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L'Histoire pour s'endormir

La nuit était profonde, le ciel nocturne d'un bleu sombre, parsemé d'étoiles étincelantes. La lumière de la lune se déversait doucement sur un paysage hivernal. Les arbres, figés par le froid, se dressaient comme des sentinelles silencieuses, leurs branches squelettiques couvertes d'une fine couche de neige scintillante. La lueur argentée de la lune caressait les contours de la nature endormie.

La lueur de la lune se précisant, on distinguait au loin des formes qui semblaient correspondre à un château dans l'obscurité. Les formes semblaient se confondre dans le crépuscule, seule une faible lueur intrigua la lune elle-même, baignant cette pièce unique d'une lumière mystique. Les rayons argentés tombaient sur les étagères de la bibliothèque, révélant de vagues silhouettes de tomes anciens. L'atmosphère était empreinte de tranquillité, rythmée uniquement par le doux murmure du vent nocturne et le crépitement du feu lointain dans la cheminée.

À proximité, sur une petite table en bois patiné, trônait une tasse de café fumante. À côté du café, une bougie au doux parfum de vanille était allumée, sa flamme vacillant légèrement dans la brise de la nuit. La lueur dorée de la bougie dansait avec grâce, créant des ombres mystérieuses et chatoyantes qui semblaient danser le long des étagères de livres. L'arôme envoûtant du café se mêlait harmonieusement à la douce senteur de la bougie, créant une atmosphère chaleureuse et accueillante.

Soudain, une femme apparut à l'entrée de la bibliothèque. Sa chevelure d'un noir de jais tombait en cascades soyeuses le long de son dos. Elle portait une robe d'un bleu profond, ornée de broderies argentées qui scintillaient à la lueur de la lune. Son parfum, une fragrance envoûtante de roses et d'ambre, flottait délicatement dans son sillage. La femme s'approcha de la table, prenant la bougie entre ses mains avec une grâce hypnotique. Elle leva la bougie dans les airs, son visage éclairé par la lueur dorée de la flamme. Puis, d'un geste fluide et magistral, elle la lança en l'air. La bougie tournoya avant d'exploser dans un éblouissant flash de lumière, projetant des étincelles d'or et d'argent à travers la pièce. Un instant d'obscurité, puis la bibliothèque s'illumina dans un éclat magique. Les étagères semblaient vivantes, comme si elles respiraient en harmonie avec le savoir qu'elles contenaient. Les rayonnages s'étendaient à perte de vue, semblant infinis.

Des arbres, aux formes étranges et aux noms inconnus, se confondaient avec les étagères, leurs branches étalées comme des éventails de connaissances. La jeune femme parcourut les allées infinies de la bibliothèque, ses doigts glissant légèrement le long des étagères en quête du livre parfait. Les titres des ouvrages semblaient danser devant elle, chacun promettant un voyage différent à travers le savoir et l'imagination. Soudain, son regard se posa sur un livre perché dans les hauteurs de la bibliothèque, à peine atteignable pour la plupart, mais une branche d'un arbre mystérieux s'inclina gracieusement, lui offrant le précieux volume. Elle prit le livre avec précaution, ses doigts effleurant la reliure ancienne, et elle sentit une étrange énergie émaner de ses pages. Elle décida de s'installer sur le siège en cuir vieilli, une relique de l'époque où la bibliothèque était encore habitée par ses anciens propriétaires. Alors qu'elle commençait à feuilleter les pages du livre, un homme fit son entrée, ses pas silencieux résonnant à peine dans la pièce.

Il était vêtu de noir, son manteau touchant presque le sol, et portait les cicatrices d'aventures passées. Chaque éraflure, chaque tache racontait une histoire, comme si le manteau lui-même avait vécu mille vies. Les motifs argentés qui ornaient son manteau étaient une toile d'histoires secrètes, des formes complexes et mystérieuses qui semblaient danser à la lueur des flammes de la cheminée. Présente sur chaque côté du manteau, l'un à droite et l'autre à gauche, ces motifs captivaient le regard, évoquant des énigmes de temps révolus.

