Enfin un peu d'action

Ce soir, je suis comme d'habitude en train de manger mon repas avec les autres élèves de Serpentards. Cependant, nous sommes déjà fin mai et Harry n'est toujours pas venus me demander mon aide. Il cherche frénétiquement dans tout le château une astuce qui lui permettrait de passer Touffu. Si je veux que Harry puisse passer Touffu, il va falloir que je lui donne une petite motivation supplémentaire.

Je quitte assez rapidement la grande salle, Ron a toujours son assiette pleine à craquer ce qui devrait au moins me donner une bonne demi-heure devant moi. J'ai déjà récupéré le mot de passe ce matin auprès de Neville qui continue d'être une ressource inestimable pour mes escapades dans la salle commune de Gryffondor.

Celle-ci est encore vide à cette heure vue que la plupart des étudiants sont encore en train de manger. Je rentre dans le dortoir d'Harry et place une lettre lui indiquant la date de l'intrusion de Quirrell dans la salle de la pierre philosophale le 4 juin dans cinq jours.

Alors que je sors du dortoir, j'entends le tableau tourner sur ses gonds et des voix arriver dans ma direction. Je me cache dans l'embrasure de la porte du dortoir et vois deux filles de Gryffondor en train de discuter tout en allant s'asseoir dans un divan. Il est clairement temps que je mette les voiles.

"Tu ne trouves pas que Potter à changer récemment ?" Alors que je passe à côté des filles, je ne peux pas m'empêcher de tendre l'oreille quand j'entends le nom d'Harry.

"C'est vrai, on dirait une personne complètement différente. L'autre jour, il m'a aidé pour le devoir de potion."

"Ha bon ? Mais je croyais qu'il n'était pas doué en potion ?"

"Je ne sais pas vraiment comment mais il s'est fortement amélioré depuis qu'il est revenus de vacances."

"Ses parents lui ont sûrement remonté les bretelles pour qu'il fasse plus d'efforts dans ses études."

Je pensais apprendre quelque chose sur Harry mais ce ne sont au final que quelques potins sans intérêt. Je sors de la salle commune de Gryffondor pour retourner dans la mienne.

J'attendais avec impatience la réaction d'Harry, mais plusieurs jours passent et je n'ai toujours pas de réponse de sa part. Est-ce qu'il a trouvé mon mot au moins ? On est maintenant le matin du 4 juin, et mon niveau de stress n'a jamais été aussi haut.

Celui d'Harry et Ron est également très élevé. Ils ont des grosses poches noires sous les yeux à force de rester à la bibliothèque pour faire des recherches sur les créatures magiques.

"Qu'est-ce qui ce passe avec Harry ?" Draco me regarde avec suspicion. C'est vrai que je n'ai pas été très subtil cette fois-ci.

"Quoi ? Ho, rien."

"Alors pourquoi tu n'arrêtes pas de regarder dans sa direction comme si tu attendais quelque chose ?"

"Je me demandais juste ce qu'ils font pour avoir l'air aussi fatigué."

"Bah, ils doivent sûrement travailler tard pour rattraper leurs notes désastreuses." Pour une fois, les déductions rapides de Draco vont jouer en ma faveur.

"Peut-être."

À la fin du déjeuner, je m'en vais pour continuer à lire dans la librairie. Je n'ai plus grand-chose à faire pour l'instant. Le magiphone est enfin complètement terminé et il ne reste plus qu'à lancer sa fabrication une fois que j'aurais la pierre philosophale en ma possession.

"Hum hum." J'entends quelque se racler la gorge au-dessus de moi. Je relève la tête pour voir les visages fatigués d'Harry et Ron. "On peut te parler deux minutes ?"

"Pourquoi pas." Ils se laissent tomber lourdement sur les chaises en face de moi.

"Tu as trouvé le moyen de passer le Cerbère ?"

"Oui, j'ai trouvé le moyen de le passer. C'est assez simple en plus." Je vois l'espoir illuminé le visage des deux garçons.

"Qu'est-ce que c'est ? dis le nous !"

"Et qu'est-ce que j'y gagnerais. Prenez- moi avec vous et je m'occuperais du cerbère moi-même sinon on n'a pas d'accord. Et comme on a dit, je peux garder les objets que l'on trouve en chemin."

Ron et Harry se regardent et ne semble pas vraiment savoir quoi faire. "Tu ne peux pas prendre d'objet mais tu pourras dire que tu nous as aidé à protéger l'école."

"Ça c'était plus ou moins inclus d'office." Il est temps de faire des concessions, si je tire trop sur la corde j'ai peur qu'ils changent d'avis. "Mais bon, si les objets sont vraiment de trop, je veux bien vous donner un coup de main pour 1000 Galions."

"1000 galions !" Le visage de Ron et se fige sous le choc de mon annonce. "Harry ! C'est du délire. C'est plus de cinq fois le salaire mensuel de mon père. C'est une véritable fortune !" Il n'a pas tort, ça revient à lui demander presque 10 000 dollars.

"Non, c'est beaucoup trop. Je peux mettre 100 galions mais pas plus." Voilà le moment que j'attendais. Un sourire s'affiche sur mon visage. J'ai gagné la partie.

"D'accord, je marche. Mais vous raconterez à tout le monde à quel point j'ai été un élément essentiel dans votre petite aventure si tout ce passe pour le mieux. On est d'accord ?"

"Ça me convient." Harry tend la main vers moi et je la serre en signe de consentement.

"Bien, maintenant que le prix s'est décidé. Quand est-ce que vous voulez que je vienne régler votre problème de chien à trois têtes ?"

"Ce soir. On se rejoindra au troisième étage."

"Hé bien, vous avez vraiment attendu la dernière minute pour venir me trouver."

