Chapitre 12 Restez prudent

"Vous avez bien fait aujourd'hui," commenta le prince dès qu'il entra dans sa chambre, et Elliana se tourna vers lui avec un sourire perplexe.

Lui faisait-il vraiment un compliment pour sa gestion de la famille ?

C'était le premier compliment sincère qu'elle recevait de lui. Elliana sentit son cœur faire un bond quand elle fixa trop longtemps ses yeux et détourna le regard en silence.

"Je suis contente," dit-elle de sa voix douce comme le miel, et Sébastian la regarda une fois de plus avant de se diriger vers la salle de bain pour prendre un long bain relaxant et se changer en vêtements décontractés.

Après avoir eu une discussion houleuse avec son grand-père, il n'avait pas envie de visiter le marché pour vérifier les rapports avec les voyous.

Tandis que Sébastian retirait son masque et le posait sur le comptoir, il observa son visage avant de soupirer et de marcher vers la baignoire.

En vérité, il ne s'était pas attendu à ce qu'Elliana soit si docile et fasse exactement ce qu'il disait. Peut-être que si elle restait ainsi, vivre avec elle ne serait pas une tâche ardue. Sébastian ferma les yeux, son esprit obscurci par tout ce que son grand-père lui avait dit.

Ainsi le vieil homme avait fait cela délibérément. S'il pense qu'une épouse humaine l'empêchera de lutter contre Stéphano pour le trône, il ne se doute pas à quel point il a tort. Sébastian afficha un sourire narquois.

Son père, Léonard, était également le plus jeune fils. Mais avec son emprise sur le royaume et ses pratiques stratégiques pour gagner la faveur des sujets dans le royaume des vampires, il s'empara du trône, brisant toutes les règles hiérarchiques. Et Sébastian avait l'intention de maintenir l'exemple que son père avait établi.

Il doit également découvrir ce que le conseil planifie. Ces cartes affichées sur le grand écran de la salle de conférence que son agent avait enregistrées et sur lesquelles il avait mis la main en risquant presque sa vie, n'étaient pas les cartes normales de l'état ou même du pays. Ces pointeurs et ces marques rouges avaient une signification, et il doit en découvrir la teneur bientôt avant de faire son prochain pas.

Pendant ce temps, Elliana descendit les escaliers avec un livre caché entre ses mains, n'ayant rien d'autre à faire.

"Mlle Zoya, pouvez-vous me montrer où se trouve la bibliothèque ?" demanda Elliana, et lorsque la première femme de chambre regarda le livre dans sa main, elle acquiesça avec compréhension.

"Au fait, vous n'avez pas vraiment besoin d'aller à la bibliothèque pour lire un livre. Le palais reste silencieux la plupart du temps. De plus, le plus jeune prince regagne à peine sa chambre. Il passait la plupart de son temps dans son bureau, même avant votre arrivée," commenta Mlle Zoya, mais Elliana ne dit rien.

"Mlle Zoya, à propos des frais de scolarité de votre fille au Collège, je vais les payer," dit Elliana alors qu'elles se tenaient à la porte de la bibliothèque, et Mlle Zoya s'arrêta, les yeux écarquillés, avant de regarder la princesse comme si elle lui avait demandé de commettre un péché.

"Non, Princesse. Mais de quoi parlez-vous ? Comment puis-je accepter de l'argent de vous ? Non. Je ne le ferai pas. Le prince me tuera s'il découvre que j'ai pris de l'argent de vous. Veuillez abandonner cette idée. Cela ne peut pas arriver," dit Mlle Zoya, et Elliana lui prit la main.

"J'insiste. Cet argent m'a été donné par le prince comme cadeau de mariage, et c'est à moi de décider comment le dépenser. Je préfère le dépenser pour l'éducation de quelqu'un plutôt que pour des choses matérielles dont je ne manque pas. S'il vous plaît, laissez-moi faire. Cela me rendra vraiment heureuse," Elliana cligna des yeux à Mlle Zoya et allait ajouter quelque chose lorsque son esprit fut frappé par un autre extrait des souvenirs récents de Zoya.

