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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Anime und Comics
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Chapitre 82 - La Carte

Katsuki ne s'inquiéta pas lorsqu'il ne vit pas Shoto arriver au dîner. 

Il en fût étonné, certes, parce qu'il mangeait au moins autant que lui et que rater un repas équivalait à une souffrance physique intolérable, mais ça ne le choqua pas outre mesure.

Il devait être en train de s'entraîner et avait perdu la notion du temps, voilà tout.

Katsuki resta quand même à table jusqu'à ce que tout le monde soit en train de débarrasser, s'emparant d'un morceau de pain, d'une poire et d'un bout de fromage emballé pour les lui amener.

Il alla jusqu'à la plage et fut surprit de constater qu'il n'y était pas non plus.

Il alla au dortoir qui, plus étonnant encore, était vide. Dents de requin et le débile en sortaient tout juste et l'interpellèrent :

- Hé Bakugo, Aizawa-sensei nous a autorisé à faire une fête sur la plage

- Il y aura un feu de joie et je crois avoir entendu les filles dires qu'elles se mettraient en maillot

Le débile haussa ses sourcils d'un air suggestif.

Bakugo l'ignora, préférant se tourner vers Kirishima.

- T'as vu Shoto ?

- Todoroki ? Nan, à vrai dire on pensait que si tu venais il se pointerait automatiquement

Katsuki fronça les sourcils.

- J'vois pas ce qui a pu te faire croire ça

Kaminari serra ses mains l'une contre l'autre.

- Tu rigoles ? Toi et lui vous êtes proches comme ça. On vous appelle les frères siamois.

Kirishima lança un regard inquiet à Bakugo.

A son plus grand étonnement, celui-ci ignorait superbement Denki. C'était un truc que lui avait apprit Shoto : s'il faisait comme si les extras n'existaient pas, ils finiraient par sortir de sa vie d'eux-mêmes.

Denki, à force de se voir ignoré, perdit air jovial et enfonça la tête dans ses épaules. Kirishima, un sourire contrit aux lèvres, lui frappa l'épaule en soutien.

- On allait au feu, justement. Tu veux venir ?

Katsuki jeta un coup d'oeil dans le dortoir : vide.

- Il est quelle heure ? (L'horloge frappait les vingt et une heures) J'viens juste voir et après j'me tire pour dormir

Son ton n'acceptait aucune négociation.

- Carrément !

Kirishima mit un bras sur son épaule et l'autre sur celle de Denki, les entraînant vers la plage.

- Qu'est-ce que tu fous bordel !? Lâche-moi !

*

Katsuki, pensant ne pas trouver Shoto, avait déjà dévoré à moitié la poire.

Il haussa les sourcils en le voyant assis sur un tronc d'arbre, épaules courbées et regard fixe reflétant sans les voir les flammes du feu de joie. La lumière projetait des ombres mouvantes sur son visage qui lui donnaient l'air inquiétant.

Un petit groupe d'adolescents était réuni autour de lui, discutant à voix basse. Ochaco se pencha vers lui et lui murmura quelque chose à l'oreille. Shoto ne cligna même pas des yeux dans sa direction.

Une ombre jaillit de derrière l'adolescent et fit le tour de la petite troupe, un portfolio remplit de cartes à collectionner en main. Ochaco se releva pour laisser passer Kenta et rit avec les autres filles en le voyant se dandiner devant Shoto : celui-ci lui jeta un bref regard en coin alors que le garçon se lançait dans une présentation approfondie de son jeu.

Katsuki finit son fruit en deux bouchées puis jeta le trognon dans le feu.

- … ça c'est ma carte la plus rare, la holographic shadowless Mewtwo première édition. Elle a les coins un peu cornés mais c'est parce que c'est mon cousin Tobi qui me l'a donnée, il l'avait gardée dans le grenier pendant longtemps mais il l'a oubliée et il l'a retrouvée que quand il a déménagé ses affaires pour sa nouvelle maison.

Katsuki se glissa à côté de Shoto alors que Kenta se lançait dans l'historique d'une nouvelle carte.

