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Devastated

J'entendais des éclats de voix et de la porcelaine se briser en de minuscules particules sur le sol en bois du salon. Encore. Je percevais de lourds pas monter les marches, elles aussi en bois, menant à ma chambre. Comme tous les jours. J'appréhendais le bruit de la poignée de porte, ce dernier ne signifiant que de très mauvaises choses. Une nouvelle fois. Je fermais les yeux attendant que la douleur cinglante cesse et que les reproches tarissent. Comme à mon habitude. Et je m'endormais l'esprit torturé, du rouge teintant ma peau et des larmes mouillant mes joues et mes draps. Comme chaque nuit. TW : cette histoire traitera de sujets sensibles tels que des abus physiques. Si vous êtes sensibles ou que vous avez vécu certains traumatismes, je vous déconseille de lire ce qui va suivre. Sur ce, bonne lecture !

Mlnuff · Adolescente
Sin suficientes valoraciones
8 Chs

Chapitre 3

Les rayons du soleil filtraient par la fenêtre et j'observais le plafond blanc de ma chambre, plongée dans mes pensées. Nous étions vendredi, bientôt le weekend. En sommes j'allais devoir passer deux jours entiers enfermée dans cette maison, avec ou sans mon géniteur. A cette période de chaque semaine je ne pouvais m'empêcher de ressentir une profonde crainte.

En règle générale mon père partait pendant ces deux jours je ne sais trop où, mais je ne pouvais m'arrêter de penser au jour où il ne partirait pas. Si ce jour devait arriver à nouveau je ne savais pas vraiment ce qu'il se passerait mais je savais pertinemment que je n'en ressortirais pas indemne. Je finirais très probablement avec plus que des joues excessivement rouges.

Je tournais la tête vers mon réveil et décidais enfin à me lever pour me préparer pour le lycée. J'ôtais unes à unes les couches de vêtements sur mon dos et les remplaçaient par de nouveaux après m'être lavée. Je me postais ensuite devant mon miroir et me regardais de la tête au pied. Ce que j'y voyais ne me plaisait pas vraiment, je me trouvais pathétique.

De long cheveux blonds fillasses accompagnés de yeux marrons chocolats. Je ne possédais pas de formes particulières, étant ni grosse ni maigre. J'en venais souvent à me demander ce que l'on pouvait m'envier... Je devais même user de maquillage afin de ne pas éveiller de soupçons sur ce que mon père faisait. Non, vraiment je ne voyais pas...

Une fois avoir déjeuner discrètement je partis en direction du lycée, mes écouteurs bien enfoncés dans mes oreilles. Une fois là-bas je rejoignis mon groupe d'amis encore une fois accompagné de ce garçon, Léo. Les saluant un à un je percevais ce dernier me fixer, un froncement de sourcils grimant son visage. Je me demandais ce qui lui arrivait, mais avant d'avoir eu le temps de le lui demander la sonnerie retentit, signalant le début des cours.

S'en suivit alors toute une journée sous le signe de l'ennui le plus total. Encore une fois ce jour ressemblait aux précédents, à une exception près. Léo. Je ne savais pas pourquoi mais à chaque fois que nous nous croisions, il me sondait d'un regard déstabilisant à souhait. Jamais personne ne m'avait regardé ainsi, et je n'aimais pas ça. J'avais l'impression qu'il essayait de percer chaque secret qui me composait.

Et malgré mes tentatives pour le fuir le plus possible, il trouvait toujours le moyen de me dévisager. J'avais alors pris la décision de passer outre et ne pas montrer que cela me déstabilisait. Il ne fallait pas de toute façon... Mais bien vite dans l'après-midi je compris ce qui lui arrivait. Une horreur ! Comment avais-je bien pu être aussi négligente ?

En passant devant une fenêtre je vis avec rapidité ce qui n'allait pas. Le fond de teint que j'arborais était présent certes, mais pas suffisamment. Une petite partie de ma joue droite était visible, aussi rouge qu'une tomate.

Je m'étais donc dirigé au plus vite dans les toilettes afin de réparer cette erreur. Une fois que se fut fait je me fixais dans les yeux et plongeais une nouvelle fois dans mes pensées. Personne n'avait remarqué, sauf lui. Il avait été le seul à me montrer un intérêt. Lui, et même pas une seule personne de mon groupe. Je devais impérativement l'empêcher d'en découvrir plus à mon sujet. C'était essentiel.

Le reste de l'après-midi passa dans une lenteur plus que notable et quand la fin de la journée arriva, je m'empressais de sortir. Et comme la veille je rentrais chez moi, appréciant ce petit moment qu'était le mien.