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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Anime und Comics
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Chapitre 57 - Répercussions

Aux portes de l'USJ se trouvait une véritable marée humaine.

Voitures de police et ambulances encombraient la route y menant, policiers et ambulanciers passant d'un élève à l'autre soit pour recueillir des témoignages ou pour soigner ceux qui en auraient besoin.

J'étais assis à l'arrière d'une ambulance, attendant que Recovery Girl arrive pour soigner une blessure superficielle que j'avais eu au bras. Aizawa avait été évacué par hélicoptère et envoyé d'urgence pour une chirurgie à l'hôpital ; Bakugo était assis à côté de moi, l'épaule enveloppée dans une multitude de bandages. On lui avait interdit de bouger pour éviter qu'il ne ré-ouvre sa blessure ; apparemment il se serait prit un coup de couteau mais, sous le coup de l'adrénaline, il ne s'était rendu compte de rien.

Le reste des élèves était regroupé un peu plus loin, des couvertures enveloppant leurs épaules et leurs mains serrant des chocolat chauds. Je les observai un à un, me demandant lequel serait le premier à se rendre compte que Mina Ashido n'était pas là. Son corps n'avait pas encore été évacué - ou du moins s'il l'avait été ça ne s'était pas fait par l'entrée principale.

Je me demandais quel genre de réaction ils auraient à savoir qu'une de leurs camarades était morte ; Yuei allait au-devant d'un vrai bâchage médiatique.

- Ton truc, avec ton épée, grommela Bakugo.

Je me tournai vers lui, surpris de l'entendre parler.

Il avait été muet comme une tombe depuis que les héros nous avaient secourus, une heure plus tôt.

- Apprends moi.

J'arcquai un sourcil.

- Peut-être qu'avec un 's'il te plaît'...

Ses prunelles rouges me transpercèrent mais je ne fléchis pas, poussant du chakra derrière mes yeux pour rendre mon regard encore plus intense qu'il ne l'était déjà.

Le blond détourna la tête et serra les poings ; il cracha sa réponse comme si chaque moi lui brûlait la bouche.

- S'il te plaît.

Je lui souris.

- Non.

Et je reportais mon attention sur les autres élèves.

- Comment ça, 'non' ? J'ai dis ce que tu m'as dis de dire, alors maintenant apprends moi !

Il s'agita et je vis du coup de l'oeil l'ambulancier qui l'avait bandé le regarder de travers.

- Je ne te dois rien, dis-je laconiquement. Je ne vois pas pourquoi je perdrai mon temps et mon énergie à t'enseigner quoi que ce soit alors que j'ai mille fois mieux à faire.

Aka améliorer mes capacités en fuinjutsu ; j'avais un mini-immortel à tuer, tout de même.

Bakugo m'attrapa par le col de mon haut.

- Pour qui est-ce que tu te prends, espèce d'extra ?, me menaça-t-il à voix basse, approchant son visage du mien pour m'intimider.

- Si tu ne me lâches pas dans la seconde qui suit…

Bakugo écarquilla les yeux en sentant mes doigts se refermer sur sa nuque.

Il ne m'avait pas vu bouger, croyait que j'étais à sa merci.

- Je ne sais pas qui est-ce que tu penses être, dis-je en me rapprochant à mon tour, le faisant reculer, mais laisse moi te donner un avertissement.

Ma main chauffa à vitesse grand V contre son cou.

- Redonne moi encore une fois un ordre et je te fais sauter la tête.

J'avais fais pire, et je n'aurais aucun scrupule à mettre mes menaces à exécution.

Bakugo me dévisagea lentement comme s'il cherchait à savoir si je disais la vérité.

Et puis il ricana avant de relâcher mon t-shirt et se dégager de ma prise.

- C'est ça, se moqua-t-il en roulant des yeux.

Mais les doigts de sa main droite se pliaient et se dépliaient frénétiquement comme s'il essayait de contenir son envie de me refaire le portrait.

Un sourire mauvais étira mes lèvres alors que je l'interpellai à nouveau :

- Dis moi Kacchan, sussurai-je, tu penses bien que-

Je me tut, tournant la tête vers la voiture noire qui venait de se garer derrière le cordon de police.