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"Mlle Zoya, j'espère que je n'aurai pas à vous le dire deux fois pour qui vous travaillez finalement. Vous pourriez être la plus proche du plus jeune prince, mais n'oubliez jamais que c'est moi qui ai sauvé votre mari de la punition qui aurait pu vous laisser veuve," dit Stéphano tandis que Ruth se tenait derrière lui.

"Je comprends, monsieur. Dites-moi ce que je dois vous rapporter cette fois," Mlle Zoya baissa la tête, sachant bien que si elle disait autre chose, le prince n'hésiterait pas à l'attaquer de la pire des manières. Il pourrait aller tuer directement son mari qu'il avait sauvé.

Dès qu'elle apprit que son mari avait commis un péché grave et que le Roi Léonard allait le punir, mais que Stéphano avait sauvé son mari, elle comprit pourquoi le prince aîné avait fait ça. Et elle en paye le prix jusqu'à présent.

"Allez, mon fils. As-tu besoin de lui rappeler notre bonne action chaque fois que tu lui parles ou que tu as besoin d'informations ? Arrête d'être si rude avec elle. Mlle Zoya sait où doit se trouver sa loyauté, n'est-ce pas Mlle Zoya ?" demanda Ruth, ses yeux virant légèrement au rouge, et Zoya tressaillit avant d'acquiescer.

"Oui, madame. Ma loyauté reste avec la famille principale, et le premier fils," Mlle Zoya en rajouta, et Ruth sourit.

"Vois-tu ? Ce n'était pas si difficile, n'est-ce pas ? Maintenant, ce que tu vas faire, c'est nous donner chaque petit détail à propos de cette nouvelle princesse et de sa relation avec Sébastian, surtout quand ils se disputent ou que Sébastian perd son sang-froid avec elle," dit Ruth, et Mlle Zoya acquiesça.

"Ce vieil homme a marié cette fille au plus jeune prince pour une raison, et tant que la raison n'est pas éclaircie, nous devrons la garder sous surveillance. Elle n'a pas l'air simple non plus. Ce frisson que j'ai ressenti lorsque je l'ai touchée, me faisant resserrer ma prise autour d'elle et -" Ruth s'interrompit avant de regarder Mlle Zoya.

"J'espère que nous n'aurons pas à te rappeler tout cela de nouveau, n'est-ce pas ? Je t'appellerai de temps en temps pour papoter, d'accord ? Ne pense même pas à nous doubler, ouais ? Parce que si nous décidons qu'il faut débarrasser ce monde d'une première femme de chambre, de sa fille adoptive et d'un mari alcoolique, cela ne sera pas trop difficile," Ruth sourit doucement avant de se rapprocher de Mlle Zoya et de poser sa main sur l'épaule de Zoya.

"Et devine quoi ? Sébastian ne pourra rien faire," Ruth afficha un grand sourire, ses yeux brillant d'un éclat maléfique tandis que Stéphano riait derrière sa mère, et tous deux s'éloignèrent, laissant Zoya avec ses pensées perturbées.

Que dois-je faire maintenant ? Dois-je vraiment tout rapporter ? Mais le prince est comme mon propre enfant. Mlle Zoya pensa, s'appuyant contre le mur avec une main sur sa poitrine pour calmer son cœur enragé, pompant son sang furieusement dans ses veines, lui donnant envie de sang.

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Elliana regarda Mlle Zoya d'un air vide avant de retirer ses mains d'elle.

"Mademoiselle Elliana ? À quoi pensez-vous ? Je vous appelle depuis un moment," les mots de Mlle Zoya firent sourire Elliana.

"Comme je l'ai dit, laissez-moi payer les frais de scolarité, d'accord ?" demanda Elliana, et Mlle Zoya finit par céder.