Mais ce qui rendait sa présence encore plus intrigante était la manière dont il avait choisi d'entrer. Il jonglait avec une boule semblable à celle offerte aux enfants en guise de boule de neige, mais cette boule était particulière. À l'intérieur, une femme aux cheveux aussi sombres que la nuit était représentée comme un instant figé dans le temps. Sa robe couleur crépuscule semblait vivante, ornée d'étoiles scintillantes qui semblaient être de véritables constellations.

Il s'installa ensuite dans un coin obscur non loin de la cheminée, où la lueur dansante des flammes soulignait les contours de son visage énigmatique. Là, il poussa un soupir et fit disparaître la boule de neige en la rangeant sous son long manteau. C'est alors que l'on put voir davantage de détails sur sa tenue. Sous son manteau noir, il portait une chemise d'un bleu profond, donnant l'impression que le ciel nocturne s'était posé sur lui. Une bandoulière de cuir retenait une sacoche en cuir marron qui semblait contenir bien des mystères.

Le pantalon était en toile robuste, et à sa ceinture pendait un médaillon usé par le temps, arborant le mot "Ordre". Sa main droite était gantée de blanc, et sur ce gant blanc, un signe étrange captivait l'attention de tous. Un bandage autour de son ventre suggérait qu'il avait récemment traversé des épreuves.

Quant à ses cheveux, ils étaient blonds, longs et attachés par un ruban noir, à l'exception d'une mèche blanche qui n'était pas attachée et qui tombait le long du côté droit de son visage. Ses yeux étaient d'un bleu aussi vaste qu'un lac en plein été.

L'homme resta immobile, son regard scrutant le livre que la femme tenait entre ses mains. Les pages se tournaient avec délicatesse, émettant un doux froissement qui contrastait avec le silence qui régnait dans la bibliothèque. Les mots imprimés semblaient s'animer, créant une symphonie silencieuse de connaissances anciennes. Puis, épuisé par ses aventures ou peut-être par l'atmosphère enchanteresse de la bibliothèque, l'homme s'adossa contre le mur et s'endormit debout, comme si les livres eux-mêmes le maintenaient en équilibre. Le ronflement léger de l'homme se mêla aux murmures des pages, créant une harmonie étrange et apaisante. La bibliothèque était maintenant un lieu où le temps semblait suspendu, où les mots et les mystères se côtoyaient dans un doux murmure, et où deux âmes partageaient un moment de contemplation et de découverte.

Le concept du temps semblait incongru en ces lieux. Les étagères s'étiraient à l'infini, comme si elles étaient les gardiennes immuables du savoir ultime. Les livres chuchotaient leurs secrets à ceux qui daignaient les écouter, et chaque page tournée ouvrait une porte vers un domaine nouveau et mystérieux.

Cependant, après un laps de temps, dans le long couloir obscur qui servait d'entrée à la bibliothèque, des bruits de pas commencèrent à se faire entendre. Ces pas résonnaient sur le vieux bois, créant un contraste étonnant avec la quiétude qui régnait à l'intérieur. Chaque pas constituait un écho de la réalité extérieure, un rappel que le monde continuait à tourbillonner au-delà de cet endroit énigmatique.

La femme et l'homme mystérieux se tournèrent vers l'entrée, échangeant un regard furtif. Le mystère de la bibliothèque et le temps qui s'écoulait différemment semblaient sur le point d'être perturbés par l'arrivée de l'inconnu. Ils se préparèrent à accueillir cette nouvelle venue.

Alors que les bruits de pas se rapprochaient, la lumière de la bibliothèque permettait de distinguer la silhouette d'un homme dans le couloir. C'était un vieil homme, vêtu d'une tenue des plus singulières, couverte de peinture de multiples couleurs qui semblaient raconter une histoire tumultueuse. Son visage portait les marques du temps, et il arborait un monocle tout aussi coloré, partiellement masqué par des éclaboussures de peinture. Son costume, bien qu'incomplet, était un véritable chef-d'œuvre de couture, avec des détails minutieux jusque dans les coutures.

