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Chapitre 39 : Dissonance

La mission que suivait l'escouade fut stoppée net par les tragiques découvertes qu'avait faites Reiner. Ses pensées étaient tourmenté par le sort de son frère, et Alice. Le sentiment de culpabilité de les avoir laissé mourir, alors qu'il ne pouvait rien y faire, le dévorait. Celui-ci ne parlait presque plus, répondant le minimum pour se faire comprendre, alors qu'il portait le cadavre d'Alice sur lui. Il avait demandé aux sentinelles d'Émilie de porté les autres androïdes, qui étaient les camarades d'Alice, ainsi que le corps de Léo. Bien qu'il savait que son frère n'aurait pas le droit à une incinération, ou quoique ce soit d'autre, il refusait de laisser son cadavre pourrir au milieu du désert comme tant d'autre.

Le retour en direction du camp avait été silencieuse. Continuer en pleine terre ennemie avec une petite escouade de six membres était déjà risqué, mais prendre le risque de continuer sans Reiner, ainsi qu'une personne pour l'accompagner était inconcevable, retourné sur ses pas était donc la seule solution viable qu'avait trouvé l'escouade. Orson n'était même pas au fait de cette décision, attendant simplement leur rapport. Toutefois, quand il aperçut son escouade faire demi-tour au lieu de continuer, il fut le premier à demander ce qu'il se passait, l'impatience caractérisant sa voix.

« Que faite vous ? Je demande un rapport immédiat, pourquoi retourné vous au camp ? »

Ce fut la voix la plus inattendue qui répondit à Orson. Elle était faible, dénuée en apparence d'émotion, pourtant, elles semblait porté un grand vide en elle.

« Tu devais le protéger... »

« Que dit tu Reiner ? »

Répondit Orson, ayant identifié qui parlait. Cependant, la voix de Reiner devint légèrement plus puissante, devenant audible alors que son regard se chargeait de haine.

« Tu devais le protéger. »

« Protéger qui ? Que dit tu ? Et les autres, pourquoi vous ne répondez pas à ma question ? »

Rétorqua Orson. Sa voix était incertaine, il avait compris que quelque chose n'allait pas, mais ne savait pas ce que c'était.

« TU AVAIS DIT QUE TU LE PROTÉGERAIS ! »

Hurla Reiner, laissant son cri charger de tout ce qu'il ressentait se répéter encore et encore dans l'immense étendu désertique qui l'entourait. Si n'importe quelle forme de vie se trouvant à moins de cinq-cents mètres de Reiner ne l'avait pas entendu, douter de son audition serait légitime tant le cri était fort.

En entendant ce cri lui briser les tympans, Orson sembla manquer de tomber d'où il était assis au vu des bruits qui se firent entendre de son côté. Cependant, il ne répondit pas, se contentant d'adresser une rapide parole à Térésa, qui hocha la tête alors qu'elle répondait en chuchotant d'une voix à peine audible.

« Son frère a été retrouvé dans un groupe de mort-vivant juste après qu'il ait trouvé le cadavre de sa synthétique. Veuillez excuser ce qu'il dit, il n'est plus en pleine possession de ses moyens. »

Elle fit alors une petite pause, écoutant attentivement ce qu'on lui disant, avant de murmurer à nouveau.

« Non, pas besoin de le forcer, il lui faut juste un petit peu de repos. Je jure que je le ferait au plus vite revenir sur le front, alors ne faites pas ça. »

Sa voix devint alors encore plus faible, ses joue rougissant légèrement alors qu'elle serait ses poings ensemble.

« Je vous en supplie. »

Après cette brève discutions, Térésa fixa le groupe. Orson était visiblement parti.

« Ils est au courant de ce qu'il s'est passé. On nous à donner une journée le temps que Reiner puisse se remettre légèrement de ses émotions. Orson sera à notre camp d'ici peu...et... »

La voix de Térésa devint légèrement hésitante, empreinte d'angoisse.

« Si Reiner ne peut plus combattre...il le forcera à le faire avec ta puce... »

Reiner ne répondit même pas, alors que tous les autres membres se concertaient silencieusement, avant de rapidement reprendre la route.

Ils furent arrivés à leur camp alors que l'aube se profiler à l'horizon. Orson semblait les attendre à l'entrée du camp, son visage reflétant son mécontentement, ainsi que son impatience, alors que Reiner transférait tendrement le cadavre d'Alice à l'une des sentinelles d'Émilie.

