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~ Une seconde chance ~

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là à marcher pour atteindre cette lumière, cet espoir d'autre chose que le vide éternel, cet éclat suspendu dans l'obscurité, comme une promesse fragile au cœur du néant.

Quoique, “Marcher” serait un mot mal choisi. Je ne marche pas. Je glisse, je dérive. Mon corps n’est plus qu’une idée, mais je sais que je progresse.

Je devrais être ennuyé vu les heures... ou bien les jours ?

Je ne sais plus

Tout ce temps que j'ai passé à vagabonder tranquillement vers ce mince fil d'espoir.

Je finis par arriver au bout du tunnel et la lumière m'aveugle durant quelques seconde.

La lumière m’éclate au visage. Pendant un instant, tout vacille. Un flash, des éclats de douleur — puis plus rien.

Quand mes yeux s’habituent, je découvre une salle immense, figée hors du temps. Partout, des galaxies suspendues dans le vide, comme autant de joyaux dans un écrin infini.

Je pourrais me perdre des années dans la contemplation des millions d'étoiles qui remplissent l'horizon infini. Et c'est ce que je commence à faire sans prêter attention à ce qui m'entoure.

"Hum hum."

Une voix grave, ancienne, résonne derrière moi. Teintée d’un léger amusement.

Je me retourne.

Je sursaute un peu avant de me reprendre et répondre d'une manière brouillée, un peu gêné de la situation

"Désolé... Je me suis laissé emporter par la beauté du lieu. Je ne vous avais pas vu."

"Vous n'êtes pas le 1er à vous perdre dans la contemplation de ma petite salle privée, et vous n'êtes sûrement pas le dernier." répond le vieillard

Avec un regard qui me fait comprendre qu’il n’est ni dérangé ni surpris. Comme si, au fond, il aurait été étonné que je ne le fasse pas.

Il me fixe calmement, semblant décidé à ce que je sois le premier à rompre le silence.

"Dieu, je suppose ?" je demande, sans vraiment attendre ni espérer une réponse.

« Tu n’es même pas surpris. En fait, tu es terriblement calme. Pas non plus paniqué par le fait d’être mort… C’est extrêmement rare, » affirme l’entité, balayant ma question comme si elle n’avait jamais été posée.

" Cela fait 1 an qu'on m'a annoncé que je mourrait de cette tumeur, j'ai eu un peu de marge pour digérer et relativiser, comparé à la plupart des autres personnes de ce monde." Je réponds, stoïque, mais intérieurement exaspéré par sa non-réponse.

Petit conseil, si vous devez parler ou vivre avec moi : je déteste devoir me répéter. C’est l’une des choses qui m’énervent le plus.

Ça, le mauvais timing, et être interrompu.

"Intéressant." dit l'être X.

« Pour répondre à ta question. Oui, je suis ce que vous, les humains, appelez Dieu, » poursuit-il, tout en semblant scruter en moi quelque chose d’invisible à l’œil nu.

« Du coup, vous me faites un petit bonjour avant de m’expédier en enfer pour la damnation éternelle ou quelque chose comme ça ? » je demande, un peu résigné.

Franchement, je pense que je vais aller en enfer. J’étais pas un monstre — j’ai jamais tué, violé, torturé ou autre atrocité — mais j’étais pas non plus un mec bien. J’étais… un petit connard, voilà. Pas foncièrement mauvais, pas vraiment bon. Juste... dans la zone grise.Pendant longtemps, j’ai cru que je finirais dans une sorte de section “indécis”, genre les limbes. Coincé pour l’éternité dans une salle d’attente métaphysique.

Mais si le grand patron de l’univers prend la peine de s’occuper personnellement de mon cas, c’est sûrement que je suis dans une merde monumentale.

« Non, pas en enfer, » me répond Dieu, l’air profondément concentré. Puis, sans me laisser le temps de nourrir le moindre espoir :« Mais pas au paradis non plus. Et non, les limbes n’existent pas. »

« Quoi ? »C’est tout ce que je parviens à dire, mi-soulagé, mi-consterné.Attendez… il lit dans mes pensées ?

« Eh bien, pour être honnête, ton cas est très complexe. Et comme je l’ai dit, extrêmement rare, » affirme-t-il.Il ajoute, comme une évidence : « Et oui, je peux lire dans tes pensées. »

Je plisse les yeux. « Donc ? »

Il croise les bras, penche un peu la tête.« Donc, je pense que je vais te réincarner. »Il termine cette phrase avec un demi-sourire presque amusé.

« Hein ? »