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La Sainte Originelle

[NdA : Il s'agit d'une histoire se passant dans le monde de Chasseur d'Âmes mais n'ayant pas lieu en même temps que l'histoire principale.]

La princesse Ophélie peinait à retenir ses larmes. Elle-même n'en connaissait pas exactement l'origine. Était-ce la fumée qui lui irritait les yeux, ou bien le désespoir de perdre une nouvelle récolte ?

Elle n'était pas la seule à pleurer. A seulement quelques mètres d'elle, une famille complète était en prise au désarroi. Même les enfants sanglotaient, bien que les plus jeunes ne comprenaient pas la portée des événements d'aujourd'hui.

Son attention se tourna vers Mathias, son garde du corps et chevalier personnel. Elle tenta de chercher du réconfort dans ses yeux habituellement pleins d'optimisme et de confiance, mais cette fois-ci, aucune lueur n'animait le regard du quadragénaire. Il ne put qu'hocher de la tête, renforçant le sentiment d'impuissance qui s'emparait de la princesse.

Ne pouvant plus retenir ses larmes, elle se retourna, écarta de sa main tremblante les rideaux de la calèche royale, et s'y terra. Là, une jeune femme n'ayant pas encore atteint la vingtaine d'année l'attendait. Vêtue d'une simple robe blanche, son visage, délicatement encadré par ses cheveux noirs coupés au carré, présentait un léger épicanthus qui trahissait ses origines plus orientales.

Elle ne tarda pas à saluer la princesse avant de l'aider à monter. Elle s'assit enfin en face d'elle. Après un court moment de silence, Ophélie ne put s'empêcher de chercher du soutien.

"Elena… N'y a-t-il rien que nous puissions faire ? Sommes-nous réellement condamnés à brûler toutes nos récoltes contaminées ?"

Un léger sourire amer se dessina sur son visage. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle pouvait lui dire, mais elle se devait de trouver. Après tout, elle était le principal soutien moral de la princesse Ophélie du royaume d'Ortia ! Si elle-même ne lui dit rien, alors qui pourrait l'aider dans ces moments de doutes ?

"Votre majesté. Vous êtes le plus puissant mage de la région. Votre père est également le roi le plus sage que le royaume ait eu l'honneur d'avoir à sa tête. Je suis persuadé qu'il trouvera une solution. Sinon, il reste toujours la possibilité d'acheter des céréales aux royaumes voisins."

Ophélie peinait à garder son calme. Elle serrait si fort son poing que sa couleur de peau en changea. Sa voix était vacillante et grave. Chaque instant était une lutte contre le désespoir.

"Et à qui souhaites-tu les acheter ? Les nains de Myr-Khandur dépendent de nous, la récole des Higashito leur suffit à peine, et aucun marchand n'osera traverser les Champs de Pierres. Même si le Rahelinn acceptait de nous vendre une partie de leur récolte, les vivres ne nous parviendraient pas avant que la famine ne soit bien installée."

Elena ne recula pas face à la rationalité et le chagrin de sa maîtresse. Elle se déplaça, s'assit aux côtés de la princesse, et lui caressa délicatement le dos pour la réconforter. Soudain, quelques réminiscences refirent surface.

"Tout espoir n'est pas perdu. C'est aujourd'hui qu'est prévu le retour de la druidesse higashito suite à son investigation dans les bois du sud. Peut-être aura-t-elle trouvé un indice sur l'origine de ce mal qui nous est inconnu ?"

Finalement, une petite lueur d'espoir illumina les yeux d'Ophélie. Cette druidesse était connue pour son savoir et ses connaissances dans les arts mystiques. Si quelqu'un pouvait trouver l'origine de ce mal, c'était bien elle ! Elle prit les mains de sa domestique et lui parla droit dans les yeux.

"Elena, s'il te plaît va prévenir Mathias et le cocher, nous partons pour le palais en quête de bonnes nouvelles."

Celle-ci se précipita hors de la calèche laissant seule une princesse cette fois-ci le sourire aux lèvres et les yeux pleins d'expectation.

