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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Anime und Comics
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Chapitre 71 - Solo Ringer

Pour toute sa fanfaronnade, Katsuki Bakugo n'était pas l'opposant de Shoto Todoroki – ou du moins, il ne l'était pas encore.

Ce n'était donc pas surprenant que Shoto sorte vainqueur de leur match.

- Katsuki Bakugo est hors des limites du terrain ; SHOTO TODOROKI EST LE VAINQUEUUUUUUURRRR !

En fait, au vu des victoires incontestablement écrasantes qu'avait obtenues Shoto sur ses adversaires précédents, celle-ci semblait presque fade, en comparaison.

Auparavant il y avait eu du sang, des os brisés, du terrain détruit et tout ce qui allait avec : Bakugo s'attendait à ça minimum, et voulait un match encore plus intense que tous les autres du tournoi.

Comme Shoto n'avait jamais joué selon les règles du jeu, cherchant toujours à obtenir victoire écrasante sur victoire écrasante, Bakugo avait cru que leur match – la putain de finale – serait au moins aussi exceptionnelle mais-mais-

- Qu'est-ce que c'était que ce match de merde ?

Il n'était même pas essoufflé.

Shoto n'était même pas réjoui outre mesure, se tenant les mains dans les poches et regardant la foule avec ennui, légèrement avachi sur lui-même.

- Tu te fous de ma gueule ?

Il franchit la distance les séparant en quelques rapides foulées, agrippant Shoto par le col de son t-shirt.

- Tu me prends de haut, c'est ça ?

Shoto ne fit aucun geste pour repousser Bakugo ou même sortir les mains de ses poches ; cependant une lueur s'alluma dans son regard, quelque chose qui fit comprendre à Bakugo que, malgré ses airs nonchalant, Shoto n'avait jamais été aussi sérieux qu'en cet instant.

- J'ai gagné, purement et simplement. Qu'est-ce que tu voulais de plus ?

Bakugo renifla d'un air méprisant.

- Arrête tes conneries, c'était pas une victoire

La prise sur son t-shirt s'accentua au point où il entendit les fibres de ses vêtements craquer, comme s'il allait se déchirer d'une seconde à l'autre.

- Evidemment que c'était pas une victoire (Bakugo arrêta une seconde de malmener son t-shirt pour l'écouter) Midnight et tous les autres profs m'ont simplement accordé la victoire après avoir tiré au pile ou face. Plus de chance la prochaine fois, hein ?

Du coin de l'oeil Bakugo vit Aizawa se diriger vers eux – est-ce qu'il avait sauté des tribunes pour les arrêter avant que ça ne dégénère ?

- Tsk

Il poussa Shoto en le relâchant, espérant qu'il trébuche un peu si possible ; seulement Shoto avait les pieds distinctement ancrés au sol et ne bougea pas d'un centimètre de plus que nécessaire.

Bakugo roula des yeux et alla camper dans un coin de l'arène, ses poings toujours serrés le long de son corps ; il allait y avoir la remise des prix, et il refusait de remonter dans les gradins pour voir les débiles de leur classe le féliciter pour ce match de merde.

Ses prunelles rouges se posèrent sur Shoto qui se dirigeait vers un des tunnels de l'arène : il y avait quelqu'un qui l'attendait là-bas, caché dans l'obscurité et une mallette à la main. Il lui fallut plisser ses yeux et observer quelques secondes le géant pour réaliser qui est-ce que c'était : le numéro 2, sans ses flammes pour se faire une barbe et des cheveux, n'était pourtant pas ordinaire pour un humain.

Même s'il se trouvait au milieu d'une foule Bakugo était certain qu'on ne pourrait pas le louper : quand on faisait près de deux mètres et qu'on semblait toujours sur le point de commettre un meurtre, on ne passait pas vraiment inaperçu.

Il détourna le regard, ne voulant pas avoir l'air d'en avoir quelque chose à foutre de Todoroki et sa vie.

Quand il vit le podium mit en place et que ses yeux se tournèrent d'emblée vers la place du numéro 2, Bakugo ne put s'empêcher de grincer des dents.

La deuxième place c'est le premier perdant.

*

Enji avait été confié la mission de garder l'attaché-case au million et de la ramener à son fils dès qu'il gagnerait son match – fait intéressant, il n'avait jamais été question de si mais simplement de quand.

Après tout c'était son fils, et Enji l'entraînait depuis qu'il avait apprit à marcher : qu'il puisse obtenir rien d'autre qu'une victoire ne lui avait même pas traversé l'esprit.

- Tu avais la possibilité de rendre ce match aussi spectaculaire que les autres, Shoto.

Enji connaissait son fils et son goût du spectacle ; il n'acceptait la victoire que si son adversaire avait été incontestablement écrasé, et rien d'autre.