Mon père sortit de la voiture, l'air grave, ses yeux bleus balayant la foule d'ambulanciers et d'adolescents enroulés dans des couvertures de survie d'un gris miroir.

Je levai la main et captai son regard.

En quelques secondes il avait passé le barrage de police et m'avait rejoint.

Ses mains se levaient vers moi puis revenaient frénétiquement vers lui, comme s'il hésitait à savoir si j'accepterai ce contact physique – ou comme si lui même essayait de contrôler ses impulsions paternelles.

Nous étions en public, après tout, et à en voir ses yeux bleus reflétant son conflit interne, il n'en était que trop conscient.

Je le regardais faire en silence, ne cherchant pas à pousser sa décision plus dans un sens que dans l'autre :

Finalement il se décida à enrouler ses doigts sur l'ourlet du t-shirt de son costume comme pour éviter de faire quelque chose qu'il regretterait : j'eus une sensation amère dans la bouche que je n'arrivais pas à interpréter.

- Qu'est-ce qui est arrivé à ton visage ?, demanda mon père d'une voix forte, sourcils froncés.

Le nomu avait réussi à écorcher le haut de mon masque, dévoilant jusqu'au bas de la cicatrice qui traversait mon œil et mon sourcil gauches. Ce n'était que superficiel et on ne pouvait pas distinguer quoi que ce soit hormis un peu de peau, mais je pouvais imaginer de quoi ça avait l'air d'un point de vue externe.

Il glissa un doigt dans mon masque pour le descendre et examiner de plus près ce qu'il croyait être une blessure mais je lui attrapais le poignet pour l'arrêter dans son geste.

- Pas ici, le sommai-je à voix basse.

Je voyais déjà les regards en coin qu'on nous coulait parce qu'il avait déboulé comme un missile sur les lieux du crime et je n'avais pas envie d'en rajouter une couche en dévoilant ma - oh si sublime - face.

Les yeux de mon père firent un bref arc de cercle au-dessus de ma tête pour jauger la situation à son tour ; son regard redevint froid et distant, il pinça des lèvres et se redressa avant de laisser reposer délicatement mon masque contre ma peau.

Son expression de vieux grincheux m'amusa et je le vis tiquer face en croisant mon regard :

- Tu-

- Endeavor-san, quelle surprise !

Dans un mouvement parfaitement synchronisé nos deux têtes se tournèrent vers le nouvel arrivant.

- Nezu-san, salua mon père d'un ton neutre.

Le principal souris me sourit gentiment avant de reporter son attention sur lui :

- Tu es arrivé drôlement vite, fit remarquer la petite chose en sa balançant d'avant en arrière. Encore plus vite que les journalistes ; c'est à se demander comment tu as su ce qu'il se passait.

Un flash d'ennui passa sur le visage de mon père qui détourna le regard ; le sourire du principal s'agrandit. Je me mis à observer la souris d'un œil nouveau, me demandant quelle relation il entretenait avec le vieux pour lui parler aussi familièrement.

- Tu sais très bien, répondit d'un ton cassant le héros de feu.

Les yeux de la souris se mirent à pétiller.

- Abuser de son autorité de senpai sur ses kouhai n'est pas très glorieux, Endeavor.

Si je n'avais pas prit autant de temps, enfant, pour entraîner mon visage à être le plus neutre possible en toutes circonstances, mes sourcils n'auraient fait plus qu'un avec mes cheveux tant ma surprise était grande.

Je coulais un regard en coin vers le groupe de professeurs rassemblés en cercle autour d'une ambulance et, vraisemblablement, nombreux étaient ceux à jeter des coups d'oeil nerveux vers mon père.

Hein ? Le vieux est assez sinistre pour même effrayer des adultes ?

J'essayais de jauger mon père de façon critique : si on lui enlevait son mètre quatre-vingt quinze, sa barbe de feu, son regard méchant et sa réputation du plus vilain des héros, c'était un homme tout à fait banal qu'on ne pourrait pas différencier d'un autre dans la rue.

Je clignai des yeux lentement.

… personne pourra jamais avaler de telles conneries.

N'empêche que je me demandais d'où lui venait sa réputation de roi des enfers.

- Je n'abuse de rien du tout, grommela mon père en plissant les yeux, croisant ses bras sur son torse. Ils me donnent toutes ces informations de bonne volonté.

