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Chapitre 20 : Le passé d'un homme vieux

Je vais déjà parler de la période précédant la Faucheuse de quelques années, avant que La Faucheuse ne se produise.

Histoire que tu comprennes vraiment le pourquoi du comment.

J'étais quelqu'un qui habitait à l'époque à Miami dans les fameux beaux quartiers de Palm Springs, dans le luxe, l'apparat et la luxure.

Loin de l'idée que tu as de moi aujourd'hui, j'étais quelqu'un de profondément méprisable qui se considérait comme le roi du monde, à qui l'on a ouvert les vannes de l'immoralité sans conséquences.

J'étais si impliqué dans de mauvaises actions que je me dis que la différence avec le moi de maintenant est si grande qu'on pourrait croire que celui que j'étais n'était pas moi.

Je me le dis toujours au fond de moi même honnêtement, quand je vois mes actions passées.

Je ne pourrais même pas te dire tout ce que j'ai pu faire de mal.

Juste imagine quelqu'un avec une fortune de plusieurs centaines de millions de dollars, la monnaie de l'époque, faire tout ce qu'il a envie sans limite que ce soit moral, financière ou bien juridique.

J'étais richissime, mais un déchet de la pire espèce jusqu'à l'arrivée de celle qui fût ma femme, Hina.

Je sais, ça peut surprendre le fait qu'une japonaise ait pu être en couple avec moi, sachant toutes les traditions qui existaient au Japon en terme de puritanisme, bienveillance et respect des autres.

Ce n'était même pas une femme dépravé comme tu pourrais le penser, juste parce qu'elle a voulu avoir une relation avec moi.

C'est plutôt moi qui avait essayé de l'aborder au moment même où j'ai pu la croiser, c'est à dire dans la rue avec toujours une personnalité narcissique et hautaine.

Dès que je l'ai vu, je suis tombé sous son charme.

Réponse logique de ma part, je me suis dit que j'allais en faire ma prochaine partenaire avec qui j'aurai des relations empli de perversité, d'alcool et de drogues en tout genre.

En la matière, j'ai pu tester à cette époque plus d'une dizaine de drogues différentes et boire tout ce que tu peux imaginer comme type d'alcool cher.

J'ai purgé tout ça aujourd'hui, mais les séquelles restent, enfin bon là n'est pas le sujet.

Je souhaitais en faire mon prochain objet de désir comme j'avais pu le faire avec plusieurs femmes dans le passé.

Mais lorsque je suis enfin passé à l'acte en lui demandant si ça l'intéressait de venir passer une journée torride avec moi dans de belles voitures, une maison luxueuse et plein d'autres joyeusetés que je ne décrirais pas, elle a refusé.

Il faut s'imaginer que c'était la période pendant le déclin des États-Unis comme grande puissance mondiale, et que la plupart des citoyens moyens vivaient bien au dessus de leurs moyens avec des dettes impossibles à rembourser.

Ce qui faisait que la précarité avait explosé.

Pendant cette période, énormément de femmes dans la classe moyenne et pauvre cherchaient par tous les moyens à gagner de l'argent pour leurs enfants ou pour soi même, quitte à se prostituer.

D'ailleurs tu en as entendu parler de la prostitution généralisé qui s'est produit après l'effondrement des États-Unis ?

Victor:

Non pas vraiment.

Faut dire que je suis sûrement pas assez vieux pour avoir connu ça, de souvenirs je n'ai pas lu de livres qui en parlait ni vu ce dont tu me parles.

Ludo :

C'est normal, c'est une honte dont le gouvernement de l'époque ne s'est jamais débarrassé, et qui avait terni son image dans le monde entier jusqu'à ce que la Faucheuse arrive.

Depuis la démocratisation d'Internet, les gens ont été de plus en plus habitués à voir des signes que la pornographie existait et qu'elle était extrêmement populaire.

Pour certains profils de personnes, une carrière pouvait même se lancer dans ce milieu, avec toutes les déviances que ça amenait dans la société silencieusement dans l'ombre.

C'était pas nouveau, mais personne ne s'était attendu à ce que la culture de l'hyper sexualisation aille aussi loin avec Internet.

Tu as peut-être déjà vu dans des livres qui documentaient la chute de certaines valeurs de l'homme et de la femme occidentale, que les Etats-Unis n'étaient pas les seules pays à consommer ce genre de contenu.

Il y' en avait plein d'autres, mais les États-Unis sont allés loin, très loin.

L'hyper sexualisation était un phénomène mondiale mais les États-Unis ont tellement fait plonger la classe moyenne et pauvre états-unienne que quelque chose qui n'avait jamais été vu se déroulait devant les yeux du monde entier.

Une démocratisation grand V de la pornographie au sein du foyer avec énormément de familles où il n'est pas rare d'entendre que la plupart des membres de cette même famille poste régulièrement du contenu pornographique sur des sites crées à cet usage.

C'est comme j'aime l'appeler rendre l'instinct animal le plus sauvage et le plus primaire de tous normal et banal, tel une journée programmée.

Boire, manger, copuler ou montrer son corps nu et dormir.

Bien entendu, il y' a aussi beaucoup de citoyens qui ne se sont pas allés vers ce genre de mentalité, mais ça n'a pas empêché les pays du monde entier pourtant consommateur de pornographie pour certains, de s'insurger devant ça.

