webnovel

[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Anime und Comics
Zu wenig Bewertungen
125 Chs

Chapitre 76 - La Tour de Ciment

Les branches des arbres étaient basses, leurs rameaux larges et assez épais pour supporter le poids simultané de plusieurs personnes.

Les arbres étaient eux-mêmes très proches les uns des autres, si bien qu'à part quelques puits de lumière qui traversaient le feuillage ça et là, le coeur de l'oasis était plongé dans une semi-pénombre permanente.

La forêt avait un aspect irréel avec ses papillons colorés, la dualité ombre et lumière ainsi que le silence qui y régnait.

Séro a dit quoi, déjà ? Le parfait setting pour un film d'horreur ?

Il m'avait fallu jouer sur son égo, mais j'avais enfin réussi à convaincre Bakugo de s'occuper de la surveillance depuis les hauteurs : en attendant l'arrivée du premier groupe, je lui montrais comment marcher sur les arbres et sauter d'une branche à l'autre sans faire le moindre bruit. 

C'était comme faire du parkour mais sans sécurité et avec aucun entraînement sous le coude – pour lui, du moins. Moi ? Vu que personne ne pouvait sentir ou voir mon chakra tant que je ne le rendais pas potent, c'était du pareil au même. 

N'empêche qu'il est bon. Vraiment bon.

Il sautait d'une branche à l'autre avec assurance, n'ayant déjà plus besoin de regarder où il mettait les pieds. Ce type avait une de ces capacités d'adaptation…

Il y eut un bruit de voix. 

Nous nous figeâmes.. 

Un oiseau rouge et bleu passa entre nous deux pour s'envoler vers le ciel dans un cri perçant.

Les buissons s'agitèrent, les voix devenant de plus en plus distinctes.

- J'ai dit que j'étais désolé, okay Iida ? C'est pas de ma faute si y'avait un scorpion géant dans les dunes

Denki émergea d'une canopée de feuilles, Iida derrière lui.

Ce dernier avait le visage fermé, les lèvres pincées. Ses lunettes étaient fendues à un carreau et même ses cheveux étaient débroussaillés. Il traînait ses jambes comme si elles pesaient une tonne, et pour cause ; le métal sur ses mollets avait noirci, de la fumée s'échappant en crachotant des fissures le parsemant. 

Il avait l'air furieux.

- Laisse moi essayer de réparer ça, okay ? (De l'électricité crépita entre son pouce et son index)

Iida le repoussa d'un geste ferme.

- Ne- ne prononce plus un mot ! Tu en as assez fait pour aujourd'hui.

Il s'effondra presque sur un tronc d'arbre, visiblement épuisé.

Denki le regarda faire sans rien dire, les poings serrés. Il ouvrit la bouche pour parler mais se ravisa aussitôt, préférant s'asseoir un peu plus loin à l'ombre.

Les minutes s'égrenèrent en silence, Iida ayant réussi à ouvrir les engins sur ses jambes avec l'arrête de ses lunettes et Denki comptant le nombre de brins d'herbes sur le sol.

Katsuki s'approcha de moi et chuchota :

- On doit bouger, y'a encore sept autres équipes qui devraient pas tarder à arriver.

Je hochai la tête et nous nous éloignâmes tous les deux vers le côté gauche de la forêt.

Plus on s'y enfonçait plus le décor devenait intéressait : les bruits se faisaient moindres, les lieux prenant une teinte plus sombre. Une limite invisible s'était crée, séparant la forêt en deux côtés bien distincts : la lumière et l'obscurité.

Tokoyami et Monoma arrivèrent de la lisière gorgée de lumière.

Le garçon-oiseau marqua un temps d'arrêt en voyant que devant lui l'obscurité régnait en maître et qu'à part pour quelques rares endroits il n'y avait pas une seule goutte de lumière. Monoma s'avança à ses côtés, mains dans les poches et se pencha en avant pour observer la forêt devant eux.

- Me dis pas que t'as peur, Dark Vador ?

Tokoyami ne répondit rien mais détourna le regard, préférant observer les alentours. Il essayait sûrement de trouver un autre moyen pour continuer à avancer sans avoir à passer par le coeur de la forêt. Il ne fallait pas perdre trop de temps, non plus.

Monoma l'observa curieusement, avant qu'un fin sourire n'étire ses lèvres.

Je m'accroupis sans les quitter du regard une seule seconde.

- Relaxe, y'a rien de bien dangereux ici

Il passa son bras autour du cou de Tokoyami, le forçant à se rapprocher par la même occasion. Il tapota sa joue comme on tapoterait un chien pour le calmer.

- L'obscurité est une chose dangereuse, et je ne peux me résoudre à m'y perdre à nouveau.

Monoma cligna des yeux. Un large sourire fendit son visage en deux : il serra l'épaule de Tokoyami et le repoussa doucement sur le côté.

- Tu dis bien s'y perdre à nouveau, hein ?

