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Chapitre 0

J'étais allongé. Le sol était froid, très froid. On pourrait même dire glacé. Je toussai et crachai du sang. Je souffrais tellement que j'avais du mal à penser. Tout ce que je réussissais à faire, c'était sentir mon corps et la vie le quitter. Mes yeux s'assombrissaient. Les ombres qui se trouvaient à la périphérie de mon champ de vision le dévoraient petit à petit. Bien que le sol fût glacé et que mon corps se refroidissait, j'avais chaud au torse et au ventre. Là où la douleur était la plus intense. Le sang. Le sang qui coulait de mes blessures réchauffait mon corps à ces endroits, mais cette chaleur quittait les extrémités de mon corps. Puis, lentement, commençant par les extrémités et grignotant la chair, mon corps s'engourdissait et se rigidifiait. Ma vision s'obscurcit jusqu'à ce que je ne voie plus rien. A mesure que le temps passait, je ressentais de moins en moins mon corps. Au moins, la souffrance diminuait. Au moment où je n'en pouvais plus, je fermai les yeux et ... ...

*** *** *** *** ***

Alors que je reprenais conscience, j'avais l'impression que mon corps était lourd. Je n'arrivais pas à bouger les bras, je pouvais juste bouger mes doigts. Mes paupières étaient impossibles à ouvrir. Ils ont dû forcer la dose des antidouleurs. Alors que je pensais cela, j'entendis une voix douce et faible parler, mais je n'arrivais pas à comprendre la langue parlée. Mon cerveau ne devait pas fonctionner clairement. Après tout, il m'était possible de repérer à peu près si c'était de l'anglais ou toute autre langue grandement parlé dans le monde. En forçant, j'ouvris mes yeux pour regarder autour de moi. C'est à ce moment que je vis une femme, assez vieille me regarder. Mais le point le plus étonnant venait du fait que sa peau, plutôt noire, semblait écailleuse. Et elle avait des cornes. Plus exactement, elle n'avait plus que les racines de ce qui devaient être des cornes, sur une longueur d'un centimètre. Elles étaient coupées comme les cornes des bovins. C'était bizarre, trop bizarre. Elle doit être malade. Je savais que la lèpre rendait la peau verte, mais une maladie qui rend la peau noire ? C'est unique.

Réfléchissons. Quels sont mes derniers souvenirs ?

Ah oui, j'étais parti manger dans un restaurant et puis, alors que je mangeais ... hm qu'est-ce qu'il s'était passé ? Si je ne me trompe pas, il y a eu un bruit qui ressemblait à une explosion suivie de cries. Après ça, des coups de feu ont retenti partout et tout le monde fuyait dans tous les sens. Du sang s'est mis à gicler et des personnes sont tombées par terre. C'est vrai. Je m'étais retrouvé dans une attaque terroriste. Partout, les clients se faisaient tirer dessus. J'ai décidé de me cacher parmi les cadavres. C'était horrible. Le sol était couvert de sang, entièrement repeint de rouge. Alors que je m'accrochais à un cadavre comme à une bouée de sauvetage, j'arrêtais de bouger. Je ne respirais même presque plus. J'étais terrorisé. Le sang et la cervelle dégoulinant du cadavre m'écœuraient. Un morceau du crâne avait été arraché par une balle, donc j'avais le visage dans sa cervelle. Qui ressemblait désormais à une espèce de bouillie. Malgré ma peur panique, je restais étrangement calme et lucide, comme détaché du carnage. Pendant quelques minutes qui ressemblaient à des heures, il ne m'arrivât rien. D'un coup, je fus saisi et tiré par le col et je me retrouvais devant un terroriste.

Nous étions une trentaine en tout, tous alignés. Hommes, femmes, jeunes, vieux. Aucune distinction n'était faite. Nous étions devenus leurs otages. Un djihadiste sortit une caméra pendant qu'un second s'approchait de nous. Ils se sont mis à parler devant la caméra, mais je ne comprenais pas. C'était de l'arabe. Ils ont pris le premier de la chaine, un jeune homme maigre, et l'ont forcé à s'agenouiller.