Les champs étaient très proches de Madera, principale ville du royaume éponyme. Le trajet fut donc rapide et en quelques heures à peine la calèche s'arrêta face à l'immense palais. Tout fait de marbre, sa couleur blanche presque immaculée reflétait les rayons du soleil dans toute la ville.

Sorties de la calèche, Elena et Ophélie traversèrent l'entrée principale, qui était ornementée d'une rangée d'immenses piliers. Elles étaient entourées d'un jardin accueillant des plantes et des arbres du monde entier. Entretenu par les jardiniers royaux, le mal qui rongeait les terres du royaume de Madera n'avait pas encore atteint le cœur de la capitale.

Les deux jeunes femmes furent instantanément reçues par de nombreux domestiques.

"Marco, avez-vous des nouvelles concernant la druidesse des Higashito, Kawasaki Chieko ? Je dois m'entretenir avec elle."

L'homme était le majordome du palais. Ses cheveux blancs et les rides qui striaient son visage trahissaient son âge avancé. Celui-ci s'avança et salua la princesse avant de lui répondre.

"Votre majesté. Madame Kawasaki est arrivée il y a quelques heures de cela. Elle se repose actuellement dans un de nos salons. Je peux vous préparer une audience si vous voulez."

"Ce ne sera pas nécessaire, merci. Je vais aller la voir directement. Amenez-moi à elle." Répondit la princesse d'un geste de la main.

"Veuillez me suivre."

Marco, Ophélie et Elena se dirigeaient tous les trois vers un des nombreux salons du palais. Ces pièces de vie existaient principalement pour le loisir des invités. Rarement la famille royale s'y rendait, car celle-ci possédait ses propres quartiers. Les quelques individus qui arpentaient les couloirs furent donc surpris d'apercevoir la princesse en ces lieux.

Nombreuses étaient les personnes charmées par ses longs cheveux blonds et son doux regard céruléen. Sa gestuelle était posée et sa noble stature ne laissait quiconque indifférent, ce qui n'était pas pour déplaire à la principale concernée. Son physique était d'ailleurs l'une de ses plus grandes fiertés, en tant que femme et princesse.

Après avoir traversé de nombreux couloirs, ils arrivèrent finalement au salon occupé par Chieko Kawasaki. Derrière une porte de chêne blanc, la pièce était d'une beauté rarement égalée : les meubles faits de marbre étaient ornementés d'or et de pierres précieuses de toutes les couleurs.

Au milieu de la salle, assise sur une des nombreuses chaises qui entouraient une table ronde, la druidesse appréciait un thé. Surprise par l'arrivée de personnes, elle posa sa tasse, et accueillit les nouveaux arrivants qu'elle reconnut instantanément.

"Princesse. J'espère que vous allez bien. En quel honneur visitez-vous une dame telle que moi. Est-ce à propos de mon rapport sur la contamination des bois du sud ?"

Ophélie sourit à la femme en face d'elle. Cette dernière n'était pas comme n'importe quel autre sage, qu'il soit druide Higashito ou mage diplômé d'une grande université. Âgée d'une trentaine d'année seulement, sa compréhension de l'énergie magique était sans égal dans les contrées orientales d'Artharys. Bien qu'elle-même était la plus grande magicienne de Madera, elle ne pouvait se permettre d'offenser une telle sommité.

"Vous êtes trop modeste, druidesse. Votre renommée s'étend bien au-delà de vos frontières, bien au-delà des nôtres également, figurez-vous. Par ici, vous êtes au moins aussi célèbre que moi ! Mais vous avez vu juste. Je suis là à propos de votre enquête dans les bois. Avez-vous trouvé un moyen de conjurer la malédiction qui affecte nos terres ?"

Les joues de Chieko rougirent distinctement. Il était vrai que sa renommée était grande, mais elle n'était pas habituée à de telles louanges, notamment de la part d'une princesse. Cependant, elle ne put s'empêcher de soupirer.

