...Léa & Lunea .....
La gouvernante rentre en trombe dans la cuisine. Bien remontée, même stressée d'après ce qu'on remarque.
Gouvernante Dali : La famille royale est ici, vous n'avez pas le droit à l'erreur.
Le chef cuisinier est devenu rouge, encore plus rouge que ce qu'il était.
Chef cuisinier : DÉPÊCHEZ-VOUS, bande d'idiots, ne déshonorez pas mes plats, sinon je vous fouetterai 100 fois.
Gouvernante Dali : CHEF, AVEZ-VOUS DES SERVANTES DE DISPONIBLE ?
Chef cuisinier : OÙ EST NELIA ?
Une esclave répond : elle est partie se préparer pour la fête !
Chef cuisinier : Bon sang, cette enfant ! Je n'ai que 25 esclaves pour le moment, tous les autres sont débordés par leurs tâches, c'est la seule qui a de l'avance pour le moment.
Gouvernante Dali : Esclave 25 ! VIENS ICI !
Je regarde Léa, je me lève, surpris, et me dirige vers la gouvernante.
Gouvernante Dali : Tu es la seule à avoir un peu de temps. Pense bien que cette tâche, tu ne l'as même pas méritée... Prépare un très beau plateau, très bien garni, et tu l'amènes à la chambre 28 ! NE FAIS SURTOUT PAS D'ERREUR, TU EN PAIERAS LE PRIX ! C'est la famille royale ! Tu poses le plateau et tu reviens à ton service. Est-ce bien rentré dans ton cerveau d'esclave ?
Lunea : Oui !
Je hoche la tête et je vais directement faire ce qu'elle me dit, mais avant ça, elle m'attrape par la main et me ramène à sa hauteur. Son autre main m'attrape la gorge. Elle la serre tellement fort que j'ai l'impression que l'air ne passe plus du tout. Je sens ses ongles s'enfoncer dans ma peau, je laisse échapper un petit gémissement.
Gouvernante Dali : As-tu bien compris que c'était exceptionnel et que c'est du sérieux ? Si tu fais tomber quelque chose, si tu casses quelque chose, ou bien pire, si tu parles à la famille royale, je te ferai battre jusqu'à ce que tu n'aies plus de souffle.
Lunea : O... ou... ouiiiiii, gouvernante.
Elle relâche la pression de ma gorge, je tousse et reprends l'air aussi vite que je peux. J'ai les larmes aux yeux qui montent. Comment peuvent-ils être aussi cruels avec moi ?
Je m'active et prépare ce plateau. Je le fais aussi beau que bon. Je mets des fruits, du raisin, des bananes, tout ce que je trouve, du fromage, de la charcuterie. J'ai tellement faim que j'ai les mains qui tremblent. J'ai envie de tout manger, mais non ! Je ne dois pas désobéir et vite amener ce plateau qui me fait tourner la tête ! Je me fraye un chemin au milieu de tout ce monde qui court partout. J'essaie de protéger le plateau pour que personne ne me le fasse tomber. Je sors de la cuisine et monte les escaliers qui mènent aux chambres. Je connais très bien la chambre 28. J'adore faire cette chambre, elle est spectaculaire et d'une beauté incroyable, surtout la vue sur la cascade. C'est la seule chambre qui a cette vue. D'ailleurs, je l'ai faite ce matin.
J'arrive à la grande porte en bois. Cette porte a été sculptée par un sculpteur de mon ancienne meute. Elle a des dessins qui représentent mon ancienne meute. Il avait dessiné la cascade sur la porte et notre village qui l'entoure ! Mais jamais personne ne l'a remarquée. Moi, à chaque fois que je passe, je la touche et des souvenirs me remontent. Je tape à la porte, personne ne répond ! Je retape de nouveau, aucune réponse. Je décide d'ouvrir la porte et de me glisser comme une petite souris dans la chambre.
Je me dirige vers le lit à baldaquin et je pose le plateau. Au moment où je vais faire demi-tour pour partir, une odeur me prend aux tripes. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration.Mes orteils, mes jambes tremblent d'une manière tellement que cela me fait basculer sur le lit. Je reprends mon souffle tranquillement ; ça doit être la faim qui me fait perdre la tête.
J'essaie de toutes mes forces de lutter contre l'envie de me jeter sur le plateau. Mais je n'ai pas l'impression que c'est la faim ; là, c'est autre chose qui m'attire : l'odeur, de plus en plus forte, ça me rend folle. Entre les frissons, les coups de jus en bas du ventre, cette odeur est juste incroyablement bonne : fruits exotiques, gingembre, une petite touche de lavande. Il faut que je sorte d'ici impérativement.