Un terroriste agrippa ses cheveux et lui fit basculer la tête en avant. Il leva son autre bras et c'est là que j'ai vu son sabre. Avant que nous ayons compris, il abattit son arme sur la nuque de sa victime. Mais ça n'a pas tué le jeune homme. L'homme armé dut s'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à le décapiter. Maintenant que j'y repense, ils n'étaient vraiment pas doués. Ça rendait les choses pires puisque l'on entendait le pauvre gars dont c'était le tour agonisé.

Des cris de peur et d'horreur résonnaient encore dans la pièce que nous les vîmes prendre une seconde victime. J'étais choqué. Cela me semblait irréel, comme un cauchemar éveillé. Chaque nouvelle victime renforçait notre terreur. Je priais ardemment pour que ce soit le tour d'un autre. Les autres devaient faire la même chose.

Huit personnes furent décapitées avant qu'ils ne me choisissent. J'étais dans un état second. Chaque partie de mon corps tremblait et j'avais l'impression de bouillonner, d'avoir le sang en feu. Je ne voulais pas mourir.

Je ne pensais qu'à une chose : survivre. J'étais terrifié. Tellement que je doute qu'il existe un mot suffisamment fort pour décrire ma peur. Lorsque j'ai vu sa machette se rapprocher de ma gorge, j'ai perdu le contrôle. Je n'arrive pas à me souvenir comment j'ai fait, mais je lui aie sauté dessus et arraché la gorge avec mes dents. Ça avait un gout métallique. J'ai encore l'impression de l'avoir en bouche.

Dans le même moment, j'ai apparemment récupéré son couteau de boucher et un flingue. Je ne me souviens pas de comment j'ai réussi, mais je me souviens de leurs poids dans mes mains. Je me suis mis à tirer sur les terroristes et il y en a un qui m'a attaqué par derrière. On a roulé tout en se frappant. Des coups de feu sont partis mais je ne me souviens pas d'avoir ressenti de la douleur alors il ne m'avait probablement pas touché.

Pendant ce temps je l'aie poignardé. Encore et encore et encore. J'ai frappé comme un possédé. Son sang a coulé des blessures et complètement recouvert.

Et ensuite, il s'était passé quoi ? C'était, euh ... ... ... le GIGN ! Ils sont entrés avec leurs fusils et équipements, et ils m'ont tiré dessus dès qu'ils m'ont vu couvert de sang et armé. Ils m'ont probablement pris pour un fou ou l'un des terroristes, mais quand même ! Merde! Le GIGN intervient pour se débarrasser de preneurs d'otages et ils font des trous dans une des victimes. Tu parles d'une bavure !

Lorsque j'irais mieux, d'une manière ou d'une autre, ils vont avoir des comptes à me rendre ces connards abrutis d'incompétents ! Ils en entendront parler de ça ! Il y a intérêt à ce que je reçoive une sacrée compensation.

... ... Et après la fusillade, plus rien. Le blanc total.

Je me souviens que je m'étais pris plusieurs balles. Trois ou quatre, sûrement. Donc, normalement, je devrais être mort. Contre toutes attentes, j'ai survécu. C'est bizarre. Pourtant il était vivant. Il n'y avait pas beaucoup de possibilités : le SAMU ou les pompiers avaient été très rapides et les premiers soins excellents ou il avait en réalité rêvé ou halluciné la prise d'otages.

Pendant qu'il réfléchissait aux derniers évènements, la vieille femme le prit dans ses bras et lui donna son pouce à sucer pour qu'il se calme et s'endorme. Il se fatigua et fini par s'endormir dans ses bras. Cette dernière se retourna vers une autre femme, elle aussi avec une peau écailleuse noire, et lui montra le nourrisson.

*** *** *** *** *** ***

Deux ans depuis mon réveil. C'est comme cela que j'ai appelé ma renaissance, ma réincarnation. J'avais finalement accepté la réalité : je suis bien mort et me suis réincarné. Pour un athée, c'est un comble. En plus, on dirait une histoire tout droite tirée d'un manga ou d'un roman. J'ai toujours rêvé de me retrouver dans un autre monde, mais pas comme ça et maintenant que c'est le cas ... je suis effrayé. Enfin plus maintenant. J'ai eu le temps de m'adapter mais quand j'ai vu la vérité en face, j'agissais vraiment comme le bébé que mon corps était. J'ai pleuré jusqu'à ce que la fatigue m'endorme.

