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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Cómic
Sin suficientes valoraciones
125 Chs

Chapitre 117

Le plus grand bonheur possible au plus grand nombre de personnes était une idéologie à laquelle Nezu croyait fermement.

Tant qu'il faisait partie du 'plus grand nombre', s'entend. 

Il avait beaucoup fait pour le bonheur du Japon les dernières décennies et il était chagriné qu'on lui renvoie Taïwan en pleine face dès la première occasion.

D'accord, la Chine et le Japon avaient faillit entrer en guerre, mais quand même, ce n'était pas entièrement la faute de Nezu – il y avait déjà des tensions sous-jacentes depuis un moment.

Et puis il avait faillit réussir.

Qu'est-ce qu'ils auraient fait s'il avait réussi ?

Ils l'auraient applaudi, remercié, et il serait devenu stratège à la défense ou détiendrait peut-être même sa propre organisation militaire privée comme on la lui avait promise. 

A la place, il avait reçu était un mandat d'arrêt de la Chine à son encontre et l'interdiction de reposer les pieds à Taïwan ou sur le territoire Chinois. La belle affaire. 

Ils se plaignaient de quelques millions de morts, mais Nezu aussi avait souffert.

Il avait même énormément souffert aux mains des hommes.

Le simple fait qu'il ne se soit pas retourné contre eux pour les pousser à s'entre-tuer à la première occasion qu'il avait eue témoignait assez de sa clémence.

Enfin, pour une raison ou une autre, Aizawa ne cessait de lui répéter de ne jamais partager cette vision des choses avec qui que ce soit. Peut-être qu'il était plus stupide, mais il était aussi plus humain. 

Ca devait bien valoir quelque chose.

- Est-ce que tout va bien ?

Nezu cligna des yeux bêtement vers Aizawa puis baissa la tête vers le propre document qu'il était en train de rédiger.

De larges cercles au stylo de plus en plus sombres et serrés jusqu'à ce qu'il déchirent la feuille.

- Hmmm

Nezu laissa tomber son stylo puis plongea son museau dans sa tasse de thé, aspirant le fond de la soucoupe avec avidité.

Il y avait quelque chose d'étrange dans le thé qui le calmait toujours, un peu comme les chats avec l'herbe à chats.

- J'en conclu que le rendez-vous avec la Commission s'est mal passé ?

Nezu, les moustaches ruisselantes, se redressa. 

Il se tamponna le museau avec un mouchoir brodé. 

Même s'il était parfois prit d'excès d'adrénaline étranges, c'était toujours un gentleman : il savait comment se comporter en société.

- Ils m'ont menacé de me retirer Yuei et de me mettre sur la touche

Aizawa, bras croisés et avachi contre une bibliothèque remplie de bibelots, se redressa brusquement.

- Ils t'ont menacé ? De quoi ? Comment est-ce tu as réagi ?

Nezu sourit, ses babines roses se retroussant sur une ribambelle de petites dents pointues entre lesquelles étaient coincés des bouts de viande. 

Il avait l'air terrifiant, comme un requin qui venait d'avaler un humain tout en sachant qu'il ne lui apporterait rien de nutritif si ce n'est la douceur de ses cris.

C'était une des raisons pour lesquelles il souriait rarement, et uniquement à Aizawa.

- Bien. J'ai dis que j'étais d'accord.

Aizawa fronça les sourcils.

Nezu se pencha et referma la cage dans laquelle les trois souris restantes tournaient en rond, stupides animaux qu'ils étaient. 

Il la glissa du bout du pied sous son bureau puis lança une serviette dessus. 

Dès qu'ils voyaient un peu de monde les souris se mettaient à crier et à couiner comme si on devait les sauver d'un terrible destin. Au moins, avec la serviette, elles se taisaient enfin.

- …et qu'est-ce que tu compte vraiment faire ?

Nezu tira un miroir de son tiroir qu'il orienta de façon à bien s'y voir. Il entreprit alors de se nettoyer les dents avec un cure-dent.

- Ce que j'ai dis que je ferai : je lui donnerai une entrevue avec le petit Todoroki, et tout ira pour le mieux

Aizawa, sourcils encore plus froncés qu'auparavant, observa Nezu se nettoyer les dents avec l'habitude de celui que des années de ce cirque ne choquent plus.

- Todoroki n'est pas censé être ton prochain All Might ?

- Le successeur d'All Might sera mon prochain All Might. Todoroki est plutôt, disons, quelqu'un que je me réserve pour plus tard. En cas de grande urgence.

Aizawa observa Nezu en silence, n'arrivant pas à comprendre où il voulait en venir.

Aizawa était la personne la plus proche de Nezu au monde et même après avoir vécu plus de 30 ans à ses côtés il ne pouvait se targuer de toujours saisir les pensées nébuleuses qui agitaient l'homme animal.

- Ce Ryota, tout de même, grommela Nezu, et une lamelle de viande recouverte de minuscules poils tomba dans son assiette. Je n'ai pas aimé le ton sur lequel il m'a parlé

 Nezu n'aimait pas qu'on le traite irrespectueusement car on ne traitait pas les hommes irrespectueusement, seulement les animaux. 

Et Nezu détestait les animaux, si stupides et inférieurs et indignes de lui. 

La preuve : il était végan. 

Quand il était de bonne humeur.

