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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Anime und Comics
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125 Chs

Chapitre 7

Le soleil m'éblouit.

Je clignai des yeux, des tâches noires dansant dansa ma vision.

Allongé sur le dos, les jambes en l'air, j'étais nez à nez avec la version humanoïde du Cheshire.

Ses yeux jaunes, fendus comme les pupilles d'un chat, me scrutèrent de haut en bas. Son visage se fendit d'un immense sourire plein de dents pointues.

Il m'observait comme s'il se demandait s'il allait me dévorer.

- Hmm, ça a l'air de correspondre.

Son sourire s'agrandit.

- Bonjour, Touya Todoroki. Serais-tu assez aimable pour nous suivre sans faire d'histoires ?

Mes yeux se promenèrent sur les vilains en demi-cercle derrière lui. Ils avaient des couteaux, des armes de poing, et je crois même que du sang tâchait le pantalon de l'un d'entre eux.

Leur petit groupe s'ouvrit et un homme trapu, aux épaules lâches et aux cheveux gras, entra parmi eux.

Certains s'éloignèrent de lui en faisant des moues écoeurées et d'autres lui tapèrent dans le dos en ricanant. La plupart étaient indifférents.

- Encore fait ton affaire Taichi ?

- T'es vraiment qu'un gros porc

- Quel âge cette fois ? Treize ? Quatorze ? Moins ?

L'homme aux cheveux gras ne répondit pas, mais il avait l'air fier.

Il zippa la fermeture éclair de son pantalon.

Mes yeux se baissèrent.

Loin derrière eux, à moitié cachée derrière le pneu d'un van blanc, je vis une main.

La main d'un enfant.

Ma gorge devint aussi sèche qu'un désert.

- … tu résistes, nous ferons sauter le pont et tous ceux qui s'y trouvent dessus

Il me fallut quelques secondes de plus pour réaliser que le chat du Cheshire avait continué de parler.

Le goudron était chaud contre ma nuque, et je fus pris d'un soudain haut le coeur.

Le chat mima un plongeon de ses deux doigts.

- Qu'est-ce que tu en penses ? Partant ?

Je me redressai sur mes coudes, ouvrit la bouche.

Et je lui vomis en pleine face.

Le chat hurla, écoeuré, et recula de plusieurs pas.

- Espèce de fils de pute !

J'entendis des rires. Personne ne l'aida.

Je me levai, serrai mon bras blessé contre mon torse, et courut à toutes jambes.

L'odeur du vomis et l'acidité dans ma bouche me provoquèrent d'autres hauts-le-coeur. Je mordis mon poing pour m'empêcher d'y penser.

- Où est-ce que tu vas ?

- Reviens ici tout de suite ou je te pète les genoux !

Je slalomai entre les voitures, retournai au dernier endroit où j'avais vu Rei et notre famille.

Haletant, le coeur battant à tout rompre, je scrutai les lieux.

Il n'y avait personne si ce n'est l'homme au bras brûlé allongé face contre terre. Il avait arrêté de bouger.

Mes yeux firent des va-et-vient d'un côté à l'autre, essayant d'apercevoir une touffe de cheveux blancs ou une mèche de cheveux rouge cachée quelque part, m'attendant, prête à me protéger-

- Il est passé sous la voiture !

Je me remis à courir, mâchoires serrées, sang pulsant à mes tempes.

Cette fois, si ma vision était floue, ce n'était pas parce que j'avais cogné ma tête trop fort.

Il y eut un nouveau cri, mais cette fois empreint d'hystérie.

- Faut le rattraper, le compte à rebours-

- Merde, il va vers le centre du pont ! Les explosifs-

- Je sais putain ! Je sais !

Je me jetai sous une voiture, m'arrachant la peau des genoux, rampant pour arriver de l'autre côté.

C'est alors qu'une main jaillit et me souleva par le col de mon t-shirt.

- Où est-ce que tu-

J'envoyai ma tête contre celle de l'homme pour un coup de boule. Anticipant ce que j'allais faire, l'homme recula.

Dans un élan de panique, j'enfonçai mes dents dans son nez et tirai de toutes mes forces.

Il hurla et me frappa de son poing libre.

Je sentis le goût de son sang dans ma bouche.

Son poing frappa contre mon oreille, me fit perdre l'équilibre. Ma vision se flouta.

Je tirai plus fort.

Il me relâcha, et je m'écrasai lourdement contre le sol.

Mon bras m'élança et je gémis de douleur. Je me forçai à me relever sur des jambes flageolantes.

L'homme, à genoux, tenait son nez pissant le sang à deux mains et hurlait.

Il attire les autres.

Il y avait un morceau de quelque chose dans ma bouche.

Je le crachai sans oser regarder ce que c'était. Puis je me remis à courir.

Passant derrière un mini-bus vide, je jetai un coup d'oeil par-dessus mon épaule.

