Cela faisait déjà un moment depuis le départ de Salvatoris, et son village ne pouvait plus être vu à l'horizon depuis bien longtemps. Il ne s'était pas retourné une seule fois en pensant à sa mère. Pourtant, il avait étrangement vérifié à plusieurs reprises l'état d'Alice, son visage transpirant l'inquiétude sans même qu'il ne s'en rende compte.
Quand il regarda à nouveau la carte que le chef du village lui avait donnée, il s'attarda sur plusieurs points. Un grand nombre d'endroits avait été annoté comme dangereux. Parmi eux se trouvait un point ayant été griffonné, indiquant la ruine que Salvatoris cherchait, qu'il supposait désormais proche de lui. Cependant, c'était un autre point qu'il l'inquiétait. A proximité de cette annotation se trouvait un autre point d'intérêt, bien différent des autres, et Salvatoris savait parfaitement ce que représentait cette endroit. Une installation abandonnée ayant été investie par une liche.
Les liches, des nécromanciens ayant renoncé à leur humanité au profit de l'immortalité. Bien que nombre d'entre eux avait garder leur apparence de chaire et de sang, comme tout être humain, ce n'était pas le cas de tous. Certain n'arborait plus que l'apparence d'un squelette, et la liche ayant élu domicile ici faisait partie de cette catégorie. Cette liche avait une réputation bien différente des autres, qualifier comme étant « la plus faible des liches ». Cependant, ce n'était pas une raison pour prendre à la légère cette menace. Elle s'était isolé dans les restes d'une cité détruite, aménageant leur souterrain comme un donjon. Un donjon crée artificiellement, peupler des serviteurs morts-vivants qu'elle avait amassé. Salvatoris s'inquiétait donc de ce qu'il pourrait se passer si il passait proche de cet endroit. Même si elle ne sortait jamais, peut-être tomberait t'il par malchance sur une partie de ses troupes, ou pire, sur la liche elle-même. Mais cet endroit était si proche de la ruine qu'il cherchait qu'il ne pouvait pas l'éviter, le forçant à faire un léger détour en espérant ne rien croiser sur le long chemin qu'il lui restait à parcourir.
La où toutes personnes seraient attentive, ou las du trajet exagérément long, Salvatoris ne l'était pas. Ses pensées étaient toujours dans le plus grand désordre. Il essayait difficilement de déterminer qui il était réellement en se focalisant sur son objectif : Se rendre dans la ruine afin de réparer Alice. Attendez, depuis quand était-il question de réparé Alice ? Quand cette pensée heurta l'esprit de Salvatoris, une violente migraine l'assaillie, le poussant à tenir son crâne. Il voulait y aller pour poursuivre sa vision dans un endroit sûr, ou de l'électricité permettrait de réveiller Alice, et où on veillerait à ne pas qu'il soit déshydraté ou en manque de nourriture comme il l'avait été à son réveil. Pas pour réparer Alice. Mais quand il pensa cela, une autre pensée le chamboula.
[ Pourquoi je me dit qu'ils vont m'accueillir ? Pourquoi je suis persuadé que tout va bien se passer... j'aurai juste pu retourner à l'autre ruine et tout aurait été fini... Et...pourquoi ils devraient me nourrir ou veiller sur moi...il m'arrive quoi ?]
Alors que Salvatoris tremblait en réalisant l'absurdité de son raisonnement, la peur l'assaillie. Il n'était pas trop tard pour faire machine arrière, mais cette pensée ne l'effleura même pas. Il continua simplement son trajet, l'esprit chargé de question alors même que le peu de pensé qu'il conservait pour sa mère disparaissait, étant remplacer par une irrésistible envie de protéger Alice.
* * *
Alors que le trajet s'éternisait, seul le bruit de ses pantins, des fourrer agités, et des feuille-morte craquant sous ses pieds l'entourais. Des monstres rodaient parfois autour, mais ils n'étaient pas écervelés. L'aura que semblait partager Salvatoris et ses morts-vivants les inquiétaient, ils savaient que si ils l'attaquaient tous n'en ressortiraient pas en vie. Les monstres étaient les ennemis de l'humanité. Bien plus intelligents qu'un animal, mais moins qu'un humain, ils étaient comme l'élément reliant les deux.