Il portait une montre à gousset cachée dans l'une de ses poches, seule la chaîne dorée dépassant légèrement. Ses cheveux étaient d'un blanc immaculé, encadrant son visage ridé de manière élégante. Lorsqu'il franchit la porte de la bibliothèque, il s'approcha doucement de la jeune femme, son pas délicat créant à peine un murmure sur le vieux parquet. Puis, avec une grâce qui contrastait avec sa tenue extravagante, il posa un genou à terre et baissa la tête, exprimant ainsi un immense respect, ce geste fit chuter son monocle. Le silence de la bibliothèque semblait amplifié par la présence de cet homme mystérieux, et la jeune femme se demanda quelle énigme il apporterait à cet endroit déjà empli de mystères.

Le vieil homme s'exprima d'une voix empreinte de solennité :

"Madame, vos enfants n'arrivent pas à fermer l'œil. Ils réclament une histoire de votre part et refusent tous mes efforts pour les apaiser. Je me dois donc de requérir votre aide."

La jeune femme referma son livre et leva les yeux pour regarder le vieil homme. Elle afficha un sourire empreint d'une tendre affection.

"Voyons, Marcus, vous ne devriez pas vous donner autant de peine. Un jour, vous vous épuiserez à la tâche."

Le vieil homme répondit d'un signe de tête empreint de modestie.

"Madame, vous savez que ce vieil homme est plus endurant qu'il n'y paraît."

La jeune femme le dévisagea légèrement, comme pour vérifier ses affirmations.

"J'ai bien l'impression que mes enfants ne seront pas faciles à coucher ce soir."

Marcus esquissa un rictus.

"Hélas, oui. Veuillez excuser ce vieil homme de ne pas avoir réussi à les apaiser."

La jeune femme prit délicatement le monocle du vieil homme, sortit un tissu de sa poche et commença à le nettoyer.

"Ne vous inquiétez pas, Marcus. Je sais quel type d'histoire pourra les calmer."

Marcus replaça le monocle sur son œil et posa une question avec préoccupation.

"Madame, loin de moi l'idée de vous mettre en doute, mais n'avez-vous pas déjà raconté tous les contes que vous connaissiez?"

La jeune femme rit doucement.

"Voyons, Marcus, faites-moi confiance et..."

Elle s'interrompit brusquement lorsqu'elle aperçut trois visages se dessinant dans l'ombre. Les visages semblaient surgir des ténèbres de la bibliothèque, scrutant la scène avec une curiosité innocente et une attente impatiente. Les enfants avaient finalement décidé de faire leur apparition.

La jeune femme sourit en voyant ses enfants apparaître, mettant fin à leur jeu turbulent dans le couloir sombre. Elle les réprimanda doucement, disant :

"Les enfants, si vous voulez une histoire, dites-le directement et arrêtez d'embêter ce pauvre Marcus."

Les enfants passèrent la porte de la bibliothèque, baignant dans la lumière douce de la pièce. Elle les découvrit plus en détail à présent. Deux garçons et une fille, tous trois les enfants de cette jeune femme. L'aîné avait des cheveux rouges et semblait être celui qui avait causé quelques éclaboussures de peinture sur le vieil homme. Sa personnalité devait être aussi vive que la couleur de ses cheveux. Il était vêtu d'une chemise noire rehaussée de contours blancs, une tenue qui contrastait parfaitement avec sa vivacité et sa nature espiègle.

La fille, légèrement plus âgée que le benjamin, était calme et discrète, avec des cheveux aussi pâles que la lune et des yeux aussi intenses que le sang. Elle était resplendissante dans une robe d'un blanc immaculé, ornée de motifs d'étoiles violettes, qui semblaient briller telles des constellations célestes. Une fleur, choisie avec grâce, était délicatement placée dans ses cheveux, ajoutant une touche de douceur et d'élégance à son apparence.

Le plus jeune semblait plus réservé que ses aînés, mais moins que sa sœur. Ses cheveux bruns et ses yeux couleur feu complétaient le trio. Il portait une chemise marron d'une simplicité noble, mais ce qui captivait le plus l'attention était son ours en peluche. Cet ours, compagnon loyal en dépit de son état usé, était privé d'un œil et d'une oreille, et il était toujours fidèlement tenu dans la main du garçon.

