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L'Histoire pour s'endormir

La nuit était profonde, le ciel nocturne d'un bleu sombre, parsemé d'étoiles étincelantes. La lumière de la lune se déversait doucement sur un paysage hivernal. Les arbres, figés par le froid, se dressaient comme des sentinelles silencieuses, leurs branches squelettiques couvertes d'une fine couche de neige scintillante. La lueur argentée de la lune caressait les contours de la nature endormie.

Au loin, un château se dessinait, ses contours flous se fondant dans l'obscurité, seulement éclairés par une faible lueur qui baignait une pièce unique, attirant l'attention de la lune. Les rayons argentés de celle-ci s'infiltraient par les fenêtres de la bibliothèque, révélant les silhouettes de livres anciens et des objets oubliés depuis longtemps. L'atmosphère était empreinte de calme, un silence rompu seulement par le doux murmure du vent et le crépitement lointain d'un feu.

Sur une petite table en bois patiné, une tasse de café fumante trônait, émettant une vapeur envoûtante qui se mêlait au doux parfum de vanille d'une bougie allumée. La flamme vacillait doucement, projetant des ombres dansantes le long des étagères de livres, créant un jeu d'ombres et de lumière aussi mystérieux que la pièce elle-même.

Soudain, une femme apparut à l'entrée de la bibliothèque. Sa chevelure noire, longue et soyeuse, tombait en cascade le long de son dos. Elle portait une robe bleu profond, ornée de broderies argentées qui scintillaient sous la lumière lunaire. Son parfum envoûtant, une fragrance délicate de roses et d'ambre, flottait doucement autour d'elle, ajoutant une touche supplémentaire de mystère. Elle s'approcha de la table, prit la bougie entre ses mains avec une grâce hypnotique, puis la lança en l'air. La bougie tourna, suspendue dans l'air, avant d'exploser en une pluie d'étincelles dorées et argentées, illuminant la pièce d'une lumière éclatante.

Pendant un instant, l'obscurité envahit la pièce avant que la bibliothèque ne s'illumine d'une lueur magique. Les étagères semblaient respirer, leurs livres chuchotant des secrets oubliés depuis longtemps. Des arbres aux formes étranges, aux branches étalées comme des éventails de connaissances, se fondaient dans les rayonnages, donnant à la bibliothèque une atmosphère à la fois mystique et vivante. La femme erra dans les allées infinies, ses doigts glissant le long des étagères, à la recherche d'un livre particulier. Les titres des ouvrages dansaient devant elle, chacun promettant un voyage unique à travers les pages.

Son regard se posa soudain sur un livre perché dans les hauteurs, inaccessible à la plupart des gens. Mais une branche d'un arbre mystérieux, en parfaite harmonie avec le décor magique, s'inclina gracieusement, lui offrant le précieux volume. Elle prit le livre avec précaution, ses doigts effleurant la reliure ancienne, et elle ressentit une étrange énergie émaner des pages.

Elle s'installa dans un fauteuil en cuir vieilli, un héritage des anciens propriétaires de la bibliothèque, et commença à feuilleter les pages du livre. C'est à ce moment qu'un homme fit son entrée dans la pièce, ses pas résonnant à peine sur le parquet ancien. Vêtu de noir, son long manteau effleurait le sol, marqué des cicatrices d'aventures passées. Il tenait une boule étrange dans sa main, semblable à une boule de neige, mais unique : à l'intérieur, une femme aux cheveux aussi sombres que la nuit semblait figée dans le temps.

Il s'installa dans un coin obscur près de la cheminée, où la lueur des flammes dansantes soulignait les contours de son visage énigmatique. Il poussa un soupir, rangea la boule sous son manteau, et ferma les yeux un instant, savourant l'atmosphère apaisante de la bibliothèque. Ses cheveux blonds, longs et attachés par un ruban noir, révélaient une mèche blanche qui tombait sur le côté droit de son visage. Ses yeux, d'un bleu profond, observaient la femme avec une curiosité silencieuse. Le temps semblait suspendu dans ce lieu, où les mots et les mystères se côtoyaient en une douce harmonie.

Après un moment, des bruits de pas résonnèrent dans le couloir. Les deux figures mystérieuses échangèrent un regard furtif, conscients que la tranquillité de la bibliothèque allait être perturbée. Une silhouette apparut à l'entrée : un vieil homme, vêtu d'une tenue singulière, éclaboussée de peinture aux couleurs éclatantes.

Il s'avança doucement vers la jeune femme, puis s'agenouilla avec respect, exprimant ainsi une déférence inhabituelle dans cet endroit empreint de mystères.

