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La rébellion

- Kristen tu vas bien ?

Je me retourne et voit mon père, inquiet, à bout de souffle à genoux près de moi.

- Kristy, réponds moi, je t'en prie.

- Je vais bien papa. Je suis désolée de ne pas t'avoir écouté, mais je ne pouvais pas rester de marbre face à ces cris. Humain ou Andalorien, tu comprends ?

- Bien sûr ma chérie. Je te reconnais bien là, tu es une jeune femme généreuse mais inconsciente.

Il sourit mais je le sens crispé. Il a eu peur pour moi.

- Je lui ai donné ma trousse de secours, tu ne m'en veux pas ?

- Non ! maman t'en préparera une autre.

- Tu l'aurais vu papa. Il saignait. Cette brave le frappait alors qu'il était à terre, c'est... monstrueux ! Comment peut-on faire ce genre de chose et arriver à dormir le soir ? - - Comment peut-on frapper un être vivant et considérer que nous en sommes également un ?

- Je n'ai pas de réponses à tes questions mon enfant. Mais un jour, quelqu'un changera les choses, j'en suis certain.

- Et bien ce n'est pas Stuart qui va les changer. Il était là tu sais. Il avait un fouet et se salir les mains n'avait l'air de lui déplaire. - C'est notre chef… Il doit montrer l'exemple.

Ma voix tremblait de colère.

- Je sais ma fille mais c'est aussi parce que c'est notre chef qu'il doit faire respecter l'ordre et la discipline. Je ne suis pas d'accord avec ses méthodes mais j'aime à croire qu'il applique ces châtiments à contre cœur mais pour le bien de la communauté. Je suppose qu'il a ses raisons Kristy. Il faut lui faire confiance. En parlant de lui, nous avons reçu un courrier hier. Dans ce courrier il précisait entre autre qu'il voulait te voir. Il faudra que tu passes au siège rapidement. Avec le don de ton frère, le travail, j'avais complètement oublié de te le dire.

Mon père n'aime pas la façon dont Stuart me regarde. Il n'est donc pas surprenant qu'il oublie de me dire qu'il veut me voir. L'acte manqué d'un père protecteur…

Stuart a trente-huit ans et se dit être amoureux de moi. Cela fait environ un an qu'il est pressant et il me fait souvent des avances que je trouve déplacée mais il n'est en rien dangereux. Il reste courtois et poli.

- Pourquoi veut-il me voir ?

- Je ne sais pas. Bougonne mon père.

Le lendemain matin, n'ayant pas cours avant 10H00, je prends le chemin du siège. Dix minutes plus tard, me voilà face à la porte de son service. Je rentre et m'adresse à la personne qui est dans la pièce.

- Bonjour, je viens voir Stuart, il m'a demandé de passer. Kristen Davis.

- Bonjour.

Il appelle, dit quelques mots et me donne l'autorisation de monter au troisième étage. Je me dirige directement devant la porte de son bureau, frappe et attend qu'il me dise de rentrer.

- Entrez !

J'ouvre la porte. Stuart me regarde, se lève et se dirige vers moi. La plus part des filles trouvent son sourire ravageur mais moi il m'indiffère. Il est dans la force de l'âge, a de larges épaules. Il semble prendre soin de lui, de sa coiffure, de ce qu'il renvoie comme image. Il paraît calme et réfléchi mais je le trouve aussi très arrogant et ses yeux ont toujours l'air d'exprimer autre chose que son allure rassurante et posée. Ces impressions opposées sont très... étranges.

- Kristen, quelle bonne surprise !

- Ce n'en ai pas une. Tu voulais me voir, alors me voilà.

- Oui, bien sûr assieds-toi, je t'en prie.

- Stuart, vient en au fait, s'il te plaît, j'ai cours à dix heures. Je suis toujours à l'école je te le rappelle.

Je perds mon temps, ici, dans ce bureau, à parler avec Stuart. Enfin parler est un bien grand mot, puisqu'il me fixe de son regard lubrique. Le mien n'exprime rien ! Ni ma peur, ni mon dégoût devant ses yeux qui reflètent les pensées impudiques qu'il a à mon égard. Je le sens. Il ne peut pas voir encore mon impatience car je m'applique à ne laisser rien paraître.

