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Partie 5 (9)

Toc, toc, toc !

Quelqu'un cogna timidement à la porte de la chambre de Babida. Le bûcheron étant un peu saoul après avoir légèrement abusé du vin blanc pendant le dîner, n'avait pas la tête en place et était donc confus quant à l'origine du bruit.

Toc, toc, toc !

Le visiteur se montra persistent et frappa de nouveau à la porte, bien que ce fut toujours d'une façon timide. Néanmoins, cette fois-ci, le bûcheron comprit qu'il y avait quelqu'un à l'extérieur de l'appartement qui demandait à y entrer.

Ainsi, il se leva du lit mais dandinait car ses pieds étaient affaiblis par l'excès d'alcool. Il ouvrit la porte et fut éberlué par la personne qui se tenait devant lui.

La jeune demoiselle Suzie en était au seuil et était encore plus belle que jamais.

Le vin de palme qui circulait dans les veines de Babida disparut de son corps instantanément et son esprit redevint aussi clair que l'eau de la fontaine d'Ébuka, le dieu de la pureté.

 "Mais que fais-tu…ici, jeune demoiselle?" lui murmura-il d'une voix tremblante.

"Pourquoi ne dors-tu pas encore ?" ajouta-t-il, ayant perdu tous ses moyens devant la beauté fatale de la jeune femme.

Suzie observa le grand et musclé bûcheron devenir tout à coup bègue et incapable d'articuler. Il bafouillait en regardant nerveusement à gauche et à droite s'il y avait une sentinelle impériale dans les alentours.

Puis, lorsque l'élagueur s'y attendait le moins, la jeune provocatrice le prit de court en sautant sur lui et en l'embrassant sur les lèvres.

"Oh, wow ! Eh bien,..." balbutia Babida mais il fut coupé par la jeune femme.

Celle-ci posa son index droit sur la bouche du bûcheron pour le faire taire.

La belle demoiselle Suzie initia une seconde phase de baisers et cette fois-ci, le futur commandant en chef des forces impériales était plus entreprenant.

Il l'attrapa par les hanches et ils échangèrent passionnément l'affection qu'ils avaient l'un pour l'autre. Ils pénétrèrent ensuite dans la chambre, refermèrent la porte derrière eux et se laissèrent tomber sur le matelas moelleux du lit.

Et soudain…la jeune demoiselle arrêta tout.

"Non, pas ce soir grand garçon !" dit-elle au bûcheron qui était déjà au firmament.

"Pas avant le mariage !" clarifia-t-elle.

"Ah ! Non ! Très bien ! " lui répondit Babida un peu déçu mais tout de moins compréhensif.

Au regard de la tradition du peuple Batang, les relations intimes en dehors de l'union sacrée étaient formellement défendues.

Et le futur commandant supérieur de l'armée imperiale savait mieux que personne qu'il devait être un modèle non seulement dans sa vie publique mais aussi privée.

Alors, il déclara à la jeune demoiselle : "Nous allons nous marier, si telle est la volonté des ancêtres, après la fin de ma mission à la montagne interdite."

À ces propos, Suzie répondit tout excitée : "J'ai hâte d'être à ce jour."

Babida la renvoya immédiatement dans la chambre des femmes et insista qu'elle fît attention à ce que personne ne la vît, et surtout pas son oncle, Bibi.

La jeune demoiselle lui fit un dernier baiser tout aussi chaud que les précédents et s'en alla. Le bûcheron se retrouva seul et n'en revenait pas de ce qu'il venait de vivre.

Il se pinça pour voir s'il était dans un rêve mais réalisa que tout était bien réel.

Il se leva du lit et se mit à la fenêtre de sa chambre. Il regarda dehors et la lune était au trois quart. C'était alors la deuxième depuis le trépas du gouverneur Kola II.

A SUIVRE…