"Madame, vos enfants n'arrivent pas à fermer l'œil. Ils réclament une histoire de votre part et refusent tous mes efforts pour les apaiser," dit-il d'une voix empreinte de solennité.

La jeune femme referma son livre, leva les yeux, et sourit avec tendresse.

"Voyons, Marcus, vous ne devriez pas vous donner autant de peine. Un jour, vous vous épuiserez à la tâche."

"Madame, vous savez que ce vieil homme est plus endurant qu'il n'y paraît," répondit Marcus avec modestie.

Les enfants, deux garçons et une fille, apparurent alors, leurs visages éclairés par la lumière douce de la bibliothèque. Leurs expressions, mêlant curiosité et impatience, trahissaient leur envie d'entendre une nouvelle histoire. La jeune femme les réprimanda doucement avant de promettre de leur raconter une histoire. Elle prit le livre qu'elle tenait, couvert de poussière, et souffla doucement dessus, révélant une magnifique couverture où scintillaient des étoiles.

"Voyons, mes chers enfants, vous êtes trop impatients," dit-elle en souriant.

Les enfants regardaient le livre avec des yeux écarquillés, fascinés par les étoiles sur la couverture qui semblaient bouger et scintiller. La femme se leva du fauteuil avec grâce, ses mouvements empreints de douceur, et se dirigea vers un grand arbre au centre de la bibliothèque, un arbre colossal qui avait pris racine au milieu des étagères. Ce n'était pas un arbre ordinaire, mais un être vivant, imprégné de la sagesse des âges.

Elle frappa doucement sur le tronc de l'arbre, et un léger tremblement parcourut le bois, comme une réponse à son appel. Les branches de l'arbre se mirent à bouger, et soudain, une ouverture apparut au cœur du tronc, révélant un livre ancien couvert de poussière. La femme tendit la main, et l'arbre, comme s'il comprenait son intention, inclina une de ses branches pour lui remettre le livre.

Lorsqu'elle ouvrit le livre, une douce fragrance se répandit dans l'air, embaumant la pièce d'un parfum envoûtant. Les pages étaient d'un blanc immaculé, comme si elles n'avaient jamais été touchées. Elle lut doucement le message inscrit sur la première page :

"J'adresse ce livre à ma bien-aimée, que notre histoire traverse les âges et soit racontée pour l'éternité."

La jeune fille, fascinée, demanda : "Mère, s'agit-il là d'un conte ?"

La jeune femme s'assit sur son siège et répondit avec un sourire mystérieux : "Un conte ? Une histoire ? Une légende ? Personne ne peut le savoir, c'est ce qui fait de ce livre une merveille."

Elle tourna la page, ses enfants suspendus à ses lèvres, impatients de découvrir l'histoire qu'elle allait leur raconter.

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Dans le monde de Werilyena, quatre races se partagent le pouvoir : les Démons, les Elfes, les Humains, et les Demi-Humains. Chacune de ces races habite un continent distinct, chacun marqué par des intrigues et des conflits profonds.

Le premier de ces continents, Atoris, est la patrie des Humains. La cité de Valerosa trône au cœur de ce territoire, tandis qu'au sud, le port stratégique D'Amato sert de point de rencontre entre Humains et Elfes.

Iollerynn, à l'ouest, est le domaine des Elfes et des Demi-Humains. Les Elfes règnent depuis leur royaume d'Aerendel, tandis que les Demi-Humains, relégués dans la mystérieuse Forêt d'Émeraude, subissent souvent le joug de l'esclavage, bien que leur valeur soit inestimable.

Entre ces continents, une île se dresse en solitaire : l'Enclave du Non-Retour, l'entrée du monde des Démons.

Dans ce monde où les races se vouent une hostilité profonde, trois règles immuables, dictées par les dieux, régissent les relations et sont scrupuleusement respectées. Elles sont considérées comme sacrées et sont les piliers de la coexistence.

....Mais Chaque chose en son temps.

Ornethor, la Cité Idéale, se dresse majestueusement, entourée de remparts étincelants. Ses tours de guet s'élèvent vers le ciel, leurs étendards flottant avec grâce. Les rues pavées, semblables à des sentiers de lumière, témoignent de la richesse et de la prospérité de cette ville.

Les gardes, en uniformes immaculés, patrouillent avec discipline, conférant à la cité une aura de sécurité et de stabilité. Le marché de la ville est animé, les marchands offrent des trésors éclatants, tandis que les rires des enfants résonnent en harmonie avec la mélodie de la cité.

Les senteurs de la ville sont enivrantes : les parfums exquis des marchés se mêlent aux effluves délicats des jardins bien entretenus, créant une symphonie olfactive enchanteresse.

