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Chapitre 8 : La Bibliothèque d'Auroria.

Six jours se sont écoulés depuis sa rencontre avec le vieil homme et le début de son entraînement. Armand s'entraîne et comprend son propre pouvoir tout en combattant le colosse de terre sans relâche depuis le début de son entraînement sans le vaincre jusqu'ici. Cependant il se fatigue de moins en moins et arrive à tenir tête au colosse toujours grâce à des stratagèmes et en s'économisant davantage.

Ce matin-là, il retourne se battre contre le golem toujours sous la vue du maître qui le contrôle sans ménager son apprenti. Cette fois-ci, Armand semble plus confiant et est déterminé à clore cet entraînement qu'il juge trop long.

"Je suis prêt maître," s'exclame-t-il, déterminé.

Un sourire se dessine dans la barbe du vieillard, tandis que le golem se reforme comme à son habitude. L'entraînement débute et Armand s'élance vers le monstre de boue qui fonce également vers lui. Il exécute une glissade sur l'herbe, passant sous l'immense silhouette, ses yeux virant à l'indigo, il effleure l'air en tendant sa main avant de se redresser derrière l'adversaire. 

Le golem pivote, mais Armand est déjà loin avec ses yeux bleutés qui augmentent sa vitesse, il s'arrête une fois bien éloigné de lui et recommence à caresser l'air tout en repassant en indigo de nouveau. Le titan charge à nouveau et se prépare à lui asséner un coup, une fois à bonne distance il lance son poing vers Armand mais celui-ci le voit venir et l'esquive en sautant en arrière.

Il sourit car il est tombé dans son piège et juste avant que le poing de la créature ne s'écrase au sol, un portail fumant surgit là où Armand avait effleuré l'air de sa main. Le poing du golem s'engouffre dans ce portail et ressort par un autre, précédemment ouvert lors de la glissade d'Armand. Déséquilibré, le golem s'effondre à genoux, son poing étant projeté vers le ciel de l'autre côté. 

Armand, lui, ne gaspille pas un instant et saisit cette brève opportunité. Ses yeux prennent une lueur orangée tandis qu'il joint ses mains, l'une recouvrant l'autre il concentre la magie ambiante avant de les écarter, créant une corde magique orangée sortant de ses mains. Il saute en canalisant la magie sur son pied d'appui et passe au-dessus du golem, enroulant la corde autour de son cou puis de ses membres. Il crée ensuite un pieu et passe la corde autour de celui-ci avant de l'enfoncer dans le sol avec force.

"Cette fois je vais en finir pour de bon !"

Son aura s'embrase de rouge, alors qu'il concentre énormément de magie dans son poing et se précipite vers le golem lacéré. La créature tente de se défendre avec un rempart de terre, mais Armand anticipe et, d'un bref passage à l'indigo, ouvre un portail, avant de revenir au rouge pour conserver la force accumulée. 

Il traverse le portail et apparaît dans celui où le corps du colosse est bloqué, il est à bout portant et d'un coup puissant en plein visage, il pulvérise la tête et la partie supérieure du corps du golem, puis profitant de sa chute, il abat son pied renforcé sur les jambes de la créature, qui cèdent également. Le corps du golem se désagrège en simple terre, et Armand s'effondre, haletant un sourire aux lèvres avant de laisser échapper un cri de joie.

Le maître vient le rejoindre en désactivant sa barrière et claque des mains pour le féliciter pendant qu'Armand se relevait.

"Bravo ! Quel progrès par rapport aux jours précédents ! Je n'ai pas réussi à te toucher une seule fois, c'est remarquable, mon garçon !"

"Merci. J'ai imaginé cette stratégie toute la nuit. Mais si la terre du golem n'avait pas été aussi résistante, cela n'aurait probablement pas fonctionné."

"C'est vrai, mais je dois admettre que tu as rapidement appris à exploiter ton aura orangée. Tu parviens à matérialiser des objets avec une telle aisance, alors que la plupart des mages ont besoin de beaucoup d'entraînement et de concentration pour pouvoir créer avec de la magie pure aussi vite," dit le maître, le félicitant.

Il y a deux jours de cela durant un entraînement avec le maître après un énième échec face au golem, depuis le premier jour il demandait à Armand durant ces séances d'être constamment dans son état orange sauf s'il lui demandait d'être dans une autre couleur particulière, pour voir comment l'aura réagirait au cours de ces entraînements pour enfin connaître son pouvoir. Il s'agissait donc d'un entraînement sur la création d'objets ou de formes modélisés avec de la magie pure. 