Apparemment, je m'appelle Asgorath Strÿnkar dans ce monde, et je ne suis pas un humain, mais un membre d'une autre race. De ce que j'ai pu observer de la pièce où je passe mon temps, il existe plusieurs races dans ce monde en plus de celle des humains. Des caractéristiques physiques de ma mère et de la vieille femme qui reste avec elle, j'ai déduis plusieurs choses. Ma race est une race humanoïde avec la même taille que les êtres humains, mais ils possèdent des cornes et peuvent faire apparaître des ailes comme celles d'une chauve-souris dans leurs dos. Ils ont aussi une peau assez noire et étrangement écailleuse. Chez certains, elles donneraient l'impression d'être une peau de lézard tandis que chez d'autres, c'est léger et très peu différent de la peau d'un humain.

De mes observations, j'ai aussi compris où j'étais. C'est la version de ce monde d'un camp de concentration. La différence avec ceux de la Terre vient des « pensionnaires » : ce sont des non-humains à la place des juifs des camps nazis et des riches chez les soviétiques. Ha, ces saloperies existent vraiment partout. Les humains sont vraiment doués pour faire du mal. C'est ironique ! Ils font du mal à des démons et sont plus mauvais qu'eux. Haha. Je n'ai aucune idée de si les démons sont bons ou mauvais, mais des camps de concentration ne peuvent pas l'être.

Comme je suis un nouveau-né, et que je ne devrais pas exister, je suis resté caché dans le baraquement. Ma situation n'est pas rose mais j'aurais pu être exécuté quelques jours après ma naissance. C'est le destin d'un bébé dans un camp de concentration. En fait, je le serais encore si j'étais trouvé. Après tout, je ne sers à rien du point de vue des gardes. Une bouche inutile à nourrir. Mon monde n'est donc qu'une petite pièce creusée dans le sol du cabanon où ma mère m'enferme dès qu'elle part travailler le matin. Ou plutôt se faire exploiter. Je ne mange que le matin et le soir, mais au moins je suis en vie. Et comme j'ai le développement mental d'un adulte, aucun risque que je me mette à pleurer et à attirer les gardes.

Durant ces années, j'avais appris le langage parlé par ma mère. Ce n'est pas parfait, mais j'arrive généralement à comprendre ce que racontent les gens autour de moi. Malheureusement, je n'étais pas encore capable d'avoir une discussion de haut niveau avec ma mère, mais c'était suffisant pour mieux comprendre ce monde. Par ailleurs, ma mère dans ce monde s'appelle Grevya Strÿnkar. Elle a été enfermée dans le camp de concentration un ou deux mois après avoir été mise enceinte. Je l'ai entendu se plaindre quelques fois lorsqu'elle pensait que je dormais, au sujet du fait qu'elle était une grande magicienne de l'armée démoniaque et ainsi de suite.

C'est comme ça que j'ai appris l'existence de la magie dans ce monde. Avec le temps, j'ai découvert que les personnes prisonnières du camp de concentration avaient tous des colliers, comme pour les chiens, qui avaient pour effet de supprimer la capacité de manipuler les flux de la magie. Pire, les colliers ont aussi pour effet de bloquer tout instinct guerrier ou envie de sang, de combat. Par conséquent, aucun des prisonniers ne pouvaient se révolter, ou même penser à se révolter à cause des colliers. Ma mère ne m'a pas beaucoup appris sur ce monde, mais elle m'a révélé quelques informations intéressantes. D'abord l'existence de la magie. Ensuite qu'il y avait différents type d'énergies dans ce monde même si je ne sais toujours pas lesquelles ou à quoi elles servent.

Enfin, j'ai découvert que les journées sont différentes dans ce monde. Une journée vaut vingt-sept heures et il y a neuf jours dans une semaine. Chaque mois compte trente-six jours, et il y a quinze mois dans une année. Les jours sont, dans l'ordre : Eldrane, Naldrane, Kidrane, Baldrane, Zerdrane, Tsudrane, Ouldrane, Wetsdrane et Padrane.