Aizawa tourna sa langue treize fois dans sa bouche, hésitant sur la formulation, avant de finalement demander :

- Et qu'est-ce que tu compte lui fai- 

On frappa à la porte.

Le dernier morceau de viande tomba dans l'assiette.

Tout en se rinçant la bouche avec du thé, Nezu rangea l'assiette sale, le miroir et les cure-dents dans son tiroir.

Il avala son bain de bouche improvisé, se redressa et sourit aimablement comme il le faisait toujours.

- Entre, je t'en prie

La porte s'entre-ouvrit.

- Vous m'avez convoquée ?

Ochaco Uraraka se tenait dans l'encadrement de la porte, une main sur la poignée, l'air nerveuse.

Nezu sourit.

- Oui, entre et ferme donc la porte

Elle sembla hésiter une seconde en voyant Aizawa puis fit comme on le lui demandait, docile.

Nezu la scruta avec attention tandis qu'elle observait l'immense bureau avec un mélange de révérence et de crainte.

Elle traversa la demi-douzaine de mètres la séparant de sa chaise très vite et avec raideur. 

Nezu lui fit signe de s'installer.

Elle lança un sourire anxieux à Aizawa qui, bras croisés, était toujours appuyé contre la bibliothèque.

Nezu se racla la gorge pour attirer son attention.

- J'imagine que tu sais pourquoi est-ce que je t'ai convoquée ?

L'adolescente pressa ses lèvres, ses grands yeux ouverts alors qu'elle était clairement en train de réfléchir, les minuscules rouages du minuscule cerveau de son minuscule esprit tournant aussi vite qu'ils le pouvaient pour la sortir de son pétrin.

- C'est parce que mes parents n'ont pas payé la cantine, c'est ça ? On a l'argent, vraiment. Il y a juste eu un problème avec la carte vu qu'on a changé de banque. Je peux les appeler, si vous voulez. Ils vous le diront eux-mêmes.

Nezu sourit sans montrer les dents.

- Ne t'inquiète pas pour ça : avec la création de l'internat, nous avons décidé de rendre l'intégralité de l'école et du cursus gratuit pour qu'il soit accessible au plus grand nombre

Il y avait de bons enfants avec de bons Alters que Nezu ne voulait pas se risquer à voir partir parce qu'ils n'avaient pas les moyens de payer leur déjeuner ou les frais d'un internat.

Le visage de l'adolescente s'illumina.

- Quoi ? Vraiment ? C'est génial !

Elle sourit.

La voir joyeuse rendit Nezu guilleret, et il en oublia presque ses autres préoccupations.

- Tu sais Ochaco, je fonde de grands espoirs sur toi. Ton Alter, si bien entraîné, peut s'avérer extrêmement utile

A ces mots elle rougit puis se tritura nerveusement les mains.

- Je suis pas la meilleure, vous savez, dit-elle. Enfin comparée à Todoroki ou Inaza…

- Ne te rabaisse pas, intervint brusquement Aizawa. Ton pouvoir est différent des autres, et tu t'entraînes depuis moins longtemps. Mais tu as aussi de grandes forces

Elle offrit un demi-sourire peu convaincu.

- C'est toi qui a ramené Katsuki à l'école pendant l'incident du camp de vacances, continua Nezu. Tu as bravé une barrière de vilains dans la nuit la plus noire pour sauver ton camarade. Un tel altruisme… c'est digne des plus grands Héros

Uraraka lança un coup d'oeil à Aizawa et ce dernier hocha la tête.

- Nous nous rappelons tous de ton combat au championnat, lorsque tu t'es déboîté le pouce pour pouvoir te libérer de la prise dans laquelle t'avais enserrée Shoto. Une si grande force de caractère est quelque chose de très rare, encore plus chez les jeunes de nos jours

Uraraka frappa le sol de la pointe de sa chaussure, regardant ses pieds, n'osant pas relever les yeux.

- Oh, vous savez, c'est pas grand-chose, murmura-t-elle

Elle haussa doucement les épaules.

Nezu la scruta en silence, ses petits yeux noirs brillants avec intensité.

Il délogea un bout de viande qu'il avait oublié d'enlever puis l'avala tout rond.

- Entre nous, tu es une de mes élèves préférées

Uraraka cligna des yeux bêtement puis rougit brusquement.

- Je suis sûre que vous dites ça à tout le monde

- C'est entièrement vrai, insista Nezu. A vrai dire, c'est même moi qui t'ait recommandée à All Might lorsqu'il a voulu créer sa cellule spéciale Elite.

Nezu, pattes sur son bureau, se pencha légèrement en avant, plongeant ses yeux perçants dans ceux de la fille.

- Tu peux faire de grandes choses, Uraraka. J'ai même l'intime conviction que tu pourrais être aussi puissante qu'All Might. 

A la tête qu'elle fit, l'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit.

- J'ai foi en toi. Accepteras-tu d'avoir foi en Yuei ? D'avoir foi en moi ?

Elle sembla hésiter.

Nezu lui sourit avec bienveillance, toujours sans montrer les dents.

L'effrayer ne ferait que nuire à tous ses plans.

- Fais moi confiance

- Je… d'accord

Elle lui offrit un petit sourire.

Mais pour Nezu c'était déjà une grande victoire.

*

NDA :

Est-ce que la communauté francophone est plus maligne que l'anglophone et a comprit le sous-entendu de ce que Nezu a fait ce chapitre ?