"Je suis désolée. Ce long voyage m'a épuisée, et je n'ai pas encore terminé d'écrire mes investigations. J'ai déjà prévenu le roi qu'il sera informé de mes découvertes au plus tard demain."

Ophélie fut profondément déçue. Elle qui espérait de bonnes nouvelles pour apaiser son cœur, la voilà condamnée à souffrir une soirée supplémentaire.

"Je comprends votre fatigue. Mais s'il vous plaît, dites-moi au moins ce que nous pouvons faire. Sommes-nous condamnés, ou avons-nous encore une chance de sauver nos champs ? Ce matin encore, nous avons dû brûler une partie de nos récoltes pour empêcher la propagation du maléfice. La famine est déjà aux portes du château : nos réserves ont déjà été entamées et la récolte annuelle s'amaigrit de jour en jour. S'il vous plaît, il n'y a que vous qui puissiez nous aider, aujourd'hui."

Enfin, elle se courba face à la druidesse. Face à tant de politesse, cette dernière ne put qu'accepter.

"Venez, asseyez-vous, toutes les deux. Il y a suffisamment de thé."

Ophélie s'avança vers la table et s'assit face à son interlocutrice. Elena s'approcha également, mais attendit à côté de sa maîtresse.

"Tu peux également t'asseoir, Elena. Tu es certes ma domestique, mais tu restes avant tout mon amie." Ophélie se tourna vers elle et lui prit ses mains pour les caresser. "J'aimerai que tu agisses davantage en tant que tel."

"Merci, votre majesté."

Elena s'assit aux côtés de sa maîtresse. Mais cette dernière ne lui lâcha pas les mains pour autant.

"Ophélie, s'il te plaît. Combien de fois devrais-je te le dire ! Appelle moi Ophélie."

Les joues d'Elena rougirent légèrement. Elle répondit d'une voix un peu plus aigüe et forte qu'à l'habitude.

"Oui, princesse Ophélie !"

Celle-ci lui sourit. Ce n'est pas exactement ce qu'elle espérait, mais jugea que cela était suffisant. Elle prit deux tasses, tandis qu'Elena emprunta la théière et servit sa maîtresse, puis elle-même.

"Bien, dame Kawasaki. Qu'avez-vous découvert ?"

Cette dernière jouait avec la poignée de sa tasse, cherchant ses mots.

"Premièrement, la situation dans les bois du sud est bien plus grave que par ici. Le mal s'est étendu à une grande majorité de la végétation. Les arbres les plus anciens comme les plus petites parcelles de fleurs se meurent. Je n'ai cependant trouvé aucune trace de maladie connue. Ce n'est qu'en analysant les flux d'énergie de certains arbres que je compris la situation : la végétation est dépossédée de son mana."

Chieko sirota une gorgée de thé avant de continuer.

"Après avoir étudié plusieurs arbres, je compris enfin la source du problème. Une énergie a contaminé la forêt. Celle-ci a le pouvoir de perturber la circulation du mana dans un corps vivant et de le corrompre. J'ai décidé d'appeler cette énergie Anima. Elle ne semble pas être une menace directe pour la vie, mais celle-ci interrompt les flux de mana par son incompatibilité avec ce dernier, entraînant la mort. Même nous, les êtres humains, devons faire attention."

Ophélie fut stupéfaite, presque paralysée par ces découvertes. Elle ne s'attendait pas à ce qu'une énergie inconnue jusqu'alors soit la cause de tous leurs maux.

"Mais quelle peut donc être la source d'une telle énergie ? Y a-t-il un moyen de la contrer ou de la supprimer ?"

La druidesse sourit légèrement avant de lui répondre. Elle s'attendait à ces questions.

"Je suis désolée, malgré mon investigation poussée, je n'ai pu trouver l'origine de celle-ci. En revanche, je sais comment la contrer. Bien qu'on ne puisse la dissiper complètement, une surcharge de mana devrait pouvoir sceller son avancée, voire dissiper ses effets. La seule raison pour laquelle elle s'étend ainsi, c'est que les végétaux ne sont composés que de très peu d'énergie magique. Si nous les en surchargeons, nous pourrons non seulement les sauver, mais également leur donner les armes pour lutter contre ce fléau."