Les jours passent et se ressemblent. N'ayant qu'environ deux ans, je ne peux pas encore faire grands choses pour le moment, à part réfléchir et apprendre. Comme un enfant humain, je peux me déplacer debout mais je n'ai pas beaucoup d'occasion de pratiquer. A force d'essayer, j'ai réussi à voir ce qui se passait en dehors de la cachette que ma mère avait préparée. J'ai vu une dizaine de races de démons travaillées en tant qu'esclave. A ce moment-là, je me suis promis que je sortirais de ce camp. Et donc, pour commencer, je n'ai qu'à essayer de ressentir l'énergie magique que je possède et qui se trouve dans la nature, comme me l'a expliqué ma mère.

*** *** *** *** *** ***

J'ai désormais huit ans. Durant ces dernières années, je me suis acharné à comprendre la magie et à maîtriser mon énergie magique. D'après ma mère, j'aurais de grandes capacités magiques, mais je ne peux pas les utiliser pour le moment car je suis trop jeune. Il y a aussi un autre problème en la présence des gardiens car ils pourraient me détecter à cause de l'énergie que j'émettrais en faisant un sort.

J'ai aussi découvert le nom de ma race : la race des Kzhan'La. Outre la magie, j'ai également commencé à faire des entraînements de combats et d'arts martiaux. Je répète les mêmes mouvements dans les airs, par exemple, ou je fais du Shadow Boxing ou des katas. Enfin j'essaie parce que je ne faisais pas vraiment de sports de combat dans ma vie précédente. Ma mère m'a vue et m'a demandé ce que je faisais. Je lui aie expliquée que je voulais devenir fort, capable de me protéger et ainsi de suite, quel que soit mon adversaire.

Elle m'a regardé avec un drôle d'expression lorsque je lui ai répondu. Un mélange de surprise, de peur et de tristesse. La surprise je comprends. Mais la peur ? Ha, c'est probablement parce que cela sort de la bouche d'un enfant de huit ans à peu près. Et de la tristesse parce que ... ... je me fais des illusions ? Malgré cela, elle m'a présenté à un autre prisonnier. Il s'appelle Kranir, et fait partie de la race des Naltir. C'est un épéiste avec un bon niveau technique apparemment, mais il lui manquait de la force physique et mentale pour devenir l'un des meilleurs. Haut d'un mètre cinquante-huit, il est vert et comme fait de lianes. Une espèce de démon végétale, dont la race est habituellement plus douée pour la magie naturelle ou de la terre. Mais il est devenu un guerrier.

Avec Kranir, je me suis entrainé au combat. Plus que l'apprentissage de techniques, je me suis entraîné en faisant du combat réel. J'ai été blessé de nombreuses fois au cours des entraînements, mais rien qui ne m'empêche de continuer le lendemain. C'était dur et épuisant, mais si je continue de m'entraîner ainsi, alors je devrais bien me développer physiquement. Enfin bon, même si je suis épuisé après les entraînements et que mes muscles sont douloureux, au final Kranir est assez doux. C'est normal, je n'ai que huit ans.

A côté, j'apprenais la base de la magie. Ma mère voulait me l'enseigner, même si elle ne pouvait pas me montrer beaucoup. Elle a commencé très tôt à m'enseigner les bases. Dès que j'ai pu comprendre correctement ce qu'elle me disait. Et donc, la magie existe sous différentes formes, mais la quasi-totalité utilise le même type de magie : la magie élémentaire. Cette magie est à la fois la plus simple et la plus dure car elle dépend des affinités élémentaires du mage. Les éléments sont le feu, l'eau, la terre, l'air, la foudre, la lumière et les ténèbres. Pour s'améliorer dans ces magies, il faut comprendre le principe des sorts et s'approprier de l'énergie élémentaire ainsi que le consentement de l'élément. Pour cela, la méthode générale consiste à méditer près de particules élémentaires et de les attirer avant de les absorber.

A côté de cela, il existe de nombreuses magies comme la nécromancie, l'exorcisme et la divination pour les plus connues mais elles sont très rares. Ces magies sont généralement très compliquées et demandent à ceux qui s'y entrainent de comprendre les principes sous-jacents de la magie, de ses sorts et du principe qu'elle étudie. La nécromancie par exemple : ceux qui l'étudient se doivent de comprendre ce qu'est la mort, ce qu'elle symbolise. Ils doivent aussi étudier les cadavres et les âmes. C'est extrêmement dur et très peu obtiennent un haut niveau dans ces magies sans être une espèce de génie.