Les monstres les moins intelligents suivaient leurs instincts, comme les routny, attaquant toute menace potentielle à l'endroit où ils avaient élue domicile. Les monstres les plus communs en revanche, se voyaient nettement supérieurs à cela, analysant un minimum la cible avant de l'attaquer, et sachant se replier si la situation n'était pas optimal pour eux, comme les loups arcanique. Cependant, les plus intelligents s'organisaient parfois en société tribale. Ils n'étaient pas forcément les plus fort, mais leur intelligence similaire à celles d'un enfant, voir d'un humain adulte, les rendaient terrifiants. Ils pouvaient parfaitement analyser l'ennemi, apprendre en plein combat, retenir les dangers déjà rencontré, ou les apprendre à leurs congénères, voir même entretenir une rancœur contre ceux leur ayant nuit par le passé. Les alphas commandant une meute de loup arcanique, ou les gobelins, en étaient de parfaits exemples.
En réalité, à cause de leur intelligence les monstres n'étaient par définition pas réellement hostiles aux humains. C'étaient plutôt les humains qui leur étaient hostiles, même si dans de rares cas les monstres se liait d'amitié avec un humain sans que celui-ci n'ait usé de magie pour apprivoiser la bête. Cependant, il était vrai que les monstres les plus désespérés, qu'importe leur intelligence, attaquaient tout ce qu'ils voyaient, dans l'espoir de pouvoir se nourrir, même si ils n'avaient aucune chance, ce qui rendait chaque groupe de monstre redoutable, et parfois même imprévisible.
Étrangement, c'était l'intelligence de ces bêtes qui jouait en la faveur de Salvatoris. Un homme voyageant seul serait certain de se faire attaquer par toute la création. En revanche, un petit groupe, d'autant plus si leur aura sentait la mort, ne valait généralement pas la peine d'engager un combat pour se nourrir, étant donc bien moins susceptible de se faire prendre d'asseau. Le groupe de Salvatoris entrait parfaitement dans cette catégorie, lui permettant un trajet relativement sur du moment qu'il ne rencontrait que des monstres attaquant les humains pour se nourrir, et non par instinct, haine, ou afin de récolter des trophées pour leur tribu.
Toutefois, bien que le trajet fût calme, un mauvais présentement s'empara de Salvatoris. Une aura similaire à la sienne s'étendait dans toute la zone autour de lui, même les monstres l'ayant suivi en quête d'une ouverture dans sa défense avaient fuit. La forêt semblait normale, débordant de vie alors qu'elle arborait désormais sa teinte automnale. Mais cet endroit sentait pourtant la mort, signe qu'il venait d'entrée dans la zone qu'il souhaitait éviter. Normalement, aucune trace ne serait laisser par une liche proche de son domaine. Cela ferait fuir toute présence pouvait renforcer son armé une fois tué, ou attirerait les armées du royaume souhaitant exterminer la menace que représente une liche. Mais celle-ci cherchait l'isolement, et montrait sa présence au mieux de ses capacités afin de rester isolé du monde. Comme cette liche était la plus faible, aucun héros, ou même armé du royaume ne venait la défier car ses congénères étaient bien plus dangereux. Elle n'était donc pas une menace dans l'immédiat, mais cela ne voulait pas dire que des aventurier en quête de gloire ne cherchait pas à la tuer. Cette sombre aura servait donc à les dissuader d'essayer, une fois qu'ils auraient compris l'énorme écart de puissance entre une liche ayant vécus des centaines d'années, et eux.
Les incontrôlables frissons parcourant le corps de Salvatoris étaient la preuve de l'efficacité de cette méthode. Toutefois, il avait pris soin de rester à l'orée de cette zone, et malgré sa peur il savait qu'il ne risquait rien tant qu'il ne s'approchait pas plus de la liche. Cependant, alors qu'il s'avançait plus profondément encore dans la forêt, il comprit quelque chose qui lui fit froid dans le dos. La ruine n'était pas simplement proche de l'endroit ou vivait la liche, mais à la limite de l'endroit ou se terminait son territoire. En gardant cela à l'esprit il continua d'avancer, et bientôt, la ruine se profila à l'horizon. Comme il l'avait deviné, elle se situait juste à la sortie de la zone d'influence de la liche, comme si elle avait évité d'englober cette endroit exprès, afin d'incité à sa destruction plutôt que de la protéger indirectement. Après tout, si des androïdes y avaient bien élu domicile, ils représenteraient une grande menace pour les quelques troupes que possédait cette "faible" liche.
Cependant, quand Salvatoris sortie de la zone d'influence de la liche et s'approcha dangereusement de la ruine, un coup de feu retenti. Un jet de plasma brûlant venait de détruire sur place l'un de ses pantins sans même qu'il ait le temps de réagir. L'aura de la liche avait disparu, tout cela pour être remplacé par une peur indescriptible, laissant amèrement regretter son choix à Salvatoris. Toutefois, il continua d'avancer, parlant de la plus forte voix qu'il pouvait prendre.
