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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Anime und Comics
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Chapitre 45

L'homme écarquilla les yeux.

- Abbassate le armi, lo conosco

Les policiers se tournèrent vers lui, pris de court. 

Ils baissèrent légèrement leurs armes.

- Ma-

Le regard noir que lui envoya l'officier en cardigan fit taire le seul contestataire.

Les autres policiers échangèrent un regard mais obéirent tout de même.

L'officier me fit signe de m'approcher.

- Quelle est ta position hiérarchique vis à vis de Teka ?

Son japonais était haché mais pas incompréhensible.

- Je suis son petit-fils

Il m'étudia des pieds à la tête puis pianota sur son portable.

Son interlocuteur décrocha à la première sonnerie. L'officier s'éloigna pour aller parler à voix basse, et toujours en japonais.

Les autres policiers m'observaient d'un air incertain, leurs yeux faisant des va-et-vient entre ce qu'il restait de muscular et moi. 

L'un d'entre eux avait une main posée sur les menottes pendues à sa taille.

Une ambulance, sirènes à fond, roula à toute vitesse sur la route. 

Elle ralentit pour éviter de s'encastrer derrière les véhicules de police garés à la hâte puis reprit sa course effrénée vers la droite, là où le couple s'était enfuit.

Je m'éloignais du lieu du crime.

Les policiers s'agitèrent.

- Ehi, dove credi di andare?

Je m'assis sur un tronc d'arbre désseché, mains en poches, les yeux rivés sur le levé du soleil.

Comment est-ce que je justifie une promenade à plus de 25 kilomètres de la villa ?

*

Mon père me regarda ; je regardai mon père.

Derrière nous Teka, lunettes de soleil et manteau de fourrure, s'entretenait avec le chef de la police réveillé spécialement pour l'occasion.

Je n'avais pas à me retourner pour sentir combien les policiers étaient mal à l'aise face à la demi-douzaine de 'civils' armés qui accompagnaient mamie Todoroki.

Il était six heures du matin et je savais que toutes les personnes présentes sur cette plage devaient me détester de les avoir forcés à se réveiller si tôt un dimanche.

- Quoi ?

Mon père s'assit à côté de moi, relevant les yeux vers l'horizon.

- Pour notre bien être respectif, je ne te demanderai pas de m'expliquer comment tu t'es retrouvé aussi loin de la maison à cinq heures du matin

- C'est dommage. J'avais trouvé une super excuse.

Un sourire étira brièvement ses lèvres.

- Si tu trouves l'énergie de plaisanter c'est que tout ça (il désigna vaguement le corps sur une civière, le médecin légiste et les policiers) n'a pas dû te choquer outre-mesure

Je haussai les épaules.

- J'ai vu pire

J'ai fais pire.

- Ce n'est pas quelque chose dont tu devrais être fier

La remarque combiné au ton amer me surprit.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Que tu as dix ans

Il baissa les yeux vers moi.

- Et que tu es devenu insensible au meurtre

Mes épaules se tendirent.

Je détournai le regard.

- C'est pas comme si j'avais vraiment eu le choix, hein

Mon ton était plus acerbe que je ne l'avais voulu, mais je ne le regrettait pas.

- Je sais

Il soupira.

- Je m'inquiète pour toi, tu sais ?

La tournure sentimentale de la conversation me surprit.

- Inquiet ? Pourquoi ? T'as pas de raison de l'être

J'avais mon sharingan spécial fuinjutsu, maintenant.

Si tant est qu'une énième organisation n'essayait pas de rouler sur la prochaine voiture dans laquelle je serai avec un char d'assaut, je devais être en mesure de m'en sortir.

- Ce n'était pas exactement le genre de vie que j'imaginais pour toi

Son visage était calme, mais ses yeux le trahissaient. 

- Qu'est-ce que tu racontes ? Ma vie est géniale

Il n'avait pas l'air le moins du monde convaincu.

- On est plus riche que crésus, j'ai une grand-mère qui dirige son propre empire du mal et un père qui massacre des vilains à temps partiel

Je désignai la mer, la plage, le ciel et tout le reste.

- Je viens d'apprendre qu'on est un genre de famille royale officieux et qu'on possède un pays.

Je continuai à déblatérer.

- Mes derniers gardes du corps étaient un genre de vampire des temps modernes qui brûlent même pas au soleil

J'avais essayé d'enfoncer un pieux dans la poitrine d'Emmett, une fois, et le pieux s'était cassé.

- Je connais aucun entre enfant de dix ans avec une vie plus intéressante que la mienne

Je me forçai à le regarder droit dans les yeux pour souligner mon point.

Il m'étudia quelques secondes puis se concentra à nouveau sur la mer.

Des reflets d'or et de feu faisaient miroiter l'océan. Les nuages se nimbaient de rouge, d'orange et de rose.

- Est-ce que je t'ai déjà raconté pourquoi je suis devenu un héros ?

Je secouai la tête, intéressé.

Son regard se perdit dans le vague.

Ses yeux bleus reflétaient la mer rougeoyante, donnant l'impression que ses pupilles avaient prit feu.

