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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Anime und Comics
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Chapitre 62

Dire que j'étais excité était un euphémisme – à vrai dire, j'étais tout bonnement euphorique.

Les paramètres pour ce que j'appelais les Grands Jeux de Yuei avaient tous été rencontrés : ce n'était plus qu'une question de temps avant que n'aboutisse mon œuvre suprême de destruction du canon.

Bon d'accord, ça n'aurait pas un impact à l'échelle de l'histoire toute entière, mais ça ruinerait tous les scénarios originaux de cet arc. Surtout que, dans mon souvenir, le Shoto original avait été un des protagonistes principaux de cette partie avant de fondre dans l'arrière plan comme un sorte de semi-personnage de seconde zone, laissant tout le temps d'écran à izuku et Bakugo dans les saisons suivantes.

Si je ne comptais pas laisser ne serait-ce qu'une fraction de seconde de temps d'antenne au minable aux cheveux verts, je n'étais pas contre offrir la seconde place à Bakugo.

J'avais eu le temps de réfléchir, récemment, et en fait je ne le trouvais pas si insupportable que cela.

J'oeillais d'ailleurs le garçon qui continuait à s'étirer, assis par terre à ma gauche.

- Qu'est-ce que t'as à me regarder depuis tout à l'heure ?, grommela-t-il en me jetant un regard noir qui me fit ni chaud ni froid.

- Je suis sûr que je te botte les fesses matin, midi et soir en combat à mains nues, répondis-je platement.

Kirishima, qui s'étirait juste devant moi, se figea en m'entendant.

- Répète un peu espèce d'abruti ?, s'énerva Bakugo en se relevant.

Je me relevai à mon tour, lui faisant face.

- Je propose d'arbitrer le match, souffla Monoma entre deux étirements.

- Y'aura pas de-

- Quelqu'un doit surveiller que le prof ne revienne pas, lançai-je à la ronde. Denki, vas-y.

- Hein ?, s'exclama le garçon, surprit. Qu'est-ce que je viens faire là-dedans ?

- Si tu n'y vas pas je donnerait à Midnight toutes les photos que t'as prises d'elle en secret et que tu caches sous ton bureau.

Il fila comme une flèche jusqu'à l'entrée du gymnase.

- La voix est libre !, s'écria-t-il.

Bakugo regarda Denki, Monoma puis moi, prit de court.

Je fis craquer mes épaules, sautant sur place comme un boxeur sur le point de monter sur le ring.

- Tu te dégonfles ?, dis-je.

Bakugo fléchit les jambes, levant ses poings devant son visage.

Si prévisible.

- Court toujours.

Bakugo se jeta en avant, m'envoyant un coup de poing si télégraphié que je n'eus aucun mal à l'éviter. J'en profitai pour me mettre de profil, ripostant avec un coup de pied que j'envoyai dans sa tête.

Bakugo roula en arrière avant de se relever sur un genou, crachant du sang sans me quitter du regard.

- Bakugo enfin à quoi tu joues ?, me moquai-je en faisant mine de le réprimander. Nous savons tous les deux que tu peux faire bien mieux que ça.

Il fronça les sourcils, et le match reprit.

*

C'était le jour J pour Shoto.

Il avait eu du mal à s'endormir la veille, se tournant et se retournant dans son lit tant l'excitation le rendait tremblant.

Son père lui avait jeté quelques coups d'oeil inquiets en voyant les fameux spasmes qui parcouraient sa main gauche à l'heure du déjeuner.

- Tout va bien, Shoto ?, s'enquit-il.

- Evidemment

Et le sourire que l'adolescent lui offrit n'était pas le moins du monde rassurant.

Enji choisit d'ignorer son fils et ses plans machiavéliques pour avoir la conscience tranquille, tout en espérant qu'il ne vienne pas à regretter sa décision plus tard.

Shoto passa le reste de la matinée dans un état second, presque fébrile, jusqu'au moment où Present Mic l'invita sur scène pour débuter le discours d'innauguration du tournoi des premiers années.

- Je vous demanderai d'offrir un tonnerre d'applaudissements pour le lauréat des premières années, Shoto Todoroki !

Rugissement du public et applaudissements polis des autres élèves.

Shoto hocha la tête, mains sur le pupitre, et se pencha vers le micro.

- Bonjour à tous et à toutes et bienvenue pour la 57ème édition du championnat de Yuei

Nouveau applaudissements polis.

Shoto leva la main pour les faire taire.

- J'ai, dans les semaines précédant ce tournoi, remarqué quelque chose de fort fâcheux. Il semblerait que les élèves des filières générales et technologiques ne se sentent pas très impliqués dans le Championnat de Yuei, et pour cause : sa nature même est de mettre en avant la filière héroïque, à contrario des autres types d'évènements organisés durant le reste de l'année.

