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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Anime und Comics
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Chapitre 99

Pendant une seconde, il ne se passa rien.

Puis un hurlement bestial, terrifiant, déchira la nuit, glaçant mes os et faisant sursauter mon coeur.

La terre, la place, la ville toute entière se mit à trembler.

Les étoiles, le ciel, la ligne d'horizon, tout se mit à vibrer, comme si les lignes devenaient des courbes et les courbes étaient prises de soubresauts.

Mon père et All Might se tinrent, jambes fléchies et mains écartées le long du corps pour garder leur équilibre.

Chakra me stabilisant, je traversai la distance nous séparant en quelques rapides enjambées. 

- Qu'est-ce que c'est ? D'où est-ce que ça vient ?

Je tournai la tête à l'ouest, vers les montagnes dont les pieds étaient recouverts de forêt.

All for One hurla à nouveau, et l'air tout entier vibra, comme s'il était sur le point de craquer sous sa puissance.

- GIGANTOMACHIA !

Nouveau rugissement, rauque et plus long, comme une corne de brume dans laquelle soufflerait une tempête.

Un nuage de poussière pareil à une tornade de sable se souleva en pleine ville.

Et, sans crier gare, un millions de hurlements d'hommes et de femmes et d'enfants éclata au même instant.

Des bâtiments, déracinés, se retrouvèrent projetés dans les airs, des toits émiettés et des tuiles tombant en pluie sur la ville.

La chose, la bête, la créature, traversa la ville en ligne droite, détruisant tout sur son passage, hurlant et semant le chaos comme cerbère lâché sur terre.

- GIGANTOMACHIA !

Le monstre devenait plus violent, plus colérique, à chaque nouveau cri d'All for One, s'ébrouant et se cabrant, sautant puis retombant, sa silhouette inhumaine à peine distinguable derrière le rideau de poussière et de grès.

- On doit le faire taire !

Endeavor et mon père n'eurent même pas besoin de se concerter que chacun fila dans un sens pour arrêter l'ennemi.

All Might fendit l'air en direction d'All for One, mon père, volcan grondant, courut vers la bête, prêt à l'arrêter à tout prix.

Je savais ce que la logique me dictait de faire.

Je savais ce que ma raison, insidieuse et perfide, aurait voulu que je fasse, pour mettre fin au chaos qui se propageait comme une expiration dans la ville.

Mais je n'avais jamais été du genre raisonnable.

Alors je courus derrière mon père, sans une pensée pour All Might ou le million d'autres personnes souffrant à Tokyo, chakra crépitant à la surface de ma peau, prêt à sacrifier peut-être ma seule et unique chance d'en finir avec All for One, de mettre fin au canon, d'éviter que tout ne prenne des propensions dramatiques à l'avenir.

La seule chose que je vis fut mon père, ses cheveux rouges, la lave qui sortait en vagues des crevasses et des fissures et qui tournoyait autour de lui, sa façon de me caresser les cheveux en passant à côté de moi, la manière dont il m'avait serré dans ses bras en pleurant la mort de Touya et en priant, priant, priant, pour que je ne l'abandonne jamais-

Le monstre, tel un tank, explosa les derniers bâtiments d'un quartier résidentiel et força sa traversée à travers la centaine de mètres de squats et de bâtiments laissés en ruine et-

Je savais qu'il y avait une caméra, le pays tout entier accroché devant sa télé, le monde entier sur le point d'en découvrir sur mon pouvoir mais-

Mon père leva la main, et une mer de lave jaillit du sol, formant un rideau entre lui et Gigantomachia.

Et puis merde.

Mon chakra explosa sur ma peau, le monde entier prit une teinte plus rouge.

Gigantomachia jaillit du dernier bâtiment le séparant de la place, une tempête dans les yeux, la rage sur ses lèvres écumantes de salive et de sang, et posa ses yeux sur All for One, qu'All Might tenait par le col de son costume et au-dessus duquel se tenait son poing, quasiment auréolé de lumière.

A son regard vitreux mais décidé, je sus qu'il ne voyait rien d'autre qu'All for One, son maître, son propriétaire, celui qui avait besoin de lui.

