impatience.

Puis, il partit, son sourire charmeur toujours aux lèvres.

En rentrant à l'intérieur, William se retrouva face à ses parents. Robert s'exclama :

- Nous avons remarqué que quelque chose semblait te tracasser pendant le repas. Tu veux nous en parler ?

William baissa la tête et répondit :

- Je ne sais pas…

Alors, Evhan demanda :

- C'est à propos de Léon n'est-ce pas ?

William se tourna vers lui surpris et Evhan continua :

- Quand je suis venu te récupérer hier, il semblait faire très attention à toi. Tu comprends ce que je veux dire ?

William soupira vaincu et déclara :

- Avant de manger, il m'a annoncé qu'il m'aimait et qu'il attendrait ma réponse.

Les deux hommes se sourirent et Robert demanda :

- Et as tu put réfléchir à tes émotions ?

William hocha la tête et répondit :

- Mais je ne sais pas vraiment ce que je ressens. Je ne sais pas vraiment ce que c'est d'aimer quelqu'un.

Robert gloussa doucement et s'exclama alors :

- Et bien aimer quelqu'un c'est penser à cette personne souvent sans raison, vouloir toujours être à ses côtés, vouloir son contact, être jaloux quand quelqu'un d'autre est plus proche de lui, sentir une chaleur dans tout son corps lorsqu'on est avec cette personne, des choses comme ça. Tout cela varie en fonction de la personne concernée par cette émotion.

Ils continuèrent à discuter et finalement William remonta à l'étage et s'enferma dans sa chambre pour réfléchir.

Il se sentait toujours en sécurité auprès de Léon et se trouvait parfois en train de chercher sa compagnie. Il se sentait également parfois jaloux de certaines personnes quand Léon passait beaucoup de temps avec elles. Était-ce de l'amour ?

William repensa alors à ce que Evhan lui avait dit : « Si tu imagines ton futur sans cette personne ou qu'elle disparaissait complètement de ta vie, comment réagirai tu ? Si cette idée te déchire de l'intérieur ou si tu ne peux pas l'imaginer tellement cette idée serait douloureuse, tu aimes très certainement cette personne plus que tu le pense. »

En y réfléchissant, William ne pourrait pas accepter de vivre sans Léon. Même si ils n'étaient qu'amis, ils partageaient bien plus que quiconque et Léon était la personne qui faisait que William tenait encore debout. Il devait se résoudre à cette vérité : il aimait Léon et ne pouvait pas se passer de lui.

This story is pretty violent but I hope you can accept it as it is even though it’s not that good. I wanted to publish once so here I am.

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