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LE TRAÎTRE

Durant ses dix mille ans d'emprisonnement, Illidan Hurlorage avait langui dans les ténèbres. La solitude sans fin avait tiré sur les fils de son costume. Au fil du temps, il avait concentré ses réflexions sur la recherche d'un moyen pour qu'Azeroth se défende contre la Légion. Réfléchir à ces scénarios a conduit Illidan à une seule conclusion.

Azeroth ne pourrait jamais vaincre la Légion en menant une guerre défensive.

Si les démons étaient refoulés, ils reviendraient. Et encore. Et encore. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'ils finissent par submerger le monde. Même la « victoire » lors de la Guerre des Anciens n'avait été qu'un sursis momentané.

La clé de la force de la Légion était sa résilience. Si des démons étaient tués sur Azeroth, ils se rematérialiseraient simplement dans le Néant Distordu et se battraient un autre jour. En fait, cela a rendu les effectifs de la Légion infinis. La seule façon de détruire définitivement les démons était de les tuer dans le Nether ou dans des zones inondées de ses énergies. Et cela impliquait de mener la guerre dans le domaine propre de la Légion.

Lorsqu'il sortit enfin de sa prison, Illidan était désespéré de commencer sa guerre contre la Légion. Il n'avait pas l'intention de travailler avec les autres elfes de la nuit. Il ne leur avait pas pardonné son emprisonnement. De plus, il savait qu'ils ne lui feraient jamais confiance. Même s'il expliquait les révélations qu'il avait eues sur la défaite de la Légion, les elfes considéreraient sa sagesse avec méfiance ou le considéreraient comme un fou.

Illidan fit irruption dans la forêt déchirée par la guerre d'Hyjal. Il n'avait pas de destination précise en tête, mais il avait un but. Pour mettre la Légion à genoux, il lui fallait encore plus de connaissances et de pouvoir. Illidan sentit les deux émaner du nord d'Orneval, où d'immenses énergies gangrenées jaillissaient des étendues sauvages. Il suivit la magie jusqu'à sa source et se retrouva bientôt à Gangrebois.

La première créature à lui barrer la route n'était pas un démon. C'était un humain qui avait le sentiment de la mort.