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Chapitre 32 : Marquer l'histoire (I)

Trois jours avant le réveil de Mylon se tenait une réunion à huis clos à la capitale. Dans cette pièce peu éclairée se tenait cinq personnes, deux d'entre elles étaient assis à une table ronde tandis que deux autres se tenaient debout. Juste devant eux, le Duc Wildsoar venait de s'agenouiller après être entré. Celui-ci fut le premier à s'exclamer :

— C'est un des plus grands honneurs que vous me faites votre Majesté, je suis venu le plus vite que j'ai pu lorsque j'ai reçu votre missive. Je vous remercie grandement d'avoir mis à disposition votre magie, sans ça je n'aurais jamais pus être là à temps.

— C'est bon Riddrocrynth, dit elle de manière ennuyée. Pas besoin de plus de tes charades, gardes les pour les autres. Je veux qu'on finisse cela très rapidement.

— Cela va de soit ma reine, répondit habilement le Duc Wildsoar.

— Bien, souffla la femme. Je laisserai donc Absalon nous résumer ici les faits.

Ils s'inclinèrent tous une fois et Absalon, l'ancien prince résuma d'une manière froide :

— Comme vous le savez, vous êtes ici au sujet de l'incident concernant ForteMarbre. La ville sous les directions de notre cher Duc Wildsoar ici présent et qui est donc à l'origine du meurtre d'un dragnonoïde. Or ce n'est pas tout, puisqu'il s'agit d'un primordiale, il s'agissait d'un membre de leur royauté.

À cette mention, Riddrocrynth fut prit d'une sueur froide. On allait pas quand même l'offrir à ces lézards en guise d'offrande pour calmer leur furie ?! Il essaya de maintenir son calme et bégaya pour se défendre :

— Si-si je peux me permettre, meurtre est peut être un peu surévalué sieur Euridale. Nous n'avons fais que nous défendre ici ! Si personne ne l'aurait arrêté, toute la ville aurait été détruite et j'y serais passé aussi ! Vous n'allez pas quand même les défendre ?

— En parlant de ça, intervint une femme en armure d'argent. Comment avez vous pu vaincre une telle monstruosité ?!

— Générale Dragnir ! s'offusqua une personne aux airs plus âgés. N'avez vous pas honte de ce que vous venez de dire ? Dois-je vous rappelez qu'ils sont considérés comme des êtres sacrés pour notre église ?!

Cette réaction fit souffler la générale mais soit, elle ne pouvait pas se défendre sur ce coup en face d'une telle autorité de Mitra, c'était quand même le pontife de cette branche influente. De son côté la Reine le rappela à l'ordre :

— Que vous êtes vraiment daté Henry, cette vieille croyance n'est que désuète et s'était basée sur leur toute puissance. Vous devriez d'ailleurs bientôt changer deux trois ligne de votre vieux bouquin …

— Comment ça ?! grogna l'homme. Dois-je vous rappelez c'est à l'aide de qui que vous êtes sur le trône aujourd'hui ?

— Taisez vous ! ordonna sèchement la Reine. Si je le veux je peu me débarrasser très facilement de vous et de votre église. J'avoue cependant que vous êtes influent ce qui m'est utile mais ne montez pas sur vos grand chevaux : si notre royaume veut survivre, il doit évoluer.

Le pontife Henry grogna sans ajouter d'argument, il avait l'air bien contre ce qui allait s'annoncer. La Reine esquissa ensuite un regard glaciale au Duc Wildsoar comme voulant lui faire passer un message. Elle lui ordonna ensuite :

— Bien, allez-y Riddrocrynth, vous pouvez répondre à Mademoiselle Dragnir.

— À-À vos ordre votre majesté. Et bien, certes le dragon était d'un niveau extraordinaire. J'ai dû moi même participer à la bataille en utilisant ''mon don'' pour sauver ''ma ville'' de la destruction. Bien que mes gardes la retenaient, rien ne pouvait passer à travers ses écailles. C'est alors qu'intervint une personne, elle utilisa un sort de grande envergure pour l'abattre et ce, grâce au sacrifice de nombreux de mes gardes pour maintenir la gueule du dragon ouverte …

— Même Alban n'a pas réussit à la maîtriser seul ? s'étonna la générale Dragnir. Un primordial, même mes Valkyries auraient eu du mal contre une telle créature… Qui donc a put en venir à bout ?

— Je- …

Le Duc hésita mais ce souvint de ce regard glacial, oui, il devait dire ce qu'elle lui avait ordonner de dire.

— C'est une ancienne aventurière du nom d'Angela Lépine. C'était la mentor d'Alan dans sa jeunesse …

— Je vois, répondit la générale. Je crois avoir déjà entendu parler d'elle en effet …

— C'est tout votre Majestée ?! renfrogna Henry, le pontife. Vous nous avez réunis ici juste pour ça ?