Il traversa la ligne imaginaire entre la partie lumineuse et la partie obscure de la forêt. Autour de lui les ombres tremblèrent, grimpant sur ses vêtements, s'enroulant comme des griffes autour de son cou et de ses avant-bras.

Tokoyami sursauta, ne réalisant que trop tard qu'il s'était fait berné.

- Attends !

Il tendit la main vers lui pour le rattraper mais à l'instant où ses doigts furent recouverts d'ombre, Tokoyami recula vivement, comme s'il avait été brûlé.

Derrière moi je sentis Katsuki s'immobiliser, visiblement très intéressé par la tournure que prenaient les évènements.

Monoma leva sa main et l'observa alors que l'obscurité recouvrit jusqu'à son ongle.

- Intéressant Intéressant

Sa voix était dédoublée, une voix plus grave et plus forte se superposant à la sienne.

Il cligna des yeux, et l'intégralité de sa scléra jusqu'à sa pupille devint noir.

Fasciné, il regarda autour de lui comme s'il voyait le monde pour la première fois.

- C'est incroyable, Tokoyami. Je ne comprends pas pourquoi tu en as si peur

Les ombres s'élevaient piliers obscurs autour de lui, tournoyant doucement sur elles-mêmes. Elles ressemblaient à des tornades miniatures, s'élevant de plus en plus haut.

- Arrête, murmura l'adolescent, S'il te plaît, tu ne sais pas ce que tu fais…

Il avait l'air de souffrir terriblement en le regardant faire.

Les tornades se figèrent et Monoma se tourna pour jeter un coup d'oeil à l'autre par-dessus son épaule.

Au loin, il y eut un cri strident. C'était la voix d'une fille.

Bakugo tourna brusquement la tête vers le son. Je ne détournai pas un seul œil de Monoma. 

Ce type était dangereux, et pas seulement à cause de son Alter – le fait qu'il en montre une meilleure maîtrise en seulement trois minutes que Tokoyami qui avait vécu avec toute sa vie était plus que parlant quand à ses capacités.

Qu'est-ce qu'il a dit en début d'année, déjà ?

Que l'utilisation des Alter qu'il copie est limitée dans le temps, et qu'il ne peut pas les stocker.

Mais était-ce la vérité ou simplement ce qu'il racontait pour éviter la débâcle qui adviendrait si on apprenait que quelqu'un pouvait copier votre Alter et le garder ?

S'il lui fallait vraiment un contact avec la personne concernée pour l'utiliser, ne lui suffirait-il pas de garder un échantillon de peau morte de quelqu'un pour pouvoir spammer un Alter indéfiniment ?

La branche sous le pied de Bakugo craqua.

Monoma tourna brusquement la tête vers nous.

Il y eut un moment de silence.

Une dizaine de mètres nous séparait rien qu'au niveau du sol : en comptant la hauteur, ça faisait une quinzaine de mètres. Le fait est qu'un tel bruit – un bruit aussi faible qu'une branche craquant – il n'aurait pas dû être en mesure de l'entendre. 

Il n'avait pas hésité un instant pour trouver la source du son pour une seule et unique raison.

Il nous voit.

Ses yeux noirs, pareils à deux puits caverneux, m'observèrent longuement. Ensuite, son attention se tourna vers Katsuki.

- Monoma ?

Derrière lui Tokoyami, confus, scrutait lui aussi les ombres afin de trouver ce qui avait attiré son attention.

Le blond ouvrit la bouche comme s'il s'apprêtait à parler.

Les ombres ondulèrent sur sa peau qui devint de plus en plus visible. Ses pupilles reprirent leur teinte bleue ciel, le noir se rétractant du blanc de son œil. Toutes les ombres qui l'avaient recouvert glissèrent de sa peau, retournant aux ombres du sol. Les tornades obscures s'évaporèrent comme de la fumée.

- C'était… cool

Il marcha à grandes enjambées enthousiastes vers la lumière alors que Tokoyami le regardait d'un air toujours incertain.

- Ne fais pas cette tête, Tokoko. Ton Alter est beaucoup plus cool qu'il n'y paraît. En avoir peur ne t'es pas vraiment utile, si ce n'est que tu risques d'en perdre le contrôle bêtement un jour.

- Comment est-ce que tu as fais ?, chuchota Tokoyami, nerveux. Les piliers d'ombre. Je n'ai jamais fais quoi que ce soit de similaire.

- Ah, ça.

Monoma se mit de profil, faisant mine d'observer les alentours à la volée. Je ne ratai pas le regard appuyé qu'il me lança du coin de l'oeil.

- Ca vient avec l'expérience

L'oiseau accepta la réponse comme si c'était une information capitale et hocha sombrement la tête.

- Bon, et si on essayait de trouver un autre chemin pour passer de l'autre côté ?

Leurs silhouettes s'évanouirent dans l'abondant feuillage alors qu'ils s'éloignaient.

