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Mon réveil sonne… 6h. La sensation de n'avoir pratiquement pas dormi m'envahit. J'aimerais tellement retourner sous les couvertures, mais c'est mon premier jour de travail. Pas question de faire mauvaise impression dès le début. Je prends une profonde inspiration et m'extrais du lit.

Une douche rapide, un peu de maquillage, et je laisse mes boucles naturelles retomber jusqu'au bas de mon dos. Lorsque je descends à la cuisine, mes parents sont déjà debout, presque prêts à partir.

— « Bonjour, chérie. Bien dormi ? » demande maman avec un sourire tendre.

— « Bonjour… Oui, enfin, c'est étrange de redormir dans mon lit après autant d'années. »

Mon père hoche la tête en souriant.

— « Oui, tu nous as tellement manqué. Pars-tu en même temps que nous ? »

— « Oui, je prends juste quelque chose à grignoter, et j'arrive. » Je me hâte de prendre une pomme et nous quittons la maison.

Sur le chemin, le stress monte à mesure que nous approchons de la maison de la meute. L'idée de retourner là-bas, où personne ne m'a réellement manqué, me serre le cœur. Après ce qui s'est passé il y a cinq ans, j'ai presque l'impression de revenir en terre hostile.

En entrant dans le hall, je suis presque soulagée de ne croiser personne. Je me dirige vers le bureau d'Alpha Elyas, les yeux rivés sur mon téléphone pendant que je rédige un message rapide à Éric.

C'est à ce moment que je percute… quelque chose d'énorme et solide. Un mur ? Non. Ce mur est bien trop chaud et… bouge. Mon téléphone me glisse des mains et, en relevant la tête, mon cœur rate un battement en reconnaissant Jace, debout devant moi.

Il ramasse mon téléphone, son regard fixé sur l'écran. Ses yeux se plissent alors qu'il lit le début de mon message.

— « Qui est Éric ? » demande-t-il d'un ton sec, son sourire crispé.

Je reprends contenance, essayant de masquer ma nervosité.

— « Bonjour à toi aussi, Jace. Puis-je récupérer mon téléphone ? »

Il me tend mon téléphone sans détourner le regard, son regard perçant croisant le mien. Je ressens une vague de souvenirs enfouis, mais je m'efforce de garder un ton neutre.

— « Cela fait longtemps, Ava. Je t'avais totalement oubliée, » lâche-t-il, comme si de rien n'était.

— « Oui, je n'en doute pas une seconde, » dis-je, un léger sarcasme dans la voix. « Ne t'inquiète pas, tu ne me verras pas souvent ici. Je dois juste voir Alpha Elyas pour connaître mon emploi du temps et mes fonctions, puis je file directement à l'hôpital. »

Il arque un sourcil, visiblement intrigué.

— « Pourquoi mon père aurait besoin de te donner ton emploi du temps ? Habituellement, c'est le chef de service de l'hôpital qui s'en charge. »murmure-t-il plus pour lui même.

— « Je n'ai pas la moindre idée. » J'attrape mon téléphone, jetant un coup d'œil à l'heure. « Excuse-moi, mais je dois y aller. Je vais être en retard. »

Je tourne les talons, presque en courant pour m'éloigner de cette rencontre trop chargée d'émotions. Mon cœur bat encore à tout rompre. Ce n'était certainement pas la meilleure façon de commencer cette première journée.

En arrivant devant le bureau de l'Alpha, je réalise que je suis en retard. 7h40. Mince…

Je frappe, et sa voix m'invite à entrer.

— « Bonjour, Alpha. Je suis désolée pour le retard, » dis-je en refermant la porte derrière moi.

— « Ne t'en fais pas, Ava. Je suppose que tu as dû croiser Jace sur le chemin, non ? » répond Alpha Elyas avec un sourire en coin.

Je laisse échapper un petit rire nerveux.

— « Percuté serait plus juste. »

L'Alpha éclate de rire et me fait signe de m'asseoir.

— « Bien, je voulais te rencontrer pour discuter de ton travail à l'hôpital. Tu commenceras chaque matin à 7h pour finir vers 17h. Cependant, tu auras des gardes et des appels aux urgences selon les besoins. »

Je hoche la tête, soulagée d'entendre des instructions claires.

— « Cela me convient parfaitement, » répondis-je, reconnaissante.

Son visage devient plus sérieux, et il me regarde attentivement avant de reprendre.

— « La semaine prochaine, Jace va officiellement prendre ma place. Je sais que votre relation n'a pas été… simple. C'est aussi pour cette raison que j'ai accepté ta demande de ne rester qu'un an. Si, au bout de cette année, tu souhaites toujours partir, je ne t'en empêcherai pas. Tu pourras suivre le chemin que tu désires, où que cela te mène. »

Ses mots résonnent en moi, mais je reste ferme.

— « Honnêtement, je ne pense pas que mon avis changera. Mais merci pour cette opportunité, Alpha. »

Il hoche la tête, presque pensif.

— « Parfois, Ava, les avis changent malgré nous. Mais sache que, quoi qu'il arrive, tu as ta place ici. »

Je le remercie et quitte la pièce, plus déterminée que jamais. Tandis que je marche vers l'hôpital, les paroles de l'Alpha continuent de résonner dans mon esprit. Peut-être a-t-il raison, et peut-être que je pourrais trouver la paix ici. Mais pour l'instant, tout ce que je veux, c'est me concentrer sur mon travail, loin des regards et des souvenirs douloureux.