- … ma préférée c'est la Shining Espeon qui est fluo. En plus celle là c'est moi qui l'ai plastifiée-

Shoto attrapa d'un air déconcerté le pain et le fromage que lui jeta le blond.

Katsuki roula des yeux.

- Fais pas cette tête, c'est juste des trucs qui allaient finir à la poubelle t'façon

Le morceau de pain était encore tiède.

- … merci

Katsuki secoua sa main.

- Ouais ouais

Un silence confortable s'installa entre eux.

Le feu brillait avec intensité, éclairant le sable sur quelques mètres à la ronde. 

Le reste du paysage était plongé dans l'obscurité si bien que sans le bruit des vagues qui s'échouent sur le sable, on aurait pas cru qu'il y eût une mer.

Tous les élèves discutaient joyeusement, des verres de jus de fruits à la main et des sourires à deux mille watts collés sur le visage. Des effluves de parfum et d'eau de Cologne brûlaient le nez de Shoto si bien qu'il força le feu à faire plus de fumée afin que l'odeur du bois brûlé masque celle des autres.

- C'est moi où tout le monde s'est sapé exprès pour ce soir ?

Katsuki continua son inspection des lieux et vit qu'en effet, les garçons avaient fait l'effort de mettre des polos pas trop dégueux et des chemises repassées. Les filles étaient en robe ou en short, les cheveux tressés ou lissés impeccablement. Même Yaoyorozu avait fait l'effort de les lâcher, ce soir.

Les prunelles rouges de Katsuki s'arrêtèrent une seconde de plus sur la jupe d'Ochaco qui frappait contre ses cuisses lorsqu'elle sautillait. Il se força à détourner le regard.

- Apparemment Denki a prévu ça depuis un bail et a enfin réussi à convaincre le prof

Katsuki se demanda comment il se faisait que ni lui ni Shoto n'avaient été mis au courant des plans de la classe et puis il se rappela qu'ils étaient le binôme d'ermites qui n'adressaient jamais la parole à personne.

- Au fait où est Monoma ?

- Il est allé pisser là-bas

Et Shoto fit un geste vague qui aurait pu tout aussi bien désigner la mer que la forêt.

- J'ai une super activité de groupe à proposer, proposa Kaminari, tout sourire, attirant tous les regards sur lui. Si on utilisait une bouteille et qu'on faisait un-

Katsuki le coupa :

- Je suis le délégué de classe et je mets mon droit de veto sur tes propositions à chier

Denki se dégonfla comme un ballon de baudruche. Il y eut quelques rires ça et là et Kirishima frappa d'un air compatissant son épaule.

Séro désigna la petite jetée entre la forêt et la mer.

- Hé, et si on allait sauter de la falaise ?

La proposition ne fut pas accueillie avec beaucoup plus d'enthousiasme.

Les yeux de Shoto se promenèrent paresseusement sur les alentours : pas d'aizawa.

Il lui fallut une seconde de plus pour réaliser : pas d'aizawa.

Il se leva, ses yeux brillants d'un éclat mauvais.

Les autres lui lancèrent des regards interrogatifs.

- J'en suis

Les discussions reprirent, le vent tournant en faveur de Séro et sa proposition.

- Bon, peut-être que finalement…

- On pourrait au moins voir ? Si ça se trouve ça va être drôle

Shoto se tourna vers Katsuki.

- Tu viens ?

Le blond posa les yeux sur Ochaco qui s'éloignait déjà en compagnie des autres filles.

- Ouais

*

- Je sais pas, mec, mais finalement ça me donne plus trop envie.

Tous les garçons étaient au bord de la jetée, regardant en bas avec circonspection. 

L'eau était sombre et la mer relativement calme : le problème était que le clair de lune était si blafard qu'il était impossible de voir s'il y avait des rochers ou non sous la surface.

- J'ai pas trop envie de m'éclater contre un rocher et finir en fauteuil

Denki jeta un coup d'oeil aux filles qui piaillaient joyeusement derrière eux.

- On peut pas se dégonfler...