Dès qu'il furent hors de portée, Katsuki fila vers la fille.

Il était à l'avant, sautant agilement entre les branches. Il n'avait même plus besoin de s'arrêter pour déterminer quel chemin serait le plus avantageux pour lui, maintenant.

- Il nous a vu, hein ?

J'aurai dû nous mettre sous un genjutsu.

- Ouais

Du coin de l'oeil je vis une autre caméra tourner sa petite tête vers nous.

Mais ça aurait été une décision stupide.

*

Il ne nous fallut avancer que d'une cinquantaine de mètres pour voir deux nouveaux élèves dans la clairière par laquelle nous étions nous même entrés, plus tôt.

- Hah, hah, attends- hah- on- reprends- hah

Uraraka haletait comme un pompier fumeur.

Une main sur les côtes et s'accrochant à une branche basse de l'autre, elle donnait l'impression d'avoir couru pour sa vie. Aoyama n'en menait pas large non plus ; face contre terre, il ne bougeait plus.

Katsuki plissa les yeux suspicieusement.

Uraraka attrapa le blond et le retourna sur le dos sans douceur. Elle le forcer à cracher la terre qu'il avait avalée par mégarde : un filet de bave mêlée de terre coula sur son menton. Il s'essuya difficilement avec sa cape.

- Pourquoi (sa poitrine se soulevait par brusques à coups) pourquoi - hah – aller. Aussi vite.

Ochaco, rayonnante, lui sourit avant de lever son pouce.

- Parce qu'on doit gagner !

Elle a vraiment plus rien de la fille qui a failli m'agresser dans les vestiaires pour un million.

Aoyama la regarda comme s'il s'attendait à ce qu'elle développe : voyant qu'elle n'en ferait rien, il tourna un regard désabusé vers le ciel et leva sa main dramatiquement comme pour agripper un nuage.

- Sacrifier mon charisme pour-

Il s'évanouit.

- Aoyama !

La brune se précipita vers lui, l'attrapa par le col de son t-shirt et le secoua. Voyant qu'il ne se réveillait pas, elle se mit à le gifler.

- Aoya- un insecte !

Elle hurla. 

C'était un cri de pur terreur, le genre qu'on pouvait entendre sur des kilomètres à la ronde.

C'était si brusque que j'en tressaillis, me couvrant les oreilles des mains pour éviter qu'elle ne me fasse exploser les tympans. Bakugo manqua de tomber de son perchoir et ne dû son salut qu'au fait que je le tirai sommairement en avant.

Aoyama était réveillé, maintenant.

Uraraka semblait ne pas en avoir fini contre le fameux insecte invisible.

- Il est sur moi ! Enlève-le, enlève-le, enlève-le !

Toute rouge, elle jetait des regards terrorisés sur son bras gauche qu'elle essayait d'épousseter de l'autre main aussi vite et violemment qu'elle le pouvait.

Puis elle se figea.

- Sur mon-mon-

Ses yeux grands ouverts fixaient son épaule.

Troisième et dernier hurlement. 

Puis un autre. Bien plus loin. Un garçon.

Des arcs de lumière jaune explosèrent du coeur de la forêt, transperçant tout sur leur passage. En l'espace de quelques secondes l'intégralité de l'oasis se retrouva submergée par une vague d'électricité : des arbres et des feuilles prirent feu ça et là, des oiseaux s'écrasant raides morts au sol. Une odeur de roussi s'éleva dans l'air, bientôt suivie de fumée âcre.

- Cet espèce de-

J'attrapai Bakugo par le col de son t-shirt et le poussait contre le tronc de l'arbre sur lequel nous étions.

Une couche de glace nous enveloppa comme un cocon, nous séparant du monde extérieur.

Une nouvelle vague d'électricité ébranla la forêt, faisant encore plus de dégâts qu'auparavant.

A terre, Uraraka et Aoyama se tenaient en position foetale contre le sol, mains sur la tête.

Des volutes de fumée s'élevaient même des troncs d'arbres les plus épais et des branches les plus hautes. Mes yeux se tournèrent vers chacun des endroits d'où elles venaient : en fait, ça n'était pas le bois qui avait brûlé.

Une caméra fumante – réduite à un bloc de métal à moitié fondue - se décrocha de son socle et s'écrasa dans un buisson, quelques mètres plus bas.

Et j'imagine que c'est pareil pour tous les micros.

Il y eut une troisième vague d'électricité. 

Ensuite, plus rien.

Bakugo repoussa ma main après que je fis disparaître la glace.

- Si ça prouve pas que c'est lui le traître, grommela-t-il à voix basse, ses yeux rouges dardés sur le duo toujours roulé en boule, Je vois pas ce qui le fera.

Je ne répondis pas.

Tout ça était… étrange.

A l'instant même où Yuei se décide à débusquer le traître, il nous tombe tout cuit dans les bras.

- Allons-y

Bakugo et moi filèrent en direction du dernier cri, au coeur de la forêt.