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L'Installation au Bidonville

Ale décide d'aller au bidonville pour trouver une chambre, son économie ne le permet pas de louer une chambre dans un autre quartier, suivant les instructions de ses amis, Ale pénétra dans le bidonville d'Eldoria.

Ce quartier, jadis une zone populaire animée, avait peu à peu sombré dans la misère. Les bâtiments décrépits, les ruelles encombrées de déchets et les façades lézardées témoignaient des années de négligence. Ici, les infrastructures étaient quasi inexistantes, et tout semblait sur le point de s'effondrer. Mais malgré cela, le quartier fourmillait de vie. Des enfants, pieds nus et insouciants, couraient dans les ruelles, leurs rires contrastant avec la morosité ambiante. Des mères de famille faisaient du troc, et des commerçants de fortune s'étalaient par terre pour vendre leurs maigres marchandises.

Les soldats de la ville n'étaient pas visibles ici, ni de signes d'ordre officiel. À la place, Ale remarqua des hommes en uniformes rudimentaires, reconnaissables à leurs foulards rouges noués autour des bras. Leurs regards sévères et leurs postures intimidantes suggéraient qu'ils n'étaient pas là pour protéger, mais plutôt pour surveiller et contrôler.

Alors qu'Ale avançait dans la rue principale, un de ces hommes s'approcha de lui, scrutant son visage d'un œil méfiant, il est trapu et musclé, d'une carrure imposante malgré sa petite taille. Ses cheveux noirs et gras étaient toujours collés en arrière, laissant paraître un front large et marqué de rides profondes. Une cicatrice traversait son sourcil droit jusqu'à sa joue, témoignant de nombreuses batailles passées.

« T'es nouveau ici ? » demanda-t-il sèchement, sa voix rauque et peu accueillante. « Tu fais quoi ici ? »

Ale, sans se laisser déstabiliser, expliqua calmement qu'il cherchait un logement temporaire, un certain résidence de nom "Renlav", d'après ce que lui dise ses amis.

L'homme plissa les yeux, comme pour évaluer l'honnêteté de ses propos, puis un sourire narquois déforma ses lèvres.

« Renlav, hein ? » dit-il d'une voix grave en désignant d'un coup de tête une direction. « Tout droit, et au prochain à gauche. T'peux pas le louper, y'a un panneau fluo qui pendouille au-dessus de sa porte. »

Il s'arrêta devant Ale, le regarda de haut en bas, puis sourit d'un air narquois, révélant des dents jaunies. Il croisa les bras, prenant un ton plus menaçant.

« Écoute bien, gamin, ici, c'est notre territoire. La Bande des Rouges. Et si tu t'installes ici, tu joues selon nos règles. » Il s'approcha un peu plus, son visage à quelques centimètres de celui d'Ale. « Tous les premiers lundis du mois, tu devras payer une taxe d'habitation. T'as compris ? »

Il sortit un carnet usé de sa poche intérieure et se mit à gribouiller quelque chose dessus, sans jamais quitter Ale des yeux. « À partir de la semaine prochaine, tu passeras à notre bureau sur la place pour régler. C'est facile à trouver… Et si t'oublies… »

Le mafieux se recula légèrement et son sourire s'agrandit, laissant entrevoir une lueur de malice. « On viendra te rendre une petite visite… Chez toi. » Il laissa planer un silence lourd de menaces avant de ricaner doucement. « Et crois-moi, tu veux pas qu'on vienne te voir… »

Ale, tout en hochant la tête, sentit une tension dans l'air, mais il se retint de répondre. "Si la prochaine fois tu me menaces, je viendrai te faire manger mon pied." pensa-t-il, mais il savait qu'il ne devait pas créer de troubles pour l'instant.

Le mafieux lui donna une tape sèche sur l'épaule avant de tourner les talons. « Moi c'est Grulf, Bienvenue dans le quartier, gamin. Fais pas d'histoires, et tout se passera bien. »

Ale continua son chemin, avec l'indication de Grulf, marchant dans les rues animées, jusqu'à arriver à la résidence Renlav. L'immeuble de trois étages était en piteux état, tout comme les autres bâtiments du quartier. Les murs fissurés semblaient pouvoir s'effondrer au moindre choc, et les fenêtres, à moitié brisées, laissaient passer les courants d'air.

