PDV BELVIDA
« Mademoiselle Miller, y'a un problème ? » souffla le Prof, agacé par mes disputes avec l'égocentrique.
« Non, ça va monsieur. » mentis-je timidement.
Il lança un regard à Caleb, qui avait repris une position convenable sur sa chaise, puis reprit son cours. Caleb n'avait pas cessé de s'amuser à piquer des affaires dans ma trousse. Quel gamin.
« Alors, tu ne veux pas reprendre ton joli stylo bleu ? » me taquina-t-il, secouant mon stylo dans sa main gauche.
Je voulus le lui reprendre, mais il tendit son bras, de façon à ce que je ne puisse pas atteindre mon objet. Je soupirai, et décidai de jouer à l'indifférente.
« Tu peux le garder, de toute façon j'ai un stylo noir. » dis-je, ne laissant transparaître aucune émotion.
Ni une ni deux, dés que j'eus mon stylo noir dans ma main, il me le prit aussitôt.
« MAIS PUTAIN ! »
« BELVIDA ?! » s'exclama le Prof. « Sors. » dit-il, autoritaire, pointant la porte.
« Mais monsieur.. »
« Dehors ! » me coupa-t-il, énervé.
Je soupirai et lançai un regard des plus noirs que j'eus jamais lancé à Caleb, qui lui me souriait de toutes ses dents, fier de son coup, accompagné par Wilma, souriante elle aussi. Bande de bâtards. les insultai-je intérieurement.
Je sortis de la classe, refermant la porte derrière moi. Je m'adossai à l'un des murs du couloir, et essayai de garder mon calme. Au pire, il n'allait pas m'embêter très longtemps, non ? Si je faisais l'indifférente, sûrement en aurait-il marre de m'agacer ? On m'avait toujours dit de répondre aux imbéciles par le silence.
L'heure passa extrêmement lentement. J'avais croisé plusieurs surveillants, qui traversaient de temps à autre les couloirs, et m'avaient demandé ce que je faisais là. Je leur expliquai que j'étais "punie", aha, et ils pouffèrent de rire. Salauds. J'étais réputée, l'année précédente, comme une fille gentille et sans problèmes, et à peine Caleb Carter était entré dans ma vie, qu'il avait déjà mis le bordel.
La sonnerie retentit, et les élèves sortirent de leurs classes respectives, quant à moi, j'entrai de nouveau dans la classe, pour reprendre mes affaires qui étaient restés dans la classe.
« BELVIDA ? Je peux te voir deux minutes ? » me demanda le Prof, saluant en même temps les élèves qui lui disaient « Au revoir. »
J'acquiesçai positivement d'un mouvement de la tête, avant de reprendre mes affaires et les ranger dans mon sac, que je mis sur mon épaule droite. Je m'avançai jusqu'au bureau du Prof, et nous attendîmes que tous les élèves sortirent. Sidoine m'attendait à l'entrée de la classe, elle grimaça légèrement lorsque je l'aperçus, afin de me faire comprendre que j'étais dans le pétrin.
« Bon.. BELVIDA.. Je te trouve quelque peu turbulente par rapport à l'année dernière.. Tu as des problèmes quelconques à la maison ? » me demanda-t-il, essayant de comprendre la raison de mon comportement.
Mais qu'est-ce qu'il raconte ?! Le problème ne vient pas de la maison, mais de ce mec ! pensai-je.
« Non, tout va bien à la maison, monsieur. » me forçai-je à sourire.
« Tu en es sure..? » tenta-t-il.
« Certaine. »
« Bon.. Essaie d'être plus attentive aux cours, le prochaine fois, d'accord ? »
« J'essaierai, oui. » souris-je.
Il me rendit son sourire, et je sortis de la classe, rejoignant Sidoine qui me lança plein de questions comme « Qu'est-ce qu'il t'a dit ? », « Tu as eu une heure de colle ? », « Tu vas te venger ? ». Bien que sa dernière question me tentai énormément, je devais me résoudre à jouer la carte de l'indifférence, en espérant que Carter comprenne rapidement le message suivant : « Lâ-che-moi. »
Il était à présent 10 heures, et nous eûmes une petite pause de 10 minutes, histoire de se dégourdir un peu les jambes. Joana nous racontait ses longues et dures heures de français, pendant que Sidoine racontait comment je m'étais fait engueulée.
« Sérieux ? Tu t'es fait exclure du cours toute à l'heure ? » s'exclama Joana, stupéfaite.
« Ouai.. » répondis-je, lançant mon regard dans la cour, à la recherche d'Caleb.
Je ne cherchais pas à le rejoindre, justement, plutôt à l'éviter. Je voulais le savoir loin de moi, afin d'avoir le minimum de problèmes possible.
« Hey, salut la thug. » me fit Caleb, arrivant par derrière moi.
Putain, quelle chanceuse je suis ! m'exclamai-je intérieurement.
« Salut. »
J'essayai de rester froide, et fixait Sidoine et Joana, qui regardaient Caleb.
« Oh, mais c'est qu'elle boude mademoiselle Miller ! Tu m'en veux ? » dit-il d'une manière agaçante qui m'insupportait.