Les-dits élèves tournèrent la tête vers lui, soudainement intéressés.

- J'aimerai y remédier en proposant autre chose que la place de 'plus fort' à la clé de ce championnat.

Il se tourna vers les tribunes où se trouvaient les présentateurs du Championnat, et accessoirement le reste des professeurs.

- Principal Nezu, si vous me le permettez j'aimerais offrir moi-même un cadeau au vainqueur du tournoi.

Des murmures surpris parcoururent la foule.

Aizawa croisa les bras sur le torse, n'étant pas une seconde assez crédule pour croire que le potentiel cadeau de Shoto Todoroki n'était rien d'autre qu'une pomme empoisonnée.

Nezu plissa les yeux, ses yeux calculateur se posant sur Shoto.

Il y avait des caméras, et le public était excité à l'idée de cette 'surprise' : il devait répondre.

- … il est vrai que rien dans le règlement n'interdit à un élève d'offrir quoi que ce soit à un autre dans le cadre d'une victoire, répondit-il lentement. Tant que ce cadeau n'est pas de nature illégale ou ne mets pas en danger ni celui à qui tu l'offres ni qui que ce soit dans le public, je ne vois pas pourquoi nous refuserions un acte d'une telle générosité.

Le public applaudit.

Shoto remercia Nezu puis attrapa la mallette noire qu'il avait posée à côté du pupitre.

Il tourna le dos aux élèves puis l'ouvrit, montrant le contenu aux caméras et aux spectateurs.

Pendant un court instant il n'y eut plus aucun bruit du côté du public tant le choc était grand, si ce n'est le bruit du flash des appareils photos.

La mâchoire de Present Mic se décrocha, ses lunettes manquant de tomber du bout de son nez.

- Je… je… c'est bien… ?

Les sourcils d'Aizawa se haussèrent si haut qu'ils disparurent dans ses cheveux.

- J'étais sûr qu'il manigançait quelque chose, grommela-t-il à voix basse.

Les yeux du principal Nezu brillèrent, son expression indéchiffrable.

-… Ce garçon est véritablement surprenant.

Les autres élèves se tordaient le cou à essayer de voir ce qui provoquait un tel émoi dans la foule.

Shoto resta quelques instants ainsi, savourant l'effet de sa petite révélation, avant de se tourner finalement vers les principaux intéressés.

Plusieurs élèves clignèrent les yeux de façon stupide, n'arrivant pas à réaliser si un adolescent de 16 ans venait vraiment de proposer une telle chose à quiconque gagnerait le championnat.

L'un d'entre eux se frotta les yeux de sa manche, se demandant à voix haute s'il était bien réveillé.

- J'offrirai un million de dollars à quiconque réussira à me vaincre lors de ce championnat.

Bonus :

- Yo, Mamie Teka.

Elle grommela à l'autre bout de la ligne.

- Ne m'appelle pas comme ça.

Je souris.

- Dis moi, t'as déjà entendu parler du championnat de Yuei ?

Je l'entendis parler à quelqu'un d'autre en italien, aboyant des ordres à l'autre bout de la ligne.

- Ho detto di tagliargli le dita, non di strappargli le unghie!

Elle a l'air de bien s'amuser. Pourquoi est-ce que j'ai refusé de vivre avec elle, déjà ?

- Que disais-tu ?, revint-elle fluidement dans la conversation.

- Est-ce que tu es assez vieille pour avoir connu les Jeux Olympiques ?

Il y eut un court silence durant lequel je cru qu'elle allait me raccrocher au nez.

- Qu'est-ce que tu veux, enfant indigne ?

Mon sourire s'agrandit.

- Disons que j'aurais besoin de ton aide pour un truc. J'aurais bien demandé à Papa mais comme je n'ai pas envie qu'il mette fin à mes projets avant qu'ils aient commencé, je préfère voir ça avec toi.

- Et de quelle façon ta vieille et humble (les prochains mots semblèrent lui coûter) grand-mère peut-elle t'aider dans tes machinations ?

C'était une des choses que j'aimais le plus avec elle ; pas de questions inutiles ou de tentatives vouées à l'échec de m'empêcher de réaliser mes projets plus ou moins douteux.

- Il est vrai que je me demande en quoi ma vieille et mafieuse grand-mère peut-elle m'aider, lançai-je en roulant des yeux. Mais ce n'est pas de toi que j'ai besoin, mais plutôt de ton argent.

- Ton père ne peut pas t'en donner ?, questionna-t-elle, surprise.

- Il essaie de 'm'inculquer la valeur de l'argent' ou un truc dans le genre, dis-je en haussant les épaules.

