Scène 1, Partie 2

Paris, France, ██/██/2███

J+400

- Trouvé...

D'un mouvement souple, Lilith sauta dans l'obscurité de la crevasse qu'elle venait de creuser, et se rattrapa sur le sol, sans émettre le moindre son.

Devant et derrière elle s'étendaient maintenant un couloir en métal nu, sans lumières autres que celle que l'orifice apportait.

La jeune femme scruta attentivement les deux directions, avant d'en choisir une, et de se mettre à marcher rapidement, presque à courir.

Chacun de ses pas repoussait un peu plus les limites de l'inconnu, ne laissant rien voir d'autres que le même couloir, encre et encore, comme s'il s'étendait à l'infini.

Après ce qu'il semblait plusieurs heures de marche, le couloir se termina abruptement sur un mur vide, avec pour seule décoration une borne projetant un écran holographique.

Sur celui-ci, un visage artificiel pouvait être vu, attendant calmement que quelqu'un s'approche suffisamment pour pouvoir être détecté.

Avant d'entrer dans sa zone de détection, Lilith ferma les yeux, se concentra quelques instants, puis les rouvrit, dans le corps d'un autre.

À la place de la jeune femme, se tenait maintenant un vieil homme en haillons, les yeux rouges et la barbe hirsute.

- Veuillez placer votre pouce sur le détecteur, annonça le visage d'une voix volontairement artificielle.

L'homme s'exécuta sans un mot, laissant l'IA lui prélever quelques gouttes de sang, pour des vérifications.

- Hyalin JOSH, 74 ans, exécutif de la Coalition, commença la voix artificielle. Confirmez-vous ces informations ?

- [Non.], répondit l'homme de la même voix indiscernable. [73 ans.]

- Bienvenue, vice-président, ajouta la voix, en ouvrant au passage une porte massive en acier, cachée dans la peinture du mur. Voulez-vous un compte-rendu de la dernière semaine ?

- [Non.], répliqua-t-il. [N'enregistre pas cette visite dans les fichiers.]

- Très bien vice-président, termina l'IA. Bonne visite.

L'écran holographique s'éteignit, plongeant la zone dans une noirceur relative.

L'homme s'avança, comme pour franchir la porte ouverte, mais s'arrêta avant de se mettre à parler de nouveau.

- Allumage des lumières.

Instantanément, toutes les lumières s'allumèrent, chassant les ombres des alentours du vieil homme.

- Arrête de jouer avec moi Loïc, dit-il. Je suis trop vieux pour ça.

- Je vous demande pardon, Un. Mais les procédés de vérification existent pour une bonne raison.

Sans un mot de plus pour l'assistant virtuel, Un tourna les talons et s'aventura d'un pas boiteux dans les couloirs maintenant révélés au grand jour.

Il n'avait pas fait trois mètres que la porte se referma, lui retirant au passage toute possibilité de faire demi-tour.

Sans un regard en arrière, il continua son avancée, avant de se redresser, pour changer à nouveau de forme, reprenant les traits de la jeune femme.

Tandis qu'elle marchait, elle inspectait chaque porte, cherchant apparemment un nom en particulier, au vu de l'attention qu'elle portait aux plaques accrochées sur les murs.

Lorsqu'elle atteignit un croisement, elle continuait d'avancer, longeant le mur de gauche, comme pour trouver la sortie d'un immense labyrinthe.

D'un coup, elle s'arrêta devant une porte n'ayant aucun signe distinctif, si ce n'était le nom inscrit dessus.

𝑨𝒍𝒆𝒙𝒂𝒏𝒅𝒓𝒆 𝑶𝑺𝑲𝑶𝑽