« Je suis un ami ! J'ai un androïde blessé avec moi ! Alice ! Je viens du...euu... »
Salvatoris hésita un instant, il venait de royaume de Drac, mais avait presque instinctivement dit « dictatorial d'Arès », sans même pensé que cela pourrait jouer en sa faveur. Cependant, il continua tout de même sa phrase, réalisant que cela l'aiderait certainement.
« Je viens du dictatorial d'Arès ! »
À ses mots, une légère agitation éclata depuis la ruine. Les occupants ne semblaient pas très nombreux, mais ils semblaient suffisamment choqués pour faire suffisamment de bruit au point que Salvatoris puisse le remarquer à quelques dizaines de mètres de leur position.
Ce n'est que plusieurs longues secondes plus tard qu'une silhouette émergea de la ruine, s'approchant de Salvatoris. Le scepticisme marquait sa gestuelle. Quand la silhouette fut suffisamment proche pour qu'il la distingue clairement, une image le frappa. C'était une silhouette féminine possédant de long cheveux roux allant recouvrir son bassin, et au yeux vert émeraude. Son apparence dégradée montrait son âge, ainsi que des parties métalliques ressortant de son corps par endroit. Certaine partie de ses bras et de ses jambes semblait avoir été emporté par les combats qu'elle avait délivrée depuis qu'elles avaient été livrée à elle-même après la chute de sa civilisation. Même ses vêtements étaient dans un état déplorable, permettant à peine de distinguer l'armure étrangement familière qu'elle portait. Toutefois, alors que l'androïde allait ouvrir sa bouche afin de lui adresser la parole, gardant une certaine distance de sécurité, Salvatoris lui chuchota, un air ahuri passant sur son visage.
« Mélissa ? C'est bien toi ? Mais...mais... tu n'était...tu n'avais pas été détruite ?! »
Le regard de Mélissa devint rond par la surprise alors qu'une multitude de pensées agressait son esprit.
[Qui est-il ? Pourquoi connaît-il mon nom ? Comment...comment sait-il... Mais ou est Alice, elle a réussi son plan ?! Elle va bien ? Ça fait combien de temps depuis la chute ?! »]
Cependant, malgré ses multiples questions, elle n'en posa qu'une seul. Sa voix mélodieuse n'était plus qu'un lointain souvenir. Sa voix était déficiente, partait dans toutes les tonalités imaginable sans même qu'elle puisse le contrôler. Toutefois, elle arrivait dans une certaine mesure à retranscrire son inquiétude et son étonnement, alors qu'elle adoptait une position de combat par mesure de sécurité.
« Que veux-tu vrai-ment ? »
« Je te l'ait déjà dit, je suis un ami ! Je veux faire réparer Alice, son état est critique ! »
Les yeux de Mélissa vacillèrent. Ce qui passa dans ses yeux n'était pas de la tristesse, c'était une joie sincère. Bien évidemment, entendre que son amis qu'elle n'avait pas vu depuis littéralement des siècles, était dans un état critique, n'était pas quelque chose dont elle pouvait se réjouir, mais ça signifiait qu'elle était en vie ! Elle se précipita dans l'instant suivant au côté de Salvatoris, menaçant presque de le tuer alors que d'autres androïdes se montraient depuis la ruine, ainsi que quelques sentinelles, rouiller et à peine reconnaissable.
« Où est-elle, dit le moi ! »
« Ju- juste derrière. Un de mes pantins la porte. »
Répondit Salvatoris, choquer par la vitesse que pouvait déployer Mélissa malgré son état, ainsi que son envie de tuer à peine dissimulé qu'elle lui projetait afin d'être sûre qu'il lui réponde. La pensée que les siècles devaient l'avoir changé traversa l'esprit de Salvatoris. Mais il n'eut pas le temps d'y réfléchir alors que Mélissa arrachait Alice à son mort-vivant, le faisant tomber d'un violent coup de pied, brisant certain de ses os.
« Son état est plus que critique ! Elle fonctionne à peine ! Elle est restée consciente combien de temps ?! Elle avait promis de se mettre en veille tant que- »
Mélissa interrompit son hurlement, réalisant quelque chose. Si l'endroit où résidait Alice avait fini dans le même état que le sien, et qu'en plus elle était seule, sans personne pour l'entretenir, il était logique qu'elle est transgresser sa promesse pour réaliser son objectif...
Mélissa fixa alors Salvatoris de près, lui posant la question la plus importante.
« Elle te l'a-a montré ? »
« Montré ? »
Répondit Salvatoris en penchant la tête. Toutefois, il réalisa immédiatement de quoi Mélissa parlait, acquiesçant précipitamment à sa question.
« Bien, alors suit moi... Si-i t'es là, c'est que tu dois avo-ir réalisé ce que tes dieux nous on fait, n'est-ce pa...as ? »