J'avais été multi-millionaire dans ma dernière vie et j'étais héritier d'une fortune valant des milliards ainsi que de ce qui s'apparentait à un domaine de mafieux dans celle-là.

C'était un pari perdu d'avance pour lui, mais je me sentais mal de gâcher ses espoirs, alors je faisais semblant de comprendre.

- Enji a toujours été ce qui s'apparentait le plus à… quelqu'un de bien, dans notre famille, enchaîna-t-elle. Il ressemble beaucoup à son père sur ce point là.

Son ton était songeur, sa voix plus douce.

Ca me faisait bizarre d'entendre la vieille peau avoir l'air presque… gentille.

- Le vieux Todoroki ? Personne m'a jamais parlé de lui.

Ca la sortit de sa torpeur.

- De combien as-tu besoin ?

- Un million de dollars.

Il y eut un long, très long moment de silence.

J'aurais aimé croire que c'était parce que j'avais réussi à clouer le bec à la harpie, mais ça aurait été me mentir à moi-même. Elle était prise de courte, certes, et peut-être même un peu surprise, mais personne ne pouvait jamais clouer le bec à Teka Todoroki.

- Tu sais que je ne fais jamais d'investissements sans être certaine d'en tirer un bénéfice, Shoto. Qu'est-ce qui te fait croire que je te prêterai une telle somme ?

Elle ne sonnait plus comme la vieille femme faussement ennuyée de mon appel impromptu mais plutôt comme la redoutable femme d'affaires que je la savais être.

- Je te rendrai l'argent très exactement treize jours plus tard et avec un bénéfice de 30%.

Selon mes estimations on se rapprocherait plutôt des 50% mais je tenais à me garder une part du gâteau.

- Si j'accepte, j'exige que tu passes l'été prochain avec moi.

Je fronçai les sourcils, contrarié.

L'été prochain aurait lieu le camp d'entraînement et tous les problèmes avec, et j'avais mes raisons de ne pas le louper.

- Pourquoi est-ce que tu insistes autant à l'idée que je vienne te voir aussi longuement ?

Sa proposition n'était pas nouvelle mais au contraire bien récurrente : depuis quelques années elle insistait pour que je vienne la voir sur la longueur et non pas de façon occasionnelle, et je n'arrivai pas à comprendre pourquoi.

- Tu es mon héritier, Shoto. Ton père le savait en t'amenant à moi en Italie toutes ces années plus tôt et mes hommes eux-mêmes l'ont su en apprenant ton arrivée. Ils me sont loyal, mais aucun d'entre-eux ne suivra quelqu'un qui n'est pas un Made-Man. Je me dois de t'initier, et tu te dois de venir si tant est que tu veuilles prendre ma place à la tête de notre empire.

Je restai silencieux.

L'idée d'être un Made Man – d'être le prochain chef de la lignée des Todoroki et tout ce que ça impliquait avec – était plutôt séduisante.

Dans ma dernière vie, j'aurais dû finir par reprendre (voler) les rênes de l'entreprise des mains de mes parents et n'avait été élevé que dans le but d'être supérieur à tous les autres hommes sur Terre. Dans cette vie ci, mon père m'avait conçu pour surpasser All Might et devenir le nouvel être le plus puissant qui ait jamais foulé ce monde.

Actuellement je ne faisais que m'amuser en essayant de rendre l'histoire de ce monde la plus caduque possible, ne faisant rien d'autre que vivre l'instant présent tout en savourant ma nouvelle chance.

A vrai dire, au-delà de ces trois années de lycée, ce que je comptai faire de ma vie était plutôt flou. En fait, je n'y avais même jamais vraiment pensé. Avec ma licence de héros en poche, je n'aurai aucun problème pour utiliser mon Alter sur la voie publique et aux quatre coins du globe. J'étais aussi richissime, et les possibilités qu'offraient argent et pouvoir étaient infinies dans un monde aussi cupide que le nôtre.

J'avais la possibilité de faire littéralement tout ce que je voulais – et c'était terrifiant, d'une certaine façon. Je pouvais me décider à devenir le plus grand terroriste de tous les temps et personne ne serait jamais capable de m'arrêter.

La liberté – la vraie, elle qui vous donnait le vertige tant elle était grandiose – était un concept inquiétant.

- Si j'accepte, je n'aurais pas à devenir le prochain parrain dès mes dix-huit ans ?

- … le terme exact est Don, Shoto. Pour ce qui est de tes obligations, sache que personne ne pourra te forcer à quoi que ce soit contre ton gré tant que je serai en vie.

Je pris quelques instants pour peser le pour et le contre de ma situation avant de lui répondre :

- Je viendrai, mais l'an prochain.

- Marché conclu.