Il ne réfléchit pas.

Il ne vit ni la lave, ni le minuscule humain aux cheveux rouges qui se tenait entre lui et son objectif, soulevant un tsunami brûlant, mains levées vers le ciel, et dont la pointe des vagues frôlait les soixante mètres.

L'air était suffoquant, irrespirable, aussi brûlant que du charbon avalé en une bouchée.

Gigantomachia rentra sa tête dans ses épaules et accéléra, et je sus que quoi qu'il se passe, rien ni personne ne l'empêcherait d'atteindre All for One.

Gigantomachia traversa le rideau de lave, ses poils se consumant comme des allumettes, sa peau fondue tombant en blocs, ses hurlements plus puissants encore que jamais auparavant.

Le bout de son nez ensanglanté traversa le rideau.

Mon père descendit sa main droite, et le sommet du Tsunami tomba sur le quadrupède, comme si on l'éclaboussait.

La bête rua, frappa le sol, des blocs de ciment se détachant comme des morceaux de montagnes brisés et volant dans tous les sens. 

Il gronda et grossit, ses huit mètres de haut devenant dix, douze, quatorze-

Sa mâchoire déchirée traversa le tsunami, suivie de son crâne luisant duquel ruisselait une rivière de sang jusqu'à son oreille, puis son cou épais-

La lave qui entourait Gigantomachia se transforma en main titanesque, fumante et incandescente dans la nuit la plus noire qu'ait jamais connu ce pays.

Comme si Hadès lui-même invoquait la puissance des Enfers, la main rougeoyante grandit, grandit, grandit, les veinures de lave cachées sous la terre affluant vers elle pour la renforcer.

La main continua à grandir, enserrant le monstre à la taille, l'empêchant de faire un pas de plus.

Gigantomachia s'ébroua, une fumée ocre s'élevant en volutes de sa peau qui prenait feu.

Il hurla, ses petits yeux étroits rivés sur mon père, et c'était un cri de colère et de rage.

Endeavor, haletant, tomba à genoux.

En un flash, j'étais devant lui.

Il hurla.

- Va-t-en !

Je sentais la chaleur qui irradiait de son corps, si intense, si violente, que je n'osai même pas me retourner de peur de le voir se consumer.

Gigantomachia se débattit comme un diable, et la main de dieu s'effondra, éclaboussant la place et les rues, se déversant partout comme un acide rongeant et dévorant sans jamais être repu.

Gigantomachia, ses yeux rivés sur mon père – la cible à abattre – rua sans même me voir.

- Va-t-en !

Il y avait quelque chose de désespéré dans ce cri.

Mon chakra se concentra dans mon corps, dans mes muscles, droguant mon esprit, me forçant à oublier la douleur qui me faisait trembler sur mes jambes.

Je levai le poing en arrière, l'air vibrant, craquant, comme s'il était sur le poing de se briser.

Je le sentis tendre la main vers moi, faible, terrifié, incapable de m'éloigner.

Gigantomachia, le regard fou, croisa le mien.

Il flancha à un demi-mètre de moi, ses yeux reflétant mon Sharingan durant une seconde, avant que la douleur ne reprenne le dessus et qu'il se tire du genjutsu.

Mais c'était assez.

Gigantomachia me fonça dessus à pleine vitesse, et mon poing rencontra son visage.

Un boum assourdissant éclata dans la nuit noire, comme si un éclair d'une magnitude jamais enregistrée venait de frapper la terre, détruisant tout sur son passage.

Le bruit se réverbéra comme une claque dans la ville, l'écho se répercutant jusqu'à ce que mes oreilles ne puissent plus l'entendre.

Une bourrasque de vent se souleva, balayant la place comme un souffle divin.

Contre ma peau, celle du monstre était aussi dure que de la roche en fusion, solide mais sur le point d'être réduite en miettes.

Les yeux de Gigantomachia étaient tantôt aiguisés tantôt vitreux, mon chakra s'insinuant dans son système nerveux avant d'être brutalement interrompu par le flot de souffrance qui l'assaillait.

Je serrai les mâchoires, pieds bien ancrés dans le sol, refusant de concéder le plus petit centimètre de terrain au vilain.

