Chapitre 29 : Un dernier souffle

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Aveuglé, oui, je fu aveuglé par ma propre magie. Je crois que mon rayon réussi à même le traverser mais c'est comme si tout mes sens c'étaient éteints d'un coup. Avais je réussis ? L'avais je éliminé ? C'est étrange, je ne ressens plus rien … Oui une voix, je crois entendre une voix très faible :

— Merci … de m'avoir libéré … me dit elle.

Combien de temps c'était il écoulé ? Dix secondes, une minute ou une heure ? Je ne sais pas … C'est alors que les sensations me reviennent petit à petit : j'ai du mal à respirer, c'est comme si mes poumons me brûlaient à chaque respiration. Mon corps entier hurle de douleur, la simple sensation du vent sur ma peau me provoque des démangeaisons, des brûlures… Attends, il pleut ? Je ressens quelque goûte d'eau … C'est que je dois bien être en vie ? Le blanc s'effaça petit à petit, le ciel oui. Je pus revoir le ciel, un ciel plutôt gris… Celui-ci qui était autrefois troublé uniquement de nuage … Il y avait ce grand trou !! Mon sort peut être ? Je l'avais bien dirigé vers le ciel oui … Mon ouïe par contre, je n'entends plus rien …

Je me relève donc difficilement, toujours assis au sol et avec un champ de vision restreint par un nuage de poussière. Il mit un temps avant de disparaître, avant de me laisser voir cette vision que peu ont dû voir dans leur vie : là devant moi, gisait la carcasse du dragon. Il n'en restait plus que les écailles et les os, le reste était partit en poussière. J'en fus bouche bée, c'est vraiment moi qui ais fait ça ? Je n'avais jamais vraiment réalisé l'étendu de ma force … Mais les autres, allaient-ils bien ?

J'essaie alors de me relever tant bien que mal, mon corps ne me répond plus très bien et de ce que je peux voir, je crois que je suis vraiment brûlé de partout … Mon bras gauche lui ne me réponds vraiment plus aussi, il est inerte … Tout ça pour finir à l'article de la mort ? Enfin ce n'est que l'article, j'ai réussis à tenir ma promesse à Adamantine … Adamantine, oui ! Où est-elle ?! Argh … Le sifflement, un sifflement vint me percer les oreilles ? Je crois que je retrouve l'ouïe mais Adamantine ? Où, où ?! Le nuage se dissipa alors et je pu la voir mais ma mâchoire se décrocha à la vue d'autre chose, oui. Je me rapproche alors d'eux, Kaebe, Sam … J'ai … Non, mes choix ont … Non, non, non ! Pourquoi ça finit toujours comme ça ?!

Je titubai ainsi tant bien que mal vers eux, là se trouvait Sam aux chevets d'un Kaebe à l'article de la mort, recouvert de corruption et qui avait perdu la vue à cause d'une brûlure. Adamantine se précipita d'abord vers moi avec des larmes aux yeux en appelant mon prénom, je pus l'entendre bien que c'était sourd mais non... Je pouvais attendre et lui fis signe de plutôt s'occuper de Kaebe dont je m'étais effondré à genoux à côté. Mon nez se mit à saigner quand je retrouvai enfin l'ouïe … Je pu entendre alors les pleurs de Sam au dessus de son frère et Adamantine balbutier lorsqu'elle essaya d'utiliser sa magie de soin :

— Je … Je n'y arrive pas … La corruption ne s'en va pas ! Il nous faudrait un mage doué en magie de lumière ou encore un membre de l'église …

— Non, il doit y avoir un autre moyen non ?! objecta Sam. L'église n'est plus présente à ForteMarbre depui-

Il fut coupé par la toux insistante de Kaebe, il s'était mis à cracher du sang maintenant… J'eus du mal à bien prendre mesure de la situation, c'est comme si mon cerveau opérait au ralentit… Adamantine ne pouvait rien faire ? Alors cela voulait dire … Ma jambe ! Non, la corruption ... Bien que j'ai été touché, elle s'est …

— Arrêté ?

Alors que je venais de marmonner cela, Sam supplia à son frère de tenir bon. Adamantine continuait comme elle le put son sort mais cela ne retardait que l'inévitable… Frustré, oui, cela me frustrait. La corruption sur mon corps avait l'air d'étrangement régresser alors que celle de Kaebe progressait : était-ce parce que j'étais mi-démon ? Pourquoi devais-je être privilégié comparé aux hommes ? Enfin non, ce n'est pas le plus important … C'est après sa toux que Kaebe put prononcer difficilement :

— Sam … T'es là ? Je-je ne vois plus rien … Dit, on a réussi ?

— Kaebe ! pleura Sam. Oui, je suis là ! Tu m'entends ? On a gagné oui, grâce à toi !