Les autres hommes s'étaient agglutinés au tour de celui à terre, murmurant à voix basse.

Certains me regardèrent fuir. Personne ne me chassa.

Je continuai à courir sur le pont désert, le bruit de mes halètements emplissant mes oreilles.

Le soleil nimbait les voitures et les vitres d'orange et de rouge, comme si le monde était à feu.

J'avais l'impression d'avancer dans un rêve.

Je trébuchai, puis je retombai.

Il n'y avait plus que silence maintenant. Personne.

J'essayai de me relever mais chancelait.

Je m'accordai quelques secondes de répit pour reprendre mon souffle.

Je suis seul.

Je me mordis l'intérieur de la joue jusqu'au sang et m'essuyai sèchement les yeux.

Je me demandai ce que j'étais en train de faire, pourquoi est-ce que je courais.

Il y avait bien des vilains de l'autre côté aussi, non ?

Si je continuais à courir, j'irai droit sur eux. Mais si je restai au milieu du pont, j'allais me prendre de plein fouet la déflagration de la bombe.

Peut-être que les explosifs sont un bluff. Peut-être que-

Et c'est alors que le pont sauta.

Il y eut un bruit sourd, comme si un orage venait d'éclater dans le ciel.

Des fissures se propagèrent comme des toiles d'araignées le long du sol, craquelant le ciment et effritant le sol.

J'écarquillai les yeux et me mit à courir vers la rambarde en métal.

Derrière moi le sol s'ouvrit et le mini-bus s'y engouffra comme s'il y avait été aspiré.

Le sol perdait de sa consistance sous mes chaussures, se pliant vers le trou pour ne faire plus qu'un avec lui.

Une voiture rouge, devant moi, se mit à rouler en arrière, les pneus crissant contre le sol.

Je pilai net, à un cheveu de me faire percuter.

Le pont plia et commença à pencher vers le trou.

Je serrai les dents et me forçait à courir latéralement à la rambarde que je voulais atteindre, une lignée de voitures tombant en arrière et s'encastrant les unes dans les autres m'empêchant de l'atteindre.

C'est alors que j'entendis un bruit de vitre brisée et de métal qui s'entre-choque.

Je relevai les yeux vers l'avant du pont.

Une moto mal garée était en train de rouler à toute vitesse en arrière, fonçant dans une voiture après l'autre mais continuant à rouler vers le trou.

Je courus sur la gauche, slalomant entre deux voitures qui tombaient aussi en arrière.

Loin, au-dessus de ma tête, je vis les câbles en métal du côté gauche du pont lâcher.

Le pont gronda, comme s'il essayait de résister à la force d'attraction qui voulait le faire tomber.

Le sol se fissura à l'horizontal, la partie du pont sur lequel j'étais pliant dangereusement vers les 90 degrés.

Je clignai des yeux et me vit au bas de la vallée, enterré au milieu d'un cimetière de voitures

Terrifié, je me remis à courir.

Autour de moi les voitures roulaient en arrière comme de la neige qui tombait, pneus chuintants et feux croisés allumés.

J'avais l'impression de courir à travers un monde irréel, un monde qui faisait tout pour me pousser en arrière et me faire sombrer avec lui.

Le pont continua à plier, le métal à grincer.

Des barres de métal sorties du béton représentaient la limite entre la vie et la mort, la stabilité et le trou.

Si je peux-

C'est alors que la moto glissa entre deux voitures et me barra la route.

Je n'eus même pas le temps de réaliser ce qu'il était en train de se passer.

La moto cabra, reculant sur une roue.

La roue arrière percuta mon front de plein fouet.

Ma tête pivota sur elle même, et je cru que ma nuque allait craquer.

Mes dents claquèrent dans un bruit affreux, et mon cou partit en arrière.

Mes yeux devinrent une fente étroite.

Je vis le soleil, haut dans le ciel, éclairant le monde comme s'il voulait tous nous aveugler.

Les nuages devinrent gris, puis noirs, mais le soleil était toujours aussi blanc.

Je levai une main vers le ciel comme pour capturer la lumière et l'emmener avec moi.

C'est alors qu'une ombre, pareille à une supernova, fendit les cieux jusqu'à moi.

Ma bouche s'entre-ouvrit mais je n'arrivais plus à parler.

Mes yeux se fermèrent.

C'est alors que deux bras puissants s'enroulèrent autour de moi.

Ma chute s'arrêta, et l'individu nous souleva dans les airs.

Mais mon soulagement était si intense que si j'avais pu, j'en aurai pleuré.

Il me serra plus fort contre lui, me parla à voix basse, mais je n'arrivais pas à entendre.

Mais je n'avais aucun mal à deviner qui c'était.

Après tout, il n'y avait qu'une personne qui sentait comme le soleil lui-même.

Enji Todoroki.