Nezu avait l'air au comble de l'amusement.

- Et ils t'obéissaient aussi au doigt et à l'oeil lorsque vous étiez tous à Yuei par bonne volonté, c'est bien cela ?

Mon père hocha la tête avec l'air le plus sérieux que je ne lui ai jamais vu.

- Tout à fait. Tu te rappelleras même que j'étais très apprécié de tous les élèves du lycée, et ce qu'ils soient plus âgés ou non.

La petite souris se balançait si vite d'avant en arrière que j'eus l'impression qu'il allait tomber d'un instant à l'autre.

- Bien sûr bien sûr, souffla Nezu au comble de l'amusement.

- Parle moi plutôt de ce qu'il s'est passé ici, trancha mon père. Un groupe de vilains a attaqué, à ce que j'ai compris ?

Nezu reprit aussitôt un air sérieux et fit signe à Endeavor de le suivre.

- Allons par ici, Endeavor-san. Il se pourrait que tes lumières nous aident à mieux comprendre ce qu'il s'est passé aujourd'hui…

Ah, évidemment qu'ils ne savaient pas que c'était à cause d'All Might ; vu que midorya n'avait pas reçu le one for all et n'avait pas affronté edward aux mains d'argent, le fameux dialogue inutile du vilain n'avait pas été lancé et personne ne savait donc rien.

Mon père me coula un regard par-dessus son épaule qui voulait clairement dire que je ne devais pas bouger d'un centimètre le temps qu'il revienne.

- Ton vieux c'est vraiment quelqu'un, siffla Bakugo en se mettant à mes côtés.

Je n'arrivais pas à savoir s'il était sarcastique ou si sa voix suintait le respect.

Bakugo s'était éclipsé entre-temps, allant jouer à l'adolescent edgy en se mettant en retrait du cercle formé par les autres élèves de notre classe.

Dès l'instant où je sentis les yeux d'Inasa se poser sur moi, je fis mine de me sentir défaillant et allait m'allonger sur une civière dans une ambulance vide : mieux valait ça que me coller l'autre idiot, et il était trop gentil pour venir me déranger alors que j'étais oh-combien malade.

Mon père revint un bon quart d'heure plus tard au moment même où un paquet de journalistes et de curieux commencèrent à pointer le bout de leur nez. Il n'eut même pas besoin de m'appeler que j'étais déjà hors de mon lit de fortune, descendant presque d'un air guilleret les marches.

Il me lança un regard perplexe mais ne dit rien, préférant poser sa main à plat sur ma nuque pour me pousser gentiment vers l'arrière du dispositif de polices/ambulances – et accessoirement le plus loin possible des journalistes et curieux qui faisaient tout juste leur apparation.

- Evitons d'attirer l'attention, mumura-t-il à voix basse.

Je me détachais de son emprise et marchais à ses côtés ; il me laissa faire sans rien dire.

Nous passâmes entre deux voitures de police avant de contourner une ambulance stationnée derrière. Deux médecins sortant tout juste de l'USJ firent rouler un brancard devant nous recouvert d'un drap blanc ; nous nous arrêtions un instant pour le laisser passer.

Mes prunelles scannèrent la silhouette du corps qu'on devinait aisément avant de s'arrêter au crâne ; il y avait là deux protubérances qui tendaient le drap.

- Quelques dommages collatéraux dûs aux Alters de tes camarades.

Une main rose glissa hors du drap, ses doigts longilignes se tendant dans le vide.

Un des brancardiers se précipita pour la refaire disparaître sous le tissu.

Je sentis les prunelles de mon père brûler ma nuque.

Les roues de la civière crissèrent contre les graviers en s'éloignant.

Endeavor s'avança avec moi légèrement en retrait ; il souleva la bande de sécurité jaune entourant le camp pour me laisser passer. Au moment où je passais à côté de lui, il en profita pour se pencher en avant.

- Pas un mot sur ce que tu viens de voir, entendu ?, m'ordonna-t-il à voix basse.

Même si les répercussions d'une histoire aussi sordide pour Yuei auraient été très divertissantes, il y avait actuellement plus de désavantages que l'inverse à révéler ce bourbier.

Et puis, le vieux avait dit non.

- Entendu.

Je trouverai bien d'autres occasions pour rendre mon shonen plus excitant à l'avenir.