Il lui prit alors la main, attendant sa réponse mais il fut récompensé par une affirmation terrible de Kaebe :

— C'est bien ta main … Oui, cette cicatrice que tu t'étais fais en essayant d'ouvrir ce bocal pour Emilie … C'était tellement bête quand même, si seulement on aurait eu un peu plus de temps … Moins de soucies …

— Kaebe, Kaebe, non ! Tiens bon, garde tes forces. Il doit y avoir un moyen, forcément ! Cela ne peut pas se terminer comme ça ?!

Sam se mit à regarder dans toutes les directions, il trouva Alban qui titubai vers nous en s'appuyant sur un de ses hommes. Lui aussi avait tout donné on dirait : cette entaille au torse ! J'en étais ahuri, qu'un humain puisse survivre à une telle blessure ! Sam lui balbutia ainsi quand Alban fut à notre niveau :

— Chef, chef ! Je vous en prie, il doit y avoir un moyen de le sauver non ?! Personne en ville ne connaîtrait de la magie de la lumière ?

Alban détourna le regard avec frustration, je pu déduire son ressenti … sa responsabilité … Il lui répondit :

— Je … Il se pourrait qu'une personne… Angela, mais … C'est trop tard maintenant Sam …

Samael nous regardèrent ainsi tous, nous, ceux qui étaient encore debout. Nous étions tous à bout, si quelqu'un pouvait aller chercher Angela se serait certainement lui. Mais cela voulait dire qu'il devrait l'abandonner et le temps qu'il la trouve…

Je pu cependant entendre à ce moment Kaebe gémir :

— Argh, Sam, tu me serres fort… J'im-m-agine que … Oui, ça doi-t-t être ça … La f-fin ?

Je ne pouvais que les regarder, parler me demandait une force inconsidérable tout comme le fait de rester éveillé. Je … J'étais tout aussi impuissant que Sam … Aussi impuissant que lorsque tout m'a été enlevé… Ce maudit sentiment, celui de perdre un être cher devant ces yeux. Cette douleur que l'on a sur le cœur mélangée à l'effroi, au désarrois …

Mais que ?!Sam se mit à pleurer comme un enfant, ses larmes tombaient sur le visage de Kaebe. Cela me renvoya au souvenir de moi devant maman… Mais je ne pu y replonger que je pu entendre Kaebe continuer :

— Ne pleur pas … S'-ss-s'il te plaît … Je, j'ai enfin pu payer ma dette…

— Quelle dette Kaebe ?! pleurnichait Sam. Je t'ai déjà dis que tu n'avais rien à repayer !!

— Dit … à Emilie que tout est m-ma faute, que c'est mon choix... Toi qui lui avais promis qu'on rentrerait en vie … Tu vas au moins pouvoir revoir … son doux visage. M-mère aus-zsi … dit leu-eur que je les aime …

— Je … Non, pleura Sam d'une voix aiguë. S'il te plaît tient bon ! Je leur dirais bien, mais c'est à toi de le faire !!

Kaebe leva alors sa main vers le ciel, dans la direction du visage de Sam comme s'il voulait lui effacer ces larmes mais il fit un mouvement dans le vide, ne pouvant voir où se trouvait son visage. Il ajouta finalement d'une voix aiguë, haletant et au bord des larmes :

— J'aurais seulement … souhaité voir … le ciel de m-m-ma terre natale une dernière fois ou ton visage … Si seulement …

C'est à ce moment que je sus ce que j'avais à faire. J'avais déjà une petite idée de la raison qui me permettait de ne pas trop subir la corruption. Je dirigeai ainsi ma main vers les yeux de Kaebe, leur transmettant le peu du mana qui me restait … Vidant mes dernière fo-fo-r-rce ...

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Mylon s'effondra ainsi aux côté de Kaebe. Il avait transmis aux yeux du jeune homme le reste de son mana, le faisant ainsi perdre connaissance. Dans ce dernier acte, il rendit la vue à Kaebe qui se mit à définitivement à pleurer en revoyant son frère, il se sentait partir mais son vœux fut au moins exaucé. Il sourit alors . Des larmes s'écoulant sur ses joues pâles, il expira :

— Merci … Pour tout …

C'est ainsi que, sous un ciel gris, entouré de ses derniers camarades et de son frère de cœur, au milieu de ce champs de bataille, que Kaebe expia son dernier souffle. Il se vit dans ce dernier moment dans une dimension blanche. Faisant face au père de Sam qui lui tendait la main avec un sourire doux … Derrière lui, se trouvait ces silhouettes, ces visages qu'il avait oublié, oui. C'était sa première famille, ils étaient tous là à l'attendre, souriant : Mila sa sœur, son père, sa mère. Il n'avait qu'à les suivre, il pouvait être enfin réunit avec eux enfin... Cela le fit pleurer. Il décida alors de prendre sa main et de marcher avec eux, suivant la lumière : il s'éloignait. Mila se jetant sur lui, ils avaient l'air de parler pendant qu'ils disparaissaient au loin…

Et en effet, il délaissa Sam et les autres. Il n'y avait plus qu'un silence, un silence tinté des pleurs de Sam et de la pluie qui se mit finalement à tomber...