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En regardant les notes non triées dans ses cours, Eshu eut l'impression de voir son coeur se briser.

Qui était donc cette jeune femme sans méthodologie qui avait pris sa place ?

Elle se sentit dépassée, submergée.

Elle était seule, face à son bureau, dans son appartement.

L'aube pointait à peine le bout de son nez.

Autour d'elle, en surface, son appartement était évidemment toujours aussi propre, toujours aussi rangé.

Mais ses notes de cours étaient en vrac, elle était en retard dans ses messages pour son lieu de travail, et - horreur! une pile de papiers administratifs commençait à se former dans un coin de sa cuisine.

Eshu ne se reconnaissait plus.

Un instant tentée par une hibernation jusqu'au lendemain, elle secoua l'idée hors de sa tête, et décida qu'il était temps de se reprendre.

Elle prit une grande inspiration, dressa une liste des urgences, et les attaqua une par une.

Elle commença par ranger tous ses cours, trier ses notes, vérifier la mise en page de ses documents.

Puis elle entreprit de répondre aux messages et sollicitations qu'elle avait laissé traîner.

L'entreprise qui l'avait accueillie l'an passé lui offrait la possibilité de revenir.

Sans même prendre le temps de la réflexion, elle renvoya la confirmation de sa venue et remplit les documents administratifs pour l'université.

Elle appela ensuite sa mère, qui lui reprocha copieusement de ne pas lui avoir donné de nouvelles régulières.

Enfin, elle fit de l'ordre dans son planning, mettant à jour ses rendez-vous, ses tâches pour la semaine à venir, préparant ses courses et ses travaux domestiques pour les 10 prochains jours.

L'après-midi était bien entamée lorsqu'elle s'arrêta enfin.

Tout allait déjà mieux.

Restait la dernière étape sur la liste.

Elle appela Damien.

Quarante trois minutes plus tard, elle se tenait assise dans la chaise en velours de la cafétéria d'un centre de conférence, les yeux rivés dans les siens, prête à en découdre.