Je le lâche des yeux et inspecte, son environnement ! Le bureau de Stuart. Il est grand en chêne je suppose et il trône au fond de la pièce. Le papier peint est rouge pâle et il le mur derrière lui n'est qu'une grande bibliothèque remplie de bouquins. Sur le côté droit on a positionné une grande table assortie au bureau. Des papiers officiels recouvrent la marqueterie. Je m'installe sur une chaise de l'autre côté du bureau, place visiteur et lui s'installe sur son énorme fauteuil « présidentiel ».

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, mais je sens son regard sur moi et cette comédie m'insupporte, aussi je reporte sur lui toute l'attention qui m'est possible de lui fournir. Nous nous fixons toujours en silence et cela depuis trop longtemps à mon goût. Il a l'air très très sûr de lui et il me dévisage attentivement ce qui me met mal à l'aise.

Mais qu'est-ce qu'il veut ?

- Voilà… Je voulais te voir pour savoir si tu avais des projets après l'école.

Je déglutis et j'essaie de comprendre où il veut en venir mais je suis totalement perdue.

Il n'aurait pas pu m'écrire directement pour me demander mes projets au lieu de me convoquer. Franchement !!! Une question sincèrement stupide qui ne mérite aucun déplacement !

- Et bien... Je vais allez dans un lycée selon mon don, réussir mes études et travailler, pourquoi ?

Stuart éclate de rire.

- Je me doute bien, mais, je voulais parler de ta vie... personnelle.

Oh bon sang ! Ça veut dire quoi ça ?

- Ma vie personnelle ?!?!?

- Oui, le mariage, un enfant...

- Attends, attends, tu vas trop vite et trop loin pour moi. Je n'ai pas encore vingt ans je te signal, je suis encore mineure. J'espère finir mes études et travailler. Ensuite je penserais « mari et enfant. »

Il est fou au quoi ? ! Cela ne le regarde pas !! Je sens que je vais avoir du mal à rester poli malgré la situation de Stuart.

- Très bien, j'attendrais que tu sois prête, ensuite nous nous marierons et...

- Quoi ? Attends, doucement, tu crois vraiment que je vais là maintenant tout de suite te dire « oui ».

- Pas maintenant je m'en doute, comme je viens de te le dire, je vais attendre que tu sois prête.

- Mais tu rêves mon grand, là tout de suite j'ai plutôt envie...

De vomir ? De déguerpir ? D'éclater de rire devant son assurance ? De l'insulter pour le faire redescendre sur terre ?

- Kristen ma belle...

Je me raidi devant cet horrible nom. Je ne suis pas sa belle et ne le serait jamais. JAMAIS !

De quoi il parle ? Ou il s'emballe beaucoup trop vite ou il plaisante, ou il se moque de moi. J'en reste muette et j'ai la bouche ouverte comme une carpe. Ouf… Quelqu'un frappe à la porte et cela va me donner le temps de réfléchir à ce qu'il vient de se passer.

- Entrez ! - Dit-il sèchement.

- Monsieur, pardon de vous déranger, mais...

- Faites vite, je voudrais allez manger avec ma fiancée - dit-il d'un ton sans équivoque.

Fiancée ? Là il dépasse largement les bornes !!!

- Eh, tout doux mon cher ! interviens-je trop fort pour que cela soit contrôlé. Tu ne m'as rien demandée, par conséquent je ne t'ai rien répondu ce qui fait que je ne suis ni ta fiancée, ni ta petite amie. J'ai dix-neuf ans, toi trente-sept et pour l'instant nous ne voulons indéniablement pas les mêmes choses.

- Mais...

Il me regarde et regarde l'homme qui est entré. Celui-ci comprend et aussitôt ferme la porte derrière lui sans demander son reste. Je suis à nouveau seule avec lui.

Il a perdu de sa superbe… Tant mieux, cela me donne du courage pour lui parler de ce qui m'a motivé à venir le voir si vite. Comme ça il comprendra que ce n'est pas lui qui m'intéresse.

- Il n'y a pas de « mais » Stuart, nous ne voulons ni ne pensons les mêmes choses.

- Si c'est à cause de hier...

- Entre autres mais pas que... Fais tout de même passer le mot Stuart. La prochaine fois qu'un brave vient dans ma forêt pour frapper un Andalorien alors que ce dernier a été invité, les coups de ceintures seront pour le brave. Je ne comprends pas comment tu peux tolérer ça, toi si « Sage ». En tant que responsable tu devrais interdire cette forme de maltraitance et non l'encourager ou participer comme tu l'as fait.