"Merci beaucoup, princesse, pour votre gentillesse. Je ne vous décevrai jamais. Ma loyauté vous appartient. Si vous avez besoin d'aide, je serai toujours là pour vous," dit Mlle Zoya en s'inclinant et en embrassant le dessus des mains d'Elliana pour montrer sa reconnaissance.

Elliana sourit à son commentaire sur la loyauté, sans pour autant dire quoi que ce soit.

"Ne me remerciez pas. Je fais cela pour mon bonheur. Aider les autres me rend heureuse parce que je crois que Dieu m'apportera plus de bonheur si je continue à être bonne envers les gens," Elliana se tourna pour entrer dans la bibliothèque. Cependant, voyant qu'il n'y avait pas de mouvement derrière elle, elle se retourna à moitié vers Mlle Zoya.

"Je voudrais lire en paix et en solitaire," les mots d'Elliana firent acquiescer Mlle Zoya, qui partit immédiatement, un sentiment chaleureux pour la princesse dans son cœur.

Le sourire sur le visage d'Elliana disparut immédiatement. Il était clair qui étaient les personnes dont elle devait se méfier même quand elles prétendaient être les meilleures autour d'elle.

Les choses n'étaient pas si différentes. Mis à part le fait que les vampires avaient des capacités spéciales qui se renforçaient avec leur hiérarchie, la nature des gens chez les humains et les vampires était plus ou moins la même.

Ou était-ce une chose royale ?

Elliana sortit le livre qu'elle avait apporté pour lire dans la bibliothèque.

Elle ne savait pas quel genre d'homme était réellement ce prince vampire, mais chez elle, sa belle-mère n'aimait pas quand elle la surprenait Elliana en train de lire des livres, quel que soit le genre. Selon elle, c'était une perte de temps pour Elliana puisqu'elle ne poursuivrait jamais ses études après le lycée et ne s'engagerait pas en politique.

La bibliothèque dans le palais du jeune vampire n'était pas une plaisanterie. Elle n'était même pas à mi-chemin à l'intérieur et savait que ce serait une bonne visite. Elle pouvait compter une vingtaine de grandes étagères devant elle, et il y en avait environ cinq fois plus dans le hall.

Le prince a-t-il lu tous ces livres ? Elliana y pensa. Cela devait prendre un sacré effort et du temps pour les lire, non ? Cela lui rappelle, elle ne sait toujours pas quel âge a son mari. Encore une fois, cela ne devrait pas être une surprise. Elle ne sait même pas à quoi ressemble son mari.

C'est bien ainsi. Au moins, elle est hors de portée du danger. Tant qu'elle occupe ses affaires et ne l'interrompt avec rien, elle pourrait vivre plus longtemps.

Avec un sourire content, alors qu'elle s'éloignait du monde réel et de ses problèmes parmi ces livres, Elliana regarda autour d'elle avant de se diriger vers l'histoire des vampires. Si elle doit vivre en tant qu'épouse du plus jeune prince vampire en compétition pour le trône, elle pourrait tout aussi bien commencer à connaître un peu leur passé.

Elle commencera à regarder les livres d'histoire quand elle ne pourra pas dormir et voudra tuer le temps. Pour l'instant, elle devrait se concentrer sur le livre qu'elle avait apporté avec ses affaires.

C'était la dernière édition qu'elle mourrait d'envie de lire depuis un an. C'était l'avant-dernier livre de la série sortie de son livre préféré. Si elle n'avait pas été en prison, elle les aurait tous lus à nouveau. C'est à ce point qu'elle aimait les lire.

Après avoir trouvé un bon endroit dans le coin près de la fenêtre où la lumière du soleil pénétrait et éclairait la zone, le plus loin possible de la porte, Elliana s'assit par terre, le dos contre l'étagère.

'Aaahh, enfin. Mon amour, mon bébé, je suis contente d'avoir demandé à la domestique Sasha de m'apporter toutes les dernières séries et suites de tous les livres que je lisais,' Elliana embrassa la couverture, humant le parfum des pages fraîches avant de sourire de contentement.