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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Anime und Comics
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125 Chs

Chapitre 32 - T.A.

- Et le vainqueur est Shoto Todoroki !

Le public m'applaudit alors que je montai sur le podium bancal. Le présentateur me remit la petite coupe dorée – sûrement du plastique – puis me serra vigoureusement la main.

Une mer de visages inconnus et de sourires hypocrites me faisait face.

J'entendis des bribes de discussion parmi le brouhaha ambiant.

- C'est le fils d'Endeavor, non ?

- Regarde moi cette expression. A mon avis c'est le genre de gamin dont le père n'est jamais satisfait même si c'est le meilleur, si tu vois ce que je veux dire

- L'entraînement qu'il subit doit être intense si il a pu battre même des ados de 15 ans à son âge

- Mon fils est dans sa classe et apparemment il est très problémat-

J'essayai de retirer ma main de la prise de fer du présentateur. Il fit mine de ne pas s'en rendre compte et me tira en avant, ses yeux rivés sur l'appareil photo pointé sur nous. Il avait un sourire immense, les yeux grands ouverts.

- Souriez m'sieur Todoroki

Le flash crépita et le journaliste local observa la photo quelques secondes.

- C'est nickel merci !

J'arrachai violemment ma main de celle du présentateur puis quittai la scène. Une vague de murmures me suivit.

- Aussi rude que son paternel, murmura une vieille harpie

Je levai deux doigts, un fil de chakra plus fin qu'une aiguille flottant jusqu'à ses cheveux. La seconde d'après elle se retrouva à courir derrière sa perruque 'emportée par le vent' sous l'hilarité générale.

Je m'engouffrais dans les vestiaires, lançant le trophée dans la poubelle.

N'importe lequel des gamins de Sword and Cross aurait mieux valu que ce simulacre d'artistes martiaux. 

J'avais perdu du temps, un temps précieux que j'aurai pu employer à n'importe quoi de plus productif si j'avais envoyé un clone à ma place. Mais c'était ma faute : j'avais eu la bêtise de croire que j'aurai un challenge aujourd'hui.

Les gens sont toujours plus médiocres qu'on ne le croit.

Je repensai à Mizuki-sensei et à tous les progrès qu'il m'avait permit de faire. Je n'avais jamais eu un meilleur professeur que lui. Je regrettai le fait qu'il ait disparu de la circulation si subitement.

Je traversai les couloirs mémorisés par coeur la veille.

La dernière fois c'était le simple fait d'avoir jeté un coup d'oeil distrait aux plans du bâtiment en traversant un couloir qui m'avait permit de réchapper de mon kidnapping vivant.

Ça, et le fait qu'aucun d'entre eux ne s'attende à ce que je les rôtisse vivants.

La sonnerie retentit.

J'entendis les élèves ramasser leurs affaires et dévaler les escaliers à vive allure. 

C'était sûrement à cause d'un prof de sport un peu trop bavard que tout le monde avait eu vent de ma présence dans cette école aujourd'hui : ça expliquait pourquoi il y avait eu près de deux cent cinquante personnes, en plus des trente concurrents, empaquetés dans le gymnase pour un tournoi de collégiens.

Et ça expliquait aussi pourquoi tous les gamins du bâtiment y filaient au lieu d'aller à la sortie.

Ils devaient avoir pensé que mon vieux serait là.

Vu à quel point ce 'championnat' a été pathétique, je ne peux que me réjouir qu'une soudaine urgence l'ait empêché de venir.

Je tournai à droite, descendis une paire d'escaliers puis ouvrit la porte de service qui menait à l'arrière du bâtiment. Elle frappa contre une pile de cartons vides empilés derrière.

Mes yeux se posèrent sur le quatre-quatre noir qui m'attendait, le moteur ronronnant doucement. 

C'était un modèle européen, à ce que j'avais compris, une voiture noire blindée et pare-balles capable de résister au tir d'un missile. Il avait fallu quelques mois pour que nous la recevions, malgré le fait que mon père était multimillionnaire et un Héros de surcroît. 