Ma mère m'a fait un test simple pour savoir avec quel élément j'avais la meilleure affinité. D'après elle, c'était la foudre. Mais c'est l'élément le plus dure avec lequel se lier car il ne se trouve pas à l'état «sauvage» ou «naturel» aussi facilement que de l'eau ou la terre. Mais la foudre est du plasma, alors, si j'utilisais le plasma des flammes, je pourrais dans une certaine mesure augmenter mon affinité. Enfin, je crois. Peut-être si j'ai de la chance. Cela prendra du temps par contre. Ce n'est pas très grave, j'en ai à revendre.

C'est ainsi que j'ai passé plusieurs années. Sachant mon âge, je me suis dit qu'il était temps que je passe à du renforcement musculaire. Faire des abdos, des pompes, des tractions, courir et d'autres exercices. Mon entraînement magique a bien avancé sur la théorie, tout comme mon affinité avec la foudre. D'ailleurs, mon élément n'est plus la foudre, mais l'électricité. Cela s'appellerait une généralisation élémentaire, comme quand quelqu'un qui utilise l'eau pourrait l'utiliser sous ses formes gazeuses, liquides et solides, et ce serait assez rare. C'est probablement arrivé grâce à mes connaissances venant de ma vie précédente

En plus de ces entraînements pratiques et théoriques sur ma magie, j'appris également des informations à la fois importantes et qui étaient du sens commun dans ce monde. Les personnes qui s'entrainent physiquement ou psychologiquement se divisent en deux groupes : les Combattants et les Arcanistes. Dans les Combattants, on trouve les guerriers, les chevaliers, les rangers et les assassins. Les Arcanistes peuvent être des mages, des prêtres ou des spiritistes. Les Combattants cultivent leur énergie vitale et entrainent leur physique alors que les Arcanistes améliorent leur esprit et engrangent du pouvoir mental et de l'énergie spirituelle. Les guerriers sont les Combattants les plus connus et les plus représentés. La plupart essaie ensuite de devenir des chevaliers. De ce que j'aie compris, un chevalier est comme un paladin des jeux vidéo et de certains jeux de société, si ce n'est que les capacités du chevalier dépendent de la divinité qu'il sert. Apparemment, s'il obéissait à une divinité maléfique, il devrait faire le mal autour de lui. Les chevaliers doivent cultiver à la fois leur énergie vitale et leur énergie de foi qui vient des actes pour leur divinité. L'autre classe provenant des guerriers, c'est la classe des rangers. Ce sont des rodeurs, des chasseurs. Ils cultivent énergie vitale et naturelle, qui pouvait s'obtenir en cultivant et en se rapprochant de la nature. La dernière classe était celle des assassins qui cultivaient énergie vitale et énergie mortelle. Ma mère ne connaissait pas grand-chose au sujet de cette énergie par contre.

A côté de cela, il y a les Arcanistes qui utilisent tous de l'énergie spirituelle. Les mages étudient une ou plusieurs règles du monde et s'en servent pour créer des sorts. En deuxième se trouve les prêtres. Ils sont un peu le pendant magique des chevaliers puisqu'ils utilisent énergie spirituelle et énergie de foi, bien qu'ils ne puissent que soigner et donner des améliorations de caractéristiques. Les derniers sont les spiritistes. Très peu y arrivent, apparemment. Ils sont capables de se lier aux esprits de la nature et à ceux d'autres dimensions et mondes, ainsi que d'invoquer des bêtes comme familiers. Parfois même d'autres mondes. D'après Grevya, ceux qui sont doués peuvent créer des talismans pour faire des sceaux aux propriétés différentes ou fabriquer des esprits artificiels pour se défendre. Certains spiritistes doués d'un grand talent ou d'un physique particulier peuvent sceller un esprit, très rarement plusieurs, en eux et s'en servir pour modifier leur corps à volonté et sortir des habilités et techniques.

