Après le départ de Marcel, j'étais devenue toute excitée de bien-être. Je ne savais plus ce qui m'arrivait car cela semblait n'avoir vraiment aucun nom particulier. J'étais à la fois ennuyée et égayée. J'ai quand même continué à vaquer à mes occupations de la journée, plus comme devoirs quotidiens, mais plutôt gage de ma sortie tranquille avec Marcel le soir. Je m'appliquai alors minutieusement pour tout faire sans défaut. Car même si j'étais pour cette heure très chérie de tous, cela ne supprimait guère cette folie de ma mère, qui pouvait pour une bêtise, une turbulence, une agitation ou un manquement, annuler une promesse dont elle avait rassuré plus tôt .J'ai alors passé le reste de ma journée à m'appliquer correctement afin que maman ne change pour rien au monde d'avis le soir venu. L'une de mes plus sexy tenues de jeune fille avait déjà reçu mon choix pour me sublimer comme je l'entendais. La suite de ma journée n'a été qu'ennuyeuse parce que je voulais que le soir arrive plus tôt.
Il sonnait maintenant sept heures du soir. Marcel allait certainement se pointer bientôt. Mais puisqu'il est en mission, les horaires que je lui connaissais pourraient ne pas être les mêmes. Tout compte fait moi je suis prête. J'avais enfilé mon tout nouveau pantalon Jean taille basse pointu que ma mère venait de n'offrir quelques jours plus tôt, avec un body-girl chic stylé qui moulait élégamment toute ma forme de joli corps. Et pour finir, je renchéris mes vêtements avec une paire de ballerines-crêpes extras plates, l'un des modèles de paires basses les plus appréciées de l'époque. J'étais vraiment habillée chic quoique comme une boy-girl. Il ne me restait plus maintenant que l'arrivée de mon prince charmant. En attendant sa venue je pris du plaisir à savourer les différentes flatteries des voisins de ma mère ainsi que des miens, et même la mère de Godmay. Chacun d'eux avait trouvé son expression phare pour me dire que je suis joliment habillée, sexy ou élégante .Cela me plaisais fort bien moi aussi. Je me sentais comme dans la gloire de cendrillon. Et c'est au milieu de tout ce cocktail ambiant que les klaxons du véhicule princier retentissent. On dirait que j'étais devenue un robot, au point d'avoir mémorisé tous bruits de cette fameuse auto, que je n'avais pourtant jamais vu auparavant. Malgré que sûre qu'il s'agissait de Marcel, je restai sur place feignant d'hésiter sur la réponse, par essence d'une part pour la bonne éducation que j'ai reçu et d'autre part, par respect pour ma mère. Mais les minutes ne firent pas prier pour conduire Marcel à moi. Quelqu'un frappa donc à la porte et ma mère répondit en invitant la personne à entrer .Ce fut comme attendu Marcel, qui renouvela chaleureusement et respectueusement ses salutations à l'endroit de ma mère, avant de chercher à savoir ou je me trouvais.
En effet, étouffée par un stress-piège de l'instant où j'ai su qu'il allait faire son entrée, je ne pus contenir le chamboulement qui se déroulait en moi. Je me suis alors retirée dans notre chambre à coucher ou je me suis assise au bord de mon lit, chassant toute compagnie curieuse qui cherchait à me seconder dans la chambre, jusqu'à la minute ou j'ai entendu ma mère m'appeler. Après mon exclamation pour lui répondre, je me suis dressée d'un bond brutal sur mes pieds, et après une profonde inspiration me suis dirigée vers le salon.
Maman : Tiana ton ami est là depuis un petit moment
Marcel : Bonsoir Tiana. Quelle élégance !
Moi : Merci répondis-je timidement, en souriant
Marcel : Alors, on peut partir ?
Moi : (regard silencieusement tourné vers ma mère) en réponse à la question
Maman : Bien sûr que si ! S'exclama ma mère avec plainte que j'exagérais
Moi : Merci maman
Marcel : Bonne soirée à vous maman !
Maman : Pareillement mon fils ! Soyez prudents !
Sur ces mots de maman, nous étions déjà au portail. Je ressentais un peu de gêne concernant les regards de commères qui s'étaient déjà attroupés par groupuscules. Mais au même moment je me suis ressaisie au rappel de tout le respect avec lequel j'ai gagné cette autorisation à sortir ce qui me rendait vraiment fière. Le véhicule avait démarré depuis longtemps, et dans mon évasion je n'avais même pas eu le temps de faire un signe de main à ma mère. Marcel comme d'habitude, venait une fois de plus de me ramener de ma lune, pour que je me rende compte que nous étions tr déjà loin de la maison.
Marcel : Aller !arrête de rêver !
Et au moment où il s'exclamait ainsi, il s'appliquait simultanément à m'effleurer le revers de ma main avec la paume de sa main.
