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Partie 7 (3)

Alors que le nouveau commandant en chef des forces impériales Babida était plongé dans un sommeil profond, la température ambiante se mit à chuter considérablement et la chambre devint froide.

Le battant de la fenêtre laissée ouverte fut soudain frappé par un vent violent, causant au passage un bruit qui perturba le repos du bûcheron. 

Babida se réveilla mais qu'à moitié. Il redressa le torse mais garda les yeux fermés.

Dans son état somnambulique, il entendit une voix grave.

"Babida ! Babida !" disait-elle, l'appelant à deux reprises.

Le bûcheron fut secoué par la grande intensité du ton et reprit dès lors complètement ses esprits.

Il ouvrit les yeux lorsque la voix prononça de nouveau son nom et à deux reprises une fois encore, puis vit devant lui une lueur en forme de cercle.

"Regarde par terre !" lui ordonna la mystérieuse voix qui émergeait de la lumière étincelante.

L'élagueur se plia à sa commande et remarqua une petite bouteille en verre.

"Ramasse-la !" lui ordonna ensuite la voix mystique.

Le commandant en chef des forces impériales Babida lui obéit de nouveau et ramassa le contenant. Il l'approcha de ses yeux pour analyser ce qui était à l'intérieur et vit un liquide aussi transparent que le verre de la bouteille.

"Avant les premiers rayons du soleil, va à la cuisine et ordonne au chef de verser ce liquide dans la bouillie de maïs concoctée pour le petit déjeuner puis de la donner nature et chaud aux soldats." La mystérieuse voix instruisit l'élagueur.

"Après avoir ingurgité la nourriture enchantée, les soldats auront chacun, deux fois la force d'un éléphant et trois fois la vitesse d'une gazelle, de sorte qu'ils pourront construire le pont en deux jours." La voix mystique ajouta ensuite.

"Mais une fois que les hommes d'honneur auront fini de construire l'infrastructure, les effets de la potion magique disparaîtront et ils retrouveront leur force et leur vitesse normales," signala la mystérieuse voix.

La révélation décontenança Babida et le laissa sans voix pendant un certain temps. Et lorsqu'il recouvra ses esprits, il interrogea la voix mystique : "Qui es-tu, mon aïeul ?".

"Guigna, le dieu de la force ! répondit la mystérieuse voix avant de disparaître aussitôt.

Incertain de l'heure qu'il était, le commandant en chef des forces impériales Babida jeta un œil à l'extérieur par la fenêtre qui était toujours ouverte, et constata que c'était déjà l'aurore.

Sans perdre de temps, le bûcheron se précipita dans la cuisine du quartier général où la collation des soldats impériaux était en train d'être préparée.

Il expliqua au cuisinier l'urgence de la situation, puis lui donna le liquide magique pour qu'il le versât dans la marmite de la bouillie de maïs. Et sans le moindre le mot, celui-ci s'exécuta sur le champ.

Le cuisinier termina de concocter le petit-déjeuner au moment où le soleil commençait à briller puissamment dans le ciel et où les troupes au jardin d'Okundé se réveillaient.

Ces dernières se préparaient à entamer une nouvelle journée et à affronter tous les défis qu'elle leur réservait.

Le commandant supérieur de l'armée impériale, Babida, ordonna alors au chef de distribuer la bouillie de maïs aux soldats impériaux qui avaient très faim, sans qu'ils ne sussent qu'elle contenait une potion magique qui multiplierait leur force et leur vitesse.

Le chef lui obéit et envoya les préposés à la cuisine servir le repas aux hommes en uniforme, leur interdisant formellement de révéler ce qui venait de se produire entre les quatre murs de la coquerie.

Le bûcheron s'en alla alors de là et se rendit sur le balcon du quartier général. Il observa dans la discrétion comment les assistants du cuisinier servaient le premier repas de la journée aux hommes d'honneur.

Pendant ce temps, son aide-de-camp Baba, qui était lui aussi déjà réveillé et le cherchait, vint à sa rencontre sur le balcon.

"Mes respects, mon commandant !" lui dit l'homme de main intérimaire en lui faisant un salut militaire.

Le commandant en chef des forces impériales Babida salua en retour le jeune homme mais ne lui accorda pas l'attention habituelle.

Il se refocalisa immédiatement sur la pelouse du jardin d'Okunde, où les marmitons distribuaient la nourriture enchantée aux soldats impériaux.

L'homme de main par intérim Baba devina qu'il y se passait quelque chose d'extrêmement important et s'abstint de ne point déranger le commandant en chef Babida.

Il se tint donc à la gauche du bûcheron et, comme lui, commença à observer les aides du cuisinier passant la bouillie aux soldats impériaux qui la dévoraient sans appréhension.

Puis, ayant compris qu'il y avait quelque chose de particulier avec la nourriture, l'aide de camp intérimaire Baba décida finalement d'importuner l'élagueur et lui dit : "Vous avez fait quelque chose avec la bouillie de maïs, n'est-ce pas, mon commandant ?"

"Oui, en effet, j'ai fait quelque chose. Viens avec moi au bureau. Je t'expliquerai tout." Babida répondit au jeunot en se retournant pour rentrer à l'intérieur du bâtiment administratif.

L'homme de main intérimaire Baba le suivit alors.