J'ai l'impression que l'histoire de l'Andalorien le met encore plus en colère que ma « mise au point affective ». Il est très rouge et ses yeux ceux sont transformés en deux poignards. Il est terrifiant.

- Nous avons des dons, leur race est inférieur à la nôtre Kristen. Les Andaloriens doivent apprendre à rester à leur place.

- Alors veille à ce que les humains restent à la leur !!!

Stuart pince les lèvres. Il est très contrarié mais il est à nouveau en train de me regarder avec un air calculateur. Il a repris le contrôle de ses pensées.

- Bien…

Il respire et me balance...

- Et pour nous ?

- Il n'y a pas de « nous » pour l'instant Stuart.

Ni jamais, mais ménageons un peu sa susceptibilité l'histoire de sortir entière de son bureau et surtout, d'en sortir VITE !

- On en reparlera une fois le lycée terminé.

Ou pas !

Je me lève et pars aussi vite que marcher me le permette avec l'intention de rentrer chez moi. Je suis sens dessus-dessous et ne sais pas si je suis flattée, furieuse, indignée… Je n'arrive pas à croire ce qui vient de se passer.

- Kristy ?

Je lève la tête, mon père est là, m'attendait-il ? Ou avait-il besoin de quelque chose ?

- Papa, que fais-tu devant le siège ?

- Je t'attendais… Comment ça s'est passé? Il te voulait quoi ?

- Figure-toi qu'il voit pour nous, une vie merveilleuse ! Une fois mes études finies, nous nous marierons et aurons un enfant. Il m'a même présenté comme sa fiancée à son assistant.

Les yeux de mon père s'écarquillent autant par la stupeur que par l'indignation ou même l'horreur.

Comme je le comprends !

- Pardon ? s'exclame mon père. Mais il a le double de ton âge !

Mon père qui s'emporte, c'est rare, mais il se reprend très vite.

- Enfin l'amour n'a pas d'âge alors si tu veux... ?

Mais ils sont tous devenus fous !!!

- Papa, je n'aime pas Stuart ! Je ne veux ni me marier ni avoir un enfant avec lui. Je n'ai pas refusé de but en blanc parce que cela aurait été un manque de respect, surtout devant son assistant. J'ai dit que nous en reparlerions à la fin du lycée et là, je lui dirais non, sans aucun doute. Avec un peu de chance, il aura oublié la proposition indécente qu'il vient de me faire.

- Il ne te connaît même pas. S'il te connaissait il aurait su tes sentiments en te regardant. Il aurait perçu ta gêne, ta méfiance en sa présence, sans utiliser son don.

Mon père se parle plus qu'il ne s'adresse à moi.

- Je sais tout cela papa. Je veux un mariage d'amour. Je veux l'amour, la passion, je veux être, la femme, l'amante, la meilleure amie d'un seul homme et je sais que ce n'est pas lui.

Je cris presque mais cela fait du bien de remettre les choses à leur place.

- Bien ! Dans ce cas, ne parlons plus de cela et rentrons. Il a l'air soulagé.

Ce soir je décide d'aller me promener seule dans la forêt, la nuit n'est pas tout à fait tombée et je voudrais voir si Raven est revenu ici. Mais alors que je m'approche de la forêt, j'entends des voix dans le champ voisin, aussi, je décide d'y aller.

- Tu n'es pas obligée de faire ça, c'est mal !

- Cet Andalorien n'avait rien à faire là-bas. J'étais en droit de le frapper mais cette idiote m'en a empêchée.

- Si l'Andalorien était à terre, elle en avait parfaitement le droit et tu le sais.

- Tu prends son parti contre moi ?

- Je ne suis pas d'accord avec ta façon de traiter ces êtres vivants et tu le sais.

Je me rapproche mais je distingue à peine les deux silhouettes. Ce sont des femmes, jeunes apparemment. L'une d'elle doit être celle que j'ai menacée hier. Elle doit être à la surveillance du chantier. Mais je ne l'ai pas vraiment regardée, trop occupée par l'état de Raven.

- Tiens, il est là ! Et, toi ! Elle interpelle quelqu'un.