Le maître lui propose d'essayer après lui avoir expliqué comment faire et lui propose de créer un simple cube. Il s'attendait à un échec, mais à sa grande surprise, Armand réussit à créer rapidement un cube qui avait la particularité d'être de couleur orange. C'est donc de là qu'ils ont compris le fonctionnement de cette aura, elle permettait à Armand de matérialiser aisément tout ce qu'il pouvait imaginer, dans la limite du possible. 

Bien que cette magie ne soit pas aussi exceptionnelle comme pour ses autres pouvoirs qui sont assez basique, cependant elle lui conférait une facilité de création rivalisant avec celle des experts en la matière. Cette capacité enrichit considérablement sa palette de pouvoirs, offrant une variété suffisante pour compenser l'absence de catalyseurs. 

Il en maîtrisait donc six sur les sept qu'il possède, mais bien qu'il ait progressé, il n'arrive toujours pas à ne serait-ce que libéré son aura violette le faisant toujours souffrir à chaque essai, le maître lui suggérant de ne pas y prêter attention pour le moment.

Revenons donc au présent et après un repas bien mérité suite à cet entrainement, le maître va chercher quelque chose dans une mallette qu'il ne possédait pas il y a quelques jours. Il en extrait deux tuniques et les présente à Armand, confortablement installé sur une chaise de la salle à manger. La première, un habit d'entraînement gris orné de motifs abstraits noirs et qui selon lui, est la même chez toutes les écoles de mages pour uniformiser les styles des apprentis pour les reconnaître facilement, quant à la deuxième, elle est verte et parsemée de motifs floraux et arborant l'emblème d'un oiseau azuré très semblable à Pica se dit Armand. Il a raison car il s'agit de la tunique d'apprenti du maître pour montrer qu'il est l'élève du vieil homme.

"Pourquoi faire deux tuniques différentes ?" Demanda Armand.

"Eh bien, pour les occasions formelles, tu dois porter la tunique représentative de ton "école", si je puis dire. Toutefois, tu porteras généralement la grise qui est très facilement remplaçable en cas de dégâts contrairement à la mienne qui coûte bien plus chère. Hier, pendant que tu t'entrainais seul je suis allé déclarer le fait que j'ai un apprenti et j'ai donc reçu cette tenue grise."

"Déclarer ? Il y a besoin de faire ça ici ?" S'interroge-t-il.

"Il vaut mieux oui, ça serait de l'entraînement illégal sinon. De plus, ça te facilitera certaines choses comme l'accès à certains endroits et la possibilité de faire certaines missions ou des évènements particuliers," lui explique le vieil homme.

Armand les prend et les regarde de plus prêt tout en remerciant le vieil homme. Le maître lui, s'abaisse pour mettre ses chaussures en cuir et sors de la maison en se retournant vers Armand lui disant de mettre la tenue grise et de sortir. Armand se lève et se précipite vers sa chambre où il dépose les tenues sur le lit et enfile la grise rapidement puis ses mitaines pour ne pas faire attendre le maître. Il sort ensuite de la chambre pour revenir dans la salle à manger et enfin passer la porte de la maison. 

Le maître semble vouloir aller quelque part et une fois qu'ils ont dépassés le chantier qui mène à la maison, la barrière qui entoure la propriété qui avait bloqué Armand la première fois se reforme derrière eux. Le vieil homme fait un signe à Pica qui se pose sur la clôture et ils partent en direction du centre-ville d'Auroria.

"Sans vouloir être indiscret maître, où est-ce qu'on va ?"

"A la bibliothèque de la cité."

Armand s'étonne tout en continuant de marcher à ses côtés alors qu'ils traversent la rue commerçante qu'il avait emprunté au tout début, rien n'avait changé, elle est tout aussi bruyante et animée, remplie de bonnes odeurs. Il lui demande ensuite pourquoi vouloir aller à la bibliothèque.

"Cette bibliothèque est remplie de livres très anciens contenant chacun une technique particulière, j'aimerais que tu en choisisses un et que tu t'engages à apprendre la technique de ton choix," expliqua maître Kaka.

"Je pourrais prendre ce que je voudrais ?!"

"Bien évidement que non, je te rappelle que tu as déjà une spécialisation grâce à ton pouvoir, tu ne pourras donc choisir que des techniques utilisant la magie pure. De plus, si ma mémoire ne me joue pas des tours, certains livres ne sont pas empruntable par les novices. Pire encore, il m'est même interdit d'accéder à certains ouvrages réservés à la noblesse ou à la garde impériale."

"Je vois. . ."