— Non mon cher, lui répondit la Reine désintéressée. C'est justement à propos du problème diplomatique qui va s'en suivre …

Ils en discutèrent ainsi tous ensemble. De son côté, elle leur expliqua son plan qui lui, énerva grandement le pontife. Mais il ne put qu'accepter, qui sait de quoi serait capable les dragonoïdes ? Il ne voulait pas mourir bêtement et pour rien. Tout le monde quitta alors la salle hormis Absalon, la Reine Elena et Riddocrynthe. Celui-ci fut soulagé, il n'allait rien lui arrivé finalement ! Encore lui et sa chance !! Il s'en allait pour quitter la salle quand Elena le retint :

— Attendez ! Je n'en ai pas terminé avec vous Riddocrynth. J'ai une dernière chose à voir avec vous …

Il fut prit d'une sueur froide, le froid autour d'Elena s'était intensifié alors que son regard en fut plus perçant. Ravalant sa salive, il avait deviné de quoi elle voulait parler. Toutefois il fit l'erreur de vouloir prendre les rênes de la conversation et reçut une menace : un pique de glace frôla son visage puis se planta dans le mur. Cela le fit taire de suite, la laissant l'occasion de parler :

— Ceci est un avertissement, révélez ne serait-ce qu'une chose sur celui qui a sauvé votre ville et ce sera la guillotine. Je m'occupe déjà de cette affaire, compris ?

Le Duc acquiesça frénétiquement de la tête avant de reculer d'un pas. Le moment d'après, dans un flash, il se retrouva dans son bureau … Elle l'avait téléporté ? Diable, cette personne était vraiment effrayante. Il ne l'avait pas vu depuis longtemps non plus ! Elle avait changé… Sa présence, son aura, tout différait d'il y a vingt ans. Mais l'horreur le frappa alors quand il s'en rendit compte, il fut transporté d'une certaines trans lors de la réunion. Venant d'en sortir, le plan de son altesse était ... Il n'avait aucun mot, rien pour pouvoir décrire un tel acte. Pourvut que cela aille sans encombrement, qui sait ce qu'elle serait capable de faire sinon !

**

Revenons maintenant au présent : le lendemain du réveil de Mylon. Il apprit tout d'Adamantine, ce qu'il s'était passé après qu'il ait perdu connaissance. Les blessés furent rapidement pris en charge et le Duc avait réussit à obtenir l'aide expresse de mages d'autres villes pour les soins et les réparations. Le royaume entier avait déjà apprit pour ce qui s'était passé. L'information s'était répandu après plusieurs fuite… À vrai dire, avec les nouveaux moyens développés c'était beaucoup plus facile. Avec ces fameux « terminaux » mais aussi des pierres magiques aux fonctions diverses. C'était nouveau aussi pour Mylon, ce bond de technologie… Il n'avait connut que la vie en forêt avant, loin de tout. La seule civilisation qu'il avait connut à part ForteMarbre était celle du village de Marlène. Avec tout cela, les inquiétudes des habitants augmentaient.

« Et si le peuple des dragons se vengeaient ? », « Ne va-t-on pas être punis pour avoir éliminé une créature sacré ? », « Il y avait déjà la menace des démons et maintenant ça ? Que Stella nous protège ... » : tant de phrase que Mylon put entendre ce matin car en effet, ils étaient de sortis. Les survivants des gardes les avaient invités lui et Adamantine aux funérailles des victimes. Eux aussi avaient combattus, c'était une sorte de devoir aux morts que de les honorer.

Cet évènement devait avoir lieu en milieu d'après-midi mais alors, quel intérêt de se rendre en ville le matin ? Et bien, il y avait des personnes qu'ils se devaient d'aller voir avant tout ça. Des personnes qui avaient étés si sympathiques avec eux mais en proies aujourd'hui au deuil. Oui, la famille de Kaebe… Marlène les avait suivi, à vrai dire Angela resta étrangement dans son lit ce matin ce qui lui était surprenant. Bon, il pourrait certainement lui poser des questions après tout ça.

Ils arrivèrent ainsi devant l'établissement qui indiquait « Fermé », Mylon toqua alors une fois, deux fois mais personne ne lui répondit, étrange… Il décida d'ouvrir et, la porte était bien ouverte ?! Il fit sonner le carillon en ouvrant la porte et s'avança d'un pas.

— Vous ne savez pas lire ou quoi ? grogna Emilie qui rangeait des verres. On est est fermé !

Elle se retourna et vit le visage de Mylon : le sang monta à sa tête, son visage se tordit de colère alors qu'elle lui cria :

— Toi ?! Comment oses-tu remettre les pieds ici !

Il ne sut pas comment réagir, ni quoi dire. Adamantine et Marlène se trouvait encore dehors, juste devant et l'entendirent. L'instant d'après, elle jeta sur Mylon un verre qui s'éclata sur sa tête. Il n'évita pas, il ne pouvait pas… Les éclats le firent saigner mais cela n'était rien comparé à ce qu'elle devait ressentir comme douleur, celle de la perte d'un être cher.

— Vas t'en ! continua Emilie. Vous aussi allez vous en !!! C'est vous, c'est à cause de vous qu'il ...