* * *

Quand toute l'escouade, ainsi qu'Orson, furent entré dans le bâtiment central du camp, ils se dirigèrent vers la salle de réunion dans un calme remarquable. Reiner avait dû abandonner le corps de son frère à des androïdes venu le réceptionner, le jetant maladroitement dans une fosse commune vouée à être brûlé, sous les yeux emplie de regret de Reiner, qui ne pouvait même pas offrir une sépulture décente à son frère. Personne ne parlait, prenant simplement place autour de la table ou Orson venait de s'installer. Le calme fut soudain couper par la question d'Orson, qui fixait Reiner.

« Tu as interrompu la mission uniquement en raison de la découverte de la mort de ton frère ? »

L'entièreté du groupe fixa Orson du regard. Ils semblaient confus, se demandant si ils avaient bien entendu. Cependant, ce fut Reiner qui exprima leur interrogation dans un cri chargé d'émotion et de colère, alors qu'il serrait au plus fort ses poings en se levant brusquement, créant un fracas dans la pièce.

« « UNIQUEMENT » ?! COMMENT ÇA UNIQUEMENT ?! Tu devais le protéger, et toi, tu demandes pourquoi ?! »

Rejeté le blâme sur quelqu'un d'autre était toujours plus simple que d'accepté la situation. Reiner était conscient qu'il faisait exactement ça, pourtant, sa colère n'arrivait pas à diminuer. Il avait subi une épreuve horrible, et après cela, on avait bafoué tous ses sentiments d'un revers rapide de la main, ne prenant même pas en compte qu'il est humain. Toutefois, Orson continua avec calme.

« La mort est la chose la plus commune sur un champ de bataille. Se mettre dans cet état pour un mort est le signe que tu es un poids pour ton équipe. J'ai accepté de parler avec toi après la demande de Térésa, mais à ce que je vois, elle avait tort. Je n'aurais pas dû interrompre la mission, mais te forcer à continuer à la place. »

Sa voix était glacial. Le scientifique excité à la moindre occasion semblait avoir disparu de cette pièce, ne laissant qu'un homme cruel et froid. En le voyant, les poings de Térésa se serrèrent de colère. Une colère froide qu'elle n'arivait qu'à peine à réprimer, pouvant exploser à tout instant. Parrallèlement à cela, les autres membres du groupe semblaient de plus en plus mal-alaise, ne sachant que faire ou que dire. Toutefois, contrairement à tout ce que tout le monde pouvait penser, Reiner regagna sa place, mordant sa lèvre jusqu'au sang.

« Bien, tu as compris ton erreur. Tu as jusqu'à demain pour te ressaisir. Le temps nous est compté, nous n'avons pas le temps pour tes enfantillages. Si nous n'attaquons plus, les forces ennemies ne seront plus dispersées sur toute la ligne de front, et vous savez tout ce que ça donnera s'ils attaques tous ensemble.»

Personne ne put répondre. Tout le monde savait que seule l'annihilation les attendait si un imposant groupe de dieux démon ne venait qu'à se former. L'humanité avait montré sa force en regagnant leur position, prenant au dépourvue l'ennemi qui les avaient pris de haut. Mais désormais, il savait que les humains représentent une menace, et n'hésiteront pas à sortir le grand jeu afin de gagner dans les plus brefs délais.

Le groupe de Reiner était justement capital afin d'empêcher ce scénario. Si des ennemis pouvant rivalisé avec des dieux démons attaquaient, leur force serait en conséquence rediriger pour les affronter une fois la menace identifié, et l'infanterie pourrait commencer à montrer sa valeur et gagner du terrain en profitant de leur écrasant avantage numérique. Sans dieux démon, les Xalith n'auraient aucune chance, même épauler par leur démon. Ils sont trop peu nombreux.

Tout le monde en était conscient, pourtant, personne n'arrivait à sympathiser avec l'opinion froid et rationnelle d'Orson. L'absence de leur groupe pourrait signifier un immense nombre de morts supplémentaire, pourtant, ils avaient tous perdu des êtres chers, et savaient ce que cela faisait. N'acceptant pas cela, Térésa se leva, rapidement accompagner d'Émilie, de Royden, puis de Ray, et enfin Shin.

« Espèce de petit- ! »

Hurla t'elle, avant de s'arrêter a mis parcourt, incertaine de vouloir continuer ses paroles, pour ensuite continuer avec une voix plus calme alors qu'elle se tenait la tête.

« Laissez lui au moins un peu plus de temps... »

« Donner lui au moins deux jours, repartir à l'aube demain est bien trop cruel. »

Ajouta Émilie, rapidement suivit par Royden.

