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Tendresse Mort-Vivante

Aussi longtemps qu'il s'en souvienne, il a toujours été dénué d'émotions. Mais que se passe-t-il, quand un "zombie émotionnel" comme lui, rencontre une véritable zombie? Et elle a la joie de vivre?! C'est parfait, elle est détective privée et a justement besoin d'un assistant pour mener l'enquête! Iwao, lui, espère que passer du temps avec elle lui permettra enfin de ressentir des émotions, et de les exprimer correctement. Mais elle oublie parfois que son nouvel assistant peut mourir, lui. Et lui, ne se rends pas compte qu'il tombe, sans le savoir, peu à peu amoureux d'elle. Toutefois, l'amour est bien loin de ses préoccupations à elle. Car elle est à la recherche d'un meurtrier lié à son passé. __________________ EXTRAITS « Quoi ? Tu t'attendais à ce que je déduise tout ça sur le moment, dès ton entrée ici ? Faut arrêter de regarder la télé mon gars... » Ajouta-t-elle en souriant. À présent, elle semblait presque se vanter et se moquer de moi en même temps. « C'est de l'atteinte à la vie privée, » répondis-je à mon tour, sans pour autant être effrayé. --- « Dans ce cas, tombez amoureuse de moi, » proposais-je. Elle sursauta face à l'énormité de ce que je venais de dire. « Non, attends ! » S'exclama-t-elle en brandissant à nouveau ses mains vers moi. « C'est pas comme ça que ça marche ! » __________________ Couverture par Anzai (Fiverr: fiverr.com/anzailee) Lettrage du titre par Gedomaru/Noya (Instagram: @donya.dhl ) Création des personnages: AreeSensei BETA: Nayrroda __________________

AreeSensei · Urban
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39 Chs

La détective et moi - Honnêteté

Durant les minutes qui suivirent, la détective accueillit le livreur de pizzas, et posa deux boîtes en carton sur la table basse. Elle coupa plusieurs parts, et m'en proposa ; ce qui, étant donné mes crampes à l'estomac, était bienvenu.

Elle avait ensuite procédé à engloutir plusieurs morceaux de pizza sans même se soucier des tâches de gras apparaissant sur le mobilier, et qui me conforta dans l'idée qu'elle n'était pas très soigneuse avec ses affaires.

En ce qui me concernait, j'avais enfin pu satisfaire ma faim, et avais vidé plusieurs fois le verre de lait qui m'avait été offert. Aussi, profitant de cette pause dans notre discussion plus que sérieuse, je pus enfin mettre de l'ordre dans mes pensées.

« Donc, quoi qu'on vous fasse, vous ne mourrez pas, c'est bien ça ? » Demandais-je en prenant le verre de lait qu'elle avait depuis à nouveau rempli deux fois de suite.

Elle hocha de la tête pour me répondre ; sa bouche trop pleine de nourriture pour articuler correctement.

« Mais je ne vois pas comment vous rouler dessus a pu envoyer votre tête aussi loin de votre corps... » Réfléchissais-je à haute voix.

Elle se mit à tousser – ayant avalé de travers – et s'empressa de vider une cannette de soda d'une traite pour faire passer le tout.

« À ce propos… » Dit-elle avec embarras ; « ma tête était déjà recousue avant notre accrochage, et les points de suture ne devaient plus être assez efficaces... »

J'étais à la fois soulagé et pétrifié d'apprendre cela. Quant à la raison véritable qui l'avait privée de tête, bien avant notre rencontre, ce n'était ni aujourd'hui, ni dans les prochaines semaines que je viendrais à l'apprendre, mais bien plus tard.

Pour l'instant, je restais donc intrigué, à me demander quelles situations – assez dangereuses pour lui infliger des blessures plus ou moins mortelles - elle avait bien pu vivre avant notre rencontre. Aussi, me mis-je à fixer malgré moi la longue cicatrice faisant le tour de son cou, pleinement exposée grâce au t-shirt ample qu'elle portait.

« Est-ce que ça fait mal ? » Me surpris-je à lui demander.

À l'expression hébétée qu'elle avait à présent sur le visage, je compris qu'elle ne s'attendait pas du tout à ce genre de question.

Elle posa alors sa boisson sur la table basse, et après d'être essuyé la bouche avec une serviette en papier, et ferma les boîtes de pizza qui étaient à présent vide.

« Disons que je ressens la douleur sur le moment, mais après, plus rien, » dit-elle nonchalamment en se levant du canapé. « C'est passager, au plus… Comme si mes nerfs se rappelaient momentanément de leur fonction ? »

Pourquoi disait-elle cela comme si ce n'était pas important ? Si ça lui faisait mal d'être blessée ou de mourir, elle devrait éviter de se mettre dans des situations à risque…

« Mais je te remercie de demander ça, Nijima-kun. »

Elle alla directement jeter les deux boîtes de pizza dans un des sacs poubelles déjà pleins, et partit vers la cuisine pour mettre la bouilloire à chauffer. Elle revint quelques minutes plus tard avec deux tasses de thé ; une pour elle, et une qu'elle me tendit. Entre temps, elle avait également sorti son téléphone portable pour l'éteindre, et avait récupéré l'étrange carnet que je l'avais déjà vue utiliser dans l'auberge.