Séro, voyant l'adrénaline de tout le monde retomber, essaya de les convaincre :

- Je suis venu tout à l'heure avec Toko et je peux vous jurer qu'il y a pas un seul rocher

Les yeux de Shoto firent le tour du cercle de rochers cachés à un demi-mètre à peine sous l'eau.

Pour pouvoir plonger sans risque il fallait sauter de la pointe même de la falaise et sans prendre d'élan : un mètre trop à droite ou un mètre trop à gauche et la charmante soirée virerait au cauchemar.

- Ouais mais Tokoyami est resté sur la plage...

- J'y vais

Tous les garçons tournèrent d'emblée leur tête vers Shoto.

- T'es sûr ?

aizawa adorait ses élèves. Shoto voulait voir la tête qu'il ferait en voyant l'un d'entre eux avec le fémur ayant transpercé la cuisse.

- Ouais

Il recula de quelques mètres pour se déshabiller. Il lança ses chaussures sur le côté puis retira sa montre. Tout le monde le regardait.

- Wow attends, on sait que t'es pudique alors si tu veux-

- Pas la peine

Il fit passer son t-shirt blanc au-dessus de ses épaules et le lança à Kirishima. Il dézippa son jean bleu et le fit glisser le long de ses cuisses.

Yaoyorozu s'était couvert le visage de ses mains, rouge comme une tomate.

Hagakure fit mine de s'évanouir sur les filles.

- C'est le royaume de l'obscénité

Elles fermèrent toutes les yeux en voyant que son caleçon était bas sur ses hanches, dévoilant le 'v' de son pelvis.

Shoto leur tourna le dos et fit craquer ses épaules avant de s'approcher du bord.

Le groupe de garçons s'ouvrit comme la mer sur son chemin.

Sans attendre une seconde de plus il effectua un plongeon parfait.

Il ne ressentit ni adrénaline, ni inquiétude, ni stress : cinq petits mètres étaient dérisoires pour un ninja.

Kirishima siffla, impressionné.

A peine une seconde après avoir brisé la surface de l'eau Shoto repartit à la nage vers un éboulis qui créait un chemin naturel jusqu'à la jetée.

- Qui veut y aller ?

Les garçons étaient nerveux et excités, échangeant des coups d'oeil.

 

- C'est moi

Ce fut le choc pour tous de voir qu'après Todoroki c'était Bakugo qui s'y mettait.

Kirishima chuchota aux autres garçons :

- Je vous avais bien dit que si on appâtait Todoroki Bakugo suivrait

Celui-ci retira son t-shirt en un rien de temps et lança ses chaussures dans un coin obscur sans y faire attention. Shoto avait éveillé son esprit compétitif.

Kaminari, le plus conscient de tous les adolescents de la présence d'être de sexe féminins dans la zone, ne pouvait s'empêcher d'être jaloux en voyant le blond se mettre torse nu. Déjà qu'il se sentait mal parce que Shoto avait décidé de participer de nulle part et que toutes les filles (même Jiro) l'avaient regardé d'un air ébahi…. bordel, est-ce qu'ils bouffaient de la testostérone en barre au déjeuner pour avoir des épaules pareilles ?

Katsuki observa l'eau pour se donner une idée d'où sauter mais il faisait trop sombre pour bien y voir.

Il recula, voulut prendre un peu d'élan comme Shoto juste avant.

- Katsuki

Le blond regarda par-dessus son épaule et vit Shoto arriver vers lui à grands pas. 

Il avait repoussé ses cheveux trempés en arrière et de la vapeur s'élevait de sa peau en volutes blanches. Katsuki sentit la température grimper drastiquement lorsqu'il se pencha vers lui.

- Saute pas trop loin devant, y'a un rocher

Les autres garçons étaient trop occupés à se chamailler pour savoir qui passerait après pour l'entendre. Katsuki ne réalisa même pas que Shoto avait volontairement parlé à voix basse.

- Ok

Shoto se mit sur le côté et attendit, bras croisés, de voir Katsuki sauter.

Le blond ne perdit pas une seconde à tergiverser : si Shoto pouvait le faire alors lui aussi il le pouvait, et même matin midi et soir.