À l'entrée, il frappa à la porte du propriétaire. C'était une dame d'une cinquantaine d'années, aux cheveux grisonnants et aux traits fatigués. Ses yeux se plissèrent lorsqu'elle le vit.

« Vous cherchez une chambre ? » demanda-t-elle d'une voix traînante.

Ale acquiesça.

« J'en ai un de libre, au troisième étage, » répondit-elle en désignant l'escalier. « Le loyer, c'est cinquante pièces de bronze par semaine, et c'est une pièce d'argent et cinquante pièces de bronze pour le loyer d'un mois. Il ne reste qu'une semaine ce mois-ci, donc tu paieras pour cette semaine et le mois suivant, plus la caution d'un mois. Ça fait trois pièces d'argent et cinquante pièces de bronze. »

Ale paya sans discuter. La propriétaire, désormais plus souriante, se présenta sous le nom de Gilda Renlav.

« Fais attention à bien payer ton loyer à temps. Trois de mes fils travaillent pour la Bande des Rouges, alors t'as intérêt à rester en règle. »

« Les gens d'ici préfèrent les menaces dirait-on. » Ale murmure dans sa tête, tout en hachant la tête à la propriétaire.

Gilda tendit un formulaire à Ale, et après l'avoir complété, Ale reçut une clé rouillée. Il monta dans son appartement, remarquant à quel point les murs étaient fins. Chaque bruit provenant des autres logements résonnait comme s'il venait de la pièce voisine.

Son appartement était un simple studio, une petite cuisine à l'entré, avec un lit usé qui prend pratiquement toute la place, un bureau près de la fenêtre et peu de mobilier. Les toilettes et la douche étaient communes, partagées entre les locataires de l'étage. Ale soupira, fatigué, et décida de s'installer.

L'air dans la pièce était lourd, une odeur désagréable flottait dans l'air. Ale utilisa la magie de l'air pour purifier la pièce, chassant l'odeur en quelques secondes, clairement ça fait un bail qu'il n'y a personne qui habitait dans cette chambre.

« Il me reste treize pièces d'argent et quatre-vingts pièces de bronze… » pensa-t-il dans son lit.

« Si je me contente de pain noir et de rillettes, ça devrait me coûter six pièces d'argent par mois pour manger. Il me restera encore sept pièces d'argent… Peut-être que ça suffira pour acheter une épée ou une armure basique ? »

Mais il connaissait déjà la réponse à cette question : cela ne suffirait certainement pas. En soupirant, il sortit le badge d'aventurier de sa poche et y injecta un peu de mana.

Le badge brilla légèrement, et une bulle magique apparut, affichant ses informations personnelles. Il s'allongea sur le lit, les yeux rivés sur cette simple projection, son esprit encore encombré par les événements récents. Soudain, une idée traversa son esprit, le tirant brusquement de sa torpeur.

"Et si…" murmura-t-il. Il sortit la médaille de sa poche et, hésitant, y injecta une petite quantité de mana.

Il fouilla dans sa dimension spatio-temporel et en sortit la médaille qu'il avait trouvée parmi les affaires de son grand-père. Hésitant, il y injecta un peu de mana, sans vraiment savoir à quoi s'attendre.

À sa grande surprise, une lueur bleue s'échappa de la médaille, formant une bulle magique semblable à celle de son badge d'aventurier. Sur la bulle flottait une inscription :

« Valen Ardyn, général de l'armée princière et garde personnel du prince Hadrien. »

Ale resta sans voix. « Général ? Prince Hadrien ?! » Le nom de Valen Ardyn ne lui disait rien, mais tout le monde dans l'Empire connaissait l'histoire tragique du prince déchu Hadrien, l'héritier autrefois promis qui était devenu le pire traître de l'Empire. Que faisait cette médaille dans les affaires de son grand-père ? Comment était-elle liée à Karl, cet homme qu'il avait toujours connu comme un simple marchand et paysan ? Peut être grand-père était l'un de ses soldats dans son armé ?