Dis toi que c'est allé tellement loin que même le gouvernement a commencé à complètement vouloir interdire les sites pornographiques pour noyer le poisson.

Malheureusement, les entreprises créés sur la base du secteur de la pornographie ont fait pression et ont soudoyé des élus du congrès états-unien pour mettre en place des mesures fantoches et inutiles qui n'ont absolument rien changé au problème de fond.

Enfin bon, en tant qu'ancien citoyen états-unien qui te parle, je peux te dire que ce type de déstabilisation de l'ordre public par des entreprises privées, qui effectuaient du lobbying, étaient monnaie courantes depuis des décennies.

Bizarrement cette fois ci, ça n'a pas pardonné.

Victor :

Du lobbying ?

Ludo :

Excuse moi, je ne t'ai pas dit ce que ça voulait dire.

C'est ce que je viens de te décrire à l'instant, des entreprises qui exercent une influence dans la politique interne d'un pays pour qu'un gouvernement vote des lois qui arrangent une ou plusieurs de leurs entreprises.

Ne te prends pas trop la tête avec ça, j'ai juste parlé de ça pour expliquer pourquoi Hina n'était pas une femme dans la moyenne, de part son puritanisme et du fait qu'elle était de la classe moyenne.

Assez parlé de politique, peut-être je te parlerais un jour de la fin des États-Unis mais là je préfère que l'on rentre dans le vif du sujet, ma relation avec Hina.

Après l'avoir accosté, elle n'a bien entendu pas dit oui à mes avances et m'a même ignoré.

Pour moi qui était habitué à facilement convaincre des femmes avides d'argent et de plaisirs éphémères à Palm Springs, c'était un choc, une incompréhension totale.

Loin de rester sur cet échec, pendant ces instants où je l'ai abordé, j'ai insisté de plus en plus sur ce qu'elle pourrait ressentir en vivant une expérience extraordinaire à travers le luxe.

Mais rien n'y faisait, elle était insensible.

La colère commençait à monter de plus en plus dans ma tête, ce qui eût comme conséquence un haussement de ton de ma part.

Je disais même parce que j'étais énervé, des phrases de ce style.

«Je te fais l'honneur de te proposer des choses que tu ne pourras plus jamais revivre dans ta triste vie et toi tu décides de rester comme tu es, une pauvre traînée sans valeur !» 

Ou un truc du genre.

Bien sûr, ça ne faisait que l'énerver intérieurement elle aussi.

Mais contrairement à moi, elle ne le montrait pas et restait impassible, douce et courtoise dans sa façon de parler sans mauvaises arrière pensées.

Ce qui m'énervait d'autant plus.

A bout de nerfs et complètement dégoûté par ma rencontre avec elle, j'ai finis par poser cette question,

«Qu'est ce qui ferait en sorte que tu puisses venir vers moi si tout ce que j'ai comme richesse ne t'intéresse pas ?!»

Je me souviens encore très bien de ce moment comme celui où je me suis enfin réveillé, elle m'avait dit, «Soit un homme bon qui fait le bien.»

Cette simple phrase me retourna complètement le cerveau et m'a fait me remettre en question pendant des semaines entières.

Après qu'elle m'ait quitté et disparu de la ruelle, il ne restait que moi et mes pensées, pour interpréter ce que je venais d'entendre et refaire le tri dans tout ça.

Ça m'a travaillé pendant un bon moment, pour qu'au final ça donne comme résultat la personne que tu vois ici même, en chair en en os.

Suite à ça et le changement de mentalité qui s'en est suivi, j'ai pu la recroiser des mois plus tard dans un modeste café où je n'aurais jamais mis les pieds si j'étais resté la sombre ordure que j'étais avant de la rencontrer.

C'est là que j'ai pu lui reparler et lui dire à quel point ce qu'elle m'avait dit à changé ma vie.

Plus d'alcool, de drogues ou de coups d'un soir.

Mon argent, je l'avais donné en grande partie à des pauvres de plus en plus nombreux avec l'augmentation du prix de l'immobilier qui mettaient de plus en plus de citoyens à la rue et sans le sou.

Pour me débarrasser de la tentation de tout recommencer.

J'avais gardé le minimum pour maintenir une vie normale, sans organiser la moindre soirée et sans acheter des objets hors de prix comme j'avais l'habitude de le faire.

Des vêtements normaux, une voiture normale et une maison encore luxueuse mais qui m'empêchait au moins de ne pas rester sans logement.

J'avais coupé toutes les relations que j'avais, me coupant de toute aide, ce qui fait que je n'aurais pas pu retrouver un logement facilement, les prix étant ce qu'ils sont.

Après que je lui ait dit qu'elle a changé ma vie, elle qui hésitait encore à me parler à ce moment là et même ne serait ce qu'à me regarder dans les yeux.

Je lui ait dit que je ne chercherais plus à lui nuire, que je disparaîtrait après cette conversation de sa vie et que je la remercie de m'avoir ramené dans le droit chemin.

Bien entendu, je me suis excusé pour touts ce que je lui ais fait, et c'est là que ça aurait dû se finir.

Mais le destin en a décidé autrement, elle décida de me donner une chance en voyant à quelle point j'avais changé, en n'ayant plus cette personnalité exécrable que j'avais à ma rencontre avec elle.

Puis, tu vois la suite arriver.