Moi : Désolée répondis-je comme réveillée d'un long sommeil
Je ne changerai jamais donc ! Complétai-je.
Marcel : C'est rien princesse ne te torture pas pour ca
Moi : Je n'ai même pas fais la main à maman…
Marcel : Pas la peine de t'en faire pour ça les vitres du véhicule sont teintées
Moi : Ah bon !
Marcel : Oui. Elle ne pouvait plus te voir une fois que tu es à l'intérieur.
Moi : Et moi de même c'est ça ?
Marcel : Exactement
Moi : Ouf ! Je me sens soulagée
Marcel : Je constate que tu es fortement attachée à ta mère…
Moi : Oui tu n'as pas menti ; J'aime la voir toujours fière de moi.
Marcel : C'est une bonne chose
Moi : Venant de toi ça fait plaisir
En fait Marcel était assis à côté de moi sur le siège arrière du véhicule. C'était son chauffeur qui conduisait. C'est fort de cela que nous bavardions autant à notre aise. Mais bientôt nous sentîmes que l'automobile s'immobilisait peu à peu. Stupéfaite de voir Marcel sans inquiétude, j'ai dû lui notifier que le chauffeur s'arrêtait. Tout en souriant, il me répondit Nous venions d'arriver à son hôtel. A ces mots, j'eu un pincement dans le fond de mon ventre sans vraiment savoir pourquoi. Mais à vrai dire, c'était le mot hôtel qui me mettait à mal. Car pour la perception que j'en avais gardé, ce sont les filles faciles qui se laissent s'y trimbaler. Mais je me tenais bien correcte pour ne pas susciter de négativité hâtive. Bientôt Marcel m'invita à descendre, ce que je fis. Ensuite il 'a confié son sac à ordinateur portatif, et d'autres sacs plastiques, se munissant lui d'une autre valisette qui n'avait guère l'air d'un sac de voyage. Puis, il m'invita à le suivre. Nous avancions en queue leu-leu dans la cour de l'espace puis au détour d'un virage à droite, nous nous sommes retrouvés en train de longer un couloir d'environ cinq mètres, qui déboucha sur des escaliers majestueux, au bout desquels se révélait un autre couloir, mais cette fois-ci plus somptueux, à l'actif duquel se trouvait la chambre de Marcel. Celui-ci était long d'environ une trentaine de mètres et comportait une vingtaine de chambres, c'est-à-dire dix chambres sur chaque côté le long du couloir. La chambre de Marcel se situait presque au bout du couloir. Ce qui me mit encore plus à mal. Et si quelqu'un me voyait, et si nous croisions des gens que penseraient-ils de nous ? Marcel trouvait ma gêne très amusante et rigolo. Il ne faisait que rigoler de mon inquiétude.
Marcel : Tu es vraiment novice.
Moi : Je stress vraiment je te le jure.
Marcel : Allons calmes toi. Tous ceux qui sont ici ont un objectif, qui n'est certainement pas de te surveiller.
Moi : Je le sais
Nous continuons à marcher toujours le long de l'interminable couloir, mais nous n'étions pas ennuyés à cause de toutes ces belles décorations que je m'attardais à regarder au lieu de marcher plus rapidement. Des gravures d'arts étaient accrochées par ci et par là. De géants pots de fleurs de valeurs certainement élevées disposés de gauches à droite exposaient leurs magnifiques bouquets de fleurs artificielles pour certains et naturelles pour d'autres. Je n'ai pas manqué de reconnaître les fleurs naturelles qui étaient d'une senteur très agréable, que papa avait offert à maman un jour de son anniversaire. Il les avait appelé des roses. Mais là il y en avait presque tonne on dirait dans cet hôtel. A un moment donné, je me suis demandé si elles ne coutaient pas chères. De temps à autres, il y avait des statues représentants je ne sais quelles personnalités jonchées sur des piliers chiquement bâtis. Mais quoiqu'on dise, elles étaient toutes divines. Et c'est au tour du fond du couloir de m'intriguer avec une sorte de momie de tête de taureau. A en croire, il s'agissait d'une vraie tête de taureau, un taureau géant sans aucun doute, séché et entretenu par je ne sais quel moyen, mais artistiquement réussi tout court.
Nous nous rapprochions de plus en plus du fond du couloir, et Marcel ralentissait de plus en plus, ce qui voulait sûrement dire que sa chambre ne se trouve plus trop loin. Et j'avais raison de penser ainsi. Arrivés devant la huitième porte à sa droite, il s'est arrêté, sortit une carte similaire à celle utilisée dans les guichets automatiques bancaires, puis la passa sur une face bien précise de la porte. Un bruit se fit automatiquement entendre et la porte s'est ouverte d'elle-même. Je n'avais encore jamais vu toutes ces choses sophistiquées. Il entra et me fit signe avec classe, d'entrer .Après lui donc, je suis entrée et je ne vous dis combien j'étais sidérée.