Les parents qui venaient chercher leurs enfants me regardaient toujours de façon étrange lorsque je grimpai dedans, se demandant certainement pourquoi un enfant de dix ans avait besoin d'une voiture plus sûre qu'un coffre-fort.

Kenzei modifia un instant l'opacité des vitres pour que je le voie. Il me fit un petit signe de la main, assit derrière le volant, tout sourire.

Je grimpai sur la banquette puis clipsai ma ceinture.

- L'absence de trophée signifie-t-elle que vous avez perdu ?

Je croisai son regard amusé dans le rétroviseur.

- Bien sûr que non. C'était juste une coupe de pacotille.

Qu'on me tue à l'instant le jour où je daigne m'accommoder de quoi que ce soit que possèdent les pouilleux.

Il démarra. 

Mon regard dériva sur le paysage.

L'école de briques rouges perchée sur sa colline laissa place à la charmante petite ville portuaire d'Hargeon. 

Le ciel était sans nuages. Je descendis légèrement ma vitre et le vent marin m'assaillit. Je pouvais pratiquement en sentir le sel sur ma langue.

Les rues étaient pavées et des balcons gorgés de fleurs surplombaient les trottoirs. Les routes étaient propres et pas le moindre ronronnement de moteur – autre que le nôtre – ne venait troubler la tranquillité des lieux.

Kenzei s'engagea dans une rue et le feu passa au vert, nous permettant de continuer notre chemin sans accroc.

On passa à côté d'un jardin d'enfants vide.

Probablement tous à l'école.

Dans la cour de celle-ci, attenante, il n'y avait personne non plus. Un parc à vélos sans vélos et une aire de repos silencieuse suivirent.

Nouvelle rue.

Le vent fit bruisser les arbres.

Les trottoirs étaient propres, et les routes sans le moindre véhicule-

Je me redressai, les sens en alerte.

Nous n'avions pas croisé une seule autre voiture depuis que nous étions entrés dans la ville.

Les magasins étaient ouverts, mais il n'y avait personne à l'intérieur. Les vitres des immeubles du quartier des affaires donnait une vue plongeante sur des bureaux vides.

Il n'y avait pas le moindre cri de mouette. Pas le plus petit pépiement d'oiseau. Pas le moindre chat errant.

Les rues étaient désertes. 

Mon chakra bourdonna. Mes sens s'étendirent jusqu'aux confins de la ville.

Personne.

Je décrochai ma ceinture.

- Kenzei

Le vieillard se tourna à demi vers moi et porta un doigt à sa bouche, souriant.

Je me redressai, main dans le dos, mon kunai y glissant.

- Un peu de musique, Shoto-sama ?

Il monta le son de la radio.

- Tooooo hold me...

Une part distante de mon esprit reconnut la chanson : c'était un vieux tube de 1968, d'Engelbert Humperdinck.

La voiture roula à 30 comme indiqué par les panneaux. Chacun des feux de circulation rencontrés tournait aussitôt au vert. 

Comme c'était le cas depuis que nous étions entrés en ville.

Mes yeux étaient rivés sur Kenzei. 

Sa main droite tenait le volant, ses doigts tapotant dessus en rythme. 

Puis sa main gauche glissa dans la poche intérieure de sa veste.

Mes muscles se tendirent.

Il fit tourner la voiture à droite d'une main experte. Et, pour la première fois depuis le début, on rencontra un feu rouge à un carrefour.

Il s'arrêta. 

Et tira de sa poche un téléphone.

Aussitôt trois 4x4 noirs luisants jaillirent de nulle part. Ils s'engagèrent dans le carrefour, roulant avec une lenteur délibérée. Puis ils nous barrèrent la route.

La première voiture se gara perpendiculairement à la nôtre, nous empêchant d'avancer. Les deux suivantes se postèrent devant et derrière la première pour nous empêcher de monter sur les trottoirs.

Je regardai derrière nous.

Trois autres 4x4 y étaient déjà garés dans une configuration similaire.

Je retirai ma montre, scannant les alentours.

Il n'y avait aucune ruelle adjacente.

Kenzei me tendit son portable sans me regarder.

Méfiant, je scrutai le vieillard. Puis mes yeux furent attirés par le nom sur l'écran.