A ces mots, la princesse se leva. Elle posa brutalement ses mains sur la table, ce qui la fit légèrement trembler.

"Très bien, je vais en informer mon père ! Demain nous partirons pour les bois du sud ! Vous nous accompagnerez dame Kawasaki, n'est-ce pas ?"

Chieko fut prise de court par la réaction d'Ophélie. Elle ne put s'empêcher de soupirer. A peine rentrait-elle d'un long voyage qu'on lui proposait déjà d'y retourner. Bien que cela fut à contre-cœur, elle ne put qu'acquiescer.

La princesse, visiblement heureuse, prit la main de sa domestique. Bien qu'elle fût trop familière à son goût, Elena ne peut s'empêcher d'être heureuse aujourd'hui, en voyant un tel sourire dessiné sur le visage de sa maîtresse.

"Elena, prépare tes affaires, toi aussi ! Tu nous accompagnes !"

Elle serra la main de sa maitresse et acquiesça, un large sourire aux lèvres : "Oui !"

Les trois femmes quittèrent le salon et vaguèrent à leurs occupations. Ophélie, en particulier, informa son père sur les récentes découvertes et ses intentions de se rendre au cœur de la forêt. Il lui accorda les droits d'armée sur une centaine de mages du royaume qui l'accompagneront accomplir ses desseins.

Les heures s'écoulèrent. Ophélie devait non seulement se préparer en tant que princesse, mais également en tant que plus puissante mage du royaume. Elle rassembla et prévint ainsi les armées concernées. Chacun se prépara du mieux qu'il pouvait pour protéger ses terres.

Elle prépara sa robe et son bâton, tous deux ornés de nombreuses roches minérales, catalyseurs du mana.

La nuit passa, et avant même qu'elles ne s'en rendent compte, Ophélie et Elena étaient assises sur leur cheval en direction des bois du sud. Rapidement, les habituels paysages de verdure laissèrent place à des vues cauchemardesques sur une végétation dégénérescente. Les nuances vertes laissaient place à des nuances grisâtres, et ces lieux qui abritaient autrefois une vie florescente n'étaient plus que l'ombre de ce qu'ils étaient.

Cela les désola tous, renforçant ainsi la détermination de cette centaine d'individu à sauver leurs terres qui se dépérissaient. Une semaine de voyage était nécessaire pour atteindre le cœur des bois, près du littoral Méropien.

Là, tout était mort. Aucune fleur ne subsista, pas même la moindre feuille. Les hommes descendirent de leur monture, entourés d'un paysage morne. Pas un bruit ne se fit entendre, jusqu'à ce qu'Ophélie ne donne ses ordres.

"Ecoutez-moi bien ! Chacun se sépare d'environ quinze mètres des autres ! Lorsque la formation en cercle est prête, j'enverrai un signal. A ce moment, vous injecterez tous votre mana dans la terre qui vous entoure. Plus la circulation de mana sera importante, mieux ce sera !"

Tous les mages sans exception acquiescèrent à ces ordres et se mirent en branle. En seulement quelques dizaines de minutes, la formation était établie. Ophélie ordonna à son chevalier, Mathias, de souffler dans un cor pour donner le signal. Le son résonna entre les arbres morts.

Rapidement, une mince aura bleutée enveloppa la région. Le flux de mana pouvait se faire clairement ressentir, même pour une personne qui n'avait que peu de contrôle dessus comme Elena.

Lentement, la végétation semblait reprendre le dessus sur l'anima. Des bourgeons apparaissaient sur des branches jusqu'alors nues et des fleurs apparaissaient comme ressuscitées. Émerveillée, Ophélie leva les yeux, caressant du regard le phénomène qui l'entourait. Elle n'avait jamais contemplé un événement d'une telle beauté.