Le vieil homme ferma les yeux un instant, pardonnant aux enfants sans trop de difficulté, malgré les traces de peinture qu'il avait essuyées. Puis, avec une discrétion presque magique, il s'éclipsa dans le long couloir.

"Bon, les enfants, vous voulez une histoire ?"

demanda la jeune femme.

Les enfants répondirent en chœur, enthousiastes :

"OUI !"

La femme ferma doucement le livre, sa main caressant les pages comme si elle lisait les secrets des étoiles. Les pages du livre étaient d'un blanc immaculé, presque lumineux, et le titre "Histoire et légende : Le Firmament Blanc" était orné d'étoiles qui semblaient scintiller de manière mystérieuse. Les enfants, les yeux écarquillés, étaient éblouis par la beauté de la couverture, où les étoiles semblaient danser dans un ballet céleste.

Au moment où la femme se leva du fauteuil avec grâce, un léger froissement des pages du livre se fit entendre, un son presque musical qui semblait évoquer les murmures du cosmos. Puis, elle s'avança vers l'homme assis dans le coin de la pièce, et chaque pas qu'elle faisait était accompagné du doux chuchotement du sol en bois poli. Ses mots étaient emplis de mystère, comme des énigmes murmurées par le vent à travers les feuilles d'un ancien chêne. Elle se tourna vers la bibliothèque, leva ses mains avec grâce, et frappa trois fois. Un silence épais plana dans la pièce, tandis que l'attente semblait suspendre le temps lui-même.

Soudain, comme si la bibliothèque elle-même répondait à son appel, les arbres et les étagères commencèrent à craquer et à changer de forme, émettant un concert de bruits singuliers. Les étagères semblaient émettre des soupirs d'approbation, et les arbres craquaient comme s'ils s'étiraient après un long sommeil. L'ensemble de la bibliothèque semblait vibrer en harmonie avec la magie qui se déployait.

Au cœur de cette métamorphose extraordinaire, un arbre colossal était désormais le point focal de toute l'attention. Les morceaux de terre flottaient dans l'air avec un doux frémissement, les fragments de pierre émettaient des sons cristallins, et les gouttes d'eau semblaient chanter en harmonie avec la transformation en cours. Les enfants pouvaient presque sentir la vibration de chaque élément qui dansait autour d'eux. Au centre du tronc de cet arbre majestueux, un trou se forma soudain, laissant apparaître un livre couvert de poussière.

Lorsque l'arbre eut fini de prendre sa place, des oiseaux aux plumes chatoyantes arrivèrent en grand nombre. Leurs couleurs étaient un véritable éclat de l'arc-en-ciel, allant du bleu électrique au rouge ardent. Leurs formes étaient tout aussi variées, certains ressemblant à de petites créatures mythiques avec des ailes scintillantes, tandis que d'autres avaient des silhouettes élancées et graciles, presque semblables à des esprits de la nature. Même une baleine majestueuse passa non loin de l'arbre, comme si tout un écosystème était en train de naître ici.

De ses racines, de petites cascades d'eau s'écoulaient, formant des ruisseaux argentés qui a travers la bibliothéque. L'eau était d'une température rafraîchissante, comme une caresse apaisante pour tous ceux qui s'en approchaient.

Lorsque l'homme se dirigea vers l'arbre colossal, il se rendit compte que la distance qui le séparait du mystérieux livre était bien trop grande pour qu'un homme puisse l'atteindre. La taille du tronc, bien que majestueux, était un obstacle insurmontable.

Il sortit une boule en cristal de sa poche. Cette boule était une œuvre d'art en elle-même, une sphère transparente d'une pureté cristalline. Elle renfermait une poussière d'étoile d'une beauté incroyable. La poussière scintillait de mille feux, chaque grain de cette poussière semblait être une petite étoile captive, attendant d'être libérée.