'Enji'.

Je portai le combiné à mon oreille. 

Kenzei souleva le fauteuil passager et découvrit une cachette dont je n'avais jamais eu vent.

Il en tira un pistolet, trois cartouches, un silencieux, des couteaux rangés dans un holster et des gants noirs.

- Shoto

C'était bien la voix de mon père. 

Ou alors quelque chose qui lui ressemblait vraiment, vraiment beaucoup.

- Je suis en route, reste avec Kenzei. Quoi qu'il arrive ne perds pas ce téléphone, il y a un dispositif de traçage dessus

Mes yeux firent des va-et-vient entre les trois voitures noires face à nous.

Ils avaient coupé les moteurs.

- Comprit

Kenzei chantonnait à voix basse au rythme de la chanson.

Il remonta ses lunettes rectangulaires du bout du pouce puis chargea son pistolet. Il retira le cran de sûreté puis l'enfila à sa ceinture. Il mit ses gants en dernier, faisant claquer le cuir contre sa peau.

A l'autre bout de la ligne je pouvais entendre mon père aboyer des ordres d'un côté et de l'autre.

Kenzei retira sa ceinture puis grimpa à mes côtés, se tenant accroupit sur le siège. Il me prit le portable des mains.

Kenzei hocha la tête à ce que mon père lui disait ; c'était une poignée d'injonctions telles que 'la sécurité de mon fils avant tout' et 'ne faites pas de quartier' ou encore 'nous serons là dans dix minutes'.

- Bien, finit mon père. Je vais couper le micro pour que vous ne m'entendiez plus mais restez en ligne. La voiture devrait résister à l'assaut d'une demi-tonne, vous devriez être en sécurité pour un moment.

- Entendu, répondit Kenzei sans se départir de son air de de vieil homme affable

Le contraste était d'autant plus marqué qu'il caressait son canon du bout du doigt.

Il me tendit le portable que je rangeai promptement dans le blazer de mon uniforme, l'air amusé en voyant mon expression.

- Ne t'inquiète pas, me rassura-t-il. Ton père m'a engagé spécialement pour ce genre de choses. Je te protégerai même si je dois y laisser la vie.

C'était une déclaration très théâtrale. Je me demandai s'il ne la faisait pas parce qu'il y avait encore mon père au téléphone.

- Ce n'est pas ça qui me dérange, dis-je en détournant le regard. Si jamais on devait être séparés… je ne sais pas comment je pourrai me défendre, vu que je n'ai plus le droit d'utiliser mon Alter sur la voie publique.

Une restriction stupide imposée par le juge vu ce que j'avais fait à mes derniers kidnappeurs.

- Oh, ça

Kenzei souleva un siège et en tira deux couteaux longs comme mes avant-bras. Ils étaient presque aussi grands que des tantôs.

- J'ai cru comprendre que tu prenais des cours de Kenjutsu, dit-il en haussant les épaules. Sers-t-en et une fois que tout ça sera fini nous agirons comme si c'était moi qui les avais utilisés, pour que tu n'aies pas d'ennuis.

Mes yeux firent des va-et-vient entre son visage tranquille et les armes.

Je souris.

- Merci

Les lames étaient bien équilibrées et leur poignée n'était pas glissante. Je les prit par le manche et les tenait de façon inverse, les dissimulant ainsi sous mes avant-bras.

- 8 minutes, grommela mon père

Il coupa à nouveau son micro.

C'est alors que la porte du 4x4 central qui nous barrait la route s'ouvrit.

Durant une seconde, il ne se passa rien.

Puis le sang quitta mon visage.

- Endeavor, dit calmement Kenzei en rajustant ses lunettes, On ne pourra pas vous attendre.

Le vieil homme se glissa entre moi et la vitre blindée, me poussant d'une main dans son dos.

J'étais coincé entre lui et la banquette arrière mais je ne perdis pas une miette de ce qu'il était en train de se passer.

Assis jambes écartées au pied des sièges de sa voiture se tenait un homme cagoulé, un lance-missiles entre les mains.

- Ce n'est pas un kidnapping mais une tentative d'assassinat