L'eau glacée le frappa de plein fouet – et c'était la partie la plus 'difficile' de ce saut de la foi.

Il se dépêcha de nager vers les rochers pour dégager la place pour le suivant.

Les garçons sautèrent tour à tour, se bousculant en faisant la queue et se poussant les uns les autres.

Katsuki et Shoto étaient sur le côté, discutant à voix basse, toujours en caleçon. A vrai dire, dès que chaque garçon revenait de son plongeon il se positionnait toujours non loin de Shoto pour sécher – ce dernier agissait comme une sorte de radiateur vivant, faisant grimper la température dans sa proximité directe si bien que malgré le vent frais personne n'avait froid.

La seule raison pour laquelle Shoto s'autorisait une telle fuite de son Alter était parce qu'il était énervé : à chaque garçon en bonne santé qui remontait, son humeur devenait plus sombre. Il ne l'afficha pas sur son visage, bien sûr, parce que Katsuki était perceptif et il ne voulait pas qu'il commence à lui prendre la tête.

Denki, au bord de la falaise, regarda l'eau bouillonnante en contre-bas et pâlit brusquement.

- Euh, finalement je crois que je devrais faire ça une autre fois

Les autres garçons se tournèrent vers lui. Séro passa son bras autour de ses épaules, chuchotant assez bas pour que les filles ne les entendent pas :

- Allez, c'est pas toi qui disais que ce camp de vacances était le meilleur moyen d'impressionner les filles ?

Il bougea ses sourcils d'un air suggestif.

Denki évita son regard, gêné.

Iida ajusta ses lunettes fantômes. 

- Si camarade Kaminari ne veut pas sauter il serait inconvenant pour nous de le forcer

Denki fit le tour de la petite assemblée de garçons réunie en demi-cercle irrégulier autour de lui.

Aucun n'avait l'air de le regarder avec mépris ou de se moquer de lui – ils avaient l'air… gentils. 

Et puis il croisa le regard de Shoto.

- Je te prenais pas pour le genre tapette

Denki tressaillit, baissant les yeux vers ses pieds.

Katsuki regarda Shoto, confus. Il le trouvait étonnamment impliqué.

- Fais pas ton lâche, Denki.

Il s'approcha du blond calmement et passa son bras autour de ses épaules tremblantes.

Il lui chuchota :

- A l'instant même où je te parle toutes les filles sont en train de regarder par ici – même Jiro. Ce serait bête de gâcher une telle opportunité, n'est-ce pas ?

Denki jeta un bref coup d'oeil par-dessus son épaule : en effet les filles les regardaient, le regardaient, et discutaient entre elles.

Shoto lui serra l'épaule.

- Prends de l'élan et saute

Et il s'éloigna. 

Denki lui lança un regard, espérant trouver un peu de réconfort ou de soutien sur son visage. 

Son visage était fermé, ses bras croisés sur son torse. Il lui fit signe du menton d'avancer. 

Séro se décida à encourager son ami :

- Allez Denki, tu peux le faire !

Les garçons se mirent à scander son prénom pour l'encourager.

Katsuki regardait toujours Shoto d'un air étrange.

- Den-ki ! Den-ki ! Den-ki !

Le garçon sentit son coeur battant à vive allure ; ses mains étaient moites et tremblantes, sa respiration saccadée. Il regardait la lune.

Si je saute pas maintenant ce sera vraiment la honte.

Il prit de l'élan et plongea.

Shoto le suivit du regard, l'air indifférent mais anticipant déjà la suite avec intérêt.

Il avait prit un peu d'élan… il espérait que ce soit assez.

La gravité avait relevé ses cheveux blonds vers le haut et ses bras étaient tendus verticalement dans son dos, comme si quelqu'un les lui tirait en arrière.

A la dernière seconde une bourrasque de vent se leva et le fit dévier de sa trajectoire. 

Il s'écrasa dans un 'splash' sonore.

- Putain le plat qu'il vient de se prendre !