La brave de hier s'avance avec sa ceinture à la main qu'elle vient de retirer d'un coup sec et nerveux. Je vois l'homme avancer vers elle. Est-ce Raven ? Mon cœur accélère et je sens la colère monter en moi. Mais quelque chose a changé. Je vois mal de là où je suis mais l'Andalorien est droit, ils bombent le torse et à la tête tournée vers la brave. Il paraît plus menaçant que soumis.

- Baisse les yeux, immédiatement !

- Non, dit-il posément. Il avance toujours et se retrouve très près d'elle.

- Pardon ?

- J'ai dit non !

Dans sa voix je sens de la détermination même si sa voix tremble un peu.

- Je ne me soumettrais plus. Vous devez et pouvez nous considérer comme des êtres vivants. Certains d'entre vous en sont capables alors pourquoi pas vous ?

- Dans ce cas...

La brave prend son arme à feu et veut tirer sur l'Andalorien mais la seconde brave l'en empêche. Elle se jette sur elle et lui tient le bras.

- Non ! On ne tue pas un être vivant. Elle crie si fort…

Cette brave est plus petite mais elle n'a pas peur. Elle essaie de la désarmer. Elle met un coup de poing à l'autre. Celui-ci déséquilibre la femme armée et lui fait faire plusieurs pas en arrière. Elle est obligée de poser une main à terre pour ne pas tomber. La plus jeune hurle à l'Andalorien s'en se retourner.

- Court ! part vite, elle va te tuer… Court le plus vite que tu peux… - C'est plus un cri de désespoir qu'un ordre.

L'Andalorien hésite quelques secondes. Je sens qu'il ne veut pas la laisser là mais finit par partir sans se retourner.

Un coup de feu part. La brave de la veille détale à la suite de l'Andalorien sans se préoccuper de sa collègue qui gît à terre. Je me précipite. Elle n'est pas morte. Une balle dans son pectoral gauche. J'essaie d'arrêter l'hémorragie en plaquant mes mains sur la plaie mais cela saigne trop. Je n'y parviens pas. Je regarde cette jeune femme. Elle est belle. Elle doit avoir un ou deux ans de plus que moi. Ses yeux verts sont presque vidés de toute vie, ses longs cheveux châtains sont emmêlés et couvert de feuilles.

Je ne sais pas quoi faire, est-ce que je reste ? Est-ce que j'appelle du secours ? Est-ce que je dois partir ? La peur me paralyse…

- Kristen, ne restez pas là ?

- Quoi ? Je relève la tête.

- Kristen, il vous faut partir. Les braves penserons que c'est vous qui lui avez tiré dessus. Ils vous condamneront.

Raven ?

- Raven ? Mais... C'était vous ?

- Oui, elle m'a sauvé la vie, je vous expliquerais plus tard, pour le moment, partez !

- Mais elle va mourir si je ne fais rien. Je ne peux pas la laisser. Je me moque de ce qui va m'arriver mais je ne l'abandonnerai jamais.

Je sens de larmes couler sur mes joues.

- Venez, je vous en conjure.

La brave n'était-elle pas en train de le poursuivre ?

Mes pensées se mélangent. Je ne sais plus quoi faire. J'appuie sur la plaie pour arrêter l'hémorragie mais je vois bien que le liquide poisseux au goût de cuivre coule encore.

Raven me soulève par un bras et me traîne. Sa force est impressionnante. Je me mets à courir comme une automate dans la forêt. Mes mains sont couvertes de sang et mon cerveau n'arrive plus à réfléchir. Il est bloqué sur l'image de cette fille mourante. J'entends un homme hurler. Sa voix est marquée par l'angoisse.

- EMMA ! EMMA, RÉPONDS-MOI. PUTAIN ! EMMA

Mais qu'est-ce que je fais ? Je ne peux pas continuer à courir ! il faut que je l'aide.

Je fais demi-tour et fait le chemin inverse. Raven est derrière moi mais je ne l'entends plus. Il faut que je retourne aider cette fille. Je me fige à la lisière du bois derrière un flamboyant. Je vois des Andaloriens emmener Emma avant que les braves n'arrivent. Raven est à côté de moi.

- Que font-ils ?

- Ils vont essayer de la sauver, avec notre médecine.

- Quoi... ? Mais... ?

- Je vous remercie infiniment pour votre trousse de secours mais notre médecine est bien supérieure à la vôtre. Caleb, notre chef a le souffle de vie.