En regardant son smartphone à l'écran complètement noir posé sur la table basse, je compris qu'elle ne travaillait sûrement pas seule, et devait avoir quelqu'un l'aidant à distance… Mais qui ?

« Bien, échangeons déjà nos évaluations ! » Dit-elle avec un air ravi.

« Maintenant ? » M'étonnais-je.

« Tu es venu pour que nous officialisons cet accord, pas vrai ? » Me demanda-t-elle en s'asseyant dans un fauteuil en fasse de moi. « Se connaître mutuellement est la meilleure façon de commencer. »

Je hochais la tête.

« Je commence, si tu n'y vois pas d'inconvénient. » Déclara-t-elle avant de chercher une page en particulier dans son carnet. « Nijima Iwao… Voyons voir... »

Trouvant enfin la page qui l'intéressait, elle s'installa confortablement, plaquant son dos contre le dossier du vieux fauteuil vert et relaxant ses épaules. Puis, tout en me regardant, elle commença à réciter une partie de ses notes.

« Tu es quelqu'un qui ne va pas naturellement vers les autres étant donné que tu es socialement inepte. Tu ne sais pas trop comment agir avec les autres car tu ne comprends pas ce qu'ils ressentent, ou ne sais pas comment y répondre, » dit-elle comme si elle lisait des informations révélées lors d'un journal télévisé. « Toutefois, dès que cela touche à ton problème d'émotivité, tu deviens très actif. Tu ne rechigne pas non plus à aider les autres, peut-être parce que tu as pris l'habitude de toujours aller dans le même sens que les gens t'entourant, pour ne pas les froisser. J'ai aussi remarqué qu'en plus de ton habileté à lire les visages des gens et ce qu'ils ressentent, tu fais attention aux gens qui t'entourent, et sais te montrer vif d'esprit. Toutefois, les gens sont prompts à te juger comme bizarre ou étrange à cause de ton comportement.»

Elle m'avait vraiment bien cerné, dans le portrait qu'elle avait dressé de ma personne. C'était étrange, qu'une personne que je connaisse à peine, en sache plus à mon sujet que des collègues de travail que je côtoyais déjà depuis quelques années et que je voyais tous les jours.

De plus, elle avait fait partie de ces gens me considérant comme 'bizarre', au tout début. Toutefois, sa façon de le présenter avait été plutôt inhabituelle ; à dire que j'étais 'agréablement étrange'. C'est par ce type de formulation, que j'avais compris qu'elle n'était pas blessante comme les autres dans sa façon de penser. Elle avait dit cela sans méchanceté ni préjugé, mais plutôt avec curiosité et amusement ; révélant que je l'intéressais comme personne, et n'étais pas à ses yeux un élément indésirable à tenir éloigné.

Cela m'avait rassuré, mais également conforté dans mon choix : si quelqu'un était bien placé pour m'aider à résoudre mon problème, c'était elle.

Elle avait été la première à faire battre mon cœur de la sorte. La première à voir au-delà des apparences. Ou du moins, de se donner la peine de le faire.

Et à présent, cette personne que je savais pertinemment être la bonne à mes yeux, attendant patiemment que je m'exprime à mon tour.

Je me penchais légèrement en avant, posant mes mains sur mes genoux, et de mon regard morne souligné par de grandes cernes, je me mis à réciter le portrait que j'avais fait d'elle.

« Vous êtes quelqu'un qui ne parle pas beaucoup d'elle, et qui se méfie de tout le monde, mais vous êtes aussi pleine de vantardise. Vous adorez être le centre de l'attention, et montrer à quel point vous en savez plus que les autres, » dis-je tout en la voyant grimacer de plus en plus à chaque nouveau mot que je prononçais. « Vous êtes plutôt maline, mais en contrepartie vous êtes désorganisée chez vous... »

Elle me regarda un moment sans rien dire, et voyant que je n'ajoutais plus rien, elle prit un air déçu.

« C'est tout ? » Demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

C'était déjà pas mal… Surtout pour quelqu'un comme moi qui était avare de ses mots.

Toutefois, en jetant un regard vers la table basse, je sût tout de suite quels seraient mes prochains mots.

« Je sais que vous êtes méfiante, mais vous ne me dites pas tout, » dis-je en secouant la tête. « Je ne sais toujours pas qui vous êtes vraiment, ni avec qui vous parlez presque tout le temps au téléphone… Alors si nous devons passer un accord, la moindre des choses est d'être honnête sur tous les plans.»

J'avais fait mouche avec ma déclaration, car juste après, elle sourit de toutes ses dents. Ce genre de sourire carnassier et plein de confiance qu'elle m'avait déjà servi à plusieurs reprises. Et tout en se penchant vers moi, elle dit :

« Bien, Bien… Il semble que nous soyons sur la même longueur d'onde… Alors, si tu me parlais de cet autre problème que tu as, Nijima-kun ? »

J'ai moi aussi tellement de mal à parler aux gens par moments... À ne pas savoir quoi leur répondre, ou quoi dire...

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