Ils continuent de traverser la cité au fil des discussions, les rues deviennent de plus en plus calmes et l'urbanisme des bâtiments et des voies se faisant plus moderne. Armand s'émerveille devant les véhicules à vapeur circulant dans les rues, le contraste avec la partie basse de la cité est impressionnant pensa-t-il. Le maître invite Armand à entrer et à prendre le temps nécessaire pour faire son choix, pendant qu'il se rend au marché voisin pour quelques emplettes. 

Ils se séparent alors, et Armand pénètre dans le hall de l'édifice, dont l'intérieur est aussi somptueux que l'extérieur, il offre un espace généreux orné de feuilles d'or et de tableaux magnifiques. Sa tenue lui permet de franchir l'accueil sans encombre et après avoir traversé une ultime porte, il accède à la bibliothèque. L'endroit est bien plus vaste qu'il ne l'avait imaginé, et l'abondance de livres est stupéfiante. Un employé de l'accueil l'aborde et lui indique où se trouvent les rayons dédiés à la magie.

"Bienvenue monsieur à la bibliothèque d'Auroria. Au vu de votre accoutrement vous semblez venir chercher des livres lié à la magie ?" Demanda l'employé de l'accueil.

"Oui !"

"Bien, veuillez suivre le chemin à votre droite et vous trouverez ce que vous cherchez directement."

Armand le remercie et il explore les lieux tout en se dirigeant vers les rayons qui lui a indiqué. Arrivé à destination, il est submergé par le choix, attiré par de nombreux ouvrages, même si certains, liés à des spécialisations précises, lui sont inaccessibles. Il est néanmoins captivé par la diversité des techniques. En déambulant entre les allées il note que les étiquettes des livres ont changé de couleur : elles étaient blanches et sont à présent bleues, et plus loin, il en aperçoit même des jaunes. Il déduit qu'il s'agit des livres mentionnés par son maître, ceux auxquels il n'a pas le droit. Poussé par la curiosité, il en examine un, intitulé "Gourde magique", qui est muni d'une étiquette jaune et il le saisit malgré tout. 

Mais, à sa surprise, le livre semble scellé et refuse de s'ouvrir. Jetant un regard furtif autour de lui, il constate qu'il est seul, puis fixe à nouveau l'ouvrage, ses yeux virant au jaune pour percevoir le flux magique qui l'entoure. Il découvre qu'une magie dense enveloppe le livre et, en observant les autres, il remarque le même phénomène, y compris sur ceux étiquetés en blanc. Il suppose qu'il s'agit d'un dispositif empêchant la lecture des livres avant leur emprunt.

Cependant, il repère un fin fil magique reliant le livre à un immense chandelier illuminant la salle, suggérant que la sécurité des ouvrages est liée à ce dernier. Soudain, un garde aperçoit Armand tenant le livre et l'interpelle, le faisant sursauter.

"Jeune homme ! Remettez ce livre à sa place immédiatement ! Vous n'avez pas l'autorisation de l'emprunter, il est réservé aux hauts gradés de la garde impériale et à la noblesse," s'exclama le garde.

"Je... je ne savais pas, veuillez m'excuser !"

Armand repose le livre tandis que le garde regarde dans sa direction pour le surveiller. Il caresse du doigt toute la longueur de la tranche du livre, avant de repartir vers l'allée des livres blancs adaptés pour lui. Tout en déambulant dans la bibliothèque, il s'interroge sur la simplicité du titre d'une technique classée parmi les plus prestigieuses. Le temps s'écoule, et bientôt deux heures se sont écoulées depuis son arrivée. 

Il opte finalement pour un livre blanc, celui-ci semble posséder une technique créant des lames de magie. Bien que peu enthousiaste, il reconnaît que les options de magie pure adaptées à son pouvoir sont limitées. De retour à l'accueil, personne ne le contrôle, au lieu de ça, il traverse simplement un portique enchanté qui semble analyser son livre. Comme son ouvrage est commun, il peut quitter les lieux sans problème. Il constate que le livre s'ouvre dès qu'il franchit la porte de la bibliothèque comme il l'avait supposé.

Le maître n'étant pas encore revenu, Armand saisit l'occasion pour s'éloigner de la bibliothèque et des regards indiscrets. Il se réfugie dans une ruelle et d'un geste de la main il caresse l'air avec son doigt, tandis que ses yeux sont teintés d'indigo depuis qu'il a posé le livre. Il ouvre alors un portail fumant très léger qu'il a fait, lié à un autre portail qu'il avait fait préalablement lorsqu'il a caressé la tranche du livre. 

Après s'être assuré que la voie est libre, il dérobe discrètement l'ouvrage de la bibliothèque. Le livre s'ouvre aussi une fois à l'extérieur, et il s'empresse d'échanger les étiquettes et il dépose l'ancien livre blanc à la place du livre volé et puis il referme son portail. Il s'adosse contre le mur, glissant jusqu'au sol, et laisse échapper un soupir de soulagement.