Le soir venu, je retrouve Ron et Harry devant la porte du troisième étage. On est tous un peu nerveux et on regarde dans toutes les directions pour voir si on ne repère pas Rusard.

"Vous êtes prêt ?" Ron et moi hochons la tête et Harry ouvre la porte.

On s'avance dans le couloir sans un bruit. Dans le couloir, on croise Peeves mais celui-ci s'enfuit dès qu'il me voit sans demander son reste. On finit par arriver devant la porte de Touffu. Celle-ci est entrouverte et une douce mélodie résonne dans le couloir en provenance de la pièce.

"Il me semble que votre voleur est déjà passé."

"Comment ça ?" Harry semble surpris.

"Et bien la porte est entrebâillée et il y a de la musique. Les chiens à trois têtes ont tendance à s'endormir quand quelqu'un joue de la musique et ce même si la personne joue faux."

J'ouvre la porte de la pièce pour tomber sur Touffu en train de dormir. Je sors ma baguette et la pointe vers la harpe posée sur le sol.

"Musicalis." Le sort de la harpe qui commençait à faiblir reprend soudain de la vigueur. "Allez venez, ça ne va pas durer des heures."

On avance prudemment en essayant de ne pas faire trop de bruit. On arrive finalement à la trappe située entre les pattes de la créature. On pouvait sentir l'allène fétide de la tête la plus proche. Mais qu'est-ce que Hagrid peut bien leur donner à manger pour qu'il pue autant de la bouche ?

J'ouvre la trappe et fais signe aux deux autres de me suivre tandis que je saute dans le vide. Quelques minutes plus tard, on atterris sur une plante assez molle, le filet du diable.

"Ne faites pas de mouvement brusque, c'est un filet du diable. Je vais m'en occuper." Avant qu'il est pu dire quoi que ce soit, je sors ma baguette et la point vers la plante à nos pieds qui est déjà en train de s'enrouler autour de nos chevilles. "Lumos Solem."

Un éclair de lumière éblouissant et chaud semblable au rayon du soleil s'échappe de ma baguette. Le filet du diable, qui est une plante qui craint par-dessus toute l'absence d'humidité et la chaleur, se rétracte et se replie sur elle-même pour essayer de se protégé des rayons lumineux.

"Allez venez, ne traînez pas." J'avance vers un couloir en face de nous. "C'est le deuxième piège mortel que je vous évite. Il va falloir que je pense à augmenter mes honoraires." À voir leurs têtes, il semble que ma petite blague ne les amuse pas beaucoup.

On continue notre chemin pour arriver dans une grande salle bien éclairée. Le haut de la pièce est un savant jeu d'arche servant à soutenir le plafond. En face de nous à l'autre bout de la pièce se trouve une lourde porte en bois fermée par une serrure en argent.

"Vous pensez qu'ils vont nous attaquer ." Ron surveille le haut de la pièce et guette les clés volantes. C'est vrai que dans le livre il les confond avec des oiseaux au début.

"Regarde mieux, ce sont des clés et je parie que l'une d'entre elles ouvre la porte en face de nous."

"Mais comment on va faire pour les attraper ?"

"J'ai une idée." Je m'avance jusqu'à la porte et tends ma baguette vers le nuage de clé. "Accio vielle clé."

Une clé au hasard fuse dans ma direction. J'arrive à la rattraper au vol mais ce n'est pas la bonne clé. Il faut que ce soit la grosse clé en argent avec une aile tordue mais celle-là est en fer.

"Je retire ce que j'ai dit. C'est à vous de jouer maintenant." Je pointe du doigt les balais volant à quelques centimètres au-dessus du sol. "D'après ce que Hermione m'a dit, tu t'entraînes au Quidditch depuis que tu es petit. C'est le moment de nous prouver que tu as du talent."

Harry regarde le balai avec assurance et s'en saisit avant de se propulser dans les airs en tapant du pied. Ça me fait un peu mal au cœur de le reconnaître mais il est vraiment bon sur un balai. Il ne lui faut pas plus de quelques minutes pour s'emparer de la clé et revenir vers nous. Il enfonce la clé dans la serrure et ouvre la porte qui nous permet d'accéder à la salle suivante.

Celle-ci est composée d'un échiquier géant. Je me doute que les pièces sont protégées contre la magie. Ça m'étonnerait que Dumbledore laisse une faille pareille dans son système de défense. Ça voudrait dire que n'importe qui connaissant le sortilège de bombardement pourrait passer.

"Qu'est-ce qu'on fait ?" Harry est assez surpris de tomber sur l'échiquier géant et tourne la tête vers moi.

"Je suppose qu'il faut faire une partie. Par contre je n'y connais rien du tout en échec."

"Dans ce cas, c'est moi qui vais diriger la partie. Ce n'est pas pour être méchant Harry, mais tu es vraiment mauvais à ce jeu." Comme prévu Ron prend les rênes. C'est bien la première fois que je le voie faire quelque chose d'utile.

La partie se passe comme dans les films. Ron nous dirige et essaye d'éviter que les pièces sur lesquelles on est avec Harry se fassent prendre. Arrive enfin le moment où Ron doit se sacrifier, ils se font de poignant adieu avec Harry tandis que le cavalier de Ron se fait prendre. Ron tombe à terre, inconscient, tandis que les pièces blanches restantes s'écartent pour nous laisser passer.

"Tu penses qu'il va bien ?" Harry semble préoccupé par la santé de Ron.

"Il va bien. Je vois sa poitrine se soulever avec sa respiration. Il a dû juste s'assommer en tombant." Harry ne semble pas très convaincu mais se laisser guider tandis que je l'emmène vers la salle suivante.