Avec précaution, l'homme brisa délicatement la boule en cristal dans sa main. Le son du verre se fracturant était comme une mélodie cristalline, résonnant dans la pièce. Au moment où la boule explosa, la poussière d'étoile s'échappa en tourbillonnant, prenant vie et semblant prendre son envol comme un oiseau enfin libéré de sa cage. Les particules de poussière d'étoile dansaient dans les airs, créant une constellation de lumières étincelantes.

La poussière d'étoile, éblouissante de beauté, entoura ensuite plusieurs livres qui se trouvaient à proximité, comme si elle répondait à une invitation cosmique. Ces livres commencèrent à flotter dans l'air, formant un escalier magique qui se déployait lentement devant l'homme, comme s'ils voulaient le guider vers le livre mystérieux niché dans le creux de l'arbre. Chaque marche de cet escalier de livres semblait être formée de rêves et d'histoires.

Une fois le mystérieux livre en sa possession, l'homme descendit prudemment les marches formées par les livres en suspension. À mesure qu'il avançait, les livres semblaient reprendre leur place d'origine, chacun trouvant sa position sur les étagères comme s'ils rentraient chez eux après un voyage mystique.

De retour face à la jeune femme, il lui tendit le livre avec satisfaction. Dans un souffle presque imperceptible, la femme murmura quelques mots empreints de gratitude et de reconnaissance. Tout à coup, comme si le temps lui-même était réversible, la bibliothèque reprit son aspect d'origine. L'arbre colossal disparut derrière les étagères qui reprenaient leur place habituelle. Toutes les étranges métamorphoses, les bruits, les odeurs envoûtantes et les mouvements magiques s'évanouirent aussi vite qu'ils étaient apparus.

La pièce redevint calme, comme si rien ne s'était passé. Les enfants, émerveillés par ce qu'ils avaient vu, clignèrent des yeux, se demandant si tout cela n'était qu'un rêve.

Finalement, l'homme retourna à son coin près de la cheminée, et bientôt, le doux sommeil de Morphée l'entoura.

La jeune femme fit découvrir le livre à ses enfants. Il était couvert de poussière, à tel point qu'il était impossible de lire le nom du livre, mais les initiales "U.R." étaient visibles parmi la saleté.

La fille, curieuse, demanda :

"Mère, s'agit-il là d'un conte ?"

La jeune femme s'assit sur son siège et expliqua :

"Un conte ? Une histoire ? Une légende ? Personne ne peut le savoir, c'est ce qui fait de ce livre une merveille."

Elle souffla doucement sur le vieux livre, faisant s'envoler la poussière, révélant ainsi la couverture. Il s'agissait d'une magnifique représentation d'un grand lac sous un ciel étoilé, avec deux personnages dessinés sur la scène : une fille et un garçon. Les lettres du titre, aux couleurs du ciel, étaient si belles que les enfants restèrent en admiration devant elles. Ces lettres formaient le titre du premier monde.

La jeune femme ouvrit le livre, et une douce odeur s'en dégagea, emplissant la pièce d'un parfum envoûtant. Elle commença à lire à voix haute :

"J'adresse ce livre à ma bien-aimée, que notre histoire traverse les âges et soit racontée pour l'éternité."

La jeune fille expliqua à son frère avec enthousiasme :

"Tu vois, il s'agit là du message de l'auteur au lecteur, et il y en a dans tous les livres. J'ai l'impression qu'il s'agit d'un livre qui n'était pas fait pour le grand public."

Le jeune frère grogna :

"Je savais."

La jeune femme poursuivit alors la lecture du livre, plongeant sa famille dans les mystères et les merveilles de cette histoire unique et intemporelle.

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Dans ce monde complexe que j'explore, il est impératif de comprendre les fondations qui le sous-tendent. En Werilyena, quatre races se partagent le pouvoir : les Démons, les Elfes, les Humains, et les Demi-Humains. Notre Monde, Werilyena, est découpé en trois continents distincts, chacun abritant des intrigues et des conflits intenses.

Le premier de ces continents, Atoris, est la patrie des Humains, une race dominante aux ambitions politiques bien ancrées. La cité de Valerosa trône au cœur de ce territoire, tandis qu'au sud, le port stratégique d'Émerétoile sert de point de rencontre entre Humains et Elfes.