Cependant, l'enchantement et la fascination laissèrent rapidement place à la déception. Le développement de la végétation ralentissait, et bien que les bois fussent plus florissants qu'il n'y encore quelques instants, l'anima reprit le dessus. Malheureusement pour eux, la concentration de mana n'était pas suffisante pour repousser toute l'énergie qui consumait la forêt. Même le mana d'une centaine de mages expérimentés réunis ne suffisait pas.

Voyant cela un étrange sentiment s'empara d'Ophélie. Elle était déçue et enragée, certes, mais aussi attristée. Elle ne savait pas quelle en fut la raison, mais elle s'attendait à ce cela ne suffise pas. Après tout, l'énergie magique d'un mage évoluait de manière exponentielle. Même si tous les mages présents pouvaient être qualifiés d'expérimentés, sa seule force surpassait celle de tous les autres réunis. Si la Chieko ne pouvait pas s'occuper du problème seule, alors qui étaient-ils pour s'en croire capable. Le résultat était là : même avec le soutien de cette dernière, et la grande majorité des mages du royaumes réunis, ils ne furent pas capables de repousser le mal qui rongeait le royaume.

Ophélie ne perdit pas tout espoir pour autant. De son sac elle sortit une grosse boîte en bois d'orme. Elle l'ouvrit, révélant une gigantesque agate. Le scintillement de la pierre était si intense que cela attira les personnes alentours.

"Princesse… Cette pierre ! Vous ne comptez tout de même pas…"

Ophélie fit signe à la druidesse de se taire. Après tout, Elena était là également, et elle ne souhaitait pas l'inquiéter.

"Votre Majesté, qu'est-ce donc ?"

Ophélie esquissa un sourire amer sur son visage.

"Elena, combien de fois t'ai-je dit que tu pouvais m'appeler Ophélie." Dit-elle en hochant la tête. "C'est une agate. Une pierre qui symbolise la divinité, mais également l'intégrité du corps et de l'esprit."

Ophélie ne sut retenir ses larmes. Bien qu'elle tentât de les cacher, elle ne put échapper à la vigilance de sa domestique. Bien que cette dernière souhaitât s'approcher, elle fut arrêtée par une barrière magique.

Elena ne fut pas la seule à remarquer la bizarrerie de la situation. De nombreux mages et chevaliers s'approchèrent. Malgré l'agitation, la princesse n'avait d'yeux que pour son amie.

"S'il te plaît, Elena. Ne m'oublie pas."

Inconsciemment, Elena comprit où sa maîtresse souhaitait en venir. Les larmes commencèrent à couler malgré elle, et elle commença à tambouriner sur la barrière, ne réussissant qu'à se faire repousser.

Ophélie commença à prononcer une incantation. Elena n'en comprit pas le quart, mais rapidement, le corps de la princesse se mit à scintiller. Telle une étoile, son corps commença à se consumer, libérant de violentes vagues d'énergie dans la forêt.

Elena, voyant son amie disparaître à petit feu, fondit en larme. Elle tentait de toute ses forces de traverser la barrière, en vain. Elle s'effondra sur le sol, à genoux.

Dans son sanglot, elle ne sut marmonner que quelques mots.

"Ophélie… S'il te plaît… Ne m'abandonne pas."

Le corps de la princesse s'était maintenant entièrement consumé. Malgré tout, une voix résonna depuis les tréfonds de la forêt.

"Ne pleure pas, Elena. Je suis heureuse de t'avoir rencontrée. S'il te plaît, pardonne-moi pour mon égoïsme. Mais je vais devoir te laisser seule."

Dorénavant, seules les lamentations d'Elena purent être entendues dans la forêt, alors que les autres mages étaient retenus par Chieko. Le phénomène qui s'était alors arrêté reprit son cours, et bientôt la végétation reprit ses droits sur l'anima. Tout cela grâce au sacrifice de celle qui sera plus tard appelée la Sainte Originelle : Ophélie.