Pensez-vous qu'elle soit possédée ?

Quand Paradis est allée à la cuisine l'autre jour, tout le monde pensait que c'était un cas isolé. Elle s'ennuyait probablement et voulait essayer de nouvelles choses. Ainsi, quand elle est retournée à la cuisine avec un feu indescriptible dans les yeux, elle a effrayé tout le monde !

"Hé… que pouvez-vous dire ?" chuchota une femme de chambre à une autre en regardant la Jeune Madame monopoliser la cuisine de nouveau. "Tu crois qu'elle est possédée ?"

"Tu peux juste te taire s'il te plaît ?" l'autre femme de chambre fronça le nez. "Si le jeune maître t'entend, il sera très effrayé."

"Le jeune maître n'est pas là."

"Je ne sais pas si c'est une bonne chose." La femme de chambre reporta son regard vers là où Ciel et Miriam se trouvaient. Le reste des femmes de chambre était en attente, au cas où la jeune madame aurait besoin de leur aide. Même le chef cuisinier surveillait — à la demande de Ciel.

"Mhm."

"Pourquoi êtes-vous toutes ici… encore ?" Madame Deng marmonna alors qu'elle apparaissait derrière les femmes de chambre, pour découvrir la réponse dans la cuisine. Madame Deng croisa lentement les bras sous sa poitrine, plissant les yeux, observant Miriam et le chef aider la jeune madame.

"Hm! La dernière fois qu'elle a touché quoi que ce soit dans la cuisine, j'ai entendu dire que les gens qui en ont mangé ont eu mal au ventre. Même si elle utilise l'excuse de cuisiner pour le jeune maître et le maître, je ne pense pas qu'ils y jetteraient même un coup d'œil." Madame Deng ricana, le menton levé. "De plus, l'emploi du temps du maître est chargé jusqu'à la semaine prochaine. Ce n'est pas comme s'il avait le temps de venir à la maison." — de venir à la maison pour une femme comme Paradis.

Madame Deng se mit à rire en se retournant pour partir, laissant Paradis faire ce qu'elle voulait. Pendant ce temps, les servantes ne pouvaient que suivre du regard la silhouette de la gouvernante et soupirer.

"Je n'aimais pas la jeune madame, mais le jeune maître et le maître étaient tous les deux des gens gentils. Si la jeune madame les rend heureux, ne devrait-elle pas également être heureuse ?" une jeune femme de chambre se demanda, gardant les yeux sur le dos de Madame Deng. "Elle en fait parfois trop."

"Chut. Quels que soient tes sentiments, tu devrais les garder pour toi." L'autre femme de chambre à côté d'elle chuchota. "Tu sais à quel point Madame Deng peut être cruelle."

"Parfois, je voudrais juste encourager la jeune madame, pour qu'elle puisse mettre Madame Deng à sa place."

La servante qui avait averti sa collègue à l'instant ne put s'empêcher de soupirer. Elle détourna le regard vers là où Madame Deng avait disparu, puis vers Paradis qui était occupée dans la cuisine.

"A-t-elle vraiment l'intention de changer ?"

Paradis ne devait aucune explication à ces servantes. Les seules personnes à qui elle devait s'expliquer étaient Dominique et Sébastien. Cependant, la plupart des travailleurs du manoir se souciaient réellement du jeune maître et du maître. Après tout, Dominique pouvait être un homme distant, mais il s'était occupé d'eux tous comme d'une partie de sa famille. Même avec les problèmes personnels et les besoins des travailleurs, il tendait la main pour les aider.

Ils lui étaient tous redevables et éternellement reconnaissants. Par conséquent, ils voulaient donner à Paradis le bénéfice du doute et l'aider à mettre cette maison et cette famille en ordre.

*

*

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"TERMINÉ !" Paradis afficha un grand sourire, les mains sur les hanches, les yeux sur le pot devant elle.

"Jeune Madame, ça a l'air et ça sent vraiment bon." Miriam, qui se tenait à côté de Paradis regarda le plat que la jeune madame avait cuisiné par elle-même.

Miriam et Paradis tournèrent leur regard lorsque le chef cuisinier prit une cuillerée pour goûter. Paradis retint son souffle, observant la réaction du chef.

"Ça a le goût…" Le chef posa à nouveau les yeux sur Paradis avec curiosité. "Madame, n'avez-vous pas dit que c'est la première fois que vous faites ce plat ? Je ne vous crois pas. Ça a le goût authentique — comme si c'était fait par un local avec une recette secrète ajoutée."

"Ah… haha ! Je veux dire, c'est la première fois que je le fais après longtemps." Paradis se corrigea rapidement en agitant la main. "Alors, ce n'est pas trop épicé ?"

"Non, Madame. C'est parfait."

"Vous êtes sûr ?"

"Oui."

Paradis tapota sa poitrine et poussa un soupir de soulagement. Pendant ce temps, Miriam la regardait avec tendresse. Quoi que les autres disent, Miriam n'a jamais douté des intentions de Paradis depuis le jour où elle a annoncé vouloir réparer sa famille.

Toutefois, voir Paradis faire cela a grandement soulagé le cœur de Miriam. 'Le maître et le jeune maître ont beaucoup traversé…'

"Tu penses que Dom l'aimera ?" Paradis s'était plongée dans sa conversation avec le chef cuisinier, obtenant plus d'informations sur les types de plats que Dominique aimait.

"À coup sûr, Madame." Le chef s'inclina. "De toute façon, n'aviez-vous pas prévu de dîner ensemble ? Pourquoi ne me laisseriez-vous pas le reste pour que vous puissiez vous reposer et vous préparer ?"

"Mais…" Paradis fronça les sourcils, réticente à ne préparer qu'un seul plat pour lui. Mais comme elle n'avait pas beaucoup de temps, elle devait prendre une décision critique. "D'accord. J'aiderai à faire le plat principal plus tard. Veillez à dresser la table aussi, s'il vous plaît."

"Bien sûr, Madame."

Paradis hocha la tête en signe de satisfaction, se tournant vers Miriam. Dès que son regard se posa sur elle, les sourcils de Paradis se haussèrent.

"Miriam, ça va ?"

"Hmm ? Oui, Madame." Miriam sourit et hocha faiblement la tête.

"Oh… d'accord. Je laisse le reste au chef cuisinier pendant que je me fais belle. Préviens-moi quand Dom est là, d'accord ?" Paradis offrit un grand sourire radieux à Miriam tandis que celle-ci acquiesçait. "Si c'est tout, alors je m'en vais. Chef cuisinier, ne me décevez pas."

"Je ferai de mon mieux."

Après avoir dit cela, Paradis remonta à sa chambre en sautillant et en fredonnant. On aurait dit qu'elle était de bonne humeur, car personne n'avait vu comment son expression s'était figée dès qu'elle eut fermé la porte de la chambre derrière elle.

Paradis se tenait devant la porte, affichant un regard aiguisé que personne n'avait encore vu. Elle tourna son regard vers son tiroir avant de s'avancer pour en sortir un carnet. Sur la première page, il est écrit ; [ liste des suspects ]. Elle attrapa ensuite le stylo, suivit du doigt la dernière ligne de la liste, et écrivit à contrecœur un nom qu'elle espérait ne jamais écrire.

Miriam.