À l'ouest du royaume humain, s'étend le continent d'Iollerynn, une terre qui abrite deux peuples distincts : les Elfes et les Semi-Humains. Les Elfes gouvernent avec grâce et sagesse depuis leur royaume d'Aerendel, tandis que les Semi-Humains, relégués dans la mystérieuse Forêt d'Émeraude, subissent souvent le joug de l'esclavage, bien que leur valeur soit inestimable.

Il est à noter que les Semi-Humains, malgré leur statut, sont vus par certains comme les meilleurs esclaves. Entre ces continents, une île se dresse en solitaire, l'Enclave du non Retour, l'entrée du monde des démons.

Dans ce monde, où les différentes races se vouent une profonde hostilité, trois règles immuables prévalent et sont scrupuleusement respectées. Elles sont considérées comme sacrées et ont été dictées par les dieux eux-mêmes.

....Mais Chaque chose en son temps.

Ornethor, la Cité Idéale, se dressait majestueusement, encerclée par des remparts immaculés de pierre étincelante. Ses tours de guet s'élançaient vers le ciel, leurs étendards flottant avec grâce, comme si elles saluaient les cieux eux-mêmes. Les murs étaient d'une pureté intemporelle, témoignant des siècles d'harmonie et de prospérité.

Sous le soleil radieux, les rues pavées étincelaient, semblables à des sentiers de lumière, reflétant la richesse de la cité. Des arcs en pierre, finement ciselés, s'élevaient avec élégance, offrant une vision de grâce et de splendeur.

Les gardes de la cité, parés d'uniformes immaculés et d'armures scintillantes, arpentaient les rues avec une discipline impeccable. Leurs lances étincelaient au soleil, et leur présence imposante conférait à la cité une aura de sécurité et de stabilité.

La vie débordait de chaque coin de rue, tandis que les marchands, enjoués et bienveillants, présentaient leurs échoppes multicolores, proposant des trésors éclatants aux passants ébahis. Les rires des enfants résonnaient en harmonie avec la douce mélodie de la cité, comme un écho du bonheur universel.

Les senteurs étaient un hymne à la vie elle-même. Les parfums exquis des marchés se mêlaient aux effluves délicats des jardins bien entretenus, créant une symphonie olfactive enchanteresse.

Les cloches des nombreuses églises de la cité sonnaient, comme si elles annonçaient l'arrivée imminente d'un événement d'une importance capitale. Leurs tintements résonnaient dans l'atmosphère matinale, vibrant à l'unisson avec l'excitation grandissante des habitants d'Ornethor. Chaque coup résonnait comme une promesse d'intrigues à venir, de jeux de pouvoir et de festivités grandioses.

La demeure des Goldenvall, telle une forteresse de richesse et de prestige, se préparait également à cette journée spéciale. Les jardins soignés exhalaient les fragrances enchanteresses de roses aux pétales carmins et d'orchidées exotiques, créant un écrin de sérénité au milieu du tumulte urbain. Les statues de marbre semblaient veiller en silence, gardiennes silencieuses du faste des lieux.

À l'intérieur, la richesse s'exprimait dans chaque détail. Les tapis épais se mêlaient au parfum du bois noble, les tableaux de maîtres ornaient les murs, et les meubles somptueux étaient incrustés de dorures scintillantes. Le tout s'accompagnait d'une symphonie d'odeurs envoûtantes : la chaleur du cuir, les bougies parfumées dégageant des effluves de vanille et d'épices, et le doux arôme des plats concoctés dans les cuisines.

Le manoir fourmillait d'activités, avec une armée de servantes et de domestiques se mouvant avec une élégance silencieuse. Leurs pas à peine audibles ne rompaient pas l'enchantement olfactif qui régnait. Les robes de soie bruissaient doucement, les parfums se mêlaient, et le murmure des serviteurs ajoutait une note de vie à ce tableau de luxe.

Le bureau de Lord Théodoric, l'un des deux Protecteurs Royaux du royaume, était un sanctuaire d'où émanait l'autorité et la détermination. Les murs massifs, construits avec une pierre rare extraite des montagnes lointaines, étaient ornés de tapisseries représentant les hauts faits des ancêtres des Goldenvall, rappelant l'héritage de noblesse et de loyauté.