- Ouh, j'aurais pas aimé être à sa place

- J'ai mal rien qu'à voir ça

Les yeux sombres de Shoto restèrent fixés sur la surface brouillée de l'eau. 

Des vagues s'écrasaient sur les rochers dans une gerbe d'écume blanche, le vent froid créant des remous. 

Il ne remontait pas.

D'autres garçons s'approchèrent du bord de la falaise.

- Il fait exprès ou… ?

- Si il est mort Sensei va nous tuer

Puis tout le monde se tut, l'inquiétude remplaçant peu à peu l'atmosphère détendue. 

Les yeux de Shoto reflétaient la surface sombre et vibrante de l'eau. Il était impatient mais pas pour la même raison que les autres.

Des bulles d'air brisèrent la surface de l'eau. Une tête en émergea.

Denki cracha de l'eau, toussant plusieurs fois.

- Putain j'ai failli mourir !

Les garçons rirent d'un air soulagé.

- T'es carrément nul, Denki

- Grimpe sur les rochers, y'a un chemin pour remonter

Le blond s'éloigna vers une corniche en brasse. 

Les autres garçons avaient reprit leur discussion joyeuse. Les yeux de Shoto ne quittèrent pas la forme sombre de Denki jusqu'à ce qu'il se soit assis sur une paire de rochers pour reprendre son souffle.

Les adolescents parlaient déjà de ce qu'ils voulaient faire d'autre maintenant que tout le monde avait déjà sauté.

- Todoroki ? Tu pars déjà ?

Séro se mit à brailler comme un enfant :

- Oh non reste, c'est pas souvent qu'on a toute la classe réunie comme ça

Il y eu des murmures d'assentiment et des protestations criées contre son départ.

Shoto enfila son pantalon qui frotta sa peau humide, sourd à leurs appels. Il eut du mal à refermer la braguette, et son t-shirt lui collait à la peau.

Ses yeux croisèrent ceux de Katsuki, debout derrière le plus gros de la foule. Il se sentit le besoin de se justifier :

- … j'ai laissé Kenta près du feu et sa mère voulait que je le lui ramène

Les mensonges glissaient de sa langue plus facilement que la vérité.

- Ah, bon, murmura quelqu'un, déçu

- Et tu peux pas revenir après ?

Katsuki détourna le regard.

Shoto s'en alla, mains en poches. Les autres élèves le regardèrent partir jusqu'à ce que sa silhouette se fonde dans l'obscurité de la nuit.

- … il est grognon mais c'est un vrai plaisir pour les yeux

- Toru !, s'écria Momo, les joues rouges.

La fille invisible leva ses mains gantées.

- La seule chose que je dis c'est que j'ai bien apprécié la séance de strip-tease de tout à l'heure : il est construit comme une armoire à glace.

Yaoyorozu jetait des coups d'oeil à droite et à gauche, morte de honte, espérant qu'aucun des garçons ne l'ait entendue.

- Je déteste dire ça mais Toru a raison, siffla Jiro. Sous ses airs de type tourmenté et myst-

Shoto tourna une oreille sourde aux babillages des filles.

Il arriva au feu de joie et marqua un temps d'arrêt en voyant aizawa assis sur un tronc, un livre à la main. Ses yeux se portèrent sur la forme sombre de Kenta qui s'était roulé en boule et qui dormait à même le sable. 

Quelques élèves qui n'étaient pas voulu venir à la falaise discutaient à voix basse, assis en cercle.

Shoto prit soin de rester camouflé dans l'obscurité avant de faire le tour du camp pour rejoindre les dortoirs. 

L'ensemble du bâtiment était baigné dans l'obscurité, seuls quelques rayons de lune traversant les vitres et donnant un air sinistre à l'endroit. Shoto alla dans le coin où il avait installé son futon plus tôt dans l'après midi. Il fallait qu'il prenne de quoi se doucher parce qu'avec l'eau de la mer…

Il marqua un temps d'arrêt en voyant ce qui avait été déposé sur son coussin. 

Sur sa tenue d'Anbu soigneusement pliée se trouvait son tanto dont la lame brillait d'un éclat sinistre.