Pourtant, pour ce match – la finale, de surcroît ; ce qui aurait dû être le plus important du tournoi - , il s'était contenté d'une victoire basée sur les règles, et non pas sur ses propres compétences.

- Pourquoi ne pas l'avoir fait ?

Shoto haussa les épaules.

- Si je te dis que c'est parce que je suis fatigué, t'y croiras pas hein ?

Shoto se gratta la nuque, tournant son attention sur Bakugo Katsuki qui campait dans l'arène, assis par terre bras croisés, fulminant de colère.

- … il est au moins aussi égocentrique que moi, tu vois. Et je sais bien que s'il y a une chose que je ne pardonnerai jamais, c'est une humiliation publique. (Il haussa les épaules) Comme il considère n'importe quel échec comme une humiliation personnelle, disons que j'ai juste volontairement éviter de faire des dommages irréparables à son égo.

Shoto qui considérait les sentiments de quelqu'un – alors ça, c'était une première.

Finalement, peut-être qu'Enji ne payait pas toutes ces séances de psy pour rien.

- Tu veux être ami avec lui ?

C'était rare que Shoto s'intéresse à qui que ce soit en dehors de lui-même : même s'il avait une bonne relation avec Natsume et Léandre, Enji ne pourrait pas qualifier les trois garçons d'amis. En fait, Shoto était plutôt le leader de leur petite équipe : déjà enfant il les dirigeait et eux agissaient selon leur bon vouloir. Même en grandissant leur relation n'avait pas tant évolué que cela : les deux adolescents se tournaient toujours vers son fils si décision importante il y avait à prendre – Shoto prenait son rôle de chef à coeur, surtout depuis qu'il avait rencontrée sa grand-mère en Italie...

- Nan, disons que je veux juste une entente cordiale.

Shoto appréciait dominer les autres de façon univoque : les relations en sens égal, ça ne l'avait jamais vraiment intéressé.

- … je vois.

Enji observa le blond sous un œil nouveau : peut-être qu'il était plus intéressant qu'il n'y paraissait.

*

Shoto se trouvait sur la marche la plus haute du podium, regardant les autres élèves réunis autour de lui avec mépris et suffisance.

Il apprécia la présence du groupe des éclopés, dans le fond, constitué - d'adolescents roulés dans des bandages ou avec des membres dans le plâtre – des gosses qu'il avait massacré dès la première épreuve. Ah, si seulement il y avait eu des caméras : il aurait adoré avoir une copie de l'enregistrement pour la regarder de temps à autres, lorsqu'il se sentait de mauvaise humeur.

C'était comme massacrer les Uchiha mais sans Uchiha, en fait.

Il eut un soupir discret.

La seule chose qui se rapprochera jamais d'un tel degré de violence dans sa vie sera lorsqu'il sera admit dans les Forces Spéciales.

Ou quand je serai le Parrain ? 

De toute façon, il savait que les choses partiraient en couille dès lors qu'il aurait ses dix-huit ans ; il aurait baisé le canon d'ici là, et tout ce qu'il y aurait après ça ne serait que le résultat de ses propres actions – donc, du chaos en perspective.

Mais j'ai foi en mes capacités : rien ni personne ne pourra m'arrêter.

All Might jaillit du ciel, soulevant un nuage de poussière en atterrissant dans l'arène.

Il rit fortement, serra les mains de nombre d'élèves et les félicita pour leurs efforts et leur courage.

Les élèves étaient ravis de voir le numéro un prendre tant de temps pour eux alors qu'ils n'étaient même pas sur le podium.

Vint enfin la remise des médailles.

Monoma s'était classé troisième, Bakugo second et, évidemment, Shoto premier.

Monoma avait accepté la médaille de bonne grâce, la soulevant même pour en offrir une meilleure vue au public qui redoubla d'applaudissements pour lui.

Bakugo refusa qu'All Might la lui accroche autour du cou, la lui arracha des mains et la lança dans la foule d'élèves avant de quitter la cérémonie. (Il semblerait qu'il ait visé juste, aussi, puisque quelques secondes plus tard des infirmiers quittèrent les lieux avec un énième élève sur un brancard, l'oeil boursouflé).

All Might offrit un rire nerveux en se trouvant face à Shoto, ne sachant pas trop comment l'adolescent prendrait le fait de se faire décerner sa médaille par lui ; aussi, il se contenta d'être bref pour éviter de s'attirer ses foudres par inadvertance.

- Bien joué, mon garçon. C'est une très belle victoire que tu viens d'obtenir, et à la seule force de ton pouvoir. (Shoto fit mine de n'en avoir rien à faire mais était en réalité très satisfait de la façon dont toute la journée avait tourné) Cependant on peut tout de même remarquer que la façon dont tu as obtenu ta victoire n'était pas très héroïque…

All Might regretta de l'avoir dit dès l'instant où les mots quittèrent sa bouche, mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Le visage de Shoto s'assombrit et il lui lança un regard noir.