Le bureau lui-même était un chef-d'œuvre de la menuiserie, sculpté dans le bois d'acajou le plus somptueux, poli à la perfection. Le grand bureau en acajou était recouvert de documents, de correspondances royales et de parchemins précieux, tous témoins des responsabilités et des devoirs qui pesaient sur les épaules du lord. Des cartes détaillées des frontières du royaume étaient soigneusement déployées sur la table, révélant les stratégies militaires et les alliances politiques en cours.

L'air était saturé de l'odeur de cuir, provenant des chaises et des fauteuils en cuir finement ouvragés qui garnissaient la pièce. Les rayons des étagères en acajou regorgeaient de livres anciens et de manuscrits, chacun contenant une part de l'histoire du royaume. Les vieux parchemins exsudaient une fragrance boisée et épicée, tandis que l'encre fraîche des plumes trempées dans les encriers emplissait la pièce d'une note douce et résineuse.

Le dossier haut et droit donnait l'impression que le lord s'élevait au-dessus de tous, sa silhouette imposante se détachant majestueusement dans la pièce.

Ses vêtements étaient le reflet de son rang. Il portait un manteau de velours pourpre, doublé de soie d'un blanc éclatant, qui tombait en plis impeccables autour de lui. Une broche en or massif, sertie de saphirs étincelants, retenait son manteau, rappelant sa lignée noble. Ses mains, habiles et puissantes, étaient ornées de bagues en or et en argent finement ciselées.

Le lord contemplait les documents éparpillés sur son bureau. Les parchemins étaient couverts d'écriture soignée, des ordres royaux, des rapports militaires et des missives diplomatiques. Sa plume, taillée dans une plume d'aigle, glissait avec une précision méticuleuse sur le papier, scellant ainsi le destin de nations entières.

À côté de lui, une carafe de vin rouge, vieilli avec soin, attendait d'être dégustée lors d'une pause bien méritée. Les arômes riches et complexes du vin se mêlaient à l'air, emplissant la pièce d'une note subtile de fruits mûrs et de chêne vieilli. Les reflets rubis dans le verre témoignaient de l'excellence de ce breuvage, un plaisir réservé aux moments de répit dans la vie trépidante du lord.

Le couloir menant à la chambre de Lady Elara était une véritable galerie d'art en soi. Les murs étaient décorés de tableaux somptueux, chacun racontant une histoire de gloire et d'opulence. Les dorures qui encadraient les peintures scintillaient à la lumière des lustres en cristal qui pendaient du plafond. Le tapis moelleux sous les pas était d'un bleu profond, agrémenté de motifs dorés qui semblaient évoquer des épopées légendaires.

Les chandeliers en argent qui ornaient le couloir projetaient une lueur douce, créant une ambiance chaleureuse et invitante. Les étagères alignées le long des murs regorgeaient de livres anciens, de parchemins précieux, et de bibelots rares, attestant de la richesse culturelle de la famille Goldenvall. L'air était imprégné du parfum enivrant d'encens raffiné, rappelant la sérénité d'un temple sacré.

La chambre de Lady Elara, épouse de Lord Théodoric, était une pièce qui reflétait à la fois le raffinement de la noblesse et le confort douillet d'une demeure familiale. Les murs étaient revêtus d'un papier peint d'un bleu pâle, évoquant la quiétude d'un ciel d'été. De grandes fenêtres laissaient entrer la lumière du jour, qui était filtrée par de longs rideaux de soie blanche.

Le lit à baldaquin se dressait au centre de la chambre, son cadre en bois sculpté orné de motifs floraux délicats. Les draps en lin blanc semblaient invitants, et les oreillers moelleux promettaient un sommeil réparateur. Une grande commode en acajou trônait le long d'un mur, décorée de vases en porcelaine fine et de photographies de famille encadrées.