Peut-être que son grand-père avait été l'un des soldats du prince ? … mais il n'en avait jamais parlé.

Il se rappela les derniers instants de son grand-père, "Le collier", depuis la mort de son grand-père, il avait précieusement conservé un collier que ce dernier lui avait remis. Ce collier, qu'il avait dissimulé dans sa dimension spatio-temporelle, lui avait été donné juste avant la fin de ses jours.

Ale fouilla dans sa dimension spatio-temporelle et en sortit le collier. Le bijou était fin mais solide, forgé dans un métal noir brillant, probablement de l'obsidienne ou un alliage rare que seuls quelques forgerons maîtrisaient. Sur la chaîne, des gravures délicates d'anciens symboles étaient incrustées, presque invisibles à première vue, mais scintillant légèrement sous certaines lumières. La chaîne elle-même semblait indestructible, émettant une énergie subtile mais palpable.

Le pendentif était la pièce maîtresse : un médaillon circulaire d'environ trois centimètres de diamètre, fait d'un métal argenté légèrement bleuté. En son centre, une pierre rouge profond, semblable à un rubis, était enchâssée. La pierre semblait vibrer légèrement lorsque Ale s'en approchait, réagissant à ses émotions ou à sa magie. Autour de la pierre, un motif en spirale était gravé, représentant un dragon de feu, symbole de l'Esprit de Feu, vénéré par l'Empire.

Ce collier appartenait à ses parents. Ale ne cessait de se demander à quoi ils ressemblaient, où ils avaient disparu, et ce qui leur était arrivé. Son grand-père lui avait souvent dit qu'ils étaient partis chercher une vie meilleure ailleurs et qu'ils reviendraient pour les accueillir une fois installés. Mais ils n'étaient jamais revenus. En grandissant, Ale avait fini par accepter qu'ils étaient probablement morts, victimes de bandits ou d'une catastrophe naturelle. Peut-être même l'avaient-ils simplement oublié.

Il ne pensait plus vraiment à eux. C'est pourquoi il avait été surpris lorsque Karl lui avait donné le collier avant de mourir. Cela avait éveillé en lui une curiosité refoulée. « Peut-être que c'est plus compliqué que je ne le pensais », se dit-il.

Sans hésiter davantage, Ale injecta un peu de mana dans le pendentif.

Immédiatement, une lueur rouge brilla doucement à travers la pierre. La chaleur émanant de l'objet n'était pas brûlante, mais elle portait une certaine intensité. Devant ses yeux, des mots apparurent en lettres dorées :

« Le fardeau du feu et de la flamme. »

Ale resta interdit un moment, essayant de déchiffrer cette phrase énigmatique. Que pouvait bien signifier ? Il s'efforça de comprendre, tentant de pousser sa magie plus loin pour dévoiler d'autres secrets du collier, mais en vain.

Frustré, il abandonna pour l'instant, mais il savait qu'il y avait quelque chose de plus profond à découvrir derrière cet objet mystérieux. Il se promit de continuer à chercher des réponses. Finalement, il passa le collier autour de son cou, le cachant sous ses vêtements. La chaîne restait visible de façon discrète, mais le pendentif lui-même restait dissimulé, pressé contre sa peau.

Alors qu'il se rallongeait, une myriade de pensées tourbillonnait encore dans son esprit. Le mystère entourant ses parents, son grand-père, et maintenant ce collier, était loin d'être résolu. Les questions tourbillonnaient dans son esprit, chacune plus pressante que la précédente, mais aucune réponse ne semblait faire sens.

Épuisé par la journée et les révélations, il s'allongea à nouveau, ses pensées s'embrouillant. Une chose était claire : son grand-père cachait un passé bien plus complexe et mystérieux qu'il ne l'aurait jamais imaginé.