« Si vous voulez, je pourrai me concentrer sur l'offensive pour permettre à Reiner de nous rejoindre plus tard. »

« Ça me plaît pas, mais on peut toujours s'en tirer avec un membre en moins. »

Déclara Ray avec confiance.

« Bah, je ferais le travail pour deux. »

Ajouta Shin avec insouciance.

Toutefois, alors qu'Orson s'apprêtait à refuser au vu de son expression, ce fut au tour de Reiner de parler, évoquant les cadavres que portaient toujours les sentinelles d'Émilie à l'entrée du bâtiment.

« Je...je m'excuse pour mon comportement irréfléchi. Vous êtes mon commandant et accepté tout de même ma familiarité et mes caprices, je vous dois donc des excuses. »

Orson paru surprit, essayant rapidement de parler.

« Heureux que tu- »

Toutefois, il se fit vite couper par Reiner, qui ajouta une demande fit écarquiller les yeux de surprise à Orson.

« J'accepte de retourner au front demain, mais à une condition. Je veux que vous répariez Alice, et les autres androïdes qui étaient avec elle. »

« Étonnant, ce n'est qu'une synthétique, pourtant...huum... tu sembles arriver à garder ton calme uniquement pour lui donner une chance d'être réparé, je me trompe ? Tu pourrais en acheter une autre, tu sais, je peux même la payer pour toi si ça permet d'accélérer les combats et de faire taire les oppositions. »

Orson fixa tous les autres membres de l'escouade d'un regard sévère, visiblement empli d'insatisfaction, alors que chacun était désormais assis, gêner par la tournure soudaine des événements.

« Ce ne serait plus Alice. Je veux son retour, pas d'une autre. »

Répondit Reiner d'une voix sans vie, essuyant le sang de sa lèvre qui commençait à tomber sur la table.

« Très bien. De ce que j'ai vu les dommages devraient être rapidement réparables, mais elle devra retourner sur le front, tu en es bien conscient ? »

« Oui. Et j'aimerais qu'elle rejoigne notre escouade. »

Tout le groupe écarquilla les yeux, surprit. Avoir un androïde les ralentirait certainement, d'autant plus qu'il faudrait la protéger des dangers.

« C'est d'accord, mais si tu recommences, tu sais ce qui t'attend. »

« Oui. »

Déclara Reiner d'un regard résolu. Il n'avait pas encore tout perdu, et cette fois-ci, il ne comptait pas laisser les autres protéger ceux qui lui sont chers. Il le ferait lui-même.

* * *

Peu de temps plus tard, la réunion pu se finir. Chacun regagnait le dortoir commun, savant qu'ils retournaient demain sur le front, et devraient en plus accélérer le pas pour rattraper la journée perdu ici. Mais plutôt que d'en vouloir à Reiner, chacun essayait de lui témoigner à sa manière du respect, le laissant réfléchir seul comme il l'avait demandé. Du moins, tous sauf Royden qui engagea la conversation, rapidement suivie par Térésa.

« Pourquoi avoir dit ça ? Tu métrite plus qu'une journée... j'aurai pu aider. »

En entendant les paroles de Royden, et en voyant Térésa hocher timidement la tête, il répondit d'une voie fébrile.

« Mon...Léo...enfin...il...il est mort, mais il y a de l'espoir pour Alice. Mais...si j'avais laissé mes émotions prendre le dessus...je les aurais définitivement perdus tous les deux. Donc... quand je vous ai vu vous soulevez pour m'aider, j'ai pris ma décision. J'utiliserais le fait qu'il soit pressé pour pouvoir revoir Alice. »

« Il doit subir une énorme pression de ses supérieurs, c'était une bonne idée. Surtout qu'en plus c'est lui qui à du parler de notre plan de libérer un dieu démon. C'était intelligent. »

Déclara calmement Térésa après avoir écouté attentivement Reiner.

Les trois parlèrent ensuite quelques minutes, essayant d'ignorer la fumer que produisaient les cigarettes que fumait Reiner, tout en faisant de leur mieux pour lui remonter le moral. Cependant, la nuit tomba bien assez tôt, et avec elle l'extinction des feux. Un sentiment commun avait germé dans le cœur de toute l'escouade : ils avaient l'impression de ne pas avancer. Ils avaient gagné du terrain, et pourtant, ils revenaient sans cesse à leur point de départ, reculant toujours. Ils avaient tous été déployé dans les camps désormais perdus, ils avaient avancé, évoluer. Pourtant, des semaines après le début de la guerre, ils étaient revenus à leur point de départ. Un camp.

Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que tout allait bientôt changer, ce sentiment avec.