- Quand j'étais un peu plus grand que toi, entre dix-sept et dix-huit ans, mon père est mort

Il se tut durant une seconde, comme pour rassembler ses pensées.

- C'était quelqu'un de bon. Le meilleur des hommes. Là où ta grand-mère m'a apprit à être ferme, il m'a apprit à être généreux.

Un vent frais se leva.

- Il aimait croire au fait que chaque être humain avait quelque chose de foncièrement bon en lui, quelque chose qui nous permettait de nous élever au-delà de notre condition d'êtres éphémères et individualistes

Sa voix se gorgea d'émotions.

- Il m'a aidé à voir le meilleur en moi même dans mes pires jours. Sans lui, je ne serais pas le quart de l'homme que je suis aujourd'hui.

Je songeais à cet homme qui avait tant compté pour mon père et qui me paraissait aussi lointain qu'un rêve et aussi intangible qu'un mirage.

- Quand il est mort, j'ai voulu honorer sa mémoire. Je me suis efforcé le quart de l'homme qu'il a été, de vivre une vie dont il aurait été fier. Être un Héros était ma solution. Je me demande parfois si j'ai réussi.

Durant une seconde, son regard devint vitreux. Je me demandai s'il pensait à Touya.

- Comme je te l'ai déjà dis, je ne te demanderai pas pourquoi ni comment tu t'es retrouvé sur cette plage.

J'ouvris la bouche, et il me fit signe de me taire.

- Mais je veux que tu soit certain d'une chose, Shoto. Quoi qu'il arrive, peu importe ce que tu feras, sache que je serai toujours, toujours de ton côté.

Ce que je vis dans ses yeux me figea.

Un amour pur et inconditionnel.

- Tu es mon fils, Shoto. Rien de ce que tu pourras faire à l'avenir ne pourra jamais rien y changer.

Mon coeur battait si vite que j'entendais le sang pulser dans mes oreilles.

Il sait.

La formulation, la façon dont il avait amené le sujet…

Il savait que si je devais choisir entre ma vie et celle d'un étranger, je choisirai la mienne. Il avait comprit qu'entre mes intérêts et le bien commun, je me choisirai toujours en premier.

Il m'avait déchiffré, étudié, disséqué, avait vu mon absence d'états d'âme, savait pour mon égoïsme, avait une très bonne idée de jusqu'où je pourrai aller s'il était question de ma survie.

Et malgré ça, il m'aimait toujours.

C'est donc comme ça qu'un parent doit aimer son enfant ?

Une vague de timidité me submergea.

- Tu es quelqu'un de bien. Je suis fier que tu sois mon fils, Shoto.

Je me figeais.

La chaleur me monta au visage alors que je pliais et dépliais mes doigts frénétiquement, mes yeux rivés sur le sable entre mes chaussures.

C'était étrange parce que, dans ma dernière vie, personne de ma famille ne m'avait jamais dit être fier d'être du même sang que moi.

Ma mère a bien sûr eu un sourire satisfait quand j'ai ramené mon premier million à la maison et mon père avait une expression qui disait 'ça c'est mon fils' mais jamais personne ne m'avait dit être fier de moi, comme si ça n'en valait pas la peine.

Et maintenant j'avais Enji Todoroki, mon père que je n'avais considéré que comme un accessoire lorsque j'avais reçue cette nouvelle vie, me dire qu'il était fier que moi je partage son sang.

Je ne savais pas si c'était vrai, mais j'aimais à penser que le jugement de mon père était fiable : peut-être même qu'en fermant les yeux assez fort, j'arriverais à croire que j'étais vraiment cette personne foncièrement bonne dont il parlait.

Avant lui jamais personne n'avait cru en moi de la façon dont il le faisait et c'était- c'était-

Je relevai les yeux vers lui et la façon dont il me regardait – ce regard doux, chaleureux, emplit d'un amour paternel pur et inconditionnel qui ne voyait que le meilleur en moi- ça me- ça me-

Je baissais la tête, laissant mes mèches retomber sur mon front pour cacher mon visage de sa vue.

- Arrête de dire des trucs comme ça, marmonnai-je timidement.

Cependant un léger sourire étira mes lèvres et je fermais les yeux un instant, sentant une douce chaleur irradier dans mon coeur.

Plutôt que de parler, je me contentais donc de savourer cette belle journée de début d'été alors que le soleil caressait ma peau et les vagues léchaient mes chaussures, espérant que cet instant puisse durer pour l'éternité.

*

NDA :

Vous pouvez tous remercier celui qui m'a envoyé un message pour me dire que ça faisait un moment qu'il attendait la suite de la version française.

Comme j'ai pratiquement pas d'interactions dans le côté Français, je pensais que personne ne lisait attentivement cette version et donc que j'avais le temps de tout poster sans suivre de vrai planning de publication, mais apparemment il y a des lecteurs de ce côté aussi.

Hésitez pas à interagir dans les commentaires même si c'est juste pour dire 'merci', que je sache que la version française est pas morte.

Je vais essayer de poster en masse aujourd'hui et dans les jours à venir jusqu'à ce qu'on rattrape la version anglaise.

Bonne lecture tout le monde !