Elle rejeta un verre mais cette fois-ci Adamantine intervint en l'attrapant. Elle vit bien la colère et dit alors :

— Je peux comprendre que vous soyez tristes, dévastés et en colère mais ce n'est pas une raison pour l'accuser ! Pour nous accuser …

— Taisez vous ! Je sais tout, ce n'est pas juste !! C'est Kaebe qui s'est sacrifié, qui a bravé la corruption même si …

Elle essaya de retenir ses larmes mais entra tout de même en sanglot quand elle s'adressa à Mylon :

— Pourquoi ?! Toi aussi tu l'as subi et pourtant tu es toujours en vie ! Qu'as tu de si spécial ? Pourquoi c'est Kaebe qui a dut en payer le prix … ?

Elle continua de leur envoyer des verres qu'Adamantine arrêtait. Pendant ce temps, Marlène proposa à Mylon de le soigner mais il refusa, cela allait se soigner tout seul oui …

— Moi aussi je me le demande … marmonna t-il en réponse à Emilie.

Le raffut attira Samael qui se trouvait en haut ainsi que leur mère. La voyant dans cet état, il se mit à l'arrêter tout en la suppliant de se calmer. Elle se mit alors à pleurer dans les bras de son frère … C'est donc leur mère qui vint s'excuser auprès de nos héros :

— Veuillez m'excuser, surtout à vous mademoiselle Dandelion. Ne vous énervez pas s'il vous plais c'est juste que …

— Nous comprenons, dit-elle en posant sa main sur son épaule. Cela ne doit pas être facile …

— Nous voulions juste prendre des nouvelles, ajouta Mylon le regard pointé au sol. Je … Je suis désolé … Si seulement, je …

— Nous … dit Adamantine en venant attraper sa main.

Il lui donna un sourire avant de continuer :

— Cela ne se serait pas passé si nous avions étés plus fort. Vous avez toutes nos condoléances, si on peut faire quelque chose pour vous surtout dites le nous.

C'est alors que la gérante s'inclina et leur larmoya :

— Je … Je vous remercie mais vous en avez assez fait … Je vous remercie pour tout, sans votre intervention, ce sont tous mes enfants et moi même qui …

Elle se releva ensuite, effaçant ses larmes pour continuer en souriant :

— La seule chose que je pourrais vous demander serait de vous souvenir de mon Kaebe, que vous portiez sa mémoire …

Nos trois héros se regardèrent alors puis acquiescèrent en souriant. Adamantine ajouta :

— C'est le moins qu'on puisse faire, c'est grâce à lui que nous sommes tous en vie …

— C'est décidé ! s'exclama Marlène en reniflant. J'irais un jour en voyage à Ozymandia, je veux voir sa terre natale et lui rendre hommage …

Tout le monde sourit à la proposition de Marlène et ils se quittèrent ainsi, n'ajoutant rien de plus pour Emilie et Sam qui étaient toujours en processus de deuil. Ils allaient se revoir en début d'après-midi de toute façon …

Ils se rendirent ensuite vers le centre-ville, dans le but de manger à un restaurant ou à une auberge. Mylon et Adamantine se tenaient désormais la main ce qui faisait très plaisir à Marlène ! Tout semblait aller pour le mieux maintenant mais elle en restait tout de même inquiète, un peu… Mylon n'avait toujours pas abandonné son idée de vengeance. Et si… ? Elle décida donc de le lui demander en tirant son pantalon :

— Dit grand-frère … Tu peux me promettre une chose ?

Mylon futsurprit par le ton plus triste qu'avait prit Marlène, cela le fit se baisser pour être à son niveau.

— Tu … Tu peux me promettre de ne pas mourir ? Je ne voudrais pas te perdre toi ou grande-sœur …

Mylon posa gentiment sa main pour lui caresser la tête et la rassura :

— C'est ça qui te tracasse ? Ne t'inquiètes pas, tant que je vous ai toi ou Ada, je ne compte pas mourir !

Elle reprit de suite des couleurs quand ils scellèrent cette promesse avec leur petit doigts. Tout semblait aller pour le mieux ! Bien que la population semblait tendue, c'était le contraire pour nos personnages.

Toutefois, cette complaisance ne dura pas longtemps. Alors qu'ils arrivèrent à la place centrale de la ville, ils furent coupés par un grésillement strident. L'instant d'après, une sorte d'écran-bleu magique apparut en plein milieu de la place. On put y discerner la silhouette d'une femme, ce qui fit réagir beaucoup de gens :

« La Reine ? »

« Attendez, c'est la Reine ? »

« Mais elle n'était pas apparut en publique depuis au moins 7 ans ! »

« Que- ?! Elle n'a pas prit une ride depuis la dernière fois ... »

Nos personnages en restèrent bouche bées, c'était donc elle la dirigeante du royaume ? On put la voir clairement : elle avait des cheveux bleus glace allant de paire avec ses yeux et portait une sorte de tenue blanche et bleu glace, accompagnée d'une cape à capuche en fourrure. Mylon voulu questionner Adamantine mais il fut coupé. En effet, on put soudainement entendre la voix de la femme résonner à travers la ville entière, celle-ci dit :

— À tous les citoyens d'Eurasia, moi, Elena Weiss, première Reine du royaume, vous annonce aujourd'hui que l'humanité vient de s'élever au rang d'espèce supérieure à celle des dragons.