Un tapis en laine douce recouvrait le sol, offrant une douceur sous les pieds. L'air était empli de l'odeur apaisante de bougies parfumées, disposées stratégiquement dans la pièce. Des tableaux accrochés aux murs racontaient l'histoire de la famille Goldenvall à travers les générations, témoignant de leur héritage prestigieux.

En ce moment, Lady Elara se trouvait sur le lit, subissant les contractions de l'accouchement, entourée de servantes dévouées et de la sage-femme. La pièce était empreinte d'une atmosphère d'attente tendue, mêlée d'anticipation et d'inquiétude. Le contraste entre la tranquillité de la chambre et l'agitation du moment en faisait un lieu où l'histoire de la famille Goldenvall se poursuivait, génération après génération.

À l'opposé de la capitale des humains, de l'autre côté d'une vaste forêt dense et mystérieuse, se trouvait un village de fortune, caché et inconnu des humains. Ce village était le refuge des Semi-Humains, loin de la société humaine. Ce petit hameau se trouvait à la lisière de la forêt d'Aurovall, un lieu où la nature régnait en maître et où les lois des humains n'avaient aucun pouvoir.

Malgré la beauté et l'harmonie qui émanaient du village de fortune, il y régnait une fragilité palpable, une précarité inhérente à cette vie. Les maisons semblaient pittoresques, prêtes à être balayées par le vent ou englouties par la forêt à la moindre négligence.

Le chaume des toits, bien que résistant, était vulnérable aux intempéries, et les villageois devaient constamment le réparer pour prévenir les fuites pendant les pluies torrentielles de la saison des tempêtes. Les murs en pierre, malgré leur robustesse apparente, nécessitaient un entretien régulier pour ne pas être envahis par la végétation.

Au cœur du village de Luthrindel, dans l'une des modestes habitations qui semblaient tout juste tenir debout, vivait une jeune elfe du nom de Lyrëa, accompagnée d'un homme dont le visage était largement dissimulé sous une cascade de cheveux noirs, trop longs pour être considérés comme une simple négligence. Leurs maison était une véritable prouesse d'ingéniosité et de débrouillardise, un abri précaire au sein du village.

Le salon, bien que rudimentaire, était le cœur de leur foyer. Il abritait un fourneau de fortune, construit à partir de briques de terre séchée. Une petite table, à peine surélevée du sol, trônait au centre de la pièce. Une lanterne inhabituelle se dressait fièrement sur cette table, avec une pierre rouge mystérieuse qui défiait le cours naturel de la gravité, suspendue dans les airs comme par magie.

La chambre, quant à elle, était un havre de simplicité. Un lit en bois, visiblement réparé à maintes reprises, trônait au centre de la pièce. La couverture en soie, bien que usée et fragile, était la pièce maîtresse de la chambre, portant les traces d'un temps révolu et de souvenirs lointains. Des mots, presque effacés par le temps, semblaient narrer une histoire ancienne à quiconque daignerait les déchiffrer. Mais ce n'était pas seulement le décor qui donnait à cette demeure son caractère unique. C'était aussi les âmes qui y résidaient. Dans l'étroite chambre, Lyrëa était allongée sur le lit, subissant les contractions qui la tiraillaient. À ses côtés, main dans la main, l'homme était là, prêt à soutenir sa compagne dans cette épreuve.

Au chevet de Lyrëa se tenait une femme semi-bête, mi-humaine et mi-renarde, dont la présence était réconfortante dans ce moment délicat. Sa fourrure rousse luisait doucement à la faible lueur de la lanterne suspendue dans la pièce. Ses yeux d'un ambre profond brillaient d'une sagesse ancienne et d'une compassion infinie pour Lyrëa.

Les contractions venaient et repartaient, marquant le rythme de la naissance à venir. La petite chambre était remplie du parfum apaisant des herbes séchées que la femme renarde avait préparées pour aider à soulager la douleur de Lyrëa. Leurs souffles se mêlaient dans cet espace restreint, formant un chœur de soutien et d'espoir alors qu'ils attendaient avec impatience l'arrivée du nouveau-né.

"Dans l'harmonie fragile de la naissance, deux âmes, nées de mondes différents, se sont entrelacées pour tisser l'histoire d'un avenir incertain."

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