- Pas très héroïque ?

Il lui arracha la médaille d'or des mains et se la décerna lui même, tout ça sous le regard impuissant d'All Might qui préféra ne rien dire de plus au risque d'attiser sa colère.

- Je suis pas un héros, putain.

Il leva la main, salua la foule.

Les cris du public redoublèrent d'ardeur.

- Et c'est exactement pour ça que je gagnerai, aujourd'hui comme demain.

All Might pinça des lèvres mais se força à sourire, au moins pour donner le change aux caméras.

- Hahaha, notre vainqueur, applaudissez-le bien fort !

Il applaudit poliment alors que la foule était en émois : ensuite, lorsqu'il jugea que le laps de temps de politesse était passé, il se recula pour laisser le garçon à l'avant de la scène.

Shoto embrassa sa médaille dorée, ses yeux droits dans l'objectif d'une caméra qui passait par là :

- C'est pour toi, mamie Teka

Les applaudissements redoublèrent, tout le monde croyant qu'il dédicaçait la victoire à sa grand-mère.

Celle-ci, à plusieurs centaines de milliers de kilomètres de là, ne manqua pas de briser son verre entre ses doigts en l'entendant.

Elle n'avait en rien raté son sourire goguenard et le fait qu'il l'ait ouvertement qualifiée de mamie – elle, la femme à la beauté inaltérable qui ne vieillissait plus depuis ses quarante ans – devant le monde entier.

- Lorsque je mettrai mes mains autour de son tendre et fragile cou…

Ses doigts se replièrent sur l'air comme des serres sur un animal mort.

Ses hommes de main, voyant que le vent avait tourné, filèrent sans un bruit : aussi amusant que ç'avait été de voir Shoto-sama laver le sol avec ses adversaires, ils ne pouvaient que lui en vouloir pour avoir mit la matriarche de mauvaise humeur.

Shoto, de son côté, pointa du doigt le micro que tenait All Might dans ses mains.

- Je peux ?

Sa question n'était que pour la forme : il le lui prit des mains sans attendre de réponse.

- J'avais dit que je donnerai un million de dollars à celui qui me battrai, mais force est de constater que même trois-cents élèves tous ensemble n'y sont pas parvenus.

La foule rugit : ces jeux avaient été les plus excitants qu'ils avaient vus depuis des années.

Dans les tribunes des commentateurs Nezu se balançait d'avant en arrière avec joie, regardant avec délice les chiffres grimper en flèche sur son écran : le nombre de téléspectateurs pour le tournoi des secondes était quatre fois plus élevé que celui des terminales et des premières réunis, et le nombre des rediffusions – alors que ça venait à peine de se terminer – battaient tous les records.

#SoloRingerDeYuei étaient en Top Tendance sur Twitter Japon et Corée et était en bonne voie pour l'être aussi en France et aux Etats-Unis.

Les applaudissements des élèves, de leur côté, se firent polis mais retenus.

Après tout qui voulait vraiment applaudir la personne qui vous avait fait passer pour une bande d'incompétents devant le monde entier ?

Même si personne ne pouvait le voir, tout le monde devinait à la façon dont ses yeux se plissaient qu'un grand sourire ornait les lèvres de Shoto Todoroki.

- Pour toute votre impéritie (il lança un coup d'oeil moqueur aux élèves parce qu'il savait que la plupart d'entre eux ne savaient pas ce que le mot voulait dire) l'un d'entre vous s'est détaché du troupeau et m'a montré qu'il était… disons… plus digne que la majorité.

Shoto ouvrit sa mallette pour montrer les liasses de billets exposées à l'intérieur.

Les élèves qui l'avaient insulté auparavant ne trouvaient maintenant plus rien à redire, en partie parce que Shoto avait envoyé la majorité d'entre eux à l'infirmerie (et qu'ils s'y trouvaient encore, mais aussi parce qu'il leur avait prouvé que pour toute son arrogance, il n'avait fait qu'énoncer des faits.

C'était dur à encaisser mais ce serait encore plus douloureux de s'indigner pour quelque chose qui était vrai - et retransmis sur chaîne nationale. Et en streaming. Et en rediffusion.

- Il n'est malheureusement pas là à nos côtés, parce que je n'y suis pas allé de main morte avec lui (sourire suffisant) mais il les mérite amplement : j'offre 150 000 dollars à Inaza Yoarashi pour avoir été le minimum syndical de ce que j'attendais de ce tournoi.

Cette fois il y eut des cris de protestation mais qui furent noyés par les applaudissements de la foule.

Shoto confia la mallette à Aizawa pour qu'il la transmette à Inaza de sa part.

Le garçon quitta ensuite la scène sans un mot, sous les applaudissements du public et les regards de colère lancés par les autres élèves.