Chacune des classes possède neuf paliers, ou domaines, correspondant à la quantité d'énergie accumulée pour les Combattants, et le rang des sorts utilisables pour les Arcanistes. Les Arcanistes ont besoin de grandes capacités mentales, correspondant à la concentration entre autres, et d'énergie spirituelle que l'on pourrait comparer au mana. Ma mère m'a expliqué qu'un palier, pour un Arcaniste, n'était passé que lorsque sa force mentale était suffisante et que ses capacités magiques lui permettaient de lancer un sort du palier qu'il devait atteindre. Chaque classe avait un titre par palier. Pour un mage, ce sont : Néophyte au palier 1, Mage-Apprentis au palier 2, Mage Débutant au 3. Au 4ième palier, il est nommé Mage Intermédiaire et Mage au 5ième. Les 6ièmes, 7ièmes et 8ièmes paliers sont respectivement appelés Haut-Mage, Archimage et Mage-Roi. Enfin, les mages ayant atteint le légendaire 9ième palier reçoivent le titre de Mage-Empereur. D'après ma mère, il n'existerait personne qui surpasse le rang de Mage-Roi.

Mes entraînements guerriers ont aussi payé. Après avoir atteint une certaine maîtrise, Kranir m'expliqua que les guerriers, à l'instar des magiciens et sorciers, pouvaient utiliser des techniques spéciales à l'aide d'énergie vitale. Malheureusement, s'il était doué avec le sabre, il n'avait jamais pu apprendre à réunir de l'énergie vitale et à la cultiver. Il ne savait donc pas comment l'utiliser et ne connaissait aucune technique qui y était liée. Bien qu'il ne m'apprenne aucune technique, les combats ont développé ma vision cinétique et m'ont appris à réagir au mieux à la situation. Par contre, je ne sais pas si je suis fort vu que je ne me bats que contre Kranir et que je ne connais pas son niveau par rapport au reste du monde. Maintenant, pour m'améliorer, c'est le physique. J'ai déjà fait de nombreux exercices musculaires pour les renforcer, mais je dois m'améliorer encore plus. C'est pourquoi j'ai pensé à travailler dans le camp avec les autres à la place de me cacher. Je deviendrais plus endurant et résistant. Les travaux dans un camp de concentration sont durs et exténuants afin de littéralement tuer par le travail ses occupants. Aller travailler avec les autres est risqué, mais cela me permettra de renforcer mes muscles et mon endurance. En plus, je ne peux pas continuer de me cacher du reste du camp.

« Non, non et non ! Je n'autoriserais jamais à te montrer ! Qu'est-ce qui se passerait si tu étais attrapé, à ton avis ? Tu ne prendras pas ce risque !

-Maman, je ne pourrais pas rester caché éternellement ici. Si je veux survivre, je me dois de me mêler aux autres et d'agir comme n'importe quel prisonnier. Si un jour ils me trouvent dans l'une de leurs fouilles, ils risquent de découvrir mon existence. Ce sera la peine de mort pour nous deux, et les gardes le feront payer aux autres prisonniers comme ils n'ont rien dis à mon sujet. Tu n'as pas à t'en faire de toute façon. Ce sont des fainéants. Ils ne remarqueront pas qu'il y a un nouveau prisonnier. On est trop nombreux pour cela. Et, même s'ils le remarquaient, ils ne se poseront pas de questions. »

J'ai discuté de ce sujet des heures et des jours avec ma mère. Finalement, j'ai réussi à la convaincre grâce aux quelques personnes de confiance qui connaissaient ma situation. Après un peu plus de huit ans dans ce nouveau monde, je pouvais enfin quitter le bâtiment où ma mère me cachait. Je pouvais enfin quitter ma toute petite prison, la pièce où je vivais depuis des années, ne sortant que le soir et la nuit.

Durant la nuit, je sortis du taudis dans lesquels les gardes nous forçaient à vivre. Je contemplai le ciel étoilé. Contrairement à la Terre, ce monde n'était pas pollué, ce qui permettait aux étoiles de faire baigner le sol dans leur lumière. Ce ciel étoilé était superbe. Ce monde n'avait pas de lune par contre, mais des étoiles filantes traversaient la voute céleste en laissant des traînées rouges.

Mon premier but dans ce monde sera de détruire ce camp de concentration et de libérer tous les prisonniers.

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