"C'est mal, mais c'est pour le bien de tous, je pense. . .," murmura-t-il.

Il dissimule le livre sous sa ceinture, le faisant passer pour celui qu'il est censé avoir emprunté, et quitte la ruelle pour attendre le retour du vieil homme. Une dizaine de minutes après, il revient avec quatre sacs remplis de nourritures et d'ustensiles. Armand l'aide en prenant trois sacs et ils reprennent leur chemin en direction de la maison. Le maître remarque le livre sous la ceinture de la tunique d'Armand et l'interroge.

"Alors, as-tu trouvé un livre à ton goût ?" Lui demande le maître.

Armand laisse échapper un rire nerveux, conscient qu'il ne peut dissimuler le contenu.

"J'ai pris du temps vu tout ce qui avait dans la bibliothèque mais pas grand chose m'intéressait donc j'ai pris celui-ci, par dépit on va dire."

Il pose un sac pour libérer sa main et il sort le livre qu'il présente le livre à son maître, qui le saisit et en parcourt les pages d'une main.

"Une gourde magique ? Cela semble complexe, je suis surpris qu'une telle technique soit accessible à un apprenti. Mais étant donné ton état orangé, tu devrais y parvenir je pense," pense à voix haute le vieil homme.

Il referme le livre sans poser d'autres questions et ils reprennent leur chemin. Armand demande tout de même en quoi cette gourde pourrait être utile et le vieil homme lui répond qu'elle semble être capable de pomper la magie environnante jusqu'à ce qu'elle soit saturée. Ensuite, lorsqu'elle est détruite par son utilisateur, elle libère la magie accumulée, ce qui peut s'avérer crucial lors d'un combat épuisant en magie, offrant un avantage décisif dans une telle circonstance.

Alors qu'ils approchent de la partie inférieure de la ville, ils entendent au loin une foule de personnes très bien vêtues rassemblée autour d'un homme visiblement aisé et enrobé, debout sur une caisse surplombant la foule. Derrière lui, Armand distingue des cages contenant des individus enchaînés.

"Oyez, braves gens ! Voici les esclaves les plus robustes et vigoureux que la Forteresse d'Argent puisse offrir ! Je suis Saukel, le marchand attitré de la forteresse ! Je vous garantis la qualité supérieure ! Ces criminels seront à vous, exclusivement à vous, si le prix vous convient, bien entendu !" S'exclama le marchand d'esclaves.

Armand observait la scène à distance, s'immobilise tandis que le maître poursuivait sa route sans prêter attention à l'agitation. Cependant, une cage dissimulée sous un drap attira son attention, Saukel venait le tenir fermement. Il continuait de s'exprimer avec force pour captiver l'audience rassemblée dans la rue.

"Et maintenant, mesdames et messieurs, l'excellence parmi l'excellence ! Les possessions les plus précieuses de la forteresse !"

D'un geste brusque, il ôta le drap, révélant deux individus enchaînés de la tête aux pieds. L'un était un homme d'une quarantaine d'années, à la musculature impressionnante, la peau sombre parsemée de cicatrices sur son torse nu. L'autre paraissait être une jeune femme d'une vingtaine d'années, enveloppée d'une cape à capuche noire dissimulant son visage et ses cheveux. Sa peau pâle était marquée d'éraflures. 

La foule de nobles acclamant le marchand suscitait chez Armand un dégoût profond, le poussant à lâcher les sacs qu'il portait. Ses poings se mirent à trembler, une aura rougeâtre commençant à émaner de lui et de ses yeux, alors qu'il semblait perdre son sang-froid face à la scène. Le maître, arriva derrière lui, lui donna une légère tape sur la tête avec son livre.

"Ne fais rien de stupide Armand. Passons notre chemin," murmure le maître.

"Vous ne voyez donc pas ce que cet individu répugnant proclame depuis tout à l'heure ?! Il les réduit à de simples objets ! Vous tolérez cela, maître ?!" demanda Armand, d'un ton énervé. 

"Évidemment que non, mais un geste irréfléchi de ta part et tu te retrouveras avec la garde impériale de Primis à tes trousses. Reste calme, mon garçon, rentrons."

Armand jeta un dernier regard vers la foule, ferma les yeux un instant, puis ramassa ses sacs pour accompagner le vieil homme jusqu'à leur demeure.

Fin du chapitre 8.

Si vous en êtes là, n'hésitez pas à me donner votre avis sur mon histoire et à me dire si je dois améliorer ou corriger quelque chose ! Cela me ferait très plaisir et me motiverait beaucoup !

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