Les cloches des églises sonnent, annonçant l'arrivée imminente d'un événement d'importance. Leurs tintements résonnent dans l'atmosphère matinale, vibrant avec l'excitation grandissante des habitants d'Ornethor. Chaque coup résonne comme une promesse d'intrigues à venir, de jeux de pouvoir et de festivités grandioses.

La demeure des Goldenvall, une forteresse de richesse et de prestige, se prépare également pour cette journée spéciale. Les jardins exhalent les fragrances enchanteresses de roses et d'orchidées, créant un havre de sérénité au milieu de la ville animée.

À l'intérieur, la richesse s'exprime dans chaque détail : les tapis épais, les meubles somptueux incrustés de dorures scintillantes, et les tableaux de maîtres ornent les murs, racontant des histoires de gloire et de prestige.

Le bureau de Lord Théodoric, l'un des deux Protecteurs Royaux du royaume, est un sanctuaire d'autorité et de détermination. Les murs, ornés de tapisseries représentant les hauts faits des ancêtres des Goldenvall, rappellent l'héritage de noblesse et de loyauté.

Le bureau lui-même est une œuvre d'art en bois d'acajou, couvert de documents royaux, de cartes stratégiques et de parchemins précieux, témoins des responsabilités qui pèsent sur le lord.

Les étagères, remplies de livres anciens, dégagent une fragrance boisée et épicée, tandis que l'encre fraîche des plumes trempées dans les encriers ajoute une note douce et résineuse à l'atmosphère.

Le lord contemple les documents sur son bureau, ses vêtements somptueux reflétant son rang. Il porte un manteau de velours pourpre, doublé de soie blanche, orné d'une broche en or sertie de saphirs. Ses mains, ornées de bagues en or et en argent, parcourent les parchemins, scellant ainsi le destin de nations entières.

À côté de lui, une carafe de vin rouge attend d'être dégustée, son arôme riche emplissant la pièce d'une note subtile de fruits mûrs et de chêne vieilli.

Le couloir menant à la chambre de Lady Elara est une galerie d'art en soi, avec des tableaux somptueux, des lustres en cristal, et un tapis moelleux agrémenté de motifs dorés.

La chambre de Lady Elara, épouse de Lord Théodoric, est un havre de sérénité. Les murs, recouverts de papier peint bleu pâle, évoquent un ciel d'été. De grandes fenêtres laissent entrer la lumière, filtrée par des rideaux de soie blanche.

Le lit à baldaquin se dresse au centre de la pièce, entouré de meubles somptueux et d'objets précieux. L'air est empli du parfum apaisant de bougies parfumées.

Lady Elara est allongée sur le lit, subissant les douleurs de l'accouchement, entourée de servantes dévouées et de la sage-femme. La pièce est empreinte d'une atmosphère d'attente tendue, mêlée d'anticipation et d'inquiétude.

À l'opposé de la capitale des humains, de l'autre côté d'une vaste forêt dense et mystérieuse, se trouve un village de fortune, refuge des Semi-Humains. Ce hameau, caché et inconnu des humains, se trouve à la lisière de la forêt d'Aurovall, un lieu où la nature règne en maître.

Malgré la beauté du village, il y règne une fragilité palpable. Les maisons, construites en matériaux simples, semblent prêtes à être balayées par le vent.

Le chaume des toits est vulnérable aux intempéries, et les villageois doivent constamment le réparer pour prévenir les fuites. Les murs en pierre, bien que robustes, nécessitent un entretien régulier pour ne pas être envahis par la végétation.

Au cœur du village, dans une modeste habitation, vit une jeune elfe nommée Lyrëa, accompagnée d'un homme mystérieux dont le visage est caché sous une cascade de cheveux noirs.

Leur salon, bien que rudimentaire, est le cœur de leur foyer. Un fourneau de fortune, une petite table en bois, et une lanterne étrange, avec une pierre rouge suspendue dans les airs, décorent la pièce.

La chambre est simple mais chaleureuse, avec un lit en bois réparé à maintes reprises et une couverture en soie usée. Des mots presque effacés semblent narrer une histoire ancienne à quiconque daigne les lire.

Dans cette chambre, Lyrëa est allongée, subissant les contractions de l'accouchement. À ses côtés, main dans la main, l'homme est là, prêt à soutenir sa compagne.

Au chevet de Lyrëa, une femme mi-humaine, mi-renarde, dont la fourrure rousse luit doucement, prépare des herbes séchées pour soulager la douleur de Lyrëa.

Les contractions marquent le rythme de la naissance à venir, tandis que les souffles se mêlent, formant un chœur de soutien et d'espoir.

Dans l'harmonie fragile de la naissance, deux âmes, nées de mondes différents, se sont entrelacées pour tisser l'histoire d'un avenir incertain.