« Non, je suis tout à fait calme. » répondis-je, essayant de masquer ma colère au maximum.
« Je peux rester avec vous, les filles ? » dit-il en lançant un regard charmeur à mes deux meilleures amies.
« Hé, je te signalerai que tu es un couple. » dis-je, le voyant charmer Joana.
« Je sais. »
Il me regarda de bas en haut, comme pour me critiquer, mais il ne dit rien.
« Bon, tu peux arrêter de me reluquer comme ça ? » lançai-je machinalement, tournant son regard ailleurs à l'aide de ma main.
« D'où tu le touches ?! » s'exclama Wilma en se mettant à ma hauteur.
Normalement, elle devait être légèrement plus petite que moi, mais avec ses talons de 10 centimètres, elle me dépassait.
J'allai rétorquer lorsque Caleb me coupa la parole.
« Elle voulait tester la perfection que je suis. » se vanta-t-il.
Oh mon dieu, dites-moi que je rêve ! Plus narcissique, tu meurs ! me dis-je intérieurement.
Je roulai des yeux, espérant qu'ils me lâcheront rapidement, mais Wilma n'avait pas l'air d'être de cet avis.
« Tu comptes me pourrir la vie encore longtemps ? » me cracha-t-elle.
« C'est toi qui viens me faire chier là, je t'ai rien demandé. »
Elle pouffa de rire.
« Tu crois vraiment que je vais te laisser piquer mon mec ? » rit-elle.
« Tu veux dire, ce mec que tu connais depuis hier ? » Je dévisageai Caleb, puis regarda de nouveau Wilma. « Tu peux le garder ce boulet, il est loin de me plaire. » finis-je.
« Ne t'inquiète pas ma chérie, c'est réciproque, tu n'attires personne de toute façon. » me lança-t-elle.
Salope. Je bouillais intérieurement mais j'essayais de ne rien laisser paraître. Je ne voulais pas les laisser gagner. Heureusement, je fus sauvée par la sonnerie. Les cours allaient reprendre. Nous allions avoir SVT, et par conséquent, j'allais être tranquille pendant deux heures, loin de ce narcissique sans valeur et cette pouffe aux allures de prostituée.
L'heure du midi sonna. Nous sortîmes tous de cours en courant, affamés. Sidoine me demanda de l'attendre, elle avait besoin de ranger quelques affaires dans son casier. En l'attendant, je textotai discrètement avec Samuel, car nous n'avions pas le droit d'utiliser les téléphones portables dans l'enceinte de l'établissement. Samuel me proposait de sortir avec lui dimanche après-midi à la patinoire, car il y avait une soirée mousse. Ce genre de soirée hyper désirée par les adolescents.. Sauf moi. Je n'aimais pas trop les soirées, ça tournait trop souvent au vinaigre à mon goût. Je voulus lui répondre que je ne voulais pas y aller, mais une main extirpa mon téléphone portable des miennes: c'était Caleb.
« Putain rends-moi ça ! » criai-je après Caleb.
Il se mit à rire et à lire les SMS entre Samuel et moi. Son visage changea d'expression, et il arrêta de rire.
« Tu ne m'avais pas dit que tu étais en couple. » me dit-il.
« Pourquoi je te l'aurais dit ? » rétorquai-je.
Je n'étais pas en couple avec Samuel, mais il n'avait pas à le savoir, si cela pouvait permettre qu'il me laisse tranquille, ça ne me dérangeait pas de mentir.
Il se mordit la lèvre inférieure, comme pour s'empêcher de dire quelque chose. Il ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit. Il s'approcha de nouveau de moi et me rendit mon téléphone portable. Il répartit aussitôt qu'il était venu.
« Qu'est-ce qu'il te voulait ? » me demanda Sidoine, qui venait de terminer de faire le tri dans ses affaires.
« Je ne sais pas, il est bizarre ce mec. »
« Ouai, bref, on va rejoindre Joana ? »
J'acquiesçai et nous sortîmes à l'extérieur. Le temps était ensoleillé, il faisait frais, mais pas trop. Le vent soufflait doucement, faisant divaguer mes cheveux légèrement sur le côté. Je remettais de temps à autre les mèches de cheveux derrière mon oreille, car elles allaient devant mes yeux. Joana nous attendait sur un banc, avec.. Bastien ?
Nous nous avançâmes jusqu'eux. Joana fut surprise de nous voir, et était gênée. Je le sentais, elle tombait amoureuse, et c'était pas bon. Je n'avais pas confiance aux mecs. Quand je voyais toutes ces filles malheureuses à cause des garçons, je voulais éviter ça à mes amies.
« On dérange ? » demandai-je, posant ma main sur l'épaule de Joana.
« Non non.. » Joana se frotta la nuque et ajouta « Bastien allait justement partir.. »
Bastien acquiesça, nous adressa un sourire à Sidoine et moi, avant de déposer un baiser sur la joue de Joana, et partir.
C'est mignon.. pensai-je.
« Alors ?! Raconte nous tout ! » s'exclama Sidoine, demandant des explications à Joana, que j'attendais également.
[Chapitre légèrement plus court que les précédents ! J'espère cependant que ça vous plaît. *-* Bonne lecture guys !]