- Le souffle de vie ?

- C'est une sorte de... pouvoir... Caleb lui transmet de son air par la bouche et le souffle lui insuffle la vie qui se répand dans l'être malade. Mais si cette femme meure avant que Caleb n'intervienne…

Il ne dit plus rien.

- Je suis sûre qu'elle va s'en sortir.

- Je ne saurais le dire, mais sachez une chose. Si Emma échappe de trop peu à la mort... Elle sera marquée.

- Marquée ?

- Elle portera le lori dans le cou, comme si elle était l'une des nôtres jusqu'à ce qu'elle n'ait plus besoin de notre médecine.

- Le souffle de vie n'est pas immédiat ?

- Cela dépend de son état... Un baiser ne suffira peut-être pas et un second la marquera.

- C'est...

Il me coupe…

- Je comprends que vous ayez du mal à comprendre ou à croire tous ce que je vous raconte car personne ne connaît nos pouvoirs.

- C'est vrai…- Je réfléchis - Quand est-ce qu'elle reviendra si elle est marquée ?

- Le lori l'empêchera d'avoir accès à son don et nous devrons la cacher parmi les nôtres.

- Ouah, c'est impressionnant.

Je n'ai trouvé que ça à répondre tellement je suis surprise. Mais mon cœur est rempli d'espoir. Cela me permet de reprendre mon souffle et d'essayer de contrôler mes mains ensanglantées qui tremble.

- Kristen, tu nous as donné l'espoir. Nous voulions croire que certains d'entre vous sont de bonnes personnes. Et le fait que tu prennes ma défense hier, que tu me considères comme ton égal, nous l'a confirmé. Peut-être qu'en nous unissant nous pourrions créer un monde meilleur. - Voilà pourquoi je te dis cela mais tu ne dois révéler cette information à personne.

- Vous avez déjà fait ça ?

- Non, nous faisons ça aujourd'hui car vous représentez l'espoir. Elle aussi a tenté de me protéger. Nous ne voulons plus vivre en esclave mais nous sommes un peuple pacifiste et pour croire en se monde il fallait que certains humains est le même rêve que nous. Hier j'ai lu dans votre regard que vous étiez une de ces personnes. Et je suis sûr aujourd'hui qu'il y en a d'autres. Regardez Emma… Elle a risqué sa vie pour moi. Les choses changent vite car c'est écrit. Nous devons être sauvés. Et cela ne sera possible qu'avec des personnes qui croient en un monde meilleur, comme vous et Emma. Une révolution se prépare et certains humains veulent nous réduire encore plus en esclavage, nous voler notre histoire, nos vies, notre dignité ... Mais vous ne me croiriez pas si je vous racontais ce qui se trame sur votre île. Vous devez prendre le temps de le découvrir par vous-même.

- La...

Il me coupe encore…

- Kristen, rentrez chez vous et oubliez que vous êtes venus ici ce soir. Il est encore tôt et nos destins sont amenés à se recroiser.

J'obéis à Raven, hébétée, angoissée. Mais surtout, je repense à cette femme, Emma. Elle laisse derrière elle un homme qui tenait énormément à elle. Cela s'entendait dans le cri que j'ai perçu. J'espère qu'elle va s'en sortir. Dans tous les cas, cet homme l'a croira morte et il l'a pleurera… Je le plains tellement. Je ferme les yeux, essayant de me rappeler le visage de la brave que j'ai vu hier. La brave qui a tiré sur Emma, en vain.

- Pourquoi est-ce que je n'y parviens pas ?Pourquoi est-ce que j'oublie la chose la plus cruciale qui soit ? Le choc m'a-t-il rendu amnésique ? Cela ne devrait pas être si compliqué... Je l'ai vu avec Stuart aujourd'hui... Je n'arrive même pas à me rappeler si Stuart a prononcé son nom aujourd'hui... Comment cette brave est-elle physiquement ? Si je la revois un jour, m'en souviendrais-je ? Le plus horrible dans toute cette histoire, c'est que je ne peux même pas demander à Stuart le nom de cette meurtrière pour ne pas trahir la confiance de Raven.

Il faut que je me lave les mains, que je me calme, que je reprenne figure humaine avant de rentrer chez moi. Cela ne va pas être simple. Je suis totalement bouleversée.