Quelque chose claqua dans mon bras. 

Je sentis mes muscles s'affaisser malgré moi, mon épaule devenir molle, mes doigts engourdis.

La panique me gagna et un hurlement de rage quitta mes lèvres alors que je me forçais à pousser encore et toujours, des tâches noires dansant dans ma vision. 

Et c'est alors que la mâchoire en béton de Gigantomachia se fissura.

La toile de craquelures se répandit comme de la poudre sur son visage et dans ses dents, jusqu'à ce que le monstre, incapable de se stabiliser, soit totalement repoussé en arrière.

Il fit plusieurs tonneaux, roula dans la poussière, alla s'écraser dans un bâtiment qui s'effondra sur lui.

Et puis il s'immobilisa.

All for One hurla.

- Gigantomachia !

Mes bras tremblaient, mon corps tout entier était prit de spasmes. Ma peau était collante, un mélange de sueur séchée et de nouvelle sueur glacée.

Mes réserves de chakra étaient dangereusement basses.

J'attendis que le vilain se relève, mes yeux rivés sur sa forme inerte.

Mais il ne bougea pas.

Reculant lentement, sans jamais quitter le monstre des yeux, je reculai vers mon père.

Ma main rencontra son épaule et, sans le regarder, je le refroidis.

Je sentis son regard sur moi, et la culpabilité me tordit l'estomac.

- Depuis quand est-ce que tu… ?

Mes yeux rivés sur le sol, je répondis :

- Depuis toujours

Silence.

Choc. Confusion. Ou peut-être déception.

Mes yeux remontèrent le long de son corps, mais à la seconde où j'aperçus son visage du coin de l'oeil, je baissai à nouveau la tête.

- Je suis désolé

Il ne dit rien. 

Il n'en avait pas besoin : je me déteste assez pour nous deux.

- Swap !

All for One apparut dans les airs, les yeux fous rivés sur Gigantomachia, les manches de son costume déchiré volant derrière lui comme un drapeau au vent.

Il n'avait toujours pas régénéré son moignon.

- Swap !

Il apparut dans un nouveau saut, deux mètres plus loin, dans les airs, se rapprochant du corps inerte de son sous-fifre.

All Might, la mine sombre, le laissa faire, marchant derrière lui avec calme.

C'était la fin. Nous le sentions tous.

All for One tomba à genoux à côte du géant, lui hurlant au visage.

- Gigantomachia réveille-toi ! Gigantomachia !

Un pan du plafond s'était effondré sur la tête du vilain, ne laissant apparent qu'un œil clos et une bouche entre-ouverte sur des dents aiguisées.

Un flot ininterrompu de sang coulait de sa peau blanchâtre recouverte de cloques. 

- Gigantomachia !

Les cris d'All for One se transformèrent en suppliques, en égosillements plaintifs. 

All Might marchait vers lui à pas lent, décidé, mais sans hâte d'en finir.

- Gigantomachia !

Sous ma main le système nerveux de mon père refroidit puis ses organes, son sang, sa peau.

De la vapeur s'élevait en vagues de son corps.

- Gigantomachia !

Je le trouvai pathétique, à pleurer aux pieds d'un cadavre en suppliant pour qu'il revienne à la vie.

La mort n'était pas un dieu qu'on pouvait prier impunément, et c'était encore moins le genre de ceux à exaucer vos vœux par bon plaisir. 

La mort prenait, et si jamais vous aviez le malheur de recevoir quelque chose d'elle, c'était avant qu'elle ne vous prenne encore plus.

- Gigantomachia !

All Might se tint, tel un bourreau sur le point d'exécuter sa sentence, debout derrière la figure faible et tremblante d'All for One, son corps gigantesque projetant une ombre sur le vilain.

All for One se jeta sur la main du géant, juste à côté de son visage, et lui serra les doigts.

Je sentis les dernières bribes de son pouvoir passer à travers sa voix.

- Gigantomachia !

Et comme si on l'avait rappelé d'entre les morts, le vilain ouvrit de grands yeux, ses prunelles s'